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A l’occasion de leur réunion du 27 septembre, les membres des organisations agricoles de l’UE (Copa) ont élu l’Italien Massimiliano Giansanti au poste de président. Il remplace l’ancienne dirigeante de la FNSEA, Christiane Lambert qui était à la tête du Copa depuis septembre 2020. Massimiliano Giansanti est président de Confagricoltura depuis 2017 et vice-président du Copa depuis 2020. Entrepreneur agricole, il gère des exploitations agricoles produisant principalement des cultures céréalières, des kiwis, des produits laitiers et de l’énergie solaire et est également producteur de Parmigiano Reggiano. L’Autrichien Nikolaus Berlakovich (LKO), le Danois Soren Sondergaard (DAFC), le Français Franck Sander (FNSEA), l’Espagnol Pedro Barato (Asaja), le Tchèque Jan Dolezal (AKCR) et l’Irlandais Francie Gorman (IFA) ont été choisis comme vice-présidents. Aucune femme ne figure cette fois dans l’équipe d’élus. «Les prochains mois à Bruxelles seront cruciaux sur de nombreux fronts, à commencer par la présentation de la vision pour l’agriculture et l’alimentation exposée par Ursula von der Leyen. Nous suivrons également de près toute annonce potentielle de la Commission concernant des avancées sur les accords commerciaux tels que le Mercosur», a déclaré le président après son élection. La rédaction

Depuis début 2024, «les mises en place de broutards pour la production de jeunes bovins en France étaient dynamiques, stimulées par la demande de l’aval», indique l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa note de conjoncture du 17 septembre. Entre janvier et juillet 2024, les engraisseurs français ont acheté 10 000 animaux de plus que l’année précédente (+5%), soit 203 000 broutards en tout. Dans un contexte de décapitalisation et de recul des naissances, le développement de l’engraissement en France réduit le disponible pour le débouché traditionnel de l’exportation des broutards. Entre le 1er janvier et le 18 août, ces flux ont reculé de 6% sur un an (40 000 animaux en moins). En revanche, avance l’Idele, les exportations de bovins vifs «ne semblent pas avoir pâti» des crises sanitaires en cours (FCO-3 et MHE notamment). En août, les envois vers l’Italie et l’Espagne – les deux premiers débouchés – s’affichaient en hausse sur un an, de respectivement 2% et 18%. Pour ces deux destinations, les protocoles sanitaires pour l’export d’animaux vivants issus de la zone régulée FCO-3 ont été calqués sur ceux pratiqués pour la FCO-8, en vigueur depuis des années dans tout l’Hexagone (désinsectisation et PCR négative, plus vaccination obligatoire des broutards pour l’Espagne). La rédaction

C’est un préfet actuellement en fonction qui devrait prendre la direction du cabinet de la nouvelle ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a appris Agra presse de source professionnelle. L’actuel préfet de Bretagne, Philippe Gustin, est mentionné par plusieurs sources indirectes, dont une proche du haut-fonctionnaire en région. Énarque de 64 ans, Philippe Gustin a notamment été administrateur de l’UMP en 2014, préfet de Guadeloupe, puis directeur du cabinet du ministre de l’Outre-mer, Sébastien Le Cornu, qu’il a ensuite suivi au ministère des armées, avant de repartir en préfecture en 2023. Par ailleurs, l’ex-eurodéputée, Anne Sander, devrait devenir conseillère aux affaires européennes d’Annie Genevard. Docteur en économie, Anne Sander a été attachée parlementaire du député européen UMP Joseph Daul jusqu’en 2014, avant de prendre sa suite. L’ancien administrateur de la commission des affaires économiques du Sénat, Grégoire Halliez intègre également le cabinet. La rédaction

A l’occasion de ses premières rencontres avec les syndicats agricoles, les 25 et 26 septembre, la nouvelle ministre de l’agriculture, Annie Genevard a annoncé aux professionnels qu’elle prévoyait de se déplacer jeudi 3 octobre au Sommet de l’élevage. Elle n’assistera donc pas à l’ouverture du grand salon de Cournon (Puy-de-Dôme) dédié à l’élevage des ruminants, mais au troisième jour de l’évènement, sur lequel elle prévoit de faire des annonces – le temps probablement d’obtenir des arbitrages budgétaires au sein du gouvernement. Pour cette première prise de contact, chacun fait le même constat d’une ministre «très à l’écoute», voire trop aux yeux d’un des syndicats, surpris de se voir donner la parole dès l’entame de l’entrevue. Selon les professionnels, la ministre a commencé à entrer dans la technique des dossiers sanitaires (FCO, MHE), pas encore de ses autres grands chantiers, tels que la loi d’orientation agricole (LOA) – pour laquelle la stratégie parlementaire ne semble pas encore arrêtée – ou encore les relations commerciales et la séparation de la vente et du conseil des pesticides. Son cabinet n’est pas encore formé. Pour l’heure, la ministre recevait les syndicats accompagnée du seul Grégoire Halliez, ancien administrateur de la commission des affaires économiques du Sénat. Les syndicats ont fait part de leurs propositions, demandé des comptes sur l’état des annonces faites aux agriculteurs cet hiver par le gouvernement Attal. «Nous avons senti des craintes que le mouvement ne reparte», indique l’une des sources professionnelles. La rédaction

Un rapport du Sénat publié le 25 septembre appelle l’Office français de la biodiversité (OFB) à opérer «un rééquilibrage entre prévention et répression», pour «une police de l’environnement mieux acceptée et plus apaisée», rapporte l’AFP. Les sénateurs de la commission de l’aménagement du territoire et du développement rural du Sénat préconisent aussi de «dépénaliser certaines infractions environnementales». Ecrit par le sénateur LR Jean Bacci, le rapport a été adopté par la majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, avec le soutien du groupe macroniste. L’hiver passé, pendant la crise agricole, l’OFB avait été critiqué par certains syndicats agricoles. Des bâtiments de l’office, lié au ministère de la transition écologique, avaient été dégradés ou bloqués par du lisier ou des feu de pneus. La FNSEA et les JA avaient exigé, fin janvier, le désarmement des agents de la police de l’environnement. Sur ce point, les sénateurs proposent de «proportionner la visibilité du port de l’arme à la conflictualité potentielle des situations de contrôle». La rédaction

Les éleveurs ayant perdu des animaux à cause de la fièvre catarrhale ovine (FCO) pourront invoquer la «force majeure» pour bénéficier de dérogations et accéder à certaines aides de la PAC malgré ces mortalités, confirme le ministère de l’agriculture dans une note envoyée aux organisations professionnelles. Ces dérogations concernent des aides surfaciques (ICHN, aides découplées sur les surfaces pastorales ligneuses), des aides animales (ovine, bovine, caprine), ainsi que l’aide à la conversion bio et certaines MAEC. Pour bénéficier de ces subventions, les éleveurs doivent respecter des seuils minimum d’effectifs d’animaux, de taux de chargement ou de ratio de productivité. Des obligations qui peuvent être remises en cause par les importantes pertes dues à la FCO. Ces dérogations ne sont pas automatiques : chaque éleveur concerné doit en faire la demande auprès de sa DDT (préfecture). Elles sont valables pour les campagnes 2024 et 2025. La note ne mentionne pas la campagne 2026, pour laquelle la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) demande aussi des dérogations. «Le calcul du taux de productivité pour l’aide ovine de 2026 sera basé sur les agneaux nés en 2025. Or, en raison de la FCO, il y aura clairement moins d’effectifs en 2025», indique-t-on au sein du syndicat. La rédaction

Les États membres de l’UE ont finalement convenu, le 25 septembre, de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’UE pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple. Les changements récents de position du Luxembourg et surtout de l’Allemagne (qui s’était jusqu’à présent abstenue) ont permis de faire basculer la majorité qualifiée lors d’un vote des ambassadeurs de l’UE qui devrait être confirmé le 26 septembre en marge de la réunion du Conseil Compétitivité. Les Vingt-sept devaient prendre une décision avant le 1er octobre, soit deux mois avant la réunion du Comité permanent de la Convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre afin d’inscrire le sujet à l’ordre du jour. Si la Convention (où l’UE n’est pas seule à siéger) confirme ce déclassement, l’UE pourra alors, dans la foulée, adopter un changement de statut dans le cadre de la directive européenne Habitats. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait proposé il y a un an, de sa propre initiative, cette révision. Les organisations et coopératives agricoles et l’UE (Copa-Cogeca) ont salué une «nouvelle attendue de longue date» et espèrent maintenant que «les États membres s’engageront activement avec les acteurs locaux sur des plans de gestion pour permettre une coexistence harmonieuse» entre les loups et les éleveurs. Du côté des ONG (Birdlife, EEB, WWF), on dénonce au contraire une décision politique qui «outrepasse les preuves scientifiques» et «sape complètement la confiance dans le processus décisionnel» de l’UE.

La rédaction

Dans un rapport publié le 24 septembre, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) propose le «lancement d’un grand plan de relocalisation de l’engraissement à l’herbe des broutards», afin de «faire coïncider l’offre et la demande de viande bovine» en France. Pour cela, l’ONG compte «accompagner les éleveurs» pour qu’ils privilégient les races mixtes et plus légères (mobilisation des instituts de recherche et des organismes de sélection, concertation entre les interprofessions Interbev et Cniel). La FNH propose de «sécuriser» les débouchés de ces animaux en structurant des «filières locales» grâce au 2d pilier de la PAC et en développant les contrats tripartites. Côté consommation, l’association promeut une «évolution (…) vers le moins et mieux», via des campagnes de communication et en contraignant les distributeurs à proposer des produits sous signes de qualité et des alternatives végétales. Une orientation qui avantagerait selon elle la «viande française biologique ou Label rouge» au détriment des importations (environ 25% de la consommation). Par ailleurs, la FNH recommande une «refonte du cadre des négociations commerciales» (instauration de prix plancher), ainsi qu’un «état des lieux des financements publics» à tous les maillons de la filière, préalable à leur «fléchage» vers un «modèle agroécologique». La rédaction

«Si nous arrivons à une stabilisation de nos tarifs, ce sera une bonne chose», a expliqué le président-directeur général de la Fnil (laiteries privées) François-Xavier Huard, lors d’une conférence de presse du 24 septembre. «Pour l’instant, certains distributeurs nous parlent de baisse de 5%, mais on ne reviendra pas aux prix d’avant-Covid», a-t-il indiqué. «La demande en produits laitiers est forte et la tendance est à la baisse de la collecte. Il y a aussi le sujet du maintien du cheptel et du renouvellement des générations», poursuit-il, mettant en garde contre ceux qui voudraient «repartir dans une guerre des prix». «Au plus fort de l’inflation, certains produits laitiers ont augmenté de 15 à 20%», précise le p.-d.g. de la Fnil. Cette forte hausse des prix a occasionné des «arbitrages» entre les catégories de produits, mais «globalement pas de déconsommation», observe-t-il. Concernant le contexte législatif, la Fnil appelle à la «stabilité». «Nous n’avons pas besoin d’une énième loi Egalim, mais plutôt de faire respecter les lois existantes. La question des centrales d’achat européennes n’est pas réglée», explique-t-il. Le 23 septembre, Aura Retail, l’alliance à l’achat d’Intermarché-Netto, Auchan et Casino, a annoncé rejoindre les centrales d’achat européennes Epic et Everest. La rédaction

Auditionné le 24 septembre à l’Assemblée nationale, Jeunes agriculteurs a soutenu une réforme des politiques foncières agricoles «courant 2025». Ce volet du dernier rapport d’orientation de JA doit «être décliné techniquement et mis en œuvre à l’automne et courant 2025», a souhaité le vice-président Julien Rouger, devant la commission des Affaires économiques. Il s’agit de «faire appel aux mesures législatives qui seront nécessaires pour certaines évolutions» et «pour d’autres, simplement sur du réglementaire», d’après lui. Fin juin aux élections législatives, le syndicat avait lancé aux candidats un appel à 8 engagements, dont celui d’«impulser une réforme des politiques foncières agricoles pour préserver nos terres et leur accès pour les jeunes». L’initiative reprenait les propositions de son rapport d’orientation 2024, appelant entre autres à «redonner de l’attractivité au statut du fermage tout en protégeant l’exploitant». JA propose notamment de s’appuyer sur l’accord de 2021 entre les sections des fermiers (SNFM) et des propriétaires (SNPR) de la FNSEA. Leur projet de réforme vise notamment à limiter les contentieux, inciter les propriétaires à mettre à bail, tout en facilitant l’installation des jeunes dits «hors cadre familial». La rédaction