Suite aux manifestations d’agriculteurs des derniers jours en Allemagne mais aussi en Roumanie ou en France, les eurodéputés ont appelé, lors d’un débat le 17 janvier en plénière, la Commission européenne à répondre à leurs préoccupations. Une discussion largement dominée par les partis de droite (démocrates-chrétiens, conservateurs, extrème-droite) qui ont fait de l’électorat agricole l’une de leurs cibles en vue de élections européennes de juin. Ils ont critiqué les contraintes environnementales et demandé la prolongation des dérogations sur l’utilisation des jachères ainsi que des mesures de sauvegarde sur les importations ukrainiennes. Anne Sander (PPE, droite) a pointé «l’avalanche de nouvelle règles soutenues par des adeptes de l’écologie punitive». Jordan Bardella (ID, extrême droite) a lui appelé à «décréter l’état d’urgence agricole!», plaidant pour des exonérations d’impôts sur les transmissions, la fin de l’écologie punitive ou encore la garantie des prix. D’autres, à gauche comme à droite, n’ont pas manqué de dénoncer les négociations d’accords commerciaux qui permettent l’entrée en Europe de produits ne répondant pas aux standards de l’UE. Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a dû se contenter de redire ce qu’il répète depuis des semaines: pour revenir sur l’obligation de 4% de zones non productives il faudrait rouvrir la Pac. Et de promettre que les agriculteurs seront écoutés dans le cadre du dialogue stratégique sur l’agriculture qui va être lancé prochainement.
Didier Bouville