Quatre jours après que le Premier ministre a «mis en pause» l’élaboration d’Ecophyto 2030 jusqu’au Salon de l’agriculture pour en revoir «les indicateurs», le ministre de l’Agriculture s’est dit favorable, dans un entretien accordé à France Culture le 5 février, à ce que le gouvernement mette la «priorité» sur la mesure de «l’impact» des pesticides. Jusqu’alors, les plans Ecophyto se concentraient sur la réduction de l’usage des pesticides, et l’indicateur Nodu avait été construit pour en rendre compte, quels que soient les dosages utilisés. Reprenant les arguments historiques du syndicalisme majoritaire – qui milite de longue date contre le Nodu –, le ministre souligne qu’«Ecophyto ne vient pas pondérer la réduction de la dangerosité du produit. Or, si on est rationnel, scientifique, la priorité, c’est de réduire les produits qui ont le plus d’impact sur la santé ou l’environnement, or dans ce dispositif, l’indicateur, si vous faites un passage avec un produit toxique, c’est mieux valorisé que plusieurs qui le sont moins.» Marc Fesneau a évoqué le HRI1, indicateur d’usage et d’impact proposé à l’échelle européenne pour mesurer à la fois les usages et l’impact des pesticides, mais très critiqué par les associations environnementales (voir ci-dessous): «On a un indicateur européen qui ressemble un peu à ce que je viens de vous dire. Si on veut fonctionner en européen, il vaut mieux que l’on ait le même indicateur», a fait valoir le ministre.
Didier Bouville