Après des défaillances observées lors des crises d’influenza aviaire et des canicules, le CGAAER a publié, fin juillet, un rapport sur l’organisation française des services d’équarrissage, lui accordant une «bonne» note «en temps de paix», mais constatant une «embolie du système» en cas de crise. Parmi les raisons invoquées: «extrême concentration» («deux opérateurs se partagent la quasi-totalité du marché»), des associations ATM et filières «insuffisamment impliquées dans la gestion de crise», «anticipation insuffisante» et «manque de solutions alternatives». Les auteurs du rapport proposent d’abord de mettre «l’ensemble des acteurs autour de la table», afin de définir une «stratégie partagée». Dans le même esprit, ils plaident pour une réunion annuelle des acteurs au niveau local. Structurellement, le secteur dispose de peu de marges: estimée à 1 Mt/an, la capacité de traitement est tout juste supérieure aux besoins (900 000 t/an). Mais le changement prochain de statut ESB de la France pourrait libérer une centaine de milliers de tonnes. Enfin les auteurs demandent d’évaluer plus précisément les «solutions alternatives». Lors de la crise d’influenza 2021-2022 (42 000 t de volailles éliminées), une partie des animaux avait par exemple été enfouie à la ferme (5000 t).
Didier Bouville