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Dans un communiqué le 7 août, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les critères d’éligibilité à l’enveloppe de 60M€ d’aide à l’agriculture biologique, qui avait été annoncée le 17 mai. Peuvent en bénéficier les exploitants dont l’ensemble des productions et surfaces sont certifiées bio ou en conversion. Ils doivent accuser une perte d’EBE d’au moins 20% et une dégradation de trésorerie d’au moins 20% sur l’année 2022-2023, par rapport à la moyenne des exercices comptables de 2018 et 2019. «L’aide compensera jusqu’à 50% de la perte d’EBE, et devra représenter un montant minimum de 1000 €» indique la Rue de Varenne, précisant qu’un «stabilisateur budgétaire» sera appliqué si l’enveloppe totale ne suffit pas à couvrir toutes les demandes. Le ministère précise aussi que «l’aide éventuellement reçue au titre du fonds d’urgence de 10 M€» annoncée au Salon de l’agriculture «sera déduite du montant d’indemnisation finale au titre de l’aide». Ce dispositif a reçu le feu vert de la Commission européenne le 3 août. Les producteurs pourront déposer leur demande au guichet de FranceAgriMer du 16 août au 20 septembre. Des détails concernant notamment les nouveaux installés et les exploitants relevant du régime d’imposition «micro-BA» seront publiés par FranceAgriMer le 10 août.

La rédaction

En charge de la communication du plan national d’actions Loup, la Dreal (préfecture) de la région Aura a produit, en juin, une note que se sont procurés nos confrères de Réussir Bovins viande, qui met en avant une nouvelle progression des attaques de loups sur les bovins en 2022. Les services de l’Etat recensent 405 victimes, contre 274 l’année précédente (2021). Concentré majoritairement dans les départements alpins, le phénomène s’étend aussi géographiquement, avec 24 départements concernés, contre 13 l’année précédente. Les attaques de bovins progressent par exemple vers l’est en Lozère ou vers le nord dans le Doubs et le Jura. La part des bovins reste faible au regard des autres espèces prédatées (7% des attaques, 3,3% des victimes), mais elle est en progression constante depuis sept ans – les bovins ne représentaient que 2% des attaques en 2016. Chez les bovins, chaque attaque fait par ailleurs deux fois moins de victimes en moyenne que sur caprins et ovins, ce qui «peut s’expliquer par la taille des animaux ou des troupeaux et par le fait que le loup est davantage sélectif (orienté vers les jeunes)». La plupart des animaux ont moins de six mois (62,4%) quand ils sont tués, et moins d’un an (67,3%) quand ils sont seulement blessés.

La rédaction

Dans le cadre de l’application de la loi AER (accélération des énergies renouvelables), la Direction générale de l’énergie et du climat (ministère de la Transition écologique) a dévoilé aux professionnels, le 30 juin, un projet de décret visant à encadrer le concept d’«agrivoltaïsme», auquel devra se conformer toute nouvelle installation photovoltaïque sur des terres agricoles exploitées. De sources syndicales, ce texte suscite notamment des débats autour de la notion d’«activité principale» des parcelles concernées. Une installation «agrivoltaïsme» doit maintenir une activité principale agricole, et pour ce faire, le texte propose que «le taux d’emprise au sol de l’installation agrivoltaïque (…) n’excède pas 30% sur parcelle pâturée et 45% sur culture végétale récoltée», d’après la version du décret qu’Agra Presse a obtenue. Autre critère pour être qualifié d’agrivoltaïque, le rendement doit rester significatif sur la parcelle concernée. Pour ce faire, il ne doit pas être «inférieur de plus de 10 % au rendement par hectare observé sur la zone témoin». Cette zone témoin représente «au moins 10% de la surface agrivoltaïque installée». Autre point central de la loi: les quatre types de services pouvant être rendus par les installations à l’agriculture, dont au moins un doit être apporté par une installation agrivoltaïque. Parmi ces services, l’amélioration du «potentiel et de l’impact agronomiques» est par exemple définit comme une «augmentation du rendement» ou «maintien voire réduction d’une baisse tendancielle» au niveau local.

La rédaction

Le ministère de l’Agriculture a publié le 3 août son «plan de vaccination officiel» contre l’influenza aviaire, constitué de sept fiches thématiques. La Rue de Varenne y confirme sa stratégie: vacciner tous les canards du maillon «production» (64 millions d’animaux) sur l’ensemble du territoire, à partir du 1er octobre, et pour un an. Le gouvernement apporte quelques précisions, notamment sur l’acte de vaccination, qui sera «supervisé» par les vétérinaires sanitaires. Toutefois, le vaccin pourra être administré par les vétérinaires, les éleveurs et leurs salariés, ou encore par les techniciens de différentes structures (cabinets vétérinaires, organisations de producteurs, organismes à vocation sanitaire). Le ministère précise également les «restrictions de mouvements des animaux vaccinés», ainsi que la «gestion des foyers dans un contexte vaccinal». Les éventuels dépeuplements préventifs viseront uniquement «les cheptels non vaccinés ou avec un schéma vaccinal incomplet», épargnant les volailles vaccinées. Enfin, le ministère confirme avoir choisi le vaccin de Boehringer Ingelheim dans le cadre de l’appel d’offres lancé en avril, sans en préciser les raisons. Tout en annonçant qu’«un deuxième appel d’offres sera lancé à l’automne».

La rédaction

Les entreprises de la filière vin peuvent tirer entre 33 M€ et 91 M€/an de crédits carbone, selon une étude des cabinets AND International et Carbone 4 publiée le 2 août par FranceAgriMer. Cette fourchette est calculée selon deux scénarios à échéance 2035: l’un dit «réaliste», lié à des efforts «significatifs et concertés» pour la décarbonation; l’autre dit «maximal», induisant «des ruptures importantes» au niveau des pratiques. L’étude se base sur des crédits carbone à 35 €/t (coûts de gestion déduits) pour les bénéficiaires. Différents leviers sont identifiés, notamment l’enherbement des inter-rangs, la plantation de haies, une évolution vers la fertilisation organique, la réutilisation des bouteilles en verre et le développement du bag-in-box, un changement des modalités de transport du vin à l’export. Les hypothèses retenues concernent, par exemple, les surfaces avec fertilisants organiques (27% dans le scénario «réaliste», 100% dans le scénario «maximal»), l’enherbement des inter-rangs (respectivement 83% et 100%), l’implantation de haies (+20% et +100%), l’utilisation de conditionnements alternatifs (30% et 60%), l’export en vrac (20% en Europe, 10% hors Europe; 40% toutes destinations). Le potentiel de crédits carbone est chiffré à l’échelle de l’exploitation «de quelques centaines à quelques milliers d’euros» par an.

La rédaction

Les autorités vietnamiennes ont approuvé «la commercialisation domestique de deux vaccins fabriqués dans le pays» contre la peste porcine africaine (PPA), indique Reuters le 24 juillet. Ces deux vaccins vivants atténués sont le Navet-ASFVAC (de l’entreprise américano-vietnamienne Navetco) et le Avac ASF Live (du laboratoire Avac Vietnam). Comme le précise l’agence de presse, «plus de 650 000 doses des vaccins ont récemment été testés sur des troupeaux de porcs de 40 provinces, avec un taux d’efficacité de 95%, selon le gouvernement». Ces autorisations pourraient «ouvrir la voie à d’éventuelles ventes à l’étranger», ajoute Reuters, notant que le ministère vietnamien de l’Agriculture a demandé aux fabricants de «préparer des plans de production pour les ventes domestiques et pour l’export». Dans un entretien à l’agence de presse, le secrétaire d’État américain à l’Agriculture Thomas Vilsack s’est dit «probablement intéressé» par des achats de précaution. Le vaccin Navet-ASFVAC a été une première fois homologué en juin 2022, avant d’être suspendu en septembre après la mort de «douzaines de porcs». Selon un autre article de Reuters, le vaccin avait été administré «à des porcs qui n’étaient pas censés être inoculés, comme les truies gestantes», explique le ministère américain de l’Agriculture (USDA), qui a validé les données d’essai vietnamiennes.

La rédaction

«Si les prix de l’énergie restent stables, on assistera cette année à une modération des prix alimentaires», prévoit une note économique du Crédit agricole publiée fin juillet. «L’inflation alimentaire pourrait ainsi diminuer de moitié d’ici à la fin de l’année», à 7,5% en décembre contre 14,3% en mai (sur un an), indiquent ses analystes, reprenant une récente prévision de l’Insee. Le groupe bancaire «veut croire que les données de mars-avril 2023 [de l’Insee] annoncent le reflux», alors que la croissance des prix alimentaires est passée de 15% en avril à 14,3% en mai. Le Crédit agricole s’appuie également sur l’indice PGC (Produits de grande consommation, calculé par IRI Circana), qui a connu un «premier fléchissement» au mois de mai. Pour la banque, les deux moteurs du reflux sont d’abord l’«effet de base» (pic des prix de l’énergie atteint «fin 2022»), puis des «renégociations de plus en plus actives sur les intrants matières premières». Pour l’heure, celles-ci ont été «lentes», notamment en raison «de la durée de liquidation des stocks constitués au plus haut» de l’inflation. Dans ce contexte de flambée des coûts de production, «les produits agricoles d’origine française ont partiellement bénéficié du dispositif des lois Egalim (non-négociabilité de certains prix agricoles)», notent les économistes du Crédit agricole.

La rédaction

Le président russe Vladimir Poutine a demandé le 2 août le soutien de son homologue turc pour exporter ses céréales et, de facto, contourner les sanctions occidentales, tout en refusant de relancer l’accord d’Istanbul qui permettait les exportations agricoles ukrainiennes. «Compte-tenu des besoins en nourriture des pays les plus nécessiteux, des options sont en cours d’élaboration pour permettre des livraisons de céréales russes. (…) Il existe une volonté de coopérer dans ce domaine avec la Turquie», a indiqué le Kremlin dans un communiqué, résumant la teneur d’une discussion entre M. Poutine et Recep Tayyip Erdogan. D’après l’AFP, qui cite le ministre ukrainien des infrastructures Oleksandre Koubrakov, de nouvelles frappes russes sur des infrastructures portuaires ukrainiennes sur le Danube ont «endommagé», le 2 août, près de 40 000 t de céréales destinées à l’exportation. Dans un communiqué du même jour, la France a accusé la Russie de faire «délibérément» courir un risque à la sécurité alimentaire mondiale «en détruisant des infrastructures essentielles» aux exportations de céréales. Moscou «ne fait que rechercher son propre intérêt aux dépens des populations les plus vulnérables en faisant monter les prix des produits agricoles et en essayant d’empêcher un de ses principaux concurrents d’exporter ses productions», a réagi le Quai d’Orsay.

La rédaction

À l’issue d’une réunion du groupe de travail national Cerise le 19 juillet, la FNPfruits a indiqué dans un communiqué publié le 31 juillet que la DGPE (ministère de l’Agriculture) continuait à travailler à un dispositif d’accompagnement des producteurs qui font face à une campagne 2023 très difficile. L’évaluation des pertes est en cours. Le 27 juillet, les filières cerise de table et d’industrie (Cerise de France, Anibi, Cebi) et la FNPFruits ont fait part des difficultés du secteur au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Les professionnels ont mis en avant «le besoin de solutions durables, les espoirs sur des programmes de recherche et la nécessité de moyens pour produire dans l’attente de ces nouvelles solutions», précise un autre communiqué du 1er août. Ils ont insisté sur la nécessité de la mise en place d’un itinéraire technique efficace et satisfaisant avant la fin d’année. «Le ministre de l’Agriculture a fait montre d’une écoute attentive (…) et s’est engagé à apporter rapidement son soutien aux producteurs touchés», se félicite la filière. Un nouveau rendez-vous est prévu en septembre. La campagne cerise 2023 avait débuté sous de bons augures et laissait présager des résultats satisfaisants. Mais des épisodes climatiques défavorables et des attaques importantes de mouches Drosophila suzukii et Rhagoletis cerasi ont fortement pénalisé les volumes.

La rédaction

Les présidents de six conseils départementaux des Alpes* ont appelé la Première ministre à «mettre en place des indicateurs de mesure de la population lupine qui permettent une juste et incontestable évaluation de sa répartition sur le territoire», d’après une tribune envoyée à la presse le 1er août. Ces élus LR plaident pour une évaluation «coordonnée par un collège d’experts représentant les structures concernées, tant environnementales que d’élevage». Le 3 juillet, l’OFB a annoncé une estimation de la population de loups en légère baisse sur un an (906 loups en 2022, contre 921 en 2022). Un «décalage saisissant par rapport à la réalité», estiment les élus locaux, soulignant le «malaise» des éleveurs, qu’ils qualifient de «compréhensible au regard des attaques qui ont connu une forte recrudescence durant l’année 2022 (+19%)». Les présidents vont jusqu’à évoquer une population lupine qui «varie entre 1000 et 2000 individus». Les départements alpins – qui «concentrent plus de 80% des attaques» – s’inquiètent des dégâts provoqués par le loup, qui «mettent en péril le pastoralisme». Tout en appuyant les demandes du syndicalisme majoritaire dans le cadre du Plan loup 2024-2029: simplification des tirs des défense, élargissement des indemnisations et changement du statut juridique du loup.

* Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Savoie

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