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Dans un message envoyé à la presse le 24 février, l’Agence de l’eau Adour-Garonne (AEAG) annonce «une augmentation de ses aides» destinées aux agriculteurs afin de «favoriser une adaptation pérenne aux enjeux hydriques». Pour son 12e programme d’intervention (2025-2030), l’enveloppe agricole atteindra 77 millions d’euros (M€) par an, contre 45 M€ annuels dans le précédent budget. Des fonds qui financeront notamment des «nouveaux PSE» (paiements pour services environnementaux), des «pratiques agroécologiques» associées à une «prise de risques», ou encore des «retenues individuelles agricoles», d’après un document de présentation. L’AEAG y affiche plusieurs objectifs: «30 Mm³ supplémentaires à partir d’ouvrages hydrauliques existants d’ici 2050», 10% d’économies d’eau, 150 000 ha par an couvertes par un PSE et 70 000 ha/an convertis en bio. Le programme 2025-2030 prévoit une hausse des redevances sur les prélèvements, notamment pour l’irrigation. Mais l’agence s’est fixée un ratio de «4 € supplémentaires reversés au monde agricole pour 1 € de redevances agricoles supplémentaires émises». De quoi opérer un «doublement des aides envers le mode agricole pour financer la transition agroécologique», selon le document officiel d’«énoncé du programme».

La rédaction

Les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 24 février à Bruxelles, ont quasiment tous exprimé leur opposition au regroupement des enveloppes de la Pac avec celles d’autres programmes sectoriels au sein de plans nationaux dans le cadre du prochain budget pluriannuel 2027-2034 (CFP). Cette idée est envisagée par la Commission européenne dans sa récente communication concernant le prochain Cadre financier pluriannuel. Lors d’un débat censé porter sur la Vision sur l’agriculture et l’alimentation que vient de présenter le commissaire européen Christophe Hansen, les ministres ont insisté pour le maintien d’un budget indépendant pour la Pac et reposant sur une structure à deux piliers (paiements directs et développement rural). Quelques-uns (pays baltes, Roumanie, Bulgarie…) ont aussi demandé des engagements sur la convergence externe (uniformisation des paiements à l’hectare entre États membres). Globalement les ministres ont salué le contenu de la Vision, chacun mettant en avant ses priorités: réciprocité (France, Espagne, République tchèque), simplification (Luxembourg, Pays-Bas), maintien d’objectif environnementaux ambitieux (Danemark, Allemagne) ou renforcement des outils de gestion des risques (Chypre). Mais, pour atteindre ces objectifs, tous plaident pour un budget suffisant.

La rédaction

A l’occasion d’un point presse de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) organisé le 23 février lors du Salon de l’agriculture, son président Yohann Barbe, entouré de plusieurs responsables de la fédération a demandé un allègement des contraintes environnementales pesant sur les élevages de bovins laitiers. Plus précisément, la FNPL souhaite que le seuil de 150 vaches pour lequel il faut enregistrer l’exploitation comme installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) soit relevé à 400 vaches. Elle demande que le seuil de 400 vaches qui entraine aujourd’hui une demande d’autorisation ICPE soit lui aussi rehaussé, sans indiquer précisément quel serait le seuil souhaité. Elle propose aussi qu’une souplesse de 15% soit mise en place pour ce qui concerne les seuils pratiqués afin que l’éleveur soit alerté et puisse anticiper les franchissements de seuils. Cette revendication s’appuie sur le coût d’un dossier ICPE évalué par la FNPL à 15000 euros pour l’éleveur, une charge qui vient s’ajouter, selon la fédération, à des coûts de production qui restent élevés notamment pour l’énergie et les équipements.

La rédaction

Le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA), Yohann Barbe, a fait part de «l’inquiétude grandissante» de son organisation alors que les négociations commerciales entrent dans leur phase finale (fin prévue le 1er mars). Lors d’un point presse à l’occasion du Salon de l’agriculture le 23 février, il a déploré l’attitude des centrales d’achat de la grande distribution qui souhaitent réduire l’offre de produits laitiers en rayons au détriment des produits issus des PME et porteurs d’AOP. Refusant que les producteurs et les consommateurs ne soient des variables d’ajustement, la FNPL demande «une négociation amont clôturée avant de négocier le tarif avec la grande distribution» et «des indicateurs de référence non discutables par les parties qui correspondent au mix produits des entreprises». Pour appuyer sa revendication, la FNPL pointe du doigt les charges toujours élevées pour les producteurs. Yohann Barbe indique que la tendance est d’ailleurs à une baisse des revenus des producteurs en 2024 par rapport à 2023, anticipant ainsi les données devant être dévoilées en mars par l’Idele.

La rédaction

A l’occasion du Salon de l’agriculture le 23 février, le ministère de l’Agriculture et BPIFrance ont signé une convention qui permet le lancement de la seconde partie, dédiée aux «difficultés structurelles», du dispositif de prêts garantis annoncé début 2025, durant les mobilisations agricoles. Il s’agit de prêts de long terme, de douze ans maximum, assortis d’une garantie de BPI France, à un niveau de couverture de 70% du montant du prêt, dont le coût sera remboursé par l’Etat. Le montant des prêts est plafonné à 200 000 euros. La première partie du dispositif est lancée depuis plusieurs semaines, qui est destinée aux agriculteurs qui «traversent des difficultés conjoncturelles». Il consiste en des prêts bonifiés à moyen terme (deux à trois ans) plafonnés à 50 000 € par exploitation: «grâce à un effort partagé entre la banque prêteuse et l’État», leur taux d’intérêt sera au maximum de 1,75% pour 24 mois et de 2,35% pour 36 mois.

La rédaction

Surprise en Lozère où la Coordination rurale avait remporté les élections aux chambres d’agriculture à 12 voix près : lors de la session d’installation de la chambre d’agriculture, le 20 février, c’est finalement la tête de liste FNSEA/JA, et présidente sortante, Christine Valentin, qui a été réélue, rapporte la presse régionale. «Après trois tours», les deux listes étaient toujours à égalité, rapporte France Bleu. Et c’est finalement la règle de l’âge de la personne en tête de liste qui a prévalu: «Or, Christine Valentin, tête de liste FDSEA-JA est plus âgée que Christophe Velay, de la liste Coordination rurale. Elle est née en 1968, lui en 1974, soit six ans d’écart». Un cas de figure similaire s’est présenté le même jour dans les Ardennes, où la Coordination rurale était arrivée en tête. Dans ce département, c’est la CR qui l’a emporté. «Jean-Baptiste Bourin, 43 ans, est plus âgé que Renaud Chatry, 36 ans», rapporte France Bleu. En Charente-Maritime, c’est un représentant FNSEA qui a pris la tête de la chambre interdépartementale d’agriculture des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime, le 21 février. Dans cette région, la liste de la Coordination rurale avait remporté le scrutin de Charente-Maritime d’une courte avance, et perdu celle des Deux-Sèvres face à la liste FNSEA/JA.

La rédaction

Le consultant indépendant Olivier Frey a publié, le 18 février, son enquête annuelle sur les 100 plus grosses coopératives agricoles européennes, réparties dans seize pays. Un classement dans lequel figurent 31 entités françaises dont six dans le top 20 (InVivo, Agrial, Tereos, Sodiaal, Terrena et Axéréal). L’Allemagne affiche quinze représentants et les Pays-Bas, neuf. Ce top 100 cumule un chiffre d’affaires de 314 milliards d’euros en 2023, contre 312,5 en 2022 (+0,5 %) : le top 10 pèse pour 36,8 % du CA total et la France, un peu plus du quart. La première marche du podium reste occupée par l’allemande Baywa, avec un CA de 23,9 Mds€, soit deux fois plus que la première coopérative française InVivo, à 12,4 Mds€ : suivent le danois Arla Foods (13,67 Mds€) et le néerlandais Friesland-Campina (13,07 Mds€). Les coopératives danoises enregistrent le CA moyen le plus élevé (6,6 Mds€), contre 2,79 Mds€ pour les structures françaises. Les plus représentées dans ce top 100 : les coopératives de céréales-appro (27), les coopératives laitières (25) et celles dédiées à la viande (14). À noter qu’aucune coopérative viticole ne figure dans ce classement. Au cours des cinq dernières années, ce sont les coopératives sucrières qui ont enregistré les meilleures performances.

La rédaction

L’interprofession de la volaille de chair Anvol a annoncé ce 18 février en conférence de presse que la volaille était devenue en 2024 la première viande consommée par habitant. Mais l’interprofession a déploré que cette consommation globale, largement dominée par le poulet, ait occasionné une montée en flèche des importations de cette espèce depuis 2019. Précisément, la consommation « apparente » (calculée à partir des de la production nationale et des échanges) de volaille, ramenée au nombre d’habitant est de 31,6 kg/hab, indique Anvol de source Itavi d’après SPP et Eurostat. Le poulet représente à lui seul 24,9 Kg/hab. L’interprofession souligne qu’en France la consommation de poulet a progressé plus vite depuis 2019  que la production: de 24,4% contre 10,6% en cinq ans. Ceci au profit d’importations de filets, cuisses et préparations, essentiellement utilisées par la restauration hors domicile, commerciale ou collective, et les industriels des produits élaborés, plats cuisinés, sandwiches ou plats cuisinés. Près d’un poulet sur deux consommé (48% en tonnes équivalent carcasse en 2024) est importé, rappelle Anvol, principalement du fait de la restauration hors domicile et des industries de seconde transformation.

La rédaction

A l’occasion d’une conférence de presse le 18 février, l’interprofession laitière (Cniel) a indiqué que la production française rebondissait légèrement, de 1% (à un peu moins de 23 millions de litres), après trois années de repli et une production qui s’approchait presque des 24 millions de litres au début des années 2020. Derrière ce regain se cachent des disparités régionales importantes, avec des baisses au Sud et dans l’Est l’Hexagone, probablement en lien avec l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO). En conséquence, la filière a exporté davantage que l’an passé (+9% en volume, +2,5% en valeur). Sur le marché mondial, la présence des grands pays exportateurs est stable depuis 2022, après plusieurs années de hausse. En revanche, les productions des pays asiatiques sont en essor, ce qui a réduit la demande. Le prix payé aux producteurs est relativement stable depuis 2022 autour de 450 € les 1000 litres, contre environ 350 entre 2019 et 2021. Dans les rayons, les produits laitiers ont plutôt bien résisté à l’inflation, et sont portés par les achats de crème et de fromage. Le Cniel observe un léger ralentissement de la croissance des marques de distributeurs, après un pic durant la période d’inflation.

La rédaction

Quelques jours après l’annonce de droits de douane réciproques par Donald Trump, le commissaire européen au commerce international, Maros Sefcovic, s’est rendu à Washington, les 19 et 20 février, afin d’apaiser les tensions et maintenir le dialogue. A cette occasion, il s’est entretenu avec ses homologues américains Howard Lutnick (secrétaire au commerce) et Jameson Greer (représentant désigné au commerce). «En venant ici, j’ai souligné que, tout en protégeant les intérêts européens, nous recherchons un dialogue constructif pour éviter les souffrances inutiles liées aux mesures et aux contre-mesures», a-t-il affirmé après la réunion. Depuis le retour de Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis se plaignent d’une relation commerciale transatlantique déséquilibrée, largement en faveur de l’UE. «Si nous ne parvenons pas à nous entendre, cela aura un impact énorme et des effets négatifs sur l’ensemble de l’économie mondiale», a-il-indiqué. Et d’ajouter : «Nous nous concentrons sur le fait de trouver une issue positive».

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