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Le syndicat des producteurs de légumes français, Légumes de France (FNSEA), signera, le 22 juin, une convention avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, établissement public administratif marocain, et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). L’objectif est de faciliter l’embauche, de manière légale, de travailleurs saisonniers marocains, indique le président de Légumes de France Jacques Rouchaussé à Agra presse. Le secteur fait face à une pénurie de main d’œuvre, spécialement celle d’Europe de l’Est. Cette convention entre dans le cadre des accords de 1963 relatifs aux travailleurs saisonniers entre la France, le Maroc et la Tunisie. Arboriculteurs et maraichers français ont déjà fait appel individuellement à cette procédure. Ici, c’est l’ensemble des adhérents du syndicat qui peut en profiter. La convention implique aussi France Maroc Recrutement, cabinet basé à Paris, Marseille et Casablanca. La convention signée le 22 juin prévoit en effet des critères stricts : en particulier, les futurs saisonniers doivent être mariés avec enfants. France Maroc Recrutement travaille déjà avec plusieurs opérateurs (Maraîchers nantais, Prince de Bretagne, Savéol).

La rédaction

Les Etats-Unis ont autorisé le 20 juin pour la première fois la commercialisation de viande de poulet cultivée en laboratoire par deux entreprises, a annoncé un porte-parole du ministère américain de l’Agriculture (USDA). L’USDA a inspecté et approuvé les systèmes d’hygiène alimentaire des entreprises Upside Foods et Good Meat dont les produits seront rapidement disponibles dans certains restaurants, ont précisé les deux compagnies. Les deux sociétés avaient déjà obtenu en novembre le feu vert de l’agence chargée de la sécurité alimentaire aux Etats-Unis (FDA) tandis que le ministère de l’Agriculture avait déjà approuvé la semaine dernière la conformité des labels. «Nous sommes la seule entreprise qui vend de la viande cultivée en laboratoire dans le monde depuis notre lancement à Singapour en 2020 et maintenant elle est autorisée à la vente dans la première puissance mondiale», s’est réjoui Josh Tetrick, le cofondateur et PDG de Eat Just, l’entreprise derrière Good Meat.

La rédaction

À l’occasion de la présentation des résultats 2022 de Sodiaal à la presse, le 20 juin, le président de la coopérative Damien Lacombe, a déclaré qu’il était «impossible pour (Sodiaal) de revenir en arrière sur le prix du lait». La première coopérative laitière du pays s’est fixé un objectif de prix du lait supérieur à 480 €/1 000 l en moyenne en 2023 (toutes primes comprises, conventionnel, bio et AOP confondus). Les administrateurs sont optimistes après une année 2022 marquée par une embellie sur le marché intérieur et alors que la stratégie de recherche de forte valeur ajoutée («Value») déployée depuis 2017 commence à porter ses fruits. «L’économie de la coopérative est nettement plus résiliente que par le passé», met en avant Damien Lacombe. Le chiffre d’affaires de la coopérative est en forte hausse et atteint 5,5 Md€, contre 4,6 Md€ en 2021. La moitié est liée à la hausse des prix et l’autre à la réintégration de la marque Yoplait, rachetée en 2021. Le prix du lait payé aux producteurs a augmenté en moyenne de 68€/1000 l sur l’année pour arriver à 447€/1 000 l. Cette évolution a été rendue possible grâce à des hausses de tarifs obtenues auprès de la grande distribution (+25% en deux ans). En revanche, la répercussion de l’inflation a été tardive. Par conséquent, le résultat courant de la coopérative est en nette diminution (7,5M€ en 2022 contre 10,1M€ en 2021).

La rédaction

Le cumul des livraisons d’engrais azotés serait «en forte baisse» chez les agriculteurs français depuis un an (-32,1 %), rapporte le service statistique du ministère de l’agriculture (Agreste) dans une note de conjoncture parue le 16 juin. «La diminution [des livraisons ndlr] serait encore plus marquée pour les engrais phosphatés (-46,3 %) et les engrais potassiques (-48,6 %)», indique la note, qui précise qu’il s’agit de données provisoires susceptibles d’être corrigées en raison de données non encore transmises. Les prix refluent également. «Après avoir atteint un niveau record en octobre 2022, le prix des engrais et des amendements a nettement baissé», selon le ministère. «Les tensions sur les marchés des engrais s’atténuent en effet progressivement, grâce à la forte baisse du prix du gaz due notamment à l’utilisation conséquente de gaz naturel liquéfié en Europe», précise Agreste. Entre avril 2022 et avril 2023, le service statistique estime ainsi une baisse de 37,4 % du prix des engrais azotés simples, de 47,1 % de l’urée, de 38 % de la solution azotée et de 37,7 % des ammonitrates. L’évolution des prix est plus contrastée pour les autres intrants: -6% sur les engrais simples phosphatés, +11,4% pour les engrais simples phosphatés. D’une manière générale, «le prix de l’ensemble des intrants reste cependant élevé, supérieur de près de 25 % à la moyenne des prix d’avril 2018 à 2022», nuance le service statistique.

La rédaction

Destiné à «réindustrialiser» plus rapidement le pays, notamment en raccourcissant les délais d’instruction des autorisations environnementales, le projet de loi Industrie verte, dont l’examen en séance publique a débuté au Sénat le 20 juin, aura des répercussions dans le secteur agricole, a indiqué le directeur général de la prévention des risques (DGPR, ministère de la transition écologique), Cédric Bourillet, à l’occasion d’un point avec la presse. «Les évolutions s’appliqueront à toutes les installations classées pour l’environnement», a-t-il précisé, interrogé par Agra Presse. En effet, l’article 2 du texte propose de «prendre en compte l’avis du public plus tôt dans le déroulement de la procédure, dès la recevabilité du dossier de demande d’autorisation environnementale». C’est ce que le DGPR appelle la «parallélisation» des procédures. La consultation publique serait ainsi lancée dès que le dossier de demande d’autorisation est jugé «complet et régulier», ce qui doit avoir pour effet de raccourcir les délais d’instruction. L’objectif visé par l’ensemble du texte est de réduire par deux les délais d’autorisations délivrées par l’administration.

La rédaction

Réagissant au projet de Bruno Le Maire de supprimer progressivement la défiscalisation du gazole non routier (GNR) agricole, la FNSEA se dit «prête à relever les défis» de la décarbonation, mais «exige des compensations», d’après un communiqué du 19 juin. Et de rappeler que «la taxation réduite actuelle reste un facteur de compétitivité de la Ferme France, notamment pour compenser les coûts de main-d’œuvre plus importants en France». Aux yeux de la FNSEA, le rétablissement de la taxation du GNR est une «mesure fiscale prise dans un objectif budgétaire», et non «une réponse adaptée aux enjeux de transition des carburants agricoles vers la sortie des énergies fossiles». Le syndicat rappelle qu’il demande depuis 4 ans une «feuille de route» sur ce sujet, afin de «planifier (…) l’approvisionnement et l’utilisation de l’énergie de demain». Cette feuille de route devra aussi prévoir la «neutralité du coût pour les agriculteurs», revendique la FNSEA. Dans ce cadre, elle pousse aussi une «incorporation plus importante de biodiesel» dans les carburants, ce qui nécessite plusieurs arbitrages «en amont» (partage de la ressource en biodiesel entre les secteurs d’activité, régime juridique d’un carburant B30, application des garanties constructeurs).

La rédaction

Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau et le président de la MSA ont annoncé le 17 juin une aide de 2 millions d’euros, «face à une situation exceptionnelle de sécheresse qui perdure dans le département» des Pyrénées Orientales, en particulier dans la zone de l’Agly. Ce soutien prendra la forme d’une prise en charge de cotisations sociales, selon un communiqué du ministère. La prise en charge effective de ces cotisations sociales interviendra à l’automne, d’ici-là les agriculteurs pourront bénéficier d’un report automatique de leurs cotisations sociales. Depuis le 10 mai, une grande partie du département du sud-ouest de la France est placé en situation de «crise en raison de la sécheresse historique qui le frappe». Sur place, Marc Fesneau avait promis un «débit agricole minimal» et une accélération des éventuelles indemnisations. «Il faut qu’on accélère le dispositif» pour que les indemnisations puissent être touchées plus rapidement que d’habitude, avait promis M. Fesneau. «On ne peut pas payer les agriculteurs en avril 2024. C’est une situation de crise comme le Covid». Concernant la trésorerie des exploitations, il avait alors annoncé que les agriculteurs concernés par la sécheresse bénéficieraient du «dégrèvement d’office de taxe sur le foncier non bâti» et d’un «report de cotisations sociales».

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En assemblée générale le 16 juin à Rouen, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) a fixé comme objectif de porter à 110% le taux d’autosuffisance de la France en viande porcine, sans préciser d’échéance. Ce taux devrait passer «sous les 100%» en 2023, ce qui rendra la France «dépendante des importations», s’est ému son président François Valy. «La condition pour revenir à 110% d’auto-approvisionnement, c’est d’attirer et de permettre l’installation des porteurs de projet, et donc de les encourager en simplifiant les procédures», a-t-il souligné. Et l’éleveur morbihannais d’annoncer la tenue, le 21 novembre, d’un événement sur ce sujet coorganisé par la FNP et les Jeunes agriculteurs. Comme le rappelle l’Ifip (institut technique), la France a produit en 2022 l’équivalent de 103% de sa consommation. Avec des prix du porc records, «la conjoncture est meilleure, mais certains signaux nous alertent, a prévenu M. Valy. La baisse de production [européenne] soutient le marché, mais va vite remettre en cause la souveraineté». Après une baisse de 5% en 2022, l’Ifip prévoit un «recul massif de la production européenne» cette année, à -3% (-4% en France), selon Élisa Husson, ingénieure à l’institut technique.

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«Un projet de décret est sorti il y a une dizaine de jours qui interdira de bénéficier d’une pharmacie vétérinaire en élevage», et mettra fin au stockage et à la détention de médicaments par les professionnels, a indiqué Jeff Trébaol, vice-président de la FNP (producteurs de porcs, FNSEA), le 16 juin. Écrit par la DGAL (ministère) dans le cadre de la réforme du suivi sanitaire permanent (SSP), ce texte s’appliquerait à toutes les espèces. Refusant de répondre sur le plan technique, les associations spécialisées animales de la FNSEA prévoient, selon M. Trébaol, d’envoyer un courrier à Marc Fesneau «dans les prochains jours», afin de le rencontrer et de «lui faire changer d’avis». Le projet du ministère est «intolérable» et constitue «une remise en cause du bien-être des animaux», a estimé l’éleveur finistérien. «En production porcine, quand on détient plusieurs milliers d’animaux, il faut intervenir dès qu’une pathologie apparaît», explique-t-il. Avec la réforme envisagée par la Rue de Varenne, «les éleveurs n’auront plus le droit de détenir des médicaments, un vétérinaire devra passer pour chaque traitement». Actuellement, «les éleveurs de porcs disposent de stocks de médicaments qu’ils renouvellent toutes les 15 jours ou tous les mois», précise le producteur breton à Agra Presse.

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Le numéro 1 de l’assurance récolte Groupama a présenté, le 15 juin à Agra Presse, un second point d’étape de la première année de mise en œuvre de la réforme de l’assurance récolte. En prairies, l’assureur atteint à lui seul «700 000 hectares, soit 5% des surfaces de prairies en France». Groupama y voit «des résultats très encourageants», avec «un intérêt important dans le Massif central» L’an passé, seulement 1% des prairies étaient couvertes (tous assureurs confondus). La loi de réforme de l’assurance récolte prévoit un objectif de couverture de 30% des prairies à 2030. «L’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement nous semble à ce stade tout à fait accessible», commente Groupama dans les éléments transmis à Agra Presse. Toutes filières confondues, l’assureur atteint 9000 contrats et «près d’un million d’hectares» supplémentaires, contre 7000 nouveaux contrats annoncés fin mars, et 550 000 hectares nouvellement couverts. En grandes cultures, Groupama note une «développement important», avec une hausse de 11% des surfaces assurées. En viticulture, le groupe enregistre une hausse de 5%, «mais avec de fortes disparités régionales». En arboriculture, il constate «une croissance nette, mais le taux de couverture reste encore trop faible au regard des enjeux climatiques».

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