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Les dérogations accordées en 2022 et 2023 sur les mesures de verdissement (jachères, rotation des cultures…) ne seront pas prolongées en 2024, a indiqué le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski lors de la réunion des ministres de l’Agriculture des Vingt-sept le 27 juin à Luxembourg. Mais il se dit ouvert «pour examiner des amendements ciblés aux plans stratégiques de la Pac lorsque cela est nécessaire pour régler un problème précis et limité au cas par cas». La plupart des ministres de l’Agriculture de l’UE ont demandé à la Commission européenne de faire preuve de souplesse pour les normes d’éco-conditionnalisé de la Pac afin de permettre aux agriculteurs de faire face aux conditions climatiques exceptionnelles actuelles (sécheresse, inondations…). Certains, comme l’Allemagne et la France, se sont toutefois montrés plus prudents. «Une dérogation qui se répète tous les ans, cela devient une règle», a prévenu Marc Fesneau.

La rédaction

Dans un rapport rendu public le 23 juin, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) émet quatre recommandations pour améliorer la conservation des ressources phytogénétiques (RPG*) en France. Il propose notamment de «renforcer le pilotage des acteurs et la visibilité des réseaux en se dotant d’une politique, d’une stratégie et d’une gouvernance nationale». Pour rappel, «les actions de conservation et de gestion durable des RPG relatives aux plantes cultivées et à leurs apparentées sauvages sont assurées selon une approche en réseaux, décentralisée, constituée par une mosaïque d’acteurs», souligne le rapport. Or, «cette diversité d’acteurs est à la fois une richesse et une source de difficultés», et ce alors même que «la France dispose encore d’un patrimoine RPG important». La mission du CGAAER propose également de confier l’organisation des réseaux de conservation français à un opérateur public, mais aussi de mettre en œuvre un système d’information coordonné pour «inventorier, communiquer, mieux gérer et valoriser les collections». Enfin, il s’agira «d’assurer un financement pérenne combinant plusieurs modes pour la conservation et la gestion de ce patrimoine génétique», suggère le rapport du CGAAER.

* Matériel génétique d’origine végétale ayant une valeur pour l’alimentation et l’agriculture

La rédaction

Lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE, le 26 juin à Luxembourg, une douzaine d’entre eux ont une nouvelle fois demandé à la Commission européenne de revoir les règles encadrant la gestion des populations de grands carnivores (loups et ours en premier lieu) dont le nombre a fortement augmenté au cours des dernières années. La Roumanie, à l’origine de l’initiative (soutenue notamment par la France, l’Italie et l’Autriche), souhaite que le statut du loup notamment soit reclassé de l’annexe IV (statut de protection stricte) à l’annexe V (protection simple) dans le cadre de la directive Habitats. Ces États membres demandent également des fonds supplémentaires en dehors du budget de la Pac pour compenser les pertes de bétail. «Nous sommes en train de mener une évaluation de la situation du loup en Europe (en prenant en compte tous les avis scientifiques) dont les résultats seront présentés d’ici la fin de l’année», s’est contenté de répondre le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius.

La rédaction

La Commission européenne a annoncé le 26 juin que les États membres ont finalement donné leur feu vert au paquet de 100 millions d’euros (M€) d’aides issues de la réserve agricole à destination des pays limitrophes de l’Ukraine (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie). Le même jour, Bruxelles a présenté, comme l’avait annoncé le 13 juin le commissaire européen Janusz Wojciechowski, un autre paquet d’aide de 330 M€ pour les 22 autres pays qui n’ont pas encore bénéficié de cette réserve. Ce second volet doit encore être approuvé par les Vingt-sept. Les fonds ont été répartis en tenant compte des conséquences économiques de la guerre en Ukraine (dans les secteurs du lait, des fruits et légumes, du vin ou encore de l’agriculture bio) et des récents aléas climatiques (sécheresse en Espagne et au Portugal, inondations en Italie) rencontrées par chacun. Les principaux bénéficiaires sont l’Espagne (81 M€), l’Italie (60,5 M€), la France (53,1 M€), l’Allemagne (35,7 M€), la Grèce (15,7 M€), le Portugal (11,6 M€) et la Lituanie (10,6 M€). Les Etats membres auront la possibilité d’utiliser ces aides comme ils l’entendent et pourront les complétées jusqu’à 200% par des fonds nationaux. De plus, la Commission européenne a proposé d’augmenter la part des avances sur les paiements de la Pac qui pourront être débloquées dès le 15 octobre (70% pour les paiements directs et 85% pour les soutiens du deuxième pilier).

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En moyenne, la marge brute de la grande distribution sur les produits alimentaires est restée stable en 2022 (+0,4%), tandis que celle des industries agroalimentaires a progressé de 4%, indique le rapport 2023 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, présenté le 22 juin. Le document souligne que l’amortissement par l’aval (IAA et GMS) de la hausse des prix à la production, observé sur 2020-2021, s’est poursuivi en 2022, année caractérisée par une inflation forte (+ 7,3% en alimentation). Un phénomène très marqué pour la viande porcine, la viande bovine, le lapin, la volaille et la pomme de terre vapeur (qui intègre cette année le panel). Cependant, contrairement aux éditions précédentes, cet amortissement est d’abord le fait de la grande distribution. Les plus fortes hausses en IAA (supérieures à 12%) concernent la volaille, la pomme de terre vapeur (stade expédition) et quatre produits laitiers au lait de vache conventionnel. En revanche, les évolutions sont beaucoup plus contrastées en GMS, de -18% pour le jambon à +57% pour les pâtes. 2022 est aussi marquée par une progression moyenne de 17% de la valeur de la matière première agricole dans le prix de vente au détail HT. La part de la matière première agricole dans ce dernier passe de 45% en moyenne en 2021 à 50 % en 2022.

La rédaction

L’Assemblée nationale a approuvé le 23 juin une mesure de «souplesse» pour le «droit à construire» des petites communes rurales, avec la garantie de disposer pendant dix ans d’une surface minimale d’un hectare pour se développer. Introduit par le Sénat, le dispositif vise à rassurer les élus locaux face à l’objectif de long terme de «zéro artificialisation nette» (ZAN), qui vise à ne plus bétonner les sols à l’horizon 2050, à moins de «renaturer» des surfaces équivalentes. Les députés ont soutenu par 25 voix contre 2 cette «garantie rurale», avec une abstention des écologistes. Seuls les députés du Rassemblement national s’y sont opposés, en jugeant que l’effort demandé aux communes rurales demeurait trop contraignant, alors que «l’artificialisation concerne avant tout les métropoles». La mesure du Sénat avait été modifiée par les députés dès l’examen en commission. L’Assemblée nationale réserve la «garantie rurale» aux communes «peu» ou «très peu denses», soit un total de «30.775 communes rurales» (sur 35 000 au total), où vit environ 33% de la population française, selon l’Insee. Ces communes doivent aussi être dotées d’un document d’urbanisme établi avant le 22 août 2026.

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«Cinq vaccins vétérinaires efficaces contre la souche circulante» d’influenza aviaire ont décroché ces dernières semaines une autorisation temporaire d’utilisation (ATU), a indiqué le ministère de l’Agriculture sur son site internet le 19 juin. Une décision de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) qui ouvre la voie à leur usage pour la campagne de vaccination prévue à l’automne. Comme le précise la Rue de Varenne, «trois de ces vaccins concernent l’espèce canard», la plus sensible à la maladie et pour laquelle la vaccination est envisagée. Parmi eux, le Respons AI H5 (Ceva) et le Volvac B.E.S.T AI + ND (Boehringer Ingelheim) ont présenté de bons résultats lors des essais menés par l’Anses et l’ENVT (École vétérinaire de Toulouse). Quant au Poulvac Flufend H5N3 (Zoetis), il est destiné aux canards et aux poules. Les deux derniers, le RG de Zoetis et le Vectormune HVT-AIV (Ceva), ciblent aussi les gallus (poules et poulets). Au printemps, le ministère de l’Agriculture a passé un appel d’offres pour 80 000 doses de vaccins, dans le but de vacciner l’ensemble des canards (gras et à rôtir) en France à l’automne. La Rue de Varenne doit annoncer dans les prochains jours le lancement de la campagne vaccinale, pour laquelle de derniers détails sont attendus (financement, date de démarrage).

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«L’Occitanie est la première région à mettre en place un bonus à l’installation pour les agricultrices», indique à Agra Presse Vincent Labarthe, vice-président chargé de l’Agriculture et de l’Enseignement agricole. En assemblée plénière le 22 juin, une nouvelle stratégie en faveur du renouvellement des générations a été adoptée. Novatrice, la région débloque 2000 euros d’aide à l’installation des femmes. Son objectif: «lever les nombreux freins» dont elles sont victimes. «On vise un effet d’entraînement, du côté des banques, des coopératives», explique Vincent Labarthe, surpris des «réticences» du syndicat Jeunes agriculteurs vis-à-vis d’une telle bonification. Le conseil régional affiche l’ambition d’accompagner les projets d’installation dans toute leur diversité. Une «boîte à outils» d’aides directes et complémentaires est proposée. Cela inclut – autre nouveauté – une Dotation nouvel agriculteur (DNA) de 7500 euros, accessible aux plus de 40 ans. «Il s’agit de répondre à une plus grande diversité de profils à l’installation, considère Vincent Labarthe. En Occitanie, le taux de renouvellement est de trois arrivées pour cinq départs. C’est perfectible.»

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A l’occasion d’une réunion, le 22 juin, du groupe de travail Agriculture de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), dont une troisième mouture doit être finalisée courant 2023, le ministère de l’Agriculture a confirmé que l’objectif national de baisse des émissions de gaz à effet de serre allait être durci pour le secteur agricole. Fixé à 18% dans la SNBC 2 à horizon 2030 (par rapport à 2015), le ministère envisage de porter la baisse à 22% dans la SNBC 3. Cette évolution met en oeuvre les objectifs du paquet européen Fit for 55 adopté en 2021, qui a durci les objectifs de baisses des émissions, et prévoit un objectif commun pour les secteurs «bâtiments, transports, petite industrie (hors ETS), agriculture et déchets». Dans une note préparatoire parue en avril, l’Inrae estimait que si une répartition égale de l’effort entre tous ces secteurs était actée, cela conduirait à demander une baisse de 27% pour le secteur agricole. Mais pour l’Inrae, l’effort de l’agriculture devait être moindre car ses émissions principales, le CH4 et le N2O, sont issus d’un «processus biologiques», et non d’une «consommation d’énergies fossiles».

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Tereos considère que la fermeture de son usine de transformation de pomme de terre en fécule à Haussimont (Marne) «doit être envisagée» faute de repreneur, a appris l’AFP le 21 juin. «En l’absence d’acquéreur identifié à date, un projet de fermeture du site doit être envisagé à l’issue de la campagne 2023/24», a expliqué la direction dans une circulaire adressée le 20 juin à ses coopérateurs planteurs et consultée par l’AFP. «C’est une page de l’histoire agricole française qui se tourne et un coup dur pour le secteur féculier national, commente l’UNPT dans un communiqué paru le 21 juin. Il n’y aura en effet pas de campagne en pommes de terre de fécule 2024/2025». Le groupe avait annoncé en mars son intention de vendre le site, face à des surfaces en constante érosion. Face à cette annonce, le syndicat «sonne de nouveau l’alarme (…) sur les conséquences directes liées au changement climatique qui impactent de plus en plus durement les rendements des cultures de printemps comme celle de la pomme de terre.» Depuis plusieurs mois, la filière demande un système d’aides exceptionnelles aux planteurs évalué à 500 €/ha de pommes de terre féculières, soit une enveloppe globale de 8 à 9 M € par an pour les années 2023 et 2024.

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