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Après l’Assemblée nationale la veille, le Sénat a lui aussi très largement validé (par 338 voix contre une) la résolution s’opposant au projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, verrouillant ainsi la position de la France d’un rejet en l’état. «Ce que nous souhaitons à travers ce débat, c’est entériner solennellement la position de la France et lui offrir une assise transpartisane forte, pour que sa voix puisse résonner dans toute l’Europe», a ainsi déclaré la ministre de l’agriculture Annie Genevard en ouverture des discussions tout en tentant de rassurer les partenaires sud-américains sur les intentions françaises. De son côté, le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva persiste dans sa volonté de finaliser le traité d’ici la fin de l’année. Et il cible Paris. «Si les Français ne veulent pas de cet accord… ils ne décident plus de rien, c’est la Commission européenne et Ursula von der Leyen qui décident» a-t-il affirmé le 27 novembre lors de la Rencontre Nationale de l’Industrie, organisée par le CNI à Brasilia. Et d’ajouter sur le réseau social X, «je veux signer l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, car cela fait 22 ans que nous en discutons». La rédaction

Le distributeur Carrefour a renouvelé un accord «quadripartite» portant sur 25 millions de litres (Ml) par an pendant trois ans avec trois coopératives laitières de zone de montagne (Massif central) pour du lait UHT vendu sous marque de distributeur, annonce un communiqué du 27 novembre. Les trois partenaires du distributeur sont Coopal (collecte), Société laitière des volcans d’Auvergne (transformation, filiale de Terra Lacta) et Orlait (commercialisation). Coopal rassemble 250 producteurs des départements de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Creuse et de la Corrèze. Tandis que SLVA est «spécialisée dans la production du lait UHT conditionné en briques et en bouteilles, principalement à marques de distributeurs», explique le communiqué. Elle emploie 110 salariés. Son site industriel est à Theix, dans le Puy-de-Dôme. Carrefour revendique «plus de 40% de lait contractualisé» avec les producteurs en lait de montagne. «Cet accord quadripartite date de 2019 et nous avons souhaité réaffirmer notre soutien aux exploitations situées en zone de montagne en nous engageant à nouveau pour trois ans», déclare Marc Delage, directeur des achats pour les produits vendus en libre-service sous marque Carrefour. La rédaction

Le Parlement européen a validé le 27 novembre la nomination de la nouvelle Commission européenne, qui pourra donc prendre, comme prévu, ses fonctions dès le 1er décembre. Pour son deuxième mandat à la présidence, Ursula von der Leyen et son équipe ont obtenu la plus faible majorité jamais décrochée par une Commission (370 voix pour, 282 contre et 36 abstentions). Les socialistes français (opposés à la nomination de l’italien Raffaele Fitto à un poste de vice-président), mais aussi les PPE (droite) espagnols (protestant contre la vice-présidence confiée à la socialiste espagnole Teresa Ribera) ont notamment voté contre. Lors du discours qu’elle a tenu avant le scrutin, Ursula von der Leyen a rappelé que sa priorité serait la compétitivité européenne. Les agriculteurs «méritent d’être traités sur un pied d’égalité et que leur travail acharné soit récompensé. Nous devons veiller à ce qu’ils bénéficient d’un revenu équitable et suffisant. Qu’ils bénéficient des incitations adéquates pour contribuer à la protection de notre nature», a-t-elle souligné. Le commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen sera chargé de présenter dans les 100 premiers jours du mandat une «vision sur l’avenir de l’agriculture de l’UE», à la suite de l’exercice de dialogue stratégique mené plus tôt cette année. La rédaction

Comme prévu, l’Assemblée nationale a massivement rejeté (par 484 voix contre 70) le 26 novembre les négociations de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Très attendu, le débat en amont a été l’occasion pour les parlementaires d’exprimer leurs désidératas vis-à-vis des pourparlers en cours. Dans leurs discours introductifs, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, et Sophie Primas, en charge du Commerce extérieur, ont rappelé la position du gouvernement. La France est «pleinement, résolument» en désaccord à le traité commercial «tel que la Commission (européenne) l’envisage», a répété Annie Genevard tout en rappelant qu’il s’agit d’une «opposition non pas par dogmatisme mais par pragmatisme». La France souhaite notamment l’ajout de mesures miroirs et de contrôle pour défendre le modèle agricole français, garantir le respect normes européennes et les conditions d’une concurrence loyale. «Fermeté n’est pas fermeture», indique ainsi Sophie Primas. A gauche et dans les rangs du RN, des craintes ont toutefois été exprimées quant au fait que l’opposition de la France en l’état (et non définitive) soit insuffisante. Au Parlement européen, les eurodéputés de la commission du commerce international échangeront le 3 décembre sur le sujet.

La rédaction

L’élevage porcin sur sol plein, parce qu’il permet le paillage, favorise les comportements naturels et réduit les risques de caudophagie, confirme le Centre national de référence pour le bien-être animal (CNR BEA) dans une synthèse bibliographique sur les avantages et inconvénients des différents types de sols. Le CNR BEA a rendu le 22 novembre son avis, un an après sa saisine par quatre organisations de défense des animaux d’élevage*. Il en ressort, entre autres, que si les sols alternatifs au caillebotis intégral nécessitent une meilleure gestion de la ventilation et plus de surfaces disponibles, ils permettent de réguler les comportements et en particulier la caudophagie. Les experts reconnaissent toutefois que le caillebotis intégral reste le type de sol majoritaire aujourd’hui en France, et que le changement de sol ne va pas de soi. Aussi le document présente-t-il différentes possibilités d’amélioration du bien-être des porcs quel que soit le type de sol. Il mentionne à cet égard les obligations découlant de la directive 2008/120/CE «établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs», dont celle de réduire le recours à la caudectomie systématique. *CIWF, Welfarm, OABA et LFDA

La rédaction

Interrogé par Agra presse sur les incidences des pluies récurrentes en 2024 sur les recours au «droit à l’erreur», l’Agence de services et de paiement (ASP) a dressé, le 26 novembre, un état des lieux du versement des avances d’aides Pac. Pour rappel, le principe du «droit à l’erreur» permet aux exploitants, grâce au Système de suivi des surfaces en temps réel (SSTR), de corriger leur déclaration jusqu’au 20 septembre. Ces modifications, qui peuvent entrainer des retards dans le versement des avances, sont initiées par l’exploitant ou l’administration. L’ASP indique que 60 000 demandes de modifications ont été déposées par les exploitants (contre 50 000 l’an passé), mais ne précise pas le nombre de modifications initiées par l’administration – dans ce cas, la FNSEA demande que les exploitants se voient tout de même verser les avances. Au 16 octobre, 93% des agriculteurs avaient reçu les premiers paiements de l’avance des aides directes et de l’ICHN, – «dans des délais extrêmement contraints» en raison du «droit à l’erreur», souligne l’ASP – soit 9 points de plus que l’an dernier, première année de mise en oeuvre de ce dispositif. A date, 98,5% des dossiers ont été payés, rapporte l’agence, et le paiement du solde de décembre est en cours de préparation.

La rédaction

Un an après l’apparition de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et la résurgence de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8), «on observe 14% de surmortalité chez les vaches allaitantes adultes entre octobre 2023 et septembre 2024», estime Valérie David, de l’Idele, interrogée par Réussir Bovins viande. Cette surmortalité correspond à «près de 11 700 vaches mortes en plus par rapport à la normale (moyenne des trois années précédentes)». Bien que les maladies vectorielles ne soient pas la seule explication, «l’évolution de la surmortalité suit les trajectoires des propagations de la MHE et des FCO», notent nos confrères. Les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, premiers départements touchés par la MHE, affichent une hausse de mortalité de 33% (1100 têtes). Le Cantal et l’Aveyron, où est apparu à l’été 2023 un nouveau variant de la FCO-8, connaissent de leur côté une surmortalité de 31% (1900 têtes). Plus récemment, au troisième trimestre 2024, «les départements au nord et nord-est de la France accusent un peu plus de mortalité», indique Valérie David, qui y voit «un début d’effet de la FCO 3» (sérotype exotique arrivé en France en août).

La rédaction

Entre des effectifs en stagnation, des exportations en baisse et le développement de l’engraissement en France, «les broutards français sont très demandés à l’échelle européenne», note l’Institut de l’élevage dans son bulletin Tendances le 22 novembre. Résultat : des cours «en hausse faute d’offre suffisante», de +40 à +70 ct€/kg en un an, selon les catégories d’animaux, pour des cotations allant de 3,83 à 4,2 €/kg en semaine 46 (du 11 novembre). Dans les élevages, alors que la décapitalisation se poursuit, les effectifs de mâles sont stables pour les charolais (premiers en nombre de têtes) et en baisse pour les limousins, blonds d’Aquitaine et croisés. Or, l’engraissement de broutards se développe dans l’Hexagone, «aux dépens de l’export», observe l’Idele: depuis le début de l’année (1er janvier-20 octobre), les exportations de broutards ont reculé de 7% sur un an (à 749 000 têtes). Et dans les mois à venir, les broutards français devraient se faire encore plus rares : les effectifs d’animaux de moins de six mois sont «en forte baisse» (-8% sur un an au 1er octobre). La tendance aux vêlages d’automne «ne s’est pas poursuivie en septembre 2024», constate l’Idele, (-9% en septembre sur un an), probablement en raison des maladies vectorielles (MHE et FCO).

La rédaction

La cotation nationale des agneaux à l’entrée des abattoirs a atteint 10,16 €/kg en semaine 46 (du 11 novembre), dépassant les 10 €/kg pour «la première fois depuis que les cours sont remontés à FranceAgriMer», indique l’Institut de l’élevage dans son bulletin Tendances le 22 novembre. Cette «immuable ascension», selon les mots de l’institut technique, «pose de réels problèmes de répercussion sur l’aval de la filière». «L’enjeu est aujourd’hui le maintien d’un linéaire de viande ovine en magasins», préviennent sans détour les analystes de l’Idele. D’une part, «vu le prix élevé de l’agneau, certains distributeurs ne commandent des carcasses que le week-end, essayant ainsi de minimiser les risques». D’autre part, les abatteurs «peinent parfois à honorer leurs commandes» de viande d’agneau française, «faute d’approvisionnement». En cause, la baisse saisonnière de production, aggravée cette année par la «faiblesse de l’offre». Sur les neuf premiers mois de 2024, le disponible de viande ovine a fondu de 5% par rapport à 2023 (-14%/2015-2019), entre des abattages hexagonaux en baisse (-5% sur la même période, à 55 300 téc) et des exportations d’agneaux en hausse (+6%). Des chiffres qui ne reflètent pas l’épizootie de FCO, dont l’impact est «à venir», rappelle l’Idele.

La rédaction

Dans le cadre du PLF 2025 (projet de loi de finances), dont l’examen en séance publique débutera au Sénat le 25 novembre, la Fnab (producteurs bio) demande à la Chambre haute de passer le crédit d’impôt bio de 4500 € «à 6000 € par an», dans un communiqué du 21 novembre. En effet, une série d’amendements déposés au Sénat, dont certains ouvertement travaillés avec la Fnab, portés par les sénateurs Salmon (Ille-et-Vilaine, écologiste), Darcos (Indépendants, Essonne), Duplomb (LR, Haute-Loire) et Tissot (socialiste, Loire), suggèrent de porter le crédit d’impôt bio à 5500 ou 6000 €, jusqu’à fin 2027 au lieu de fin 2025. Pour la Fnab, cette hausse permettrait d’aider les fermes bio à faire face à «des difficultés importantes de trésorerie» après «trois ans de contraction de marché». Elle appelle à mobiliser une partie des reliquats à la conversion pour la financer. «Cette mesure coûterait, à bénéficiaires constants, 152 M€ en plus sur quatre ans, soit moins de 20% des budgets de la France prévus pour la conversion», affirme le réseau de producteurs bio dans le communiqué. D’un montant initial de 3500 €, le crédit d’impôt devait s’achever en 2022, avant d’être finalement augmenté à 4500 € et prorogé jusqu’à fin 2025, par la loi de finances pour 2022. La rédaction