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La FNSEA veut voir «cesser les violences et les dégradations» sur les exploitations, a déclaré le 11 août son président, quelques heures avant que le Conseil d’Etat ne suspende la dissolution prononcée par le gouvernement. Cette procédure de dissolution avait été engagée le 28 mars, quelques jours après les violents affrontements entre gendarmes et opposants aux retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dont l’exécutif avait imputé la responsabilité au mouvement. «La décision du Conseil d’Etat lui appartient (…). Pour nous ce qui compte c’est de voir cesser les violences et les dégradations qui ont lieu sur nos exploitations», a déclaré le 11 août au matin sur Europe 1 le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. «Ce genre d’actions, ça crée inutilement de la tension, ça donne parfois dans certains endroits l’envie de se faire justice soi-même. Ce qu’on ne souhaite pas, absolument pas», a-t-il poursuivi. «On fait en sorte que la pression ne monte pas (…) que les réponses soient apportées» par le gouvernement «pour que cette pression ne monte pas», a conclu M. Rousseau.

La rédaction

Dans un rapport sur la «transition de l’agriculture» pour «un futur durable», le cabinet de conseil McKinsey identifie 28 mesures pour «décarboner» les exploitations afin de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés d’ici 2050. Prises toutes ensemble, elles ont «un potentiel annuel de réduction des émissions d’environ 2,2 Gt eqCO2», indique le document publié le 27 juin. Ces mesures sont divisées en quatre grands secteurs: protéines animales, qui engagerait un effort de baisse de 23% de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), cultures (-36%), riz (-59%) et énergie (-15%). Elles sont accompagnées d’une courbe de coût marginal d’abattement (MACC) qui fait apparaître les mesures les plus coûteuses à déployer (méthanisation, sans labour, engrais à efficacité améliorée pour réduire émissions d’oxyde nitreux…) et les plus économiques (biosolutions, inhibiteurs d’azote, sélection génétique, adaptations de l’alimentation animale, machines électriques et à l’hydrogène). Pour faciliter l’utilisation de ces leviers, McKinsey estime que les investisseurs public et privés ont un rôle à jouer notamment dans les dispositifs incitatifs comme «les marchés du carbone et de la biodiversité», la «traçabilité de la chaîne de valeur» et le développement des innovations pour la décarbonation.

La rédaction

Malgré la nouvelle interdiction des néonicotinoïdes en début d’année, les surfaces de betterave touchées par la jaunisse sont «faibles à modérées au niveau national», indique la CGB (betteraviers, FNSEA) dans un communiqué de presse du 10 août. Et de préciser qu’il existe notamment des foyers où la pression jaunisse est déjà forte, avec des parcelles touchées à plus de 50% dans les régions Centre-Val de Loire et Ile-de-France. La CGB ajoute qu’il est toutefois «prématuré» de dresser un bilan définitif de la jaunisse pour 2023: «Les symptômes continuent à apparaître dans plusieurs régions et il sera nécessaire d’attendre le début de la récolte à la mi-septembre pour mesurer précisément l’ampleur de l’épidémie et ses conséquences sur les rendements», souligne-t-elle. Dailleurs, le président de la CGB Franck Sander demande que «l’engagement de compenser intégralement les pertes de rendement» soit «respecté pour les agriculteurs concernés, quelle que soit l’ampleur de la jaunisse». Sa prise de parole intervient alors que l’interprofession dit avoir reçu un courrier du délégué interministériel auprès de la filière sucre indiquant «qu’en l’absence de crise de grande ampleur, il ne sera très vraisemblablement pas possible de justifier l’activation de l’article 221 de l’OCM», qui définit les «mesures d’urgence nécessaires et justifiables pour résoudre des problèmes spécifiques».

La rédaction

La situation des nappes phréatiques reste préoccupante en France avec plus des deux tiers sous les normales de saison, les pluies estivales ne permettant pas de les recharger efficacement, selon les derniers chiffres dévoilés le 10 août par le gouvernement. Le pays comptait «72% de nappes qui sont en-dessous des normales de saison» au 1er août, contre 68% un mois auparavant, a indiqué le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. 20% des nappes sont mêmes jugées «très basses» contre 19% il y a un mois. «On est sur des données qui sont comparables à l’année dernière à la même époque» mais la situation est «très contrastée» selon les régions, a expliqué le ministre à quelques journalistes. «On a à la fois une situation qui est meilleure dans le grand ouest de manière générale, en particulier en Bretagne, une partie de l’Aquitaine, mais on a à l’inverse une situation qui est plus inquiétante avec des niveaux historiquement bas du côté par exemple de la vallée du Rhône et de la Saône», a détaillé Christophe Béchu. Les pluies estivales n’auront donc pas permis de corriger une situation difficile car elles pénètrent peu en profondeur et ne permettent ainsi pas de recharger des nappes phréatiques en souffrance depuis l’an dernier.

La rédaction

Les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé le 8 août de former une «alliance» contre la déforestation, mais sans fixer d’objectif concret, lors d’un sommet à Belem pourtant présenté comme un «tournant» par le président brésilien Lula. La création d’une entité intitulée «Alliance amazonienne de combat contre la déforestation» est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. L’alliance «a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète. Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030. Ce document-fleuve en 113 points pose seulement de façon détaillée les jalons d’une coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale.

La rédaction

Un décret, publié le 9 août au Journal officiel, repousse d’un mois la date à partir de laquelle l’irrigation des vignes pour la production de vins est interdite. «L’irrigation des vignes aptes à la production de raisins de cuve est interdite du 15 septembre à la récolte», selon le texte qui modifie le code rural. Cette adaptation réglementaire figure dans les conclusions du Varenne agricole de l’eau, remises le 1er février 2022 par le gouvernement. L’Etat s’était engagé à «adapter les dispositions réglementaires afin de préserver la qualité des vins tout en prenant en compte la climatologie à venir». «Il y avait urgence à pouvoir irriguer jusqu’au 15 septembre dès cette récolte, considère Christian Paly président du Comité national AOC vins à l’Inao. Certains bassins comme les Pyrénées-Orientales n’ont pas eu une goutte de pluie depuis des lustres. La règle jusque-là en vigueur de fin d’irrigation au 15 août était devenue surannée. Voir cette date repoussée au 15 septembre est une satisfaction.» En vignes, 8,9% des surfaces sont irriguées en 2020 (plus de 69 000 hectares), d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture.

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Suite à la clôture, ces derniers jours, de la concertation nationale sur la révision des normes européennes sur le bien-être animal, attendue au second semestre 2023, le ministère de l’Agriculture a présenté, dans un communiqué paru le 9 août, les grandes lignes (sans précisions chiffrées) de la position de la France, qu’il a transmise à la Commission européenne, qui doit elle-même dévoiler prochainement sa proposition. Parmi les éléments les plus saillants, la France plaide pour que la mise en place d’un étiquetage européen relatif au bien-être animal, auquel aspire la Commission européenne, se fasse sur une «base volontaire». Plus largement, Paris demande que les révisions de normes n’entrainent pas de «situation de distorsion de concurrence ou de perte de compétitivité», et plaide pour ce faire, en faveur d’«études d’impact préalables» et «de mesures-miroirs (…) véritablement intégrées dans les textes du futur paquet législatif.» Sont également demandés «des délais d’entrée en vigueur des textes permettant de donner de la visibilité aux professionnels, notamment concernant le délai d’amortissement des investissements dans les bâtiments d’élevage.»

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Après des défaillances observées lors des crises d’influenza aviaire et des canicules, le CGAAER a publié, fin juillet, un rapport sur l’organisation française des services d’équarrissage, lui accordant une «bonne» note «en temps de paix», mais constatant une «embolie du système» en cas de crise. Parmi les raisons invoquées: «extrême concentration» («deux opérateurs se partagent la quasi-totalité du marché»), des associations ATM et filières «insuffisamment impliquées dans la gestion de crise», «anticipation insuffisante» et «manque de solutions alternatives». Les auteurs du rapport proposent d’abord de mettre «l’ensemble des acteurs autour de la table», afin de définir une «stratégie partagée». Dans le même esprit, ils plaident pour une réunion annuelle des acteurs au niveau local. Structurellement, le secteur dispose de peu de marges: estimée à 1 Mt/an, la capacité de traitement est tout juste supérieure aux besoins (900 000 t/an). Mais le changement prochain de statut ESB de la France pourrait libérer une centaine de milliers de tonnes. Enfin les auteurs demandent d’évaluer plus précisément les «solutions alternatives». Lors de la crise d’influenza 2021-2022 (42 000 t de volailles éliminées), une partie des animaux avait par exemple été enfouie à la ferme (5000 t).

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La production viticole 2023 est estimée entre 44 et 47 Mhl, au niveau de la moyenne 2018-2022, a indiqué le 8 août le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste). Elle est en baisse dans le Bordelais et le Sud-Ouest, touchés par le mildiou, en Languedoc et Roussillon, où la sécheresse persiste, selon une note de conjoncture. Dans le Bordelais, «le mildiou est virulent sur le cépage rouge merlot prédominant (60% environ des surfaces)», et dans le Sud-Ouest, «le mildiou, mais aussi l’oïdium et le botrytis, occasionnent des pertes importantes pouvant atteindre jusqu’à 30% en moyenne». Ailleurs, la situation apparaît «globalement favorable»: «les grappes de raisins sont souvent nombreuses et bien fournies, grâce à une floraison qui s’est déroulée dans des conditions climatiques optimales et des précipitations de début d’été qui ont humidifié les sols». Dans le Val de Loire, une production supérieure à la moyenne quinquennale est attendue, succédant à deux mauvaises vendanges. Une nouvelle récolte abondante est prévue en Champagne, aussi en Bourgogne, où «des mises en réserve sont envisagées». Concernant le Sud-Est, Agreste table sur une production proche de la moyenne sur cinq ans.

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L’Insee a publié le 8 août le solde commercial de la France au deuxième trimestre, montrant une baisse de l’excédent commercial agricole par rapport au trimestre précédent, encore plus marquée en cumul sur les six premiers mois de l’année. Au deuxième trimestre, «le solde agricole recule légèrement (-0,1 Mrd€) mais demeure positif (0,2 Mrd€)» comparé au premier trimestre, selon une note: «Les importations ont légèrement augmenté et les exportations ont reculé, en valeur, dans un contexte de baisse du prix des produits.» Dans une note le 13 juillet, Agreste (ministère de l’Agriculture) avait souligné pour le deuxième mois consécutif un déficit en mai de la balance commerciale des produits agricoles bruts, sous l’effet de la baisse des exportations de céréales. Le solde agricole calculé par l’Insee tombe à 0,6 Mrd€ au premier semestre 2023 (contre 1,9 Mrd€ au premier semestre 2022). L’excédent agroalimentaire atteint quant à lui 1,3 Mrd€ au deuxième trimestre (+0,1 Mrd€ par rapport au premier trimestre). Cela marque une baisse sur les six premiers mois de l’année, à 2,6 Mrd€ (contre 3,2 Mrd€ au premier semestre 2022).

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