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Dans son bulletin de situation hydrogéologique publié le 14 décembre, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) rapporte une amélioration «notable» de l’état des nappes phréatiques réactives et «plus nuancée» de l’état des nappes inertielles. Au 1er décembre, 48% des niveaux des nappes sont repassées au-dessus des normales mensuelles, dont 20% sont même à des niveaux «très hauts». En effet, la situation reste toutefois géographiquement «très contrastée». Les niveaux des nappes réactives des deux tiers nord et du sud-ouest français sont ainsi «très favorables», quand ceux des nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien sont «sous les normales», précise le bulletin du BRGM. La prudence reste donc de mise pour 2024, et le BRGM recommande de préserver l’état des nappes, et de maintenir ainsi la continuité entre eaux souterraines et eaux superficielles, en limitant les prélèvements en eau. «Nous sommes certes très satisfaits que le début de la période de recharge des nappes soit excédentaire dans une large partie du territoire, mais il faudrait qu’il continue à bien pleuvoir pour garantir de bons niveaux pour l’an prochain», a indiqué Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, à l’AFP.

La rédaction

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) ont présenté, lors d’une conférence de presse le 14 décembre, leurs demandes en vue du dialogue stratégiques sur l’agriculture que lancera la Commission européenne au mois de janvier. Christiane Lambert, présidente du Copa, a identifié cinq domaines prioritaires pour ce débat : le renouvellement des générations ; le renforcement de la compétitivité de l’agriculture, «mise à mal par la surchauffe réglementaire des dernières années» ; la préservation de la capacité de production alimentaire, de biomatériaux et d’énergie ; la cohérence entre les politiques ; et enfin le soutien aux coopératives.

Et, pour relever ces défis, il faut un budget agricole revalorisé et que les négociations commerciales ne «transforment pas l’UE en passoire», prévient-elle. Sur la méthode, Christiane Lambert demande qu’un nombre limité d’intervenants soient sélectionnés lors de ce dialogue afin «de pouvoir réellement discuter et non pas se limiter à des affirmations des uns et des autres». Elle espère que les conclusions de cette consultation serviront de préconisation à la future Commission européenne alors que les agriculteurs ont été, selon elle, «sous-considérés durant l’actuel mandat». La présidente du Copa souhaite enfin que le prochain commissaire européen à l’agriculture voie son rôle renforcé, avec un poste de vice-président afin de rehausser le niveau de considération du secteur.

La rédaction

Les pays du monde entier ont approuvé à la COP28 de Dubaï, le 13 décembre, un accord qualifié d’historique appelant à abandonner progressivement les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), rapporte l’AFP. Le texte a été adopté par consensus des 200 nations représentées en séance plénière. Enfanté dans la douleur, il appelle le monde à «effectuer une transition hors» (transitioning away, en anglais) des énergies fossiles et non à une «suppression progressive» (phasing out), expression réclamée par une centaine de pays et d’ONG mais inacceptable pour certains Etat pétroliers. Cette transition concerne «les systèmes énergétiques» et doit être opérée de manière «juste, ordonnée et équitable» avec une accélération dans la décennie actuelle et afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. En revanche elle ne concerne pas les engrais ni les plastiques, regrettent les observateurs. Pour y parvenir, le texte appelle à tripler les capacités d’énergies renouvelables et à doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030. Il appelle aussi à accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone » dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le captage et stockage du carbone.

La rédaction

Diffusé il y a quelques jours, le dernier projet de texte pour la loi d’orientation agricole comporte sans surprise deux volets autour du renouvellement des générations, l’un sur l’orientation et la formation, l’autre sur l’installation et la transmission. Les mesures dédiées au stockage de l’eau n’y figurent plus, tout comme l’inscription de l’objectif de «souveraineté» en préambule du Code rural. Une mesure phare est l’instauration d’un diagnostic d’exploitation au regard notamment du changement climatique. Prévu «au plus tard en 2026», il interviendra en amont de la transmission puis à l’installation et tout au long de la vie. Ce diagnostic comprendra une évaluation de la qualité et la santé des sols. Par ailleurs, tous les porteurs de projets d’installation ou transmission devront faire appel à des guichets uniques, mis en place dans chaque département. Le bénéfice de certaines aides publiques sera conditionné au passage par ce nouveau réseau, baptisé France services agriculture. Une seule mesure foncière figure dans le texte, avec la possibilité de créer des GFAI (groupements fonciers agricoles d’investissement). En matière d’orientation et de formation, le projet de loi crée le Bachelor Agro, un bac+3 qui vise une «augmentation significative» du niveau de diplôme moyen.

La rédaction

Après le soutien aux projets de stockage d’eau début octobre, c’est une autre mesure potentiellement controversée qui a disparu de l’avant projet de loi d’orientation et d’avenir (LOA), tel que diffusé il y a quelques jours par le ministère de l’agriculture. Dans cette dernière version, il n’est plus fait mention d’inscrire un objectif de «souveraineté» (agricole ou alimentaire) dans le préambule du Code rural. La mesure était vue comme à forte portée symbolique, mais à faible effet pratique. Un article préliminaire au Code rural avait déjà été créé par la loi d’avenir de 2014 de Stéphane Le Foll, qui rappelait les grandes finalités des politiques agricole et alimentaire – sans mentionner le terme de «souveraineté», alors peu en vogue. A l’occasion du congrès de La Coopération agricole, le 13 décembre, son président a répété son attachement à l’inscription de cette mesure dans la LOA. «Nous continuons d’affirmer qu’elle doit figurer dans la loi d’orientation et avenir agricoles, a déclaré Dominique Chargé. A défaut, puis-je vous suggérer qu’elle soit inscrite dans la Constitution au titre des principes fondamentaux de notre Nation ? Nourrir les populations est l’une des missions les plus nobles et les plus fondamentales qui soit».

La rédaction

La coopérative laitière Sodiaal veut déployer des micro-méthaniseurs dans 100 exploitations «d’ici quatre à cinq ans» en partenariat avec l’entreprise Biolectric (conception, fabrication, installation), indique un communiqué du 12 décembre. Cette solution de valorisation des effluents d’élevage doit contribuer à la décarbonation des activités de la coopérative, qui s’est fixé l’objectif de réduire de 20% l’empreinte carbone de son lait. «Cette action bénéficie de l’appui technique et financier de Nestlé, partenaire de la coopérative via sa filiale Euroserum», précise le communiqué. «Elle permet a? l’éleveur de bénéficier d’une aide a? l’investissement de 50 000 €» versée par Sodiaal. «L’installation d’un micro-me?thaniseur dans un élevage laitier réduit de 15% en moyenne les émissions de GES de l’exploitation, selon les études de l’Institut de l’élevage (Idele)», indique le communiqué. Créée en 2011, l’entreprise Biolectric revendique le statut de «leader du marché de la micro-méthanisation en France et en Europe avec plus de 300 installations en fonctionnement».

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La FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) ne participera pas au prochain Groupe national ours si elle ne constate pas «d’évolutions notables et rapides» dans la politique de gestion du prédateur, a menacé son représentant Franck Watts le 12 décembre dans un entretien à Agra Presse. Selon lui, cette instance est «quasiment à l’arrêt en 2023», et «son ambition n’est pas du tout à la hauteur des attentes des éleveurs». En particulier, les six groupes de travail lancés en 2022* sont «en stand-by», car «le préfet n’a pas provisionné les crédits pour leur animation». Par ailleurs, déplore la FNO, 2023 restera comme «une année quasi blanche pour l’effarouchement», les arrêtés départementaux en la matière ayant presque tous été suspendus par le tribunal administratif de Toulouse. «Seule l’estive de Taus-Espugues, dans le Couserans (Ariège, NDLR) a pu bénéficier d’interventions de l’OFB de niveau 2» (tirs non létaux). Rencontré le 7 décembre, le préfet coordinateur sur l’ours Thierry Hégay «nous a assuré que ses services travaillent sur le renforcement juridique des textes», indique M. Watts. «Devant l’échec complet du triptyque “clôture-chiens-bergers”, nous attendons la généralisation de l’effarouchement comme le seul espoir pour essayer de gérer la population d’ours et de l’éduquer à avoir des activités humaines.»

* Travail nocturne des bergers, évaluation des moyens de protection, protocole «ours en difficulté», télécommunications, sécurité, conservation des ours.

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Estimées à 6,4 millions d’hectares (Mha), les surfaces de céréales d’hiver diminueraient de 5,1 % par rapport à 2023, et de 3,5 % par rapport à la moyenne 2019-2023, rapporte le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) dans une note de conjoncture parue le 12 décembre. Toutes les céréales d’hiver sont concernées par cette baisse, et plus particulièrement le blé dur. Côté blé tendre d’hiver, les surfaces enregistreraient une baisse de 5,1 % par rapport à 2023, et de 4,7 % par rapport à la moyenne 2019-2023, pour s’établir à 4,49 Mha. Selon le service statistique, cette diminution des surfaces affecte la plupart des régions, avec néanmoins des baisses de plus de 20 % en Pays-de-la-Loire et Midi-Pyrénées en un an. Les surfaces de blé dur, estimées à 205 000 ha, diminueraient de 10,5 % par rapport à 2023, et de 15,7 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Des chiffres à prendre avec précaution: «les pluies abondantes, observées depuis la mi-octobre sur l’ensemble du territoire, empêchent les interventions dans les champs et pourraient conduire à des reports de semis au printemps». Enfin, les surfaces cultivées en orge d’hiver connaissent une baisse de 4 % par rapport à 2022, celles de triticale de 5,7 % par rapport à 2023 et celles d’avoine d’hiver de 4 % par rapport à 2023.

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À l’occasion de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, le 27 novembre, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenaze a donné un avis de sagesse à un amendement centriste proposant de rendre trimestriel le rythme des avances de remboursement d’accise sur l’énergie (TICPE) versée aux entreprises de travaux agricoles (ETA). Le versement de l’exonération partielle de la TICPE se ferait actuellement au rythme des deux avances annuelles, a expliqué le rapporteur général de la commission des Finances, qui a donné un avis favorable à l’amendement. Thomas Cazenaze a quant à lui expliqué qu’il n’avait «pas de désaccord de principe» pour une mesure «qui vise à faciliter la vie de ceux qui en bénéficient», sous réserve «que l’on puisse en instruire la faisabilité avec la DGFip», la Direction générale des finances publiques, à Bercy. Le montant de remboursement de TICPE actuel «va de 4 000 euros à 50 000 euros par an» pour les ETA, rappelle l’exposé des motifs. Mi-septembre, le ministère de l’Économie et des finances avait annoncé qu’un accord a été trouvé avec la FNSEA sur la trajectoire de relèvement de la fiscalité du GNR (gazole non routier) dans le secteur agricole. Une hausse linéaire de 2,85 ct€/l/an du montant de la TICPE a été «proposée à la FNSEA» et «a été acceptée». Plusieurs dispositifs fiscaux ont été annoncés pour compenser cette hausse.

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Les députés ont adopté une motion de rejet préliminaire du projet de loi Immigration dont la lecture commençait le 11 décembre. Le texte est en conséquence rejeté par l’Assemblée nationale. La motion, présentée par les écologistes, a emporté 270 voix contre 265 (majorité à 268). Le détail du scrutin, publié sur le site de l’Assemblée nationale, indique un vote quasi unanime du RN en faveur du rejet (87 voix sur 88) et un résultat plus divers chez LR (40 votes «pour» sur 62 députés LR, deux votes «contre» et 11 abstentions). À gauche, LFI, socialistes, écologistes et communistes ont massivement voté pour la motion. La loi Immigration devait concerner le domaine agricole par son article 4, qui portait sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension. Le 7 décembre, les Républicains avaient exprimé leur opposition à cette disposition. Désormais, il semble que trois options se dessineraient pour le gouvernement: poursuivre la navette parlementaire en renvoyant le texte au Sénat, convoquer une commission mixte paritaire, ou tout bonnement abandonner le texte de loi.

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