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L’Ifip (institut français du porc) et l’Inrae ont produit un «schéma conceptuel» sur «les relations de cause à effet déjà établies» entre pratiques agricoles et biodiversité, a indiqué l’ingénieur à l’Ifip Corentin Babin, lors d’un webinaire de présentation le 5 juillet. Ce travail vise à alimenter la réflexion sur l’affichage environnemental, dont les derniers arbitrages concernant les produits alimentaires n’ont toujours pas été rendus par le ministère de la Transition écologique. «Il est destiné à toute personne qui s’intéresse à l’évaluation de la biodiversité, mais il peut surtout être une étape intermédiaire à la constitution d’une méthode, sous forme de scoring, puisqu’il atteste d’effets robustes de pratiques agricoles sur la biodiversité, avec une hiérarchisation des choses» a étayé Sandrine Lespagnol, experte en bilans environnementaux à l’Ifip et co-encadrante du projet. L’outil, «pas encore tout à fait achevé», hiérarchise les pratiques agricoles en faisant apparaître les «synergies», les «antagonismes» et les «modulateurs de réponse» sur la biodiversité, a expliqué Corentin Babin. Il résulte d’une étude lancée par les GIS avenir élevages et Grandes cultures (Irae) qui fait par ailleurs apparaître que la littérature scientifique sur le sujet est encore très lacunaire.

La rédaction

Dans un communiqué paru le 5 juillet, Arvalis (institut technique) et Intercéréales (interprofession) estiment que le rendement moyen de blé tendre en France devrait atteindre 64 quintaux à l’hectare en 2024, soit une baisse de 13% par rapport à 2023 et de 11% par rapport à la moyenne en 10 ans. Un décrochage attribué à une année exceptionnellement pluvieuse (+40% en moyenne en France par rapport aux vingt dernières années d’après Arvalis). Une météo qui a perturbé les conditions de semis, puis de croissance. Pour Jean-Pierre Cohan, directeur R&D d’Arvalis, l’année a aussi été marquée «par une forte pression des adventices et des maladies, et enfin par une baisse du rayonnement affectant une grande partie du territoire, -7% en moyenne en France par rapport aux 20 dernières années et jusqu’à -15%». Concernant la qualité des grains, la teneur moyenne en protéines du blé tendre français est estimée à 11,6% en 2024, une valeur équivalente à 2023 et très proche de la moyenne décennale. Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales se veut, de son côté, rassurant. Arvalis et Intercéréales rappellent que ces données sont des prévisions. La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.

La rédaction

Le Parti travailliste du Royaume-Uni a largement remporté, le 4 juillet, les élections générales britanniques. Avec 412 sièges obtenus contre 121 pour leurs rivaux du Parti conservateur, les travaillistes retrouvent le pouvoir 14 ans après l’avoir quitté. Keir Starmer, leur dirigeant depuis 2020, devient donc le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni. Au niveau agricole, le poste de secrétaire d’Etat pour l’Environnement, l’alimentation et les affaires rurales devrait échoir à Steve Reed qui occupe cette fonction dans le cabinet fantôme de l’opposition depuis 2023. De son côté, la NFU (National Farmers’ Union), principal syndicat agricole britannique, a indiqué dans un communiqué que cette élection représente «un nouveau départ pour l’agriculture britannique» tout en espérant établir un nouveau partenariat avec le gouvernement Starmer afin de rétablir la confiance dans le secteur agricole. En juin, Steve Reed déclarait au quotidien The Times qu’en cas de victoire, le gouvernement travailliste souhaitait interdire l’importation commerciale de foie gras, dont la production est déjà prohibée outre-Manche, pour «mettre fin à la cruauté envers les animaux».

La rédaction

Dans un communiqué paru le 2 juillet, Sanders annonce le lancement d’un nouveau plan d’accompagnement de projets des élevages d’une enveloppe de 4 millions d’euros, après deux plans précédents en 2022 et 2023, chacun crédité de 6 millions d’euros. Sanders veut ainsi aider les jeunes éleveurs en favorisant leur accès au foncier, aux équipements et aux formations nécessaires, soutenir la création d’ateliers (dont des activités de transformation ou de vente directe) et encore participer financièrement à la création ou à la rénovation de bâtiments pour conserver les droits à produire. Pour espérer en bénéficier, les éleveurs, clients ou non, doivent contacter le technicien de zone pour construire avec lui le dossier. La logique d’attribution est celle du premier arrivé premier servi, apprend-on. Donc les dossiers doivent être déposés avant le 31 décembre 2024, mais un dépôt tardif est tributaire d’un épuisement de l’enveloppe. La contrepartie d’achats demandée aux éleveurs s’inscrit dans la durée d’un programme accompagné par les techniciens, mais Sanders n’exige pas d’exclusivité, souligne Anne Béliard. Les deux précédents plans d’aide ont soutenu, informe Sanders dans un communiqué, 334 projets d’installations et 1 474 projets de modernisation et décarbonation. Jusqu’à 79 000 euros d’aides ont été versés pour un projet. La rédaction

Le géant de l’agroalimentaire Nestlé a cédé des marques d’aliments pour bébé (hors laits infantiles) en France à FnB, selon un communiqué le 3 juillet de ce fonds d’investissement spécialisé dans la transformation d’entreprises agro-industrielles et notamment propriétaire des purées Mousline ou de Café Legal. FnB rachète à Nestlé, pour un montant non communiqué, les marques NaturNes, Babicao, Babivanille et les franchises P’tit, «regroupées au sein d’Azuré holding et produites sur le site d’Arches» où travaillent 235 personnes, dans les Vosges, selon le communiqué de ce fonds d’investissement publié dans la nuit du 2 au 3 juillet. FnB précise devenir «majoritaire au capital d’Azuré holding». L’entreprise rachetée réalise environ 100 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel en France, selon FnB. Les négociations sur ce dossier avaient débuté début février. Nestlé avait indiqué vouloir se concentrer sur les laits infantiles, un des produits phares du groupe. De son côté, FnB signe ainsi sa « 13e transaction », dont les plus emblématiques sont la purée Mousline, déjà rachetée à Nestlé, et Café Legal, grand nom du café brièvement détenu par l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon. La rédaction

À l’occasion de la réunion de la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) le 3 juillet, l’Insee a publié ses chiffres prévisionnels définitifs pour l’année 2023 marquée par une décrue des marchés céréaliers et l’érosion continue du cheptel. L’Insee enregistre une baisse de 4,8% en euros courants de l’équivalent agricole du PIB (valeur ajoutée brute au coût des facteurs), contre 4,5 % attendu en décembre lors de la parution des chiffres provisoires. Ce reflux intervient après une hausse de 12,3 % en 2022. Cette correction s’explique par une diminution des prix un peu plus forte qu’attendu (-4,4 %), notamment en céréales (-30%), oléo-protéagineux (-24,9 %). Les volumes restent globalement en hausse (+3%), tirés par un rebond en céréales (+7,2 %) et fourrages (+24,7%). Le rebond des volumes de légumes s’est finalement terminé en baisse (-0,9%). Les consommations intermédiaires continuent de grimper en valeur de 1,3 %. Les prix des engrais et amendements s’accroissent à nouveau (+19 %) tandis que l’énergie reflue (-5 %), après la flambée de l’an dernier (respectivement +56,4 % et +35 %) liée à la guerre en Ukraine. Mais dans le même temps, les prix des phytos augmentent (+9,9 %). La rédaction

Le Sedima (concessionnaires de matériel agricole) a présenté, lors d’une conférence de presse le 2 juillet, son habituel point de conjoncture issu d’une enquête auprès de ses adhérents. Au premier semestre 2024, par rapport au premier semestre 2023, 56% des sondés ont annoncé un recul d’au moins 3% de leurs prises de commandes de matériels neufs (pour 33%, cette baisse est supérieure à 15%). Sur le marché de l’occasion, ce sont 45% des distributeurs qui ont connu une baisse de prises de commandes d’au moins 3% (pour 25%, cette baisse est supérieure à 15%). Néanmoins en valeur, ces prises de commandes sont restées stables (entre -1 et +1% pour le neuf, entre 0 et +2% pour l’occasion). En parallèle, sur la même période, le chiffre d’affaires a progressé de 7 à 8% pour les ventes de pièces en magasins et de 8 à 10% pour les prestations en atelier, signe que les clients ont privilégié l’entretien de leur matériel à un rachat. Pour le second semestre 2024, les distributeurs ne sont pas optimistes. Ils envisagent une nouvelle baisse de 9 à 10% de leurs commandes en neuf, de 5 à 6% en occasion. Et ce alors que chez plus de 60% des concessionnaires, (neuf et occasion), les stocks ont gonflé de 10% et plus en un an. Des stocks dont les coûts de gestion ont contribué à grever la trésorerie. 71% des distributeurs expliquent que cette dernière s’est dégradée.

La rédaction

Alors que la colère gronde dans les services instructeurs des aides Pac des préfectures, et que les aides bio et des Maec accusent plusieurs mois de retard de versement, la secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, le directeur général de la DGPE, et le directeur de cabinet adjoint de Marc Fesneau ont sollicité et reçu les syndicats de fonctionnaires, le 27 juin, pour leur annoncer notamment qu’une prime de gestion de crise serait allouée à la rentrée à certains personnels des services d’économie agricole (SEA), indiquent les syndicats. Il s’agirait de reconnaître la surcharge de travail importante subie ces derniers mois. Des mesures relatives à la communication entre opérateurs ainsi qu’à la gestion des problèmes informatiques avec le prestataire Cap Gemini ont été annoncées. Des demandes de moyens humains auraient également été transmises à Bercy. Le 18 juin, une réunion de la formation spécialisée (FS) du conseil social d’administration (CSA) du ministère de l’Agriculture avait été «écourtée» par les syndicats. Le 13 mai, le SEA de la DDT d’Isère s’était mis en grève. Un mois plus tôt, une lettre signée de «cadres» des SEA avait été adressée au ministre de l’Agriculture pour l’alerter sur «des conditions professionnelles extrêmement dégradées».

La rédaction

Depuis le 1er juillet 2024, une cotisation est prélevée auprès des éleveurs de canards à foie gras et une compensation versée aux accouveurs afin qu’en 2030, au plus tard, ces derniers ne fassent plus éclore que des canetons mâles. C’est l’effet d’un arrêté d’extension daté du 20 juin 2024 de l’avenant à l’accord interprofessionnel du comité interprofessionnel Cifog conclu le 5 avril 2024. Cette cotisation de 25 centimes par caneton mis en place se répercutera en cascade au gaveur puis à l’abatteur et fabricant de foie gras, explique-t-on au Cifog. Les accouveurs de leur côté reçoivent 55 centimes par caneton vendu afin de mettre au point les équipements et pratiques de sexage. «Les prototypes sont suffisamment fiables pour que nous puissions déployer les processus à grande échelle», explique Marie-Pierre Pé, d.g. du Cifog. «Nous sommes fiers du consensus auquel nous avons abouti en neuf mois, sur la base des estimations de coûts de mise en œuvre d’un expert de l’Itavi. L’intérêt collectif prévaut», se félicite-t-elle. L’interprofession du foie gras a souhaité cet accord dès lors que les débouchés pour les femelles sont apparus compromis. En effet, comme l’explique Marie-Pierre Pé, les derniers épisodes d’influenza aviaire ont anéanti les débouchés à l’export – principalement vers l’Egypte, l’Italie, l’Allemagne et en Asie du Sud-Est. Les tentatives d’engraissement en France des femelles n’ont pas été concluante.

La rédaction

Le géant de la distribution Carrefour a annoncé, le 1er juillet, racheter officiellement les magasins Cora et Match, jusque-là détenus par le groupe belge Louis Delhaize, rapporte l’AFP. Les magasins Cora passeront sous enseigne Carrefour d’ici la fin de l’année, tandis que l’enseigne Match sera conservée. Carrefour a indiqué dans un communiqué avoir «finalisé ce jour l’acquisition des enseignes Cora et Match en France», ainsi que leur centrale d’achat Provera. L’opération est réalisée sur la base d’une valeur d’entreprise de 1,05 milliard d’euros. Louis Delhaize détenait 60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés Match, souvent situés dans le quart nord-est de la France. Ils représentent selon Carrefour 2,4% environ du très disputé marché de la distribution alimentaire, et emploient 22000 personnes. Cette acquisition, «la plus importante pour Carrefour depuis le rachat de Promodès» en 1999, dixit le p.-d.g. Alexandre Bompard, permet à Carrefour de conforter sa deuxième place derrière E.Leclerc, qui détient près du quart du marché, et devant Les Mousquetaires/Intermarché qui ont racheté de nombreux magasins au groupe en difficulté Casino. La rédaction