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Mis en avant le 10 juin par l’Inrae sur son site internet, le livre « Distinctions alimentaires » (édition Puf) de la chercheuse en sociologie de l’alimentation Faustine Régnier vient de paraître, qui montre que les recommandations alimentaires se heurtent aux clivages sociaux entre catégories aisées et modestes. Dans son interview sur le site de l’Inrae, elle donne en exemple l’injonction de manger moins de viande « qui cristallise aujourd’hui les oppositions » et les recommandations écologiques dans leur ensemble. Elle estime que les discours publics devraient davantage tenir compte du goût et de la réduction du gaspillage (refus du gâchis), qui «font déjà sens» ou sont déja pratiquées par les classes populaires. Même quand les recommandations sont acceptées par tous, les clivages demeurent. Ainsi en est-il de « cinq fruits et légumes par jour », qui, selon Nicole Darmon, également sociologue de l’alimentation (chercheuse honoraire à l’Inrae) dans une tribune du magazine Végétable de juin, se heurte au pouvoir d’achat, au risque de gâchis, à « la défiance généralisé pour les fruits et légumes transformés » et à la peur des pesticides. Toutefois, ce clivage, «marqué dans les années 2007, diminue, ce qui montre que les normes circulent et que les personnes les intègrent», constate Faustine Régnier. source: Agra

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Selon la quatrième édition de l’Observatoire sur l’agriculture et la viticulture de BPCE (banque), présenté le 18 juin, davantage d’agriculteurs envisagent d’investir dans des bâtiments qu’il y a deux ans. Selon l’enquête réalisée du 12 février au 18 mars auprès de 1 200 exploitants, 39 % d’entre eux déclarent qu’ils projettent d’investir dans l’extension ou la modernisation des bâtiments dans les deux ans à venir, contre seulement 23 % en 2023 – ce regain pourrait correspondre à la bonne forme de la production laitière depuis deux à trois ans. Les intentions d’achat ou de reprise en fermage de nouvelles terres ou vignes progressent également, mais moins vite (+3 pts, à 20 %). Paradoxalement, ils sont aussi davantage à prévoir de ne plus travailler comme exploitant dans les cinq ans (+6 pts, à 33 %), dont une part croissante l’explique par des difficultés économiques (+5 pts, à 10 %), et une part décroissante évoque le départ à la retraite (-11 pts, à 76 %). Enfin, les agriculteurs déclarent davantage être engagés dans des « démarches agroécologiques » (sans précision) ; ils sont 57 % à se déclarer engagés (contre 35 % en 2023), et 8 % envisagent de l’être dans les cinq ans. Résultat très similaire pour la « conservation des sols », avec 50 % d’agriculteurs qui déclarent la pratiquer (contre 35 % en 2023) et 8 pts à venir. source: Agra

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Le Syndicat du fromage abondance a alerté le 18 juin sur la réduction continue du cheptel de vaches abondance. En 2020, le taux de vaches abondance était de 49,29% parmi les troupeaux habilités avant 2012, contre 47,51% en 2025. Or « le cahier des charges de l’AOP fromage abondance exige un taux minimum de 45% de vaches abondance », rappelle Joël Vindret, directeur général du syndicat. Si le taux n’était pas maintenu, cela mettrait en difficulté les 178 éleveurs qui doivent respecter le seuil de façon globale, et non un par un. 50 éleveurs habilités après 2012 doivent déjà respecter les 45% pour chaque troupeau. La baisse vient du prix plus élevé de l’abondance par rapport à la montbéliarde et de sa moindre disponibilité à cause des éleveurs de génisses de moins en moins nombreux. Pour enrayer cette baisse, le syndicat a mis en place un plan de développement de la race pour sensibiliser les éleveurs à cet enjeu. Avec l’Organisme de sélection des races alpines réunies (OSRAR) et l’Interprofession laitière des Savoie (ILS), il a pris plusieurs initiatives comme la prise en charge à 50% des embryons sexés à hauteur de 600 doses en 2024, et à hauteur de 900 doses en 2025. Autre solution : encourager les vocations parmi les éleveurs pour élever des génisses de race abondance. source: Agra

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À l’occasion des questions au gouvernement le 18 juin, la ministre de l’Agriculture a indiqué qu’une partie de l’enveloppe de reliquats d’aides bio pourrait être consacrée à la création d’un programme opérationnel sur le lait bio, une demande portée par la Fnab (agriculteurs bio) et le collecteur spécialisé Biolait. « Il y aura, selon toute probabilité, un programme opérationnel sur le lait bio », a annoncé Annie Genevard devant les députés. En décembre, Biolait avait conditionné son aide aux producteurs laissés sans contrat par Lactalis à un soutien de l’État. L’organisation de producteurs (OP) demandait la mise en place de programmes opérationnels ainsi que « le financement direct de la logistique sur les zones peu denses ». Dans un communiqué du 29 avril, Biolait précisait que cette demande avait été coordonnée avec d’autres OP. L’objectif du programme opérationnel restait flou : « structurer la filière ». Le voile se lève peu à peu sur l’usage qui sera fait de l’enveloppe de reliquats d’aide bio, estimée à 250 millions d’euros (M€) non consommés en 2023 et 2024. La ministre a annoncé depuis plusieurs mois que 50 M€ seraient alloués aux aides à l’investissement, et qu’une autre partie – dont le montant n’est pas connu – revaloriserait les éco-régimes bio. Et au congrès des Jeunes agriculteurs le 5 juin, Annie Genevard a ensuite annoncé son souhait d’abonder de plus de 55 M€ l’enveloppe de l’aide complémentaire au revenu des jeunes agriculteurs.   source: Agra

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La Commission européenne a adressé, le 18 juin, à la France un avis motivé (deuxième étape de sa procédure d’infraction) concernant sa réglementation encadrant les établissements vétérinaires. La réglementation française exige que la majorité des actionnaires d’une entreprise vétérinaire soient des vétérinaires exerçant au sein de l’entreprise concernée, et que les vétérinaires soient présents dans chacun de leurs établissements au moins à temps partiel. « Cela limite le nombre d’entreprises vétérinaires dans lesquelles un vétérinaire peut travailler. De plus, […] cette pratique restreint la possibilité pour les vétérinaires établis dans d’autres États membres d’offrir leurs services de manière temporaire et occasionnelle en France », déplore Bruxelles. Fin 2023, pour limiter les pouvoirs des groupes d’investissement rachetant des établissements vétérinaires, le ministère français de l’Agriculture avait adopté une doctrine pour « garantir aux vétérinaires associés qui sont majoritaires d’assurer le contrôle effectif de leur société ». Une décision qui impose des obstacles injustifiés, selon la Commission européenne qui laisse donc deux mois à Paris pour répondre et prendre les mesures nécessaires sans quoi elle pourrait décider de saisir la Cour de justice de l’UE. source: Agra

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La Commission européenne a ouvert le 18 juin (et jusqu’au 16 juillet) une consultation publique sur son projet de révision de la législation européenne sur le bien-être des animaux d’élevage dont la publication était initialement prévue pour fin 2024. Bruxelles confirme son intention de présenter une nouvelle réglementation d’ici fin 2026 afin d’uniformiser le niveau protection du bien-être animal avec comme principales mesures : interdire progressivement les cages (comme la Commission s’y est engagée en 2021), interdire le broyage des poussins mâles, mettre en place des indicateurs « pertinents, proportionnés et réalistes » de bien-être et imposer des exigences équivalentes aux produits importés. Concernant la suppression des cages, les secteurs concernés seraient ceux des poules pondeuses, des porcs, des veaux, des poulettes, des poulets de chair, des lapins, des canards, des oies et des cailles. Des périodes de transition appropriées ainsi que d’éventuelles dérogations seront envisagées (de même que pour la mise à mort des poussins), assure Bruxelles. Enfin, sur la réciprocité, la Commission souhaite déterminer « si et dans quelle mesure des normes équivalentes en matière de bien-être animal devraient être imposées aux importations d’animaux et de produits d’origine animale ». source: Agra

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En marge de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture, le 17 juin, Annie Genevard a réclamé un renforcement de la protection des produits agricoles dans l’accord UE/Mercosur. « La France demande instamment des mesures pour obtenir des clauses de sauvegarde robustes qui préservent nos intérêts agricoles dans ce projet d’accord tel qu’il a été conclu à Montevideo », a-t-elle indiqué quelques jours après l’interview du président Macron sur le sujet. Et d’ajouter : « Il y a des clauses de sauvegarde spécifiques pour l’industrie (automobile, NDLR) brésilienne dans l’accord. Pourquoi n’aurions-nous pas la même chose pour les produits agricoles ? » L’une des hypothèses avancées par la France serait d’inclure un protocole additionnel qui prenne en considération ces clauses de sauvegarde robustes sur l’agriculture. Une position qui serait largement partagée parmi les Etats membres, selon la ministre. Pour Paris, ce serait un moyen de rééquilibrer les accords commerciaux sans pour autant remettre en question les relations commerciales de l’UE. Dans un entretien la veille sur Franceinfo, la ministre affirmait que la minorité de blocage était proche. La Pologne, la Hongrie et l’Autriche seraient opposés à l’accord tandis que l’Irlande ou la Grèce auraient émis des « réserves ». De son côté, la ministre wallonne de l’Agriculture s’est exprimée contre.

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Trois ans après avoir lancé son programme de revitalisation des sols Gaïago Carbone, la start-up bretonne Gaïago a dressé le bilan du test, grandeur nature, de son prébiotique des sols Nutrigeo, le 11 juin. Mené en partenariat avec 771 agriculteurs, le programme évalue l’influence du prébiotique sur le stockage du carbone dans les sols agricoles. Près de 43 300 ha ont déjà été traités, et les premières mesures révèlent un résultat de « 9,3 t de carbone organique stocké en trois ans par hectare, soit l’équivalent de 3,1 teqCO2/ha/an», indique l’entreprise. L’offre Gaïago Carbone repose sur trois leviers : l’application du prébiotique « qui revitalise les sols par l’activation des champignons bénéfiques du sol », un « mécanisme de financement » (crédits carbone, en dehors du Label Bas Carbone) et un accompagnement expert. L’entreprise précise qu’elle ne se rémunère pas grâce aux crédits carbone, ceux-ci étant reversés aux agriculteurs (il y a simplement des frais de projet et des frais liés à la vente des crédits). La tonne stockée est valorisée autour de « 30 € ». Gaïago utilise sa propre méthodologie, « basée sur des protocoles rigoureux établis par la FAO », et conforme au Gold Standard du WWF.

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« On s’attend à une collecte de lait de chèvre en France stable en 2025 par rapport à 2024, grâce à un rebond espéré en 2e semestre, en lien avec une amélioration des fourrages », indique Mickaël Lamy, président de l’Anicap (interprofession du lait de chèvre), après l’assemblée générale tenue le 17 juin. Les fourrages de mauvaise qualité à cause de la météo humide en 2024 expliquent en partie la baisse de production. « Les débouchés se tiennent et les prix du lait sont stables en 2024 et début 2025 après plusieurs années de hausse », indique le président, qui constate une tenue de la fabrication et de la consommation de fromage en volume, mais qui baisse en valeur, à cause des marques de distributeurs et des AOP qui se sont moins bien vendues. « L’export se porte bien, mais les ventes à la restauration hors foyer sont plus difficiles », selon Mickaël Lamy. Pour l’avenir, il constate qu’il n’y a « pas de pénurie de lait mais on est tout juste à l’équilibre, ce qui doit renforcer la vigilance sur la création de valeur ». Après la stabilité en 2025, il espère un rebond de la collecte en 2026. Un espoir qu’il faut toutefois mettre en balance avec l’émergence de la fièvre catarrhale ovine (FCO), au sujet de laquelle Mickaël Lamy dit qu’il faut « être en veille ».

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Santé publique France a apporté des précisions sur l’étude qu’elle a récemment lancée sur les accidents du travail en lien avec la chaleur dans le régime général et agricole. « Les impacts de la température sur la sinistralité au travail sont décrits dans la littérature internationale mais n’ont pas été étudiés à ce jour pour la France », explique l’organisme. L’étude se donne trois objectifs. Il s’agira en premier lieu de construire une base de données des accidents du travail inter-régimes. Elle devrait permettre aussi de construire une relation température-sinistralité au travail et estimer la relation entre le nombre d’accidents du travail toutes causes attribuables à la chaleur et au froid. Enfin il s’agira d’identifier « les perspectives possibles à partir des données pour caractériser les travailleurs les plus affectés par les températures extrêmes et selon les causes d’accidents du travail ». Un décret est paru le 1er juin, qui renforce la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur. Plusieurs décès lors des vendanges 2023 avaient engendré des travaux de réflexion sur l’aménagement du travail en cas de forte de chaleur.

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