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«Les 75 plus grands industriels vont s’engager dès maintenant dans les négociations tarifaires avec les distributeurs», a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le 31 août, sur l’antenne de France 2, à l’issue d’une réunion avec les distributeurs la veille et les industriels le matin même. Le gouvernement passera par la voie législative pour «graver dans le marbre» l’avancée du début des négociations commerciales pour les plus grands fournisseurs de la grande distribution au 15 octobre au lieu du 1er décembre pour cette année et incite les parties prenantes à commencer dès maintenant leurs discussions. L’objectif est de voir «des baisses de tarif dès le mois de janvier 2024», affirme le locataire de Bercy. Par ailleurs, le ministre souhaite qu’une mission parlementaire se penche sur le format des négociations commerciales, précise son entourage. Outre l’ouverture anticipée des négociations, les industriels et les distributeurs se sont engagés sur 5000 références de produits «dont les prix ne doivent plus bouger ou bouger à la baisse», explique Bruno Le Maire. Les distributeurs devront également répercuter de manière «obligatoire et immédiate» les baisses de prix des industriels dans les rayons. En août, l’inflation des prix alimentaires a ralenti pour le cinquième mois consécutif. Selon les estimations provisoires de l’Insee, les prix sont en hausse de 11,1% sur un an contre 12,7% en juillet.

La rédaction

Le Conseil d’Etat a rejeté, le 30 août, la requête en urgence des associations LPO et One Voice qui demandaient la suspension provisoire du nouvel arrêté fixant la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod). Les juges ont estimé que les conditions d’urgence et de «doute sérieux» sur la légalité de la mise en œuvre de l’arrêté, nécessaires pour entraîner sa suspension immédiate, n’étaient pas remplies. Ils se prononceront sur le fond du dossier à une date ultérieure. La LPO et One Voice, ainsi que la partie adverse constituée notamment par le ministère de la Transition écologique et la Fédération nationale des chasseurs, avaient été entendus par les juges lors d’une audience de référé-suspension le 28 août. Les associations de défense de la biodiversité avaient tenté d’obtenir gain de cause en pointant des écueils pour deux espèces: la martre des pins dans l’Aude, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales; et la belette dans le Pas-de-Calais. Publié au Journal officiel le 4 août, l’arrêté Esod permet d’abattre neuf considérées « nuisibles » dans certains départements.

La rédaction

La production d’alimentation pour les animaux d’élevage s’établit à 9,48 millions de tonnes (Mt) au premier semestre de l’année 2023 et marque nouveau en recul de 1,8%, après une «baisse historique» de 6,6% en 2022, ont indiqué les fabricants «privés» (Snia) en conférence de presse, le 30 août. Dans le détail, les fabrications destinées aux ruminants atteignent 3,1Mt et sont «en légère hausse» (+0,7%), portée notamment par la demande pour les vaches laitières (+1,8%). Les fabrications pour l’alimentation des petits ruminants sont cependant en recul de 3,6% après avoir fortement augmenté en 2022. La production destinée aux élevages avicoles —premier débouché du secteur— «se stabilise» à 3,7Mt (-0,4%), mais reste affectée par l’influenza aviaire. En revanche, la production à destination de la filière porcine sont en «chute libre» (-5,9%) et s’établit à 2,1Mt, souligne le président du Snia, François Cholat. Le déclin «structurel» des volumes d’aliments pour les porcins lié à la décapitalisation est une «grosse inquiétude» pour les industriels, souligne Philippe Manry, vice-président du Snia. Plus largement, le syndicat alerte sur la baisse des volumes qui «dégrade» la rentabilité des entreprises.

La rédaction

Plusieurs mesures importantes pour le secteur agricole doivent être présentées par le gouvernement dans les prochaines semaines, principalement autour de trois temps forts. Le ministre de l’Agriculture se rendra d’abord le 10 septembre sur le salon Terres de Jim, à Cambrai (Nord) où il présentera «les grands axes» du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricole (PLOA), indique le cabinet de Marc Fesneau. «Il s’agira d’une première communication même si tous les textes ne sont pas finalisés», précise-t-on (voir ici les grandes lignes de l’avant-projet). La version finale du projet de loi sera présentée en Conseil des ministres «à l’automne», vraisemblablement vers novembre. Le Pacte ne sera pas, comme pressenti un temps, seulement le volet réglementaire. Il contiendra l’ensemble des mesures, intégrant le projet de loi, quelques dispositions réglementaires – a priori de faible envergure, selon une source professionnelle – des «objectifs généraux» issus de la concertation, des «outils de financement» et des plans «de souveraineté alimentaire et de transitions écologiques». Deuxième rendez-vous: le conseil de la Planification écologique devrait se réunir «mi-septembre» et préciser les hypothèses provisoires présentées en juin pour la nouvelle Stratégie nationale bas carbone (SNBC 3). Enfin le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 devrait être présenté le 27 septembre, qui devrait dévoiler ou confirmer les enveloppes budgétaires dédiées à plusieurs des mesures inclues dans la LOA et la Planification écologique (Fonds de transition, fonds de portage, Pacte pour la haie…).

La rédaction

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a promis mardi que «tout ce qui peut améliorer la situation» de l’inflation alimentaire «serait retenu», avec une «limite» toutefois, ne pas «rogner les marges» des agriculteurs. «Toutes les propositions sont les bienvenues», a estimé M. Le Maire en marge de la REF 2023, l’université d’été du Medef, alors qu’il recevra mercredi et jeudi les distributeurs puis les industriels du secteur, en compagnie de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire. M. Le Maire répondait à la presse notamment au sujet de la demande du PDG de Carrefour Alexandre Bompard d’un moratoire sur l’application de la loi Descrozaille. M. Le Maire s’est «félicité que les distributeurs fassent des propositions». «C’est comme cela qu’on arrivera ensemble à de meilleurs résultats, nous allons tout regarder de manière constructive», a-t-il dit, et «tout ce qui nous permettra d’améliorer la situation, nous le retiendrons». «La seule chose à laquelle je suis très attentif, ce sont les inquiétudes des agriculteurs qui ne veulent pas qu’on tire les prix vers le bas pour leur production agricole», a cependant prévenu le ministre : «c’est la seule limite que je fixe, je ne veux pas qu’on rogne les marges des agriculteurs».

La rédaction

La création d’une taxe sur les pesticides remboursée aux agriculteurs permettrait de réduire l’usage des phytosanitaires de 25%, selon une étude de l’Inrae qui sera présentée au congrès des économistes agricoles à Rennes (du 29 août au 1er septembre). Les chercheurs ont testé ce scénario avec des données de grandes cultures (céréales, betterave, pois, colza) collectées dans la Marne entre 2007 et 2014. D’après leur simulation (avec le modèle MEMC), une taxe de 100% sur les prix des pesticides réduit de 25% l’utilisation de pesticides. De plus, une compensation à hauteur de 100% de la taxe payée (compensation homogène par culture et aire de production) permet de limiter les pertes de revenu à 21€/ha en moyenne, au lieu de 165€/ha. L’intérêt de ce dispositif, envisagé à échelle de l’UE, est d’inciter fortement à diminuer l’utilisation de phytosanitaires tout en neutralisant «dans une large mesure» l’effet négatif de la taxe sur le revenu des agriculteurs, souligne l’étude. Il conviendrait désormais de mener cette simulation «pour d’autres cultures, les fruits et légumes en particulier» ajoutent les auteurs.

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Le marché mondial du blé connaît une «domination russe», rendue «nécessaire» par les faibles disponibilités des autres grands exportateurs en 2023-24, a souligné le 24 août la société de conseil Agritel. «La domination russe va perdurer, a déclaré le chef analyste Alexandre Marie, lors d’une conférence de presse. Elle est nécessaire, vu l’équilibre précaire du marché» du blé à l’échelle internationale. La Russie dispose d’une offre abondante sur l’actuelle campagne, proche du record de l’an dernier avec une production de 87,5 Mt de blé et un stock de 17,4 Mt. Ses exportations sont attendues à 49 Mt, du jamais vu. Cela représente environ un quart du commerce mondial, d’après Agritel. Le leadership du blé russe est accentué par une baisse de production des huit principaux exportateurs mondiaux, à 374,7 Mt (-23 Mt sur un an). Autre élément de «fragilité» du marché, selon Alexandre Marie, l’origine mer Noire pèse environ 40% du commerce international de blé. «Le risque géopolitique est majeur» dans cette zone, théâtre de la guerre entre Russie et Ukraine. La mer Noire voit 31% de ses capacités d’export à l’arrêt, 54% à risque, d’après Agritel.

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Dans un communiqué paru le 24 août, les abatteurs français (Culture viande) annoncent que le marché australien est ouvert, depuis ce jour, aux viandes porcines françaises, ce qui n’avait jusqu’ici jamais été le cas. «Après de longues années d’échanges et discussions les autorités australiennes ont validé le protocole et le certificat sanitaire d’exportation proposés par la France», indique l’organisation professionnelle. Et de préciser que d’autres grands pays producteurs européens avaient déjà obtenu ce feu vert depuis de longues années : Danemark, Belgique, Pays-Bas, Espagne. Le marché australien représente 200 000 tonnes de viande porcine par an, dont les principaux fournisseurs sont le Danemark (55 000 tonnes), les Pays-Bas (50 000 tonnes) et les Etats-Unis (35 000 t). «La France est dès aujourd’hui déterminée à assurer une partie des besoins australiens, les contacts commerciaux sont déjà engagés en ce sens», annoncent les abatteurs. Pour approvisionner le marché, les viandes doivent remplir plusieurs critères, notamment qu’elles «proviennent d’établissements avec abattoir et atelier de découpe attenant» ; et qu’elles «soient essentiellement destinées à être transformées à l’arrivée en Australie.»

La rédaction

L’indication du pays d’origine devra être plus visible que tout autres indications sur les emballages et étiquettes, selon le règlement délégué de la Commission Européenne du 16 août et son annexe (publiés le 21) concernant les normes de commercialisation des fruits et légumes. Pratiquement, les caractères indiquant l’origine devraient être plus grands que ceux des autres indications. Par ailleurs, concernant les mélanges de différents produits dans un même emballage, la Commission prévoit des dispositions «moins strictes que celles prévues par les normes de commercialisation, étant donné que l’étiquetage des mélanges est plus complexe et que leur application risque d’entraver la commercialisation de ces produits». Si les produits contenus dans un mélange sont originaires de plusieurs États membres ou pays tiers, les mentions «UE», «hors UE» ou «UE et hors UE» peuvent être utilisés. La Commission répond aux inquiétudes de la filière concernant les produits de 4ème gamme: «la 4e gamme peut bénéficier de la simplification accordée pour les mélanges de différents produits. Elle n’est soumise à aucune autre norme de commercialisation générale ou spécifique, à l’exception de l’indication de l’origine», explique la Commission. Ce règlement sera applicable à partir du 1er janvier 2025. Le Conseil de l’UE et le Parlement européen ont deux mois pour formuler de possibles objections.

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Le cahier des charges de la dénomination miel des Landes a été homologué par les ministères de l’Economie et de l’Agriculture, selon un arrêté paru au JO le 23 août. Le dossier doit maintenant être transmis à la Commission européenne qui étudiera la demande d’enregistrement en tant qu’indication géographique protégée (IGP). Sollicitée par le syndicat des miels des Landes, cette homologation avait eu le feu vert de l’Inao à la fin du mois de mai. Le miel des Landes peut être monofloral (acacia, arbousier, bourdaine, bruyère cendrée, callune, châtaignier) ou polyfloral, indique le cahier des charges. Il provient de ruchers implantés dans le département des Landes et dans quelques dizaines de communes situées en Gironde et dans le Lot-et-Garonne. En revanche les phases d’extraction, de stockage et de conditionnement peuvent être réalisées en dehors de ces aires géographiques. Trois régions disposent déjà d’une IGP pour leur miel: l’Alsace, la Provence et les Cévennes.

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