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Selon une étude prospective de l’élevage dans 10 ans, présentée au Space par Abcis et le Crédit Agricole, la part de consommation en restauration de chaque production animale va croître d’ici 2033, au risque de favoriser les importations. Cette part (versus grande distribution) progresserait entre 2023 et 2033 pour chaque filière : en poulet (de 34 à 39%), en porc (de 15 à 18%), en bœuf (de 27 à 31%) et en lait (de 13 à 15%). L’Abcis, société de conseil fondée par trois instituts en bovins, porc, volailles (Idele, Ifip, Itavi), prévoit une forte progression de la consommation de produits avicoles, en particulier poulet et œufs, aux dépens des viandes de porc et bovine, grâce à la restauration. Elle prend le parti de considérer que la production pourra se développer. Aussi, le taux d’auto-approvisionnement (production/consommation) du poulet se stabilise-t-il. Celui de l’œuf suivrait un pente douce accidentée en 2026 par les distributeurs qui ne commanderaient plus d’œufs de poules élevées en cages (les cages disparaîtraient effectivement en 2031). La Bretagne y perdrait une part de production. La rédaction

L’union de coopératives Charolais univers annoncé, dans un communiqué paru le 19 septembre, avoir enrichi son catalogue de semences de taureaux d’un nouvel index dédié à la fertilité des femelles, «une première en France dans une race allaitante», assure-t-elle. Basé sur l’analyse de 200 000 inséminations, l’index résulte de «la synthèse de la réussite à l’insémination chez les vaches pour 70% et chez les génisses pour 30%». Il s’exprime selon une base 100 correspondant à un taux de réussite de 61%. «Une augmentation de cinq points de réussite à l’insémination fait gagner, en moyenne, 2,5 jours sur l’âge au premier vêlage chez les génisses et 2,5 jours d’intervalle vêlage-vêlage chez les vaches», soit un gain de 9 euros par femelle et par an, calcule Charolais univers. Il sera disponible pour 80% des taureaux présents dans le nouveau catalogue 2024-2025. Créée il y a 10 ans, Charolais univers est l’union des coopératives Innoval, Elitest, Geniatest, Auriva et UALC. La rédaction

Sodiaal (20% de la collecte de lait en France) lance la plateforme «Sodiaal Transitions» pour financer la «transition environnementale et sociale de la filière laitière», dont la décarbonation, a annoncé la coopérative laitière à l’occasion d’une conférence de presse, le 19 septembre au Space à Rennes. «Notre grande préoccupation est d’intégrer la durabilité dans notre chaîne de valeur. Notre première stratégie est tarifaire, lors des négociations commerciales avec nos clients. En second lieu, nous avons désormais un outil dédié», a expliqué le directeur des relations extérieures et du développement durable de Sodiaal, Frédéric Chausson. «Nos clients cherchent à agir sur la durabilité, mais ils ne savent pas comment faire. Nous leur apportons une solution», poursuit-il. La plateforme propose un ensemble de services (financement de diagnostics carbone, d’additifs, de méthaniseurs, de plantation de haies…) que les financeurs pourront valoriser dans leur empreinte carbone (scope 3, émissions indirectes). La coopérative pourra aller jusqu’à «allouer des litrages plus bas carbone que la moyenne de Sodiaal» (0,92kg équivalent CO2 /litre de lait) à ses clients, précise Frédéric Chausson. Sodiaal espère signer «une dizaine de contrats» d’ici un an. L’initiative s’inscrit dans la continuité du lancement de la «prime durabilité», annoncée en février. Plus de 3000 éleveurs en ont bénéficié depuis avril (jusqu’à 5 euros/1000l). La rédaction

Les indicateurs de coût de production et de prix de revient portant sur l’année 2023, publiés récemment par le Cniel (interprofession laitière), sont en hausse. Pour une exploitation bovin lait de plaine en conventionnel, le coût de production s’élève en moyenne à 615€/1000l et son prix de revient à 485€/1000l soit une hausse de 14% par rapport à 2022. Pour les exploitations conventionnelles de montagne, ils sont de 762€/1000l et 571€/1000l (+12%). Concernant les exploitations en lait bio de plaine, ils sont de 787€/1000l et 554€/1000l (+7%) et, pour les exploitations bio de montagne, ils sont de 946€/1000l et 682€/1000l (+8%). Les éleveurs demandaient une mise à jour rapide de l’indicateur, calculé par l’Idele selon une méthode validée par le Cniel, avant les négociations entre les industriels et la grande distribution. «Il faut que les conditions générales de vente qui seront envoyées à partir du 1er novembre prennent en compte ce nouveau coût de production», a affirmé le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) Yohann Barbe, à l’occasion de la conférence de presse du syndicat au Space, le 18 septembre. Pour assurer la marche en avant du prix, la FNPL et, plus largement, la FNSEA proposent de mettre en place une date butoir pour les négociations entre les organisations de producteurs et les industriels. La rédaction

L’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui frappe la France nécessitera entre «100 et 150 millions d’euros» d’indemnisations pour les éleveurs de brebis, a estimé le 18 septembre le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. «On pense que c’est à hauteur de 300 euros par brebis. On a dit qu’on pensait qu’à la fin il y aurait à peu près 10% (du cheptel) sur le carreau, il va falloir entre 100 et 150 millions. C’est sans les bovins», a déclaré le patron du premier syndicat agricole devant les députés de la commission des Affaires économiques. «L’indemnité, on n’en parle pas», a déploré M. Rousseau, en précisant qu’il s’agissait pour lui d’une indemnisation pour la perte d’un animal mais aussi d’une indemnisation pour la «perte d’exploitation», liée par exemple au fait qu’une brebis a avorté du fait de la maladie. Depuis sa première détection début août dans le nord de la France, la FCO de sérotype 3, une maladie virale transmissible par un moucheron, se propage rapidement et un total de 1 929 foyers de la maladie a été recensé d’après le dernier bilan au 12 septembre. La rédaction

A l’issue de son entretien avec le Premier ministre le 19 septembre, le dirigeant de Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a indiqué aux députés LR les noms des ministres de leur parti «transmis par Michel Barnier» à Emmanuel Macron qui seront proposés pour faire partie de son exécutif. Parmi eux : Annie Genevard, députée Les Républicains (LR) du Doubs, département très laitier et forestier, est citée pour devenir ministre de l’agriculture. Cette ancienne maire de Morteau, ex-présidente de l’association nationale des élus de montagne est actuellement secrétaire générale des Républicains. Annie Genevard a pris a tête de la gouvernance du parti avec François-Xavier Bellamy. Membre de la commission de l’éducation, Annie Genevard n’est pas une habituée des débats agricoles à l’Assemblée. Ses positions agricoles collent à celles de son parti (refus du Ceta, baisses de fiscalité, abaissement des normes…). Son profil est surtout marqué par son département d’origine ; le Doubs est un des départements français où la production agricole est la plus dépendante du lait de vache. Il est connu pour son élevage très herbager, ses fromages d’appellation (Comté, Morbier, MOnt d’Or) et ses fruitières. La filière bois y est également très forte ; la forêt couvre 28% du territoire du Doubs, contre 43% pour le reste de la France. La rédaction

Alors que débute la nouvelle campagne de la noix, Interfel a annoncé, dans un communiqué du 17 septembre, la mise en place d’un nouvel accord interprofessionnel pour la noix fraîche couvrant les campagnes 2024-2026. Parmi les principales dispositions de l’accord figurent notamment les critères de maturité nécessaires à la commercialisation de la noix fraîche, avec une obligation pour chaque lot de contenir au moins 80% de noix avec une cloison médiane interne entièrement brune. Par ailleurs, l’étiquetage doit désormais inclure des informations sur la conservation du produit – à savoir «à consommer rapidement, à entreposer de préférence au frais» ou «conservation très limitée, à entreposer de préférence au frais» – et ce pour permettre «une meilleure prise en charge du fruit». Enfin, l’accord prévoit depuis cette année une limitation de la durée de commercialisation à 15 jours après la date d’expédition. À noter que la date d’expédition sera apposée sur chaque colis afin d’aider à respecter cette durée. Selon l’interprofession des fruits et légumes, l’objectif est d’assurer à la fois «une maturité optimale lors de la récolte et une qualité irréprochable au moment de sa commercialisation», souligne l’interprofession des fruits et légumes frais. La rédaction

Le Parlement européen a rejeté, le 18 septembre, à une large majorité deux décisions de la Commission européenne proposant de revoir les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides interdits dans l’UE sans les ramenées à zéro. Bruxelles va devoir revoir sa copie. En avril, les États membres avaient pourtant donné leur feu vert à ces textes qui prévoient des tolérances à l’importation – très supérieures à la limite de détection – pour le cyproconazole, le spirodiclofène, le bénomyl, le carbendazime et le thiophanate-méthyl sur des produits tels que les agrumes ou les céréales. «C’est un désaveu pour la Commission européenne» malgré la pression qu’elle exercée pour convaincre les parlementaires de ne pas soutenir ces objections, se félicite l’eurodéputé socialiste Christophe Clergeau à l’initiative de ces deux résolutions. Déjà avant les élections européennes, des propositions similaires concernant les résidus de tricyclazole sur le riz et de thiaclopride avaient été rejetées par le Parlement. Christophe Clergeau espère qu’avec ce vote encore plus net que les précédents, «la Commission européenne va changer sa logique» pour la protection de la santé des citoyens et lutter contre une concurrence pour les agriculteurs de l’UE. La rédaction

Les anciens députés Anne-Laure Babault et Alexis Izard ont finalisé leur rapport sur les lois Egalim commandé par l’ex-premier ministre Gabriel Attal et veulent le présenter au futur ministre de l’Agriculture, a indiqué Anne-Laure Babault (Modem), le 18 septembre au Space. L’ex-parlementaire a été invitée à intervenir lors d’une conférence de presse de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA). Le rapport contient «une trentaine de propositions», explique-t-elle. Avec une ligne directrice : «renforcer l’amont et simplifier la négociation en aval». Comme indiqué dans une note transmise en juin au gouvernement, la question de l’origine des produits y tient une place importante. Les auteurs proposent notamment «d’imposer à l’industriel de donner une visibilité sur la part de matière première française» contenue dans ses produits à son acheteur, précise Anne-Laure Babault. Selon elle, il est «évident qu’il faut mieux prendre en compte les coûts de production» de l’amont. Elle est également favorable à une date butoir dans les négociations entre les organisations de producteurs et les laiteries. Missionnés par Gabriel Attal en février, Anne-Laure Babault et Alexis Izard n’avaient pas pu remettre leur rapport avant la tenue des législatives et la démission du gouvernement. La rédaction

Malgré des «signaux positifs» sur le marché de la bio, le label Bio équitable en France (5000 fermes) s’inquiète de «la fragilité de la filière», dans un communiqué le 17 septembre. Du côté des réjouissances, le label créé en 2020 souligne la «reprise encourageante» du marché bio, notamment dans les magasins spécialisés. Ces derniers affichent un chiffre d’affaires (CA) en hausse de 9,1% sur le mois d’août, soit un bilan en cumul à date (depuis janvier) de +7,42%, selon le magazine Bio Linéaires. «Le CA 2024 pourrait dépasser les 4 milliards [d’euros]» ce qui marquerait une «forte reprise pour le secteur», est-il écrit dans ce magazine. En revanche «il n’y a pas de reprise réelle de l’activité» dans les grandes surfaces alimentaires, malgré un tassement de la décroissance des volumes. Devant ce constat, Bio équitable en France estime que les agriculteurs bio sont «pris en tenaille entre le ralentissement de la production et la baisse des prix en magasin», notamment les producteurs de céréales et les éleveurs de bovins, qui doivent par ailleurs composer avec «le dérèglement climatique». «Les agriculteurs et agricultrices, et notamment ceux en bio, ont besoin que le « commerce autrement » se duplique partout», affirme le directeur Vincent Rousselet, cité dans le communiqué. La rédaction