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Comme attendu, les eurodéputés sont apparus divisés sur l’accord de libre-échange UE/Mercosur lors de leur débat le 3 décembre en commission du Commerce international. «Il y a des expressions politiques divergentes, parfois même au sein d’un seul et même groupe», a indiqué la Française Marie-Pierre Vedrenne dont le groupe (les centristes de Renew) n’est pas exempt. Certains soulignent l’importance économique et géostratégique de l’accord dans un contexte international incertain tandis que de nombreuses inquiétudes ont été mentionnées en particulier pour le secteur agricole, la sécurité sanitaire ou la durabilité. Des préoccupations auxquelles la Commission européenne n’a pas répondu. «Ça devient ridicule cette obstruction du travail parlementaire», a affirmé Majdouline Sbai (Verts, France) sur le réseau social X concernant le manque de transparence de Bruxelles. Sabine Weyand, directrice générale de la DG Commerce, s’est contentée de présenter l’état d’avancement des discussions sans apporter de détails nouveaux sur les questions en suspens. Elle a cependant assuré que le nouveau commissaire en charge de ce dossier Maros Sefcovic est pleinement engagé à faire avancer les discussions et qu’il prendra contact avec ses homologues «dans les heures à venir».

La rédaction

Un millier d’agriculteurs suisses et leurs familles ont manifesté le 3 décembre devant l’Office fédéral de l’agriculture (Ofag), sans tracteur mais au son des cloches de vaches traditionnelles, pour réclamer des prix plus justes, des réglementations plus prévisibles et une bureaucratie moins lourde. A Liebefeld, dans la banlieue de Berne, ils sont venus faire état de leurs doléances après une année 2024 difficile à cause de conditions de marché compliquées, d’un grand degré d’incertitude et de conditions météorologiques défavorables. «L’Ofag veut que nous soyons 50% plus productifs dans le futur mais il ne nous en donne pas les moyens», explique Simon Wechsler, agriculteur à Vallon, dans l’ouest du canton de Vaud. Il dénonce «toujours plus de règles, plus de contrôles, et moins de surface avec moins d’argent pour la production. Sans parler la concurrence étrangère avec des coûts de production plus faibles». Des manifestants ont apporté un cercueil dans lequel reposait un paysan de paille pour mettre en avant le nombre de suicides dans le secteur agricole. D’autres ont joué au ping-pong, la balle représentant les agriculteurs que se renvoient l’Ofag, les responsables politiques et les grandes chaînes de supermarchés du pays.

La rédaction

Alors que l’automne pluvieux retarde la récolte du maïs grain, «il y aura plus de mycotoxines que l’an dernier», indique Céline Duroc, directrice de l’AGPM (producteurs de maïs, FNSEA), à La Dépêche – Le petit meunier. «Nous en constatons dans toutes les régions», note-t-elle, nos confrères ajoutant que les secteurs les plus touchés «se situeraient dans la zone Ouest-Centre: Indre-et-Loire, Eure-et-Loir, Loiret, etc.» Toutefois, «les débouchés en alimentations humaine et animale seront approvisionnés», assure la responsable de l’AGPM, grâce à une récolte importante en volume (13,9 Mt selon elle, voire «14,3 à 14,6 Mt» selon certains «analystes privés»). En revanche, ce contexte sanitaire implique «un travail d’allotement de la part des organismes stockeurs (OS) plus important», selon Mme Duroc. «La mycotoxine, qui se fixe sur l’extérieur du grain, est nettoyable», rappelle un opérateur interrogé par La Dépêche, estimant le coût entre 7 et 8 €/t, «à la charge des organismes stockeurs». Pour Céline Duroc, certains lots seront probablement «déclassés en alimentation animale», où les plafonds de mycotoxine autorisés (8000 μg/kg) sont supérieurs à l’alimentation humaine (1500 μg/kg). Avec une limite: «Des taux trop élevés peuvent être mortels pour les animaux», rappellent nos confrères.

La rédaction

D’après une étude récemment parue dans la revue Emerging Infectious Diseases, des chercheurs de l’Anses ont isolé, pour la première fois en France, le virus de l’influenza D chez des porcins, alors qu’il est habituellement présent chez les bovins, prouvant ainsi une transmission inter-espèces. Des travaux menés après la contamination survenue en 2022 dans un élevage breton multi-espèces. Les chercheurs ont trouvé le virus dans des prélèvements effectués en octobre 2022 sur sept porcs à l’engraissement, après «l’apparition de désordres respiratoires chroniques». Après une visite de l’exploitation, les scientifiques ont suspecté que le virus provenait de bovins, car le bâtiment des porcs comprenait des entrées d’air faisant face à un bâtiment comprenant des taurillons, dont certains avaient présenté des «signes respiratoires». Les chercheurs ont aussi mis en évidence une propagation au sein du troupeau porcin : une deuxième série de prélèvements réalisée sur 30 animaux en décembre 2022 a montré que 10% des porcelets testés étaient positifs. Le virus influenza D en cause était une «souche réassortie» présentant «deux mutations uniques» capables «d’augmenter la transmission inter-espèces». Le virus influenza D fait partie de la même famille que l’influenza aviaire (de type A), responsable d’une épizootie mondiale chez les volailles et chez certains mammifères.

La rédaction

La Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, a approuvé le 3 décembre un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d’espèce « strictement protégée » (annexe II) à «protégée» (annexe III). Les 49 membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé une proposition en ce sens portée par l’UE. La décision sera publiée le 6 décembre et, si moins d’un tiers des parties à la Convention s’y oppose, le changement de statut entrera en vigueur le 7 mars 2025 dans les pays qui n’ont pas formulé d’objections. Après cette date, l’UE pourra alors adapter les annexes correspondantes de la directive Habitats. «La Commission proposera une modification législative ciblée à cet effet, qui devra être adoptée par le Parlement européen et le Conseil», assure Bruxelles. «Ce changement donnera aux États membres une flexibilité supplémentaire dans la gestion de leurs populations locales de loups. Dans le même temps, comme le loup restera une espèce protégée, les mesures de conservation et de gestion des États membres devront toujours atteindre et maintenir un statut de conservation favorable», précise la Commission européenne. Ses estimations montrent que la population de loups dans l’UE a presque doublé en dix ans (11.193 en 2012 contre 20.300 en 2023). Selon les dernières données disponibles, les loups tueraient au moins 65.500 têtes de bétail chaque année dans l’UE.

La rédaction

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à de nouvelles actions lundi 9 et mardi 10 décembre, a annoncé Arnaud Rousseau sur RMC le 29 novembre. Après l’accord UE/Mercosur et les «entraves», cette troisième phase portera, comme prévu, sur les prix et le revenu des agriculteurs, alors que les négociations annuelles entre distributeurs et industriels de l’agroalimentaire viennent de s’ouvrir. «Nous irons à la rencontre de l’ensemble de ceux qui construisent nos prix», a précisé le président de la FNSEA. Certains départements sont déjà mobilisés cette semaine, à l’image de la Sarthe, où la FDSEA a annoncé des contrôles en grande surfaces du 2 au 4 décembre. Comme l’a indiqué M. Rousseau, les syndicats majoritaires espèrent «conclure [leur] cycle [de mobilisation] avec une rencontre avec le Premier ministre». Concernant l’identité du locataire de Matignon, «que ce soit celui-là (Michel Barnier, NDLR) ou un autre, peu importe», a lancé le président de la FNSEA, ajoutant: «On a besoin que les résultats concrets soient au rendez-vous». Alors que le gouvernement est sous la menace d’une censure sur les textes de loi budgétaires, M. Rousseau a plaidé pour la stabilité de l’exécutif: «Nous avons besoin d’un gouvernement et d’un budget. Quand on est agriculteurs, on a besoin de visibilité.»

La rédaction

Le Premier ministre Michel Barnier a engagé le 2 décembre la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 (PLFSS) via l’article 49-3 de la Constitution. Les députés de la France insoumise et du NFP ont déposé une motion de censure contre le gouvernement. Marine Le Pen a indiqué que le groupe RN déposerait la sienne et que les députés d’extrême-droite voteraient l’ensemble des motions, «d’où [qu’elles] viennent», y compris de la gauche, rapporte l’AFP. En toute vraisemblance, elles devraient être discutées dans l’hémicycle ce mercredi. L’ensemble des voix de gauche et du RN pourrait conduire à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Aujourd’hui plus qu’incertain, le texte du projet de loi, amendé à l’Assemblée nationale et au Sénat, avait été retravaillé et validé par la commission paritaire mixte la semaine dernière. Il comportait plusieurs articles agricoles : la pérennisation du TO-DE et son extension aux coopératives, le cumul de l’exonération applicable aux jeunes agriculteurs, le renforcement de la taxe soda, ainsi que la création d’une nouvelle fiscalité sur les sucres ajoutés, l’indemnisation pour déficit fonctionnel permanent versée sous forme de capital, et surtout la réforme des retraites agricoles basée sur les 25 meilleures années à partir du 1er janvier 2026. Une éventuelle chute du gouvernement entraînerait aussi la fin de l’examen du projet de loi de finances pour 2025 (PLF). Actuellement au Sénat, ce texte prévoit notamment une baisse des crédits du ministère de l’Agriculture pour la transition écologique, ainsi que plusieurs allègements fiscaux (transmission des exploitations, cheptel bovin, etc.).

La rédaction

En s’appuyant sur les données de sa nouvelle plateforme Aqueduct Food, le World Resources Institute (WRI) a publié, le 16 octobre, une analyse des risques liés à la disponibilité de l’eau pour la production agricole et la sécurité alimentaire. Selon le WRI, un quart des grandes cultures sont cultivées dans des zones où l’approvisionnement en eau est fortement contraint, très variable, ou les deux. Plus précisément, le riz, le blé et le maïs sont particulièrement vulnérables, avec 33% de ces trois grandes cultures produites avec des ressources en eau soumises à une forte pression ou une grande variabilité. À noter que les cultures irriguées comme pluviales sont confrontées à «des menaces croissantes». Les cultures irriguées, qui représentent 34% de la production mondiale totale en poids, sont vulnérables à une concurrence accrue pour les ressources en eau partagées. À eux seuls, dix pays* concentrent 72% des cultures irriguées mondiales, dont deux tiers font face à des niveaux de stress élevés à extrêmement élevés. «Cela constitue un problème non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour l’économie, car les cultures irriguées sont souvent des cultures de rente exportées vers d’autres nations», précise le WRI. Les cultures pluviales sont quant à elles menacées par la variabilité des précipitations, qui devrait augmenter de 40% d’ici 2050. * Chine, Égypte, États-Unis, Inde, Indonésie, Mexique, Pakistan, Thaïlande, Vietnam

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A l’occasion de son déplacement le 30 novembre, la ministre de l’Agriculture a annoncé que les acomptes des aides Pac seront versés «à tous les agriculteurs dès la date permise par la réglementation communautaire, y compris en cas de contrôle». Le communiqué du ministère ne précise pas si la décision s’applique aux demandes de modifications de la part de l’administration dans le cadre du «droit à l’erreur», via le Système de suivi des surfaces en temps réel (SSTR). Et sur cette campagne, ce sont 25 000 parcelles – soit 0,25 % – qui ont été concernées par des demandes de modification ou d’éléments complémentaires de la part de l’administration – dans ces cas, la FNSEA demande que les exploitants se voient tout de même verser les avances. Au 26 novembre, 98,5 % des dossiers d’acomptes avaient été payés, rapporte l’agence, et le paiement du solde de décembre était «en cours de préparation». Autre annonce faite par la ministre lors de son déplacement: les informations Telepac relatives à l’admissibilité des parcelles seront désormais doublées d’un envoi par mail.

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Lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, les sénateurs ont voté, le 29 novembre en séance publique, pour l’instauration d’un crédit d’impôt haies. Une mesure qui s’inspire de la proposition de loi (PPL) des écologistes Daniel Salmon (Ille-et-Vilaine) et Joël Labbé (Morbihan) « en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie ». L’amendement transpartisan, adopté avec les avis de sagesse de la commission et du gouvernement, instaure un crédit d’impôt pour la gestion durable des haies. Son montant est de 60 % des dépenses engagées pour les frais de certification et de gestion durable. Un plafond est prévu, à hauteur de 4 500 € par exploitation, avec un mécanisme de transparence dans la limite de quatre associés pour les Gaec. Par ailleurs, un amendement du rapporteur général LR, adopté avec l’avis favorable du gouvernement, reconduit jusqu’au 31 décembre 2027 le crédit d’impôt remplacement pour congés des agriculteurs. Des amendements centristes et macronistes, adoptés avec les avis de sagesse de la commission et favorable du gouvernement, prorogent sur 2025 le crédit d’impôt HVE (Haute valeur environnementale).

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