Dans un entretien accordé à Agra Presse, à paraître le 9 février, le président du comité scientifique des chambres d’agriculture et chercheur émérite en agronomie de l’Inrae, Jean-Marc Meynard, alerte sur un risque de rupture du dialogue autour du plan Ecophyto, alors que le Premier ministre a annoncé une «pause» dans son élaboration, pour réformer les indicateurs de suivi. «Les indicateurs sont d’une importance cruciale, estime l’agronome. Je ne comprends pas l’idée qui consisterait à mettre en avant un indicateur sans prendre le temps du dialogue avec la diversité des acteurs. Les indicateurs sont à la fois ce qui permet à la société de juger de l’efficacité d’un plan, et aux acteurs de vérifier de l’efficacité de leurs efforts.» Pour Jean-Marc Meynard, «si un indicateur controversé est imposé par l’État et l’Europe, on se dirige vers une évolution très négative d’Ecophyto, puisque personne ne sera d’accord sur l’interprétation des chiffres. Chacun fera référence à l’indicateur qu’il préfère, et plus personne ne se parlera.» Sur France culture le 5 février, le ministre de l’Agriculture a notamment évoqué le HRI, très critiqué par les associations environnementales. Pour le chercheur, la piste de «deux indicateurs, un de dépendance, et un de nocivité serait une manière de dépasser les oppositions, et d’avoir une évaluation plus complète».
La rédaction