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Une dizaine d’agriculteurs, échappés d’un groupe de 300 manifestants, ont forcé l’entrée du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté le 18 octobre afin de protester contre les retards de paiement de fonds européens, gérés par la région, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon les Jeunes agriculteurs (JA) et la FDSEA de Côte-d’Or, qui avaient appelé à la manifestation, 3447 dossiers sont en souffrance depuis un an et demi, empêchant le versement d’aides européennes du Feader (2d pilier de la PAC), gérées par la région. «À la vitesse où ils avancent, ils sont dans l’incapacité de traiter les dossiers avant le 30 juin 2025. Ce qui est grave car, à cette date, l’argent retournera à l’Europe», avertit Thibault Renaud, vice-président des JA de la région. Une petite dizaine de manifestants a réussi à forcer les portes de l’édifice régional, poussant la présidente PS de la région, Marie-Guite Dufay à les inviter à rejoindre les débats, où des membres des JA ont témoigné de leur «malaise». «Ces retards sont anormaux», a répondu en séance la présidente de la région, estimant la «colère légitime». «On a mis les moyens pour avancer. Nous sommes englués dans une masse de dossiers et nous faisons tout pour nous désengluer». Les agriculteurs ont ensuite quitté l’hémicycle, rejoignant leurs collègues manifestant à l’extérieur. La rédaction

Le Sommet mondial du lait s’est conclu, le 18 octobre, par la présentation et la signature de la «déclaration de Paris sur la durabilité de la filière laitière» («Paris Dairy Declaration on Sustainability»), soutenue par la Fédération internationale du lait (Fil) et la FAO (Nations unies), informe un communiqué de la Fil. Cette déclaration «vient renforcer les engagements pris dans la déclaration de Rotterdam de 2016 et souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour répondre aux objectifs de développement durable des Nations unies», en particulier «la faim dans le monde», poursuit la Fil. Elle appelle les éleveurs, les transformateurs et les distributeurs à s’engager dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité, l’amélioration des conditions de travail et l’assurance d’un revenu «décent» pour les producteurs de lait. La déclaration de Paris «donne le cap pour les années à venir, plaçant la durabilité au cœur de nos priorités», déclare Pascal Le Brun, président du Cniel (interprofession française). Pendant quatre jours, le Sommet mondial du lait a réuni «plus de 1600 congressistes, représentants de plus de 60 pays», indique le communiqué. La rédaction

Les députés ont rejeté le 19 octobre en commission des finances la partie «recettes» du budget 2025, après l’avoir largement modifiée par rapport à la copie du gouvernement, qui se retrouve au pied du mur avant le débat dans l’hémicycle. Passé à la moulinette de la commission, le projet de loi présenté la semaine dernière était devenu méconnaissable : articles clés supprimés, amendements à plusieurs milliards d’euros adoptés, nouvelles taxes ou exonérations à foison… En tout, près de 200 amendements avaient été adoptés, bouleversant considérablement l’équilibre financier du texte. Modifications finalement toutes balayées par un vote final négatif, par 29 voix contre 22, le Rassemblement national se retrouvant avec la droite et le centre dans le camp du rejet. Dans le secteur agricole, certains amendements d’envergure ont été adoptés, sans que cela ne présage de leur sort en séance publique : extension des défiscalisations de la dotation pour épargne de précaution aux aléas économiques (sur proposition d’un député Les Républicains), création d’une taxe kilométrique (à l’initiative de LFI) ; reconduction du crédit d’impôts remplacement (Modem), hausse de la taxe sur la cession à titre onéreux des terrains nus ou des droits relatifs à des terrains nus rendus constructibles (socialistes), transferts de terres publiques à la Safer en Guyane (communistes), relèvement de la taxe affectée aux chambres d’agriculture. La rédaction

La production de foie gras en 2024 devrait augmenter d’un tiers par rapport aux mauvaises années 2022 et 2023, a indiqué le Cifog (interprofession du foie gras) le 17 octobre, se félicitant de cette «reprise» après les épizooties successives d’influenza aviaire. L’interprofession a estimé que l’offre des abatteurs français en foie gras cru devrait remonter à environ 13 500 t en 2024, selon une extrapolation basée sur la production des six premiers mois. Ce tonnage atteint presque celui des années 2020 et 2021, tout en restant restant bien inférieur aux 16 663 t enregistrées en 2019. De ce fait, la production française couvrirait 87% de la fourniture hexagonale (importations comprises), contre 80% en 2023. Fabien Chevalier, nouveau président du Cifog, s’est félicité d’un volume enfin suffisant pour les fêtes de fin d’année. Quant aux exportations, les ventes de tous types de foie gras français sont en augmentation de 3%, à 30 M€ sur les six premiers mois (de source Itavi d’après les douanes). Si la France est pénalisée au Royaume-Uni et au Japon du fait de la vaccination, ses concurrents, la Bulgarie et la Hongrie, le sont du fait de cas d’influenza aviaire, estime-t-on au Cifog. L’interprofession se réjouit du retour de l’excédent commercial, qui est de 3,6 M€ pour les six premiers mois de l’année. Les importations ont en effet reculé de 31%, à 26,5 M€. La rédaction

Dénonçant le non-versement d’aides de la PAC, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) du Bas-Rhin appellent à manifester lundi 21 octobre devant les locaux de l’Agence de services et de paiement (ASP) à Strasbourg. Les versements des avances sur les aides PAC 2024 «étaient attendus avec impatience dans les fermes pour le 15 octobre», rappellent les syndicats dans un communiqué. «Malheureusement près de 20% des fermes ne toucheront pas l’argent, soit plus de 500 agriculteurs», déplorent-ils, pointant «l’incompétence de l’État». Et les syndicats de promettre de «secouer l’administration française». Au niveau national, dans un communiqué du 16 octobre, le ministère de l’agriculture s’était félicité du versement de 4,3 Md€ d’avances d’aides PAC (premier pilier et ICHN) «dès le premier jour permis par la réglementation européenne». Il restait «7% de dossiers non encore payés», reconnaît la Rue de Varenne, soit «un peu moins de 20 000 exploitations». L’exécutif avance «différentes causes» à ce non-paiement dans les temps, les deux principales étant les «modifications tardives de déclarations» (cultures d’été notamment) «dans le cadre du droit à l’erreur» et des vérifications de la qualité d’agriculteur actif. Le ministère annonce des prochains paiements le 30 octobre, courant novembre, puis le solde «pendant la première quinzaine de décembre». La rédaction

Un arrêté paru au Journal officiel le 13 octobre permet désormais aux animaux vaccinés de sortir des zones régulées (ZR) au titre de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3) ou au titre de la maladie hémorragique épizootique (MHE). Les animaux sensibles à ces maladies (ovins, bovins, caprins) doivent avoir été «vaccinés avec un vaccin qui prévient la virémie» (présence du virus dans le sang) et doivent se trouver «dans la période d’immunité garantie par les spécifications du vaccin». Les mouvements deviennent donc possibles pour les bovins vaccinés avec l’Hepizovac (MHE) ou le Bultavo 3 (FCO-3). Aucun vaccin autorisé sur ovins pour ces maladies ne présente les conditions requises (une «réduction» de la virémie ne suffit pas). Il est toujours possible de sortir des animaux des zones régulées MHE et FCO-3 selon le protocole déjà en vigueur : PCR négative, traitement insecticide pendant 14 jours et désinsectisation des moyens de transport. Par ailleurs, la désinsectisation n’est plus obligatoire pour les retours d’estive (de même que le test PCR au-dessus de 1000 m d’altitude). Enfin, pour la MHE, le texte instaure une dérogation à l’interdiction de mouvements pour les animaux de moins de 70 jours «destinés à un établissement d’engraissement fermé ou aux échanges», avec désinsectisation seule (et PCR si le pays de destination le demande). La rédaction

La Fondation pour la biodiversité fromagère a publié, le 14 octobre, un livre blanc faisant la synthèse des études consacrées aux effets de la consommation de fromages, en particulier au lait cru, sur la santé humaine. L’ouvrage intitulé «Bénéfices et risques pour la santé de la consommation de fromages – intérêts de la biodiversité microbienne» est «une synthèse des connaissances scientifiques actuelles sur le sujet», explique un communiqué. Sa conception a été suivie par un comité d’experts issus de VetAgroSup, de l’Institut de l’élevage et du Cnaol (AOP laitières). Les rédacteurs mettent en avant le caractère inédit de leur démarche de synthèse et leur ambition de «présenter des faits scientifiques objectifs», malgré la raison d’être de la fondation qui l’édite : la défense des fromages au lait cru. Ils expliquent l’intérêt de leurs travaux par la place importante qu’occupent les fromages dans l’alimentation des Français, la diminution de la proportion de fromages au lait cru, «l’importance dans notre santé d’un microbiote intestinal diversifié» et «l’accroissement de certaines pathologies ces dernières années» ayant un lien avec l’alimentation. La rédaction

Après leur annulation en juin pour cause de dissolution, le député socialiste et ancien ministre Guillaume Garot a reprogrammé ses «États généraux de la lutte contre le gaspillage alimentaire», annonce-t-il dans un communiqué le 16 octobre. L’évènement se tiendra sur une journée à l’Assemblée nationale le 13 mars 2025. Objectif : donner «une nouvelle impulsion à ce combat dans un contexte économique et social difficile», explique le député dans son communiqué. Il doit réunir «représentants d’associations de solidarité, d’ONG environnementales, de start-up innovantes, d’entreprises de la grande distribution, de l’industrie alimentaire, des producteurs agricoles, mais aussi des chercheurs et des experts». Le précédent ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, avait accepté d’ouvrir l’édition annulée de juin 2024 ; l’objectif était de créer des groupes de travail dans la foulée de la journée à l’Assemblée, «pour aboutir à des mesures concrètes», indique-t-on dans l’équipe du député de Mayenne. La rédaction

La situation des nappes phréatiques reste «très satisfaisante sur une grande partie» de la France, avec toutefois une «situation très fragile» dans le Roussillon, qui connaît parfois des minima historiques, et l’ouest du Languedoc, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). «En septembre, la situation des nappes reste très satisfaisante sur une grande partie du territoire, avec des niveaux modérément hauts à très hauts», indique le bulletin mensuel du BRGM publié mercredi, qui explique ce constat «par une recharge 2023-2024 excédentaire» et les pluies abondantes du printemps et de l’été. En revanche, «la situation est très fragile, avec des niveaux bas à très bas sur les nappes du Roussillon et de l’ouest du Languedoc (Aude, Hérault et Orb)», et «sur la plaine du Roussillon et le massif des Corbières, l’état des nappes est très préoccupant», selon le bulletin. «Les niveaux sont en baisse depuis plus de deux ans, atteignant parfois des minima historiques», souligne le BRGM. La rédaction

Lors du congrès de Culture Viande (syndicat de l’abattage-découpe), le 15 octobre à Paris, son président délégué Ludovic Paccard a demandé aux pouvoirs publics une «feuille de route pour enrayer la décapitalisation». Pour les filières hors sol (porcins, veaux de boucherie), «on peut enrayer le déclin», a-t-il estimé, à condition que l’État intervienne pour fluidifier les procédures d’installation et d’agrandissement. Quant aux bovins allaitants, M. Pacca, par ailleurs directeur général de Sicarev, suggère un travail sur deux sujets : «comment adapter la ferme France ?» (renouvellement des générations et modèles d’exploitation) et «l’adaptation de la production au marché» (format des animaux et qualité de la viande). Si la décapitalisation bovine se poursuit au rythme actuel, les abattoirs auront 12 500 animaux en moins par semaine à traiter d’ici 2030, selon Bertrand Oudin, président du cabinet Ceresco. Soit «33 ou 34 abattoirs» menacés de fermeture (sur 233 abattoirs de boucherie en France, selon le ministère de l’agriculture). Selon ses calculs, basés sur les projections de l’Idele, la chute de la production de viande bovine menacerait aussi 1,4 Mha de prairies, 37 000 emplois (dont 26 000 en élevages), et pourrait faire perdre 1 Md€ à la balance commerciale du secteur (qui passerait de 750 M€ à -330 M€). La rédaction