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Dans une note sur l’évolution des résistances aux fongicides sur céréales à paille parue le 6 février, Arvalis, Inrae et l’Anses dressent un état des lieux par maladie et par mode d’action. Face à une progression des souches résistantes, les instituts recommandent de «n’intervenir que si strictement nécessaire» et encouragent, en premier lieu, le recours «à la prophylaxie, aux variétés résistantes et aux outils d’aide à la décision». Pour minimiser la pression de sélection, la priorité est de diversifier les modes d’action au sein des programmes, sachant que, «sur blé comme sur orge, l’utilisation des SDHI doit être limitée à une seule application par saison». Sur blé, face à la progression des résistances multiples, il convient de «privilégier les fongicides multisites et les spécialités de biocontrôle». Sur orge, pour éviter de sélectionner davantage les souches présentant une résistance multiple, «le recours à l’utilisation d’un mélange trois voies QoI+SDHI+IDM doit être rigoureusement limité aux situations où l’helminthosporiose est très difficile à contrôler». Enfin, pour gérer les rouilles des céréales, le conseil est d’éviter de recourir aux SDHI, mais d’opter de préférence pour les traitements associant triazoles et Qol. (Anne Gilet)

La rédaction

Réservés aux fruits et légumes depuis leur création en 1996, les programmes opérationnels (PO) de la Pac ont été ouverts à de nouvelles filières, comme permis par la programmation 2024-2027. Pour l’attribution des PO intitulés «Autres secteurs», les filières choisies sont les suivantes, indique FranceAgriMer : fourrages séchés ; plantes vivantes et produits de la floriculture ; veaux sous la mère Label rouge ; oléoprotéagineux et légumes secs ; et cuniculture. Et de préciser que le secteur du riz «a finalement renoncé au dispositif». Sur l’année 2024, trois secteurs ont déjà bénéficié d’une aide : fourrages séchés (quatre programmes) pour 3,6 M€ en 2024 et 4,7 M€ en 2025 ; plantes vivantes et produits de la floriculture (trois programmes) pour 4 M€ en 2024 et 3,9 M€ en 2025. Et enfin veaux sous la mère Label rouge (neuf programmes) pour 2,2 M€ en 2024 et 2,1 M€ en 2025. En 2024, trois programmes sont prévus pour les oléoprotéagineux et légumes secs, pour 0,6 M€ ; et sept programme en cuniculture, pour 0,5 M€. Deux nouveaux programmes vont démarrer dans la filière veaux sous la mère Label rouge en 2025, pour 0,1 M€. Une enveloppe d’environ 10 M€ avait été annoncée en 2022 pour ces «autres secteurs» par le ministère de l’Agriculture. Un budget qui attirait les convoitises, notamment des filières porc et lait, qui ne sont pas retenues jusqu’à présent.

La rédaction

Le comité national LR/IGP/STG de l’Inao, réuni le 31 janvier, a approuvé le nouveau cahier des charges de l’IGP «veau de l’Aveyron et du Ségala», qui intègre «plusieurs dispositions agroenvironnementales», a annoncé l’Institut de l’origine et de la qualité le 4 février. Ces nouveaux critères visent à «préserver la biodiversité et renforcer la place de l’herbe», d’après un communiqué. Comme le précise l’Inao, les élevages devront présenter une autonomie alimentaire «d’au moins 70%», et leur surface fourragère principale (SFP) devra comporter au moins 70% d’herbe. Deux autres dispositions visent à préserver la biodiversité. D’une part, les exploitations devront afficher au moins 3% d’infrastructures agroécologiques dans leur SAU (ou au moins 80% de parcelles de moins de 6 ha et de prairie permanente). D’autre part, elles devront comporter au moins 70% de prairies permanentes dans leur SAU ou «au moins 10% de légumineuses». Une procédure d’opposition de deux mois va désormais s’ouvrir avant validation du nouveau cahier des charges. Le veau d’Aveyron et du Ségala (404 exploitations pour 14 000 veaux en 2023) est «un veau non sevré et allaité au pis, ayant à disposition une alimentation complémentaire (fourrages, céréales notamment)», rappelle l’Inao.

La rédaction

Après Lactalis, c’est au tour de Biolait d’annoncer, dans un communiqué le 7 février, un prix stable pour ses adhérents sur l’année 2024. «Je suis fier d’annoncer ce prix du lait aux producteurs. Un prix stable, salutaire dans le contexte de la bio que nous connaissons», déclare le président Philippe Marquet, cité dans le communiqué. Le collecteur annonce un prix du lait payé en 2024 à 483 €/1000 litres (contre 482 €/1 000 l l’an passé), auprès des 2100 éleveurs (stable), dont la production 2024 a été de 245 millions de litres de lait bio (270 millions de litres en 2023). De son côté, Lactalis avait aussi annoncé il y a quelques semaines avoir maintenu le prix du lait à 508 €/1000 l (contre 504 €/1000 l en 2023). Une semaine après que le groupe Lactalis a annoncé son intention de réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d’ici 2030, Biolait s’était engagée «à étudier toute demande de nouvelle adhésion» de la part de producteurs laitiers laissés sans contrat, à condition «de nouvelles dispositions» qui seraient prises par l’Etat. L’OP demandait la mise en place de programmes opérationnels (PO) dont bénéficient d’autres filières au titre de la politique agricole commune (Pac), ainsi que «le financement direct de la logistique sur les zones peu denses».

La rédaction

Un arrêté publié le 8 février au Journal officiel précise les conditions dans lesquelles les éleveurs de bovins peuvent demander des tirs dérogatoires contre les loups, dont la présence s’est étendue en France. Selon les précisions du ministère de la Transition écologique à l’AFP, les éleveurs de troupeaux bovins et/ou équins pourront bénéficier de dérogations préfectorales de tir du loup sous conditions, si leur troupeau a subi au moins une prédation par le loup dans les 12 derniers mois. Le texte précise que l’octroi de ces dérogations se fait «sous réserve de démarches engagées (par les éleveurs, NDLR) en matière de réduction de vulnérabilité attestées par le préfet», comme l’installation de clôture par exemple. L’arrêté «clarifie la manière dont les éleveurs bovins et équins peuvent accéder à des tirs dérogatoires lorsqu’ils sont victimes d’une attaque du fait de l’augmentation de la population de loups et de leur plus grande présence sur le territoire», a-t-on expliqué. «En raison des difficultés de protection des troupeaux bovins et équins, l’accès à des autorisations de tir pour ces éleveurs est fortement limité et a donné lieu à de nombreux contentieux témoignant de la fragilité du cadre juridique» qui prévalait jusqu’alors, a expliqué le ministère.

La rédaction

La France demande à nouveau son statut de pays indemne d’influenza aviaire auprès de l’Omsa (Organisation mondiale de la santé animale) a-t-on appris lors d’un bref point presse en ligne des autorités sanitaires (ministères de l’agriculture et de la santé) le 6 février. Pour autant, un haut niveau de vigilance est maintenu, pour les animaux comme pour les hommes. Le statut indemne résulte de l’absence de nouveau foyer depuis un mois. L’Hexagone avait brièvement recouvré ce statut à la mi-décembre, avant que deux nouveaux cas ne se déclarent pas en élevage à la fin de l’année 2024. Maud Faipoux, directrice générale de la DGAL (ministère de l’agriculture), a souligné que le risque pour l’élevage demeurait «élevé» dans l’Hexagone, soit le niveau maximum, du fait de la circulation active du virus dans la faune sauvage. Elle invite les professionnels de l’élevage au respect des règles de biosécurité en élevage et à se faire vacciner contre la grippe saisonnière. À l’attention de la population, elle invite à se garder de toucher un animal sauvage trouvé mort. Les autorités sanitaires veillent en effet à limiter au maximum les risques possibles de recombinaison des virus grippaux entre espèces, pouvant potentiellement engendrer l’émergence d’un virus transmissible entre humains.

Eva DZ

Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueillera en mai les dirigeants de l’UE pour un sommet, un nouveau pas dans sa volonté de rapprochement avec l’Union européenne qui reste prudent tant le sujet est miné du point de vue politique et diplomatique. Le dirigeant travailliste accueillera le 19 mai le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour ce qui se veut le premier d’une série de «sommets annuels», a indiqué le 4 février le porte-parole de Keir Starmer. «Ce sera l’occasion de progresser dans des domaines qui apporteront des avantages tangibles aux citoyens du Royaume-Uni et de l’Union européenne, et qui renforceront les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne», a-t-il dit, l’agriculture et la reconnaissance des diplômes faisant notamment partie de ses priorités. Cette annonce intervient au lendemain du déplacement de Keir Starmer à Bruxelles pour des discussions sur la défense avec l’UE. Il s’agissait de la première participation d’un chef de gouvernement britannique à une réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernements des 27 depuis le Brexit il y a cinq ans.

La rédaction

L’état des masses d’eau de l’UE ne s’améliore pas, voire empire, déplore dans un rapport publié le 4 février, la Commission européenne. En effet, en 2021, seulement 39,5% des eaux de surface en Europe étaient en bon état écologique (contre 39,1% dans le précédent rapport portant sur 2015) et seulement 26,8% en bon état chimique (contre 33,5% en 2015). L’agriculture est citée comme l’une des principales sources de pression sur la ressource hydrique que ce soit pour les eaux de surfaces ou (plus encore) les eaux souterraines. Ces données alimenteront les réflexions que mène Bruxelles en vue de la présentation d’une stratégie sur la résilience en eau (traitant à la fois des aspects qualitatif et quantitatif) attendue avant l’été. La Commission a lancé, le même jour, un appel à éléments de preuves et elle organisera une rencontre avec l’ensemble des parties prenantes le 6 mars. Le Parlement européen aussi avance sur le dossier. Son rapporteur, le social-démocrate maltais Thomas Bajada, souligne dans un projet de résolution qui vient d’être publié l’importance de fixer des «objectifs sectoriels contraignants en matière d’efficacité et de captage de l’eau» pour l’agriculture notamment mais aussi l’industrie et l’usage domestique, «adaptés aux évaluations à l’échelle du bassin».

La rédaction

À l’occasion d’une conférence de presse le 6 février, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a indiqué qu’il «acte un recul» des listes que son syndicat forme avec les Jeunes agriculteurs, pour les élections aux Chambres d’agriculture 2025. La centrale syndicale revendique 80% des 87 chambres dont les résultats étaient connus au moment où ils s’exprimaient. Au moment où ces lignes sont écrites, dans la soirée du 6 février, la FNSEA a perdu au moins 17 Chambres d’agriculture, principalement au profit de la CR (14 chambres) et de la Confédération paysanne (Ardèche). Interrogé sur le score national attendu, le président des JA a convenu qu’il était probable que le duo passe sous la barre des 50% de voix exprimées à l’échelle nationale. Ce que confirme la Coordination rurale, en communiquant un score de 48% pour la FNSEA et de 33% pour elle. «Une colère s’est exprimée» qui s’est développée «sur les promesses non tenues du gouvernement depuis un an», explique Arnaud Rousseau, qui pointe des «territoires où les difficultés s’accumulent». Le leader syndicat promet de tirer les «conclusions» de ce recul, sans pour autant «changer d’ADN». Par ailleurs, selon les premières estimations de la FNSEA et des JA, la participation se serait maintenue à un niveau proche du précédent scrutin, après plusieurs années de recul. Le taux d’abstention consolidé au niveau national n’était toutefois pas connu au soir du 6 février.

La rédaction

Selon les résultats provisoires disponibles dans quelque 80 départements dans la soirée du 6 février, la Coordination rurale a gagné 14 Chambres d’agriculture, dont 11 nouvelles. Le syndicat a accumulé les victoires dans le Sud-Ouest, arrivant en tête dans la moitié des départements de la Nouvelle-Aquitaine. Il étend même son implantation jusque dans les zones intermédiaires du centre de la France, en raflant l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Cher. Plusieurs résultats sont particulièrement serrés, et donc potentiellement sujets à recours : Charente-Maritime (trois voix), Gironde (six voix) et Lozère (12 voix) notamment. Ce n’est pas le cas du Gers : la CR a remporté largement (plus de 50%) ce département qui l’a vu naître. Plus surprenantes sont les victoires en Lozère et dans les Ardennes. Interrogée par Agra Presse, Véronique Le Floc’h – qui n’a pas réussir à prendre la chambre du Finistère – revendique un score national de «plus de 30%».

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