Fil info

L’Hexagone pourrait connaître dans les prochains jours son épisode de chaleur le plus intense de l’été et l’un des plus tardifs jamais enregistrés, un évènement qui mobilise déjà l’exécutif. La Première ministre Elisabeth Borne doit activer dès ce jeudi à 17h00 une cellule interministérielle de crise. A partir de la fin de semaine, de l’air chaud va remonter par le sud, conduisant à la mise en place d’un dôme de chaleur. Les hautes pressions anticycloniques vont alors former une sorte de couvercle, emprisonnant l’air chaud et l’intensifiant au fil des jours. «Ces températures élevées s’annoncent durables, avec des pointes voisines de 40°C sur le Midi méditerranéen et en vallée du Rhône à partir de ce week-end», indique Météo France. «La chaleur va alors déborder sur les régions plus au nord, du Centre-Val de Loire au Nord-Est en passant par le bassin parisien où on pourra tutoyer les 35°C», ajoute l’institut de prévisions météorologiques. Le pic d’intensité est attendu en début de semaine prochaine, lundi et mardi, et les températures ne devraient pas redescendre «avant le milieu, voire la fin, de la semaine prochaine». En France, les épisodes de chaleur survenant après le 15 août sont plutôt rares: six sont intervenus depuis 1947, tous au XXIe siècle (2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017).

Didier Bouville

Bernard Farges, président du Cniv (comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à IG), a appelé le 16 août à «investir, avec le soutien de l’Etat et de l’Europe, pour aller chercher les marchés à l’export». Numéro un mondial de l’exportation de vin, la filière française est déjà «très présente» à l’international mais a besoin «qu’on se développe beaucoup plus là-dessus», a-t-il dit au micro de la radio Europe 1. Et de souligner la «déconsommation des vins en France». Les ventes de vins tranquilles en grande distribution affichent une baisse de 5% en volume au premier semestre par rapport à 2022 (-11 % comparé à la moyenne 2020-2022), selon les derniers chiffres de FranceAgriMer. Cette tendance, Bernard Farges la voit «se prolonger dans les années à venir». Elle est liée à «un changement des modes de consommation», avec en particulier «des jeunes générations qui consomment plutôt moins de vin, une consommation à table, notamment le midi, qui est forte régression», d’après lui.

Didier Bouville

Dans une étude parue le 14 août dans la revue scientifique Earth’s Future, les chercheurs de l’université Yale (Etats-Unis) ont estimé pour la première fois la quantité de CO2 pouvant être séquestrée à travers le monde grâce aux techniques d’«altération forcée» de roche via les sols agricoles. Cette technique méconnue de séquestration consiste à épandre des roches siliceuses riches en calcium ou magnésium, comme le basalte, sous forme pulvérisée, sur des sols agricoles. La dégradation de la roche est ainsi accélérée, qui convertit du CO2 atmosphérique en ions bicarbonates qui, une fois lessivés, seraient transformés et stockés au fond des océans sous forme de minéraux carbonatés, pour une durée théorique d’environ 100 000 ans, expliquent les chercheurs. Selon leur estimation, basée sur l’épandage de 10 tonnes de basalte par hectare et par an, la technique permettrait de séquestrer environ 215 GtCO2 entre 2006-2080. Un potentiel significatif, puisque dans ses scénarios de limitation du réchauffement à 1,5°C à 2100, le Giec mise à hauteur de 100 à 1000 GtCO2 sur les techniques de séquestration du carbone. Les coûts seraient similaires à ceux d’autres techniques comme l’enfouissement de CO2 ou le biochar, mais supérieurs à ceux du stockage sous forme organique dans les sols, ou de la reforestation/renaturation.

Didier Bouville

La FNSEA veut voir «cesser les violences et les dégradations» sur les exploitations, a déclaré le 11 août son président, quelques heures avant que le Conseil d’Etat ne suspende la dissolution prononcée par le gouvernement. Cette procédure de dissolution avait été engagée le 28 mars, quelques jours après les violents affrontements entre gendarmes et opposants aux retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dont l’exécutif avait imputé la responsabilité au mouvement. «La décision du Conseil d’Etat lui appartient (…). Pour nous ce qui compte c’est de voir cesser les violences et les dégradations qui ont lieu sur nos exploitations», a déclaré le 11 août au matin sur Europe 1 le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. «Ce genre d’actions, ça crée inutilement de la tension, ça donne parfois dans certains endroits l’envie de se faire justice soi-même. Ce qu’on ne souhaite pas, absolument pas», a-t-il poursuivi. «On fait en sorte que la pression ne monte pas (…) que les réponses soient apportées» par le gouvernement «pour que cette pression ne monte pas», a conclu M. Rousseau.

Didier Bouville

Dans un rapport sur la «transition de l’agriculture» pour «un futur durable», le cabinet de conseil McKinsey identifie 28 mesures pour «décarboner» les exploitations afin de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés d’ici 2050. Prises toutes ensemble, elles ont «un potentiel annuel de réduction des émissions d’environ 2,2 Gt eqCO2», indique le document publié le 27 juin. Ces mesures sont divisées en quatre grands secteurs: protéines animales, qui engagerait un effort de baisse de 23% de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), cultures (-36%), riz (-59%) et énergie (-15%). Elles sont accompagnées d’une courbe de coût marginal d’abattement (MACC) qui fait apparaître les mesures les plus coûteuses à déployer (méthanisation, sans labour, engrais à efficacité améliorée pour réduire émissions d’oxyde nitreux…) et les plus économiques (biosolutions, inhibiteurs d’azote, sélection génétique, adaptations de l’alimentation animale, machines électriques et à l’hydrogène). Pour faciliter l’utilisation de ces leviers, McKinsey estime que les investisseurs public et privés ont un rôle à jouer notamment dans les dispositifs incitatifs comme «les marchés du carbone et de la biodiversité», la «traçabilité de la chaîne de valeur» et le développement des innovations pour la décarbonation.

Didier Bouville

Malgré la nouvelle interdiction des néonicotinoïdes en début d’année, les surfaces de betterave touchées par la jaunisse sont «faibles à modérées au niveau national», indique la CGB (betteraviers, FNSEA) dans un communiqué de presse du 10 août. Et de préciser qu’il existe notamment des foyers où la pression jaunisse est déjà forte, avec des parcelles touchées à plus de 50% dans les régions Centre-Val de Loire et Ile-de-France. La CGB ajoute qu’il est toutefois «prématuré» de dresser un bilan définitif de la jaunisse pour 2023: «Les symptômes continuent à apparaître dans plusieurs régions et il sera nécessaire d’attendre le début de la récolte à la mi-septembre pour mesurer précisément l’ampleur de l’épidémie et ses conséquences sur les rendements», souligne-t-elle. Dailleurs, le président de la CGB Franck Sander demande que «l’engagement de compenser intégralement les pertes de rendement» soit «respecté pour les agriculteurs concernés, quelle que soit l’ampleur de la jaunisse». Sa prise de parole intervient alors que l’interprofession dit avoir reçu un courrier du délégué interministériel auprès de la filière sucre indiquant «qu’en l’absence de crise de grande ampleur, il ne sera très vraisemblablement pas possible de justifier l’activation de l’article 221 de l’OCM», qui définit les «mesures d’urgence nécessaires et justifiables pour résoudre des problèmes spécifiques».

Didier Bouville

La situation des nappes phréatiques reste préoccupante en France avec plus des deux tiers sous les normales de saison, les pluies estivales ne permettant pas de les recharger efficacement, selon les derniers chiffres dévoilés le 10 août par le gouvernement. Le pays comptait «72% de nappes qui sont en-dessous des normales de saison» au 1er août, contre 68% un mois auparavant, a indiqué le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. 20% des nappes sont mêmes jugées «très basses» contre 19% il y a un mois. «On est sur des données qui sont comparables à l’année dernière à la même époque» mais la situation est «très contrastée» selon les régions, a expliqué le ministre à quelques journalistes. «On a à la fois une situation qui est meilleure dans le grand ouest de manière générale, en particulier en Bretagne, une partie de l’Aquitaine, mais on a à l’inverse une situation qui est plus inquiétante avec des niveaux historiquement bas du côté par exemple de la vallée du Rhône et de la Saône», a détaillé Christophe Béchu. Les pluies estivales n’auront donc pas permis de corriger une situation difficile car elles pénètrent peu en profondeur et ne permettent ainsi pas de recharger des nappes phréatiques en souffrance depuis l’an dernier.

Didier Bouville

Les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé le 8 août de former une «alliance» contre la déforestation, mais sans fixer d’objectif concret, lors d’un sommet à Belem pourtant présenté comme un «tournant» par le président brésilien Lula. La création d’une entité intitulée «Alliance amazonienne de combat contre la déforestation» est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. L’alliance «a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète. Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030. Ce document-fleuve en 113 points pose seulement de façon détaillée les jalons d’une coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale.

Didier Bouville

Un décret, publié le 9 août au Journal officiel, repousse d’un mois la date à partir de laquelle l’irrigation des vignes pour la production de vins est interdite. «L’irrigation des vignes aptes à la production de raisins de cuve est interdite du 15 septembre à la récolte», selon le texte qui modifie le code rural. Cette adaptation réglementaire figure dans les conclusions du Varenne agricole de l’eau, remises le 1er février 2022 par le gouvernement. L’Etat s’était engagé à «adapter les dispositions réglementaires afin de préserver la qualité des vins tout en prenant en compte la climatologie à venir». «Il y avait urgence à pouvoir irriguer jusqu’au 15 septembre dès cette récolte, considère Christian Paly président du Comité national AOC vins à l’Inao. Certains bassins comme les Pyrénées-Orientales n’ont pas eu une goutte de pluie depuis des lustres. La règle jusque-là en vigueur de fin d’irrigation au 15 août était devenue surannée. Voir cette date repoussée au 15 septembre est une satisfaction.» En vignes, 8,9% des surfaces sont irriguées en 2020 (plus de 69 000 hectares), d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture.

Didier Bouville

Suite à la clôture, ces derniers jours, de la concertation nationale sur la révision des normes européennes sur le bien-être animal, attendue au second semestre 2023, le ministère de l’Agriculture a présenté, dans un communiqué paru le 9 août, les grandes lignes (sans précisions chiffrées) de la position de la France, qu’il a transmise à la Commission européenne, qui doit elle-même dévoiler prochainement sa proposition. Parmi les éléments les plus saillants, la France plaide pour que la mise en place d’un étiquetage européen relatif au bien-être animal, auquel aspire la Commission européenne, se fasse sur une «base volontaire». Plus largement, Paris demande que les révisions de normes n’entrainent pas de «situation de distorsion de concurrence ou de perte de compétitivité», et plaide pour ce faire, en faveur d’«études d’impact préalables» et «de mesures-miroirs (…) véritablement intégrées dans les textes du futur paquet législatif.» Sont également demandés «des délais d’entrée en vigueur des textes permettant de donner de la visibilité aux professionnels, notamment concernant le délai d’amortissement des investissements dans les bâtiments d’élevage.»

Didier Bouville