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À l’occasion de son discours de politique générale le 14 janvier, le nouveau Premier ministre François Bayrou a indiqué que les ministres devront «préparer dès le printemps» de nouveaux «budgets, en vue de réduire la dépense publique, dans un «effort dont personne ne devra s’exclure». Prônant une réforme «profonde de l’action publique», il demande aux ministres de travailler «à partir non pas du prolongement de ce qui se faisait l’année précédente augmenté d’un pourcentage d’inflation, mais de ce qu’exige le service ou l’action à conduire». Et de s’interroger sur la place des «plus de 1000 agences, organes et opérateurs», qui agissent selon lui «sans contrôle démocratique» et «constituent un labyrinthe». Tombé à la suite de la censure du gouvernement, le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoyait déjà une baisse des crédits du ministère de l’Agriculture pour la transition écologique, ainsi que plusieurs allègements fiscaux (transmission des exploitations, cheptel bovin, etc.). Après avoir augmenté d’un tiers sur l’année 2024, à 4,7 milliards d’euros (Md€), en loi de finances initiale, les crédits affectés à la mission Afaar (agriculture, forêt) devaient reculer à 4,43 Md€ (-6%) en 2025. La baisse devait toucher les principaux postes de la mission, à l’exception du TO-DE (saisonniers).

La rédaction

À l’occasion de son discours de politique générale le 14 janvier, le nouveau Premier ministre François Bayrou a consacré une partie au secteur agricole, pour lui promettre principalement des allègements de normes, sans préciser sur quelles thématiques, mais évoquant les cas de l’eau ou de la biodiversité. «Je m’engage à ce que, pour les entreprises agricoles, comme pour les entreprises et les familles, nous remettions en question les pyramides de normes, en redonnant l’initiative à l’usager, a déclaré le Premier ministre. S’il faut des remises en cause, nous les conduirons dans un temps bref». Préalablement, il avait évoqué comme «une humiliation» pour les agriculteurs, et une «faute», le cas où des «inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter un fossé avec une arme à la ceinture» – une circulaire avait été signée par le précédent gouvernement fin 2024, pour instaurer un «port discret» de l’arme chez les inspecteurs de l’OFB. Plus tôt dans son discours, François Bayrou a évoqué l’agriculture, au même titre que «les collectivités et les entreprises», comme un des «acteurs de terrain» qui devaient bénéficier d’un travail avec France Expérimentation, en vue de «redéfinir, avec l’État, les simplifications, suppressions et allègements d’obligations». L’initiative était évoquée en sus de l’examen du projet de loi de simplification, «qui devra être adopté rapidement» dans le cadre d’un «puissant mouvement de débureaucratisation».

La rédaction

La Commission européenne a ouvert (jusqu’au 7 février) une consultation publique sur le format que devront prendre les plans nationaux de restauration de la nature que les États membres auront à adopter en 2026 dans le cadre de cette législation entrée en vigueur en août 2024. Ce texte doit garantir que les plans nationaux contiennent toutes les informations requises pour les évaluer facilement en suivant les progrès au fil du temps. Il doit aussi permettre le partage des meilleures pratiques pour restaurer les écosystèmes. La législation sur la restauration de la nature, qui a fait l’objet d’intenses discussions jusqu’au dernier moment, prévoit la restauration d’au moins 20% des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et tous les écosystèmes nécessitant une restauration d’ici 2050, y compris les écosystèmes agricoles. Pour les écosystèmes agricoles, il faudra obtenir des tendances à la hausse pour au moins deux des trois indicateurs définis dans le règlement : papillons des prairies, part des terres agricoles présentant des caractéristiques paysagères à forte diversité, et stock de carbone organique dans les sols.

La rédaction

Dans son entretien accordé le 2 janvier au Journal du dimanche, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait indiqué que les lois Egalim seraient «complétées au printemps», et n’a pas précisé cette annonce lors de l’entretien des syndicats agricoles avec le Premier ministre le 13 janvier. Il n’en reste pas moins qu’après cette annonce le calendrier d’examen du texte semble différé par rapport aux annonces de la ministre en octobre, qui annonçait un texte «avant avril», pour être effectif avant la fin de l’expérimentation relèvement du seuil de revente à perte de 10 %, qui s’achève au 15 avril. En tous les cas, le texte ne sera pas prêt avant la fin des négociations commerciales, qui s’achèvent au 1er mars. Fin octobre, Annie Genevard avait annoncé que le texte contiendrait notamment le «maintien du SRP+10» (relèvement du seuil de revente à perte de 10 points), une mesure qui «semble faire l’unanimité», selon Annie Genevard. La ministre avait reçu le 10 octobre le rapport des anciens députés Anne-Laure Babault et Alexis Izard, qui contient 27 propositions. Les auteurs y suggéraient notamment de simplifier la transparence sur la matière première agricole (MPA), et y avançaient deux options pour modifier le calendrier des négociations commerciales.

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«Une réduction de 50% de l’utilisation des pesticides à l’échelle de la France est compatible avec le maintien d’une balance commerciale agricole française excédentaire», affirme le chercheur à l’Inrae Romain Nandillon dans sa thèse sur la réduction d’usage de pesticides soutenue le 27 novembre. Romain Nandillon tire cette conclusion à l’issue d’une étude de 1000 fermes commerciales du réseau Dephy qui «est bien représentatif des secteurs des grandes cultures et de la polyculture-élevage en France». Il affirme que l’ensemble des systèmes de cultures «pourraient atteindre un niveau moyen de réduction de l’utilisation des pesticides supérieur à la barre des 50%, sans dégradation de la marge semi-nette moyenne». De plus, jusqu’à une réduction de 50% de l’utilisation des pesticides, les performances économiques «seraient même conservées pour la majorité, voire substantiellement améliorées». La diversification, la réduction de la fertilisation, le «régime» de travail du sol, le désherbage mécanique, et «l’amélioration des processus décisionnels déclenchant les traitements» de (réduction des doses, arrêt des traitements inutiles) sont les principaux leviers.

La rédaction

Selon les données publiées par l’observatoire européen Copernicus le 10 janvier, la température moyenne mondiale de 2024 a dépassé le seuil de 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. Un record qui «exige une action climatique novatrice en 2025», a exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. L’organisation internationale qu’il dirige a confirmé, via l’Organisation météorologique mondiale (OMM), que 2024 est la première année au-dessus du seuil de 1,5°C de réchauffement, avec une température moyenne à la surface de la planète supérieure de 1,55°C à la moyenne de la période 1850-1900. À noter que ce seuil symbolique correspond à la limite la plus ambitieuse fixée par l’accord de Paris de 2015 (COP21). «Il est important de souligner qu’une seule année à plus de 1,5°C ne signifie pas que nous avons échoué à atteindre les objectifs de température à long terme de l’accord de Paris, lesquels portent sur des décennies», a relevé Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM. Mais «cela souligne le fait que des températures mondiales grimpent au-delà de ce que les humains modernes ont connu», indique Copernicus. Le bilan intervient à quelques jours du retour au pouvoir de Donald Trump, ouvertement climatosceptique, à la tête des États-Unis, deuxième pollueur mondial.

La rédaction

À l’occasion de leur première rencontre avec François Bayrou le 13 janvier, à la veille de son discours de politique générale, la FNSEA et les JA rapportent que le nouveau Premier ministre s’est engagé à présenter à nouveau les 400 millions d’euros (M€) de mesures fiscales incluses dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, qui avait été rejeté par le Parlement en décembre. L’examen du texte est attendu au Sénat pour mi-février, soit quelque jours avant le début du Salon de l’agriculture (22 février-2 mars). «Le Premier ministre a affiché sa volonté de franchir le mur agricole», a déclaré Arnaud Rousseau, à la sortie de la réunion. La rédaction

L’Inrae et sa filiale Agri Obtentions ont annoncé, dans un communiqué du 9 janvier, la mise en marché d’une nouvelle variété française de blé tendre, dénommée Géopolis, qui sera disponible pour les travaux de semis 2025. «Cette variété se caractérise non seulement par un rendement très élevé et un excellent taux de protéines, mais est aussi l’une des premières variétés de blé considérée comme agroécologique», permettant de répondre aux objectifs du plan Ecophyto II+, déclare l’institut de recherche. Résultant d’un travail de recherche de dix ans et de tests en plein champ depuis deux ans à Estrées-Mons (80), Le Rheu (35) et Crouël (63), elle est dotée «d’une forte résistance aux maladies telles que la septoriose, la rouille brune et le piétin-verse, et une tolérance à la cécidomye orange», d’après l’institut. Les rendements s’affichent à 113,6 % de la moyenne des témoins dans la zone Nord suite aux deux années d’essai. Par ailleurs, ils s’élèvent à «110,7 % lors de la campagne 2023-2024 en conduite traitée fongicide, et à 125% en conduite non traitée fongicide», fait valoir l’Inrae. L’organisme projette, en France, une surface d’environ 30 000 ha de cette variété pour la récolte 2026. Pour la campagne culturale 2024-2025, la production de semences s’étend sur 600 hectares. La rédaction

Un foyer de fièvre aphteuse a été détecté en Allemagne sur des buffles d’eau près de Berlin, ont annoncé le 10 janvier les autorités, soit les premiers cas dans l’UE depuis 2011. «Il s’agit des premiers signalements de cette maladie en Allemagne depuis 1988», a indiqué un porte-parole du ministère allemand de l’agriculture, Michael Hauck. Selon les autorités régionales, trois buffles d’eau sont atteints. «Des zones de restriction ont été mises en place» autour du foyer concerné, a précisé M. Hauck. D’origine virale, Il s’agit de l’une des maladies animales les plus contagieuses. De ce fait, elle peut entraîner des pertes économiques importantes. Lors des précédentes épidémies en Europe, plus de 2 000 animaux ont été abattus pour lutter contre la maladie au Royaume-Uni après une épidémie en 2007, selon le gouvernement britannique, et des centaines ont été abattus en Bulgarie après une épidémie en 2011, le dernier cas connu dans l’UE, selon l’organisation mondiale de la santé animale (WOAH). Des buffles d’eau sont élevés en Allemagne depuis les années 1990, selon le gouvernement du Land de Berlin. Ils sont élevés pour leur lait et leur viande et utilisés pour maîtriser la croissance de l’herbe dans les champs. La rédaction

Le syndicat des fabricants de machines agricoles, Axema, signale, dans un communiqué du 10 janvier, un effritement, en France, du nombre des premières immatriculations de tracteurs agricoles, de 5,8 % en 2024, pour tomber à 39 189 unités. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 2020 (37 412 unités), et d’un repli de 2,8 % par rapport à la moyenne établie sur les quatre dernières années. Les baisses annuelles les plus notables concernent les tracteurs pour les vignes et vergers (-24,6 %, à 2 531 unités) et standards (-8,4 %, à 23 976 unités). «Ces résultats sont à nuancer. En effet, les statistiques d’immatriculation des tracteurs et chargeurs télescopiques ont été affectées par la nouvelle réglementation européenne sur le freinage des véhicules agricoles, entrée en vigueur au 1er janvier 2025. Une échéance qui a incité la profession à pré-immatriculer les tracteurs (ou chargeurs) concernés avant la fin de l’année», tempère le syndicat. Parmi les tracteurs standards et ceux destinés aux vignes et vergers, la marque John Deere reste la plus prisée, avec 5 541 unités immatriculées en 2024, soit 20,9 % de parts de marché (22,6 % l’an dernier). Viennent ensuite Fendt (4 223 immatriculations, 15,9 % de parts de marché), et New Holland (3 784 immatriculations, 14,3% de parts de marché). La rédaction

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