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La dérive climatique et la hausse des températures pourraient conduire les agriculteurs français à accroître leur utilisation de pesticides, selon une étude de chercheurs de l’Inrae, présentée le 21 juillet sur le site The Conversation. Toutes choses égales par ailleurs, la hausse induite par le climat est estimée de 7 à 15% d’ici 2050. Les augmentations concerneraient les fongicides et les herbicides et «toucheraient surtout les pesticides les plus nocifs pour la santé et l’environnement.» Pour mener leur étude, les trois scientifiques ont consulté les données d’achats de pesticides enregistrées à la BNVD (banque nationale des ventes de pesticides) qu’ils ont combinées, d’une part, avec l’évolution des températures et précipitations observées par Météo France entre 2014 et 2019, les déclarations de surfaces cultivées par culture pour la Pac, et des projections climatiques à 2050. La hausse des températures, explique le trio, favorise le développement des insectes, des champignons et des mauvaises herbes poussant à traiter davantage. Et ce avec le risque d’une volatilisation accrue des pesticides à cause de la chaleur et de déversement des substances actives dans les cours d’eau avec des pluies plus fortes. Cette étude montre que l’effort des pouvoirs publics en matière de réduction des pesticides «devra être d’autant plus appuyée que le changement climatique sera prononcé», concluent les auteurs.

La rédaction

L’association de défense des consommateurs Familles Rurales a publié la 18e édition de son Observatoire des prix des fruits et légumes, qui porte sur 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio. Entre juin 2023 et juin 2024, le prix des fruits de ce panier a baissé de 5 % en conventionnel mais augmenté de 2% en bio. Sur la même période, celui des légumes a baissé de 9% en conventionnel et de 3% en bio : «Une baisse des prix à relativiser au regard des niveaux avant crise : une hausse de 25% entre 2021 et 2023», souligne l’association qui rappelle qu’en 10 ans, «l’augmentation du prix des fruits (50%) et des légumes (70%,) en net décrochage avec l’évolution du salaire moyen par tête (+22%), a contribué à la précarisation alimentaire de 10 800 000 personnes». Familles rurales demande aux parlementaires et décideurs politiques d’engager un «plan manger sain» pour redonner du pouvoir d’achat et  rendre accessible à tous une alimentation saine : «Bouclier Qualité Prix» (existant déjà en Outre-Mer), transparence sur les marges et la taxation de celles excessives, abandon des «sur-marges» imposées par la loi (seuil de revente à perte +10%), implication des professionnels de santé pour accompagner les parents dans leur rôle éducatif. La rédaction

Les présidents des groupes parlementaire de droite à l’Assemblée et au Sénat, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ont présenté, le 22 juillet, un «pacte législatif», comportant notamment une proposition de loi «agriculture et souveraineté alimentaire». Selon le document très succinct, elle inclurait des mesures sur les «surtranspositions», les «clauses miroir», «Ecophyto», ou le «TO-DE», sans toutefois de précision du calendrier. Au moins deux parlementaires travailleront sur le texte cet été, en vue d’une présentation à la rentrée. Le député LR Julien Dive a déjà «échangé avec la FNSEA» sur le sujet. Il considère désormais la Loi d’orientation agricole (LOA) comme «enterrée», et revendique de «partir d’une copie blanche», d’autant qu’«il y avait beaucoup de manques sur le foncier, les pesticides et l’assurance». Le sénateur LR Laurent Duplomb travaille également sur un texte ; il s’inspirera de deux de ses textes antérieurs (la PPL Compétitivité et les 42 mesures d’urgence présentées en début d’année) et reprendra «des éléments de la LOA», en «supprimant les contraintes». Parmi les mesures phares : «suppression de l’Office français de la biodiversité», réautorisation de l’acétamipride, suppression de la séparation de la vente et du conseil des pesticides… Les deux parlementaires doivent échanger au cours de leurs travaux ; ils s’accordent sur le fait de ne pas inclure de dispositions portant sur les relations commerciales, sujet qui sera traité séparément et ultérieurement. La rédaction

«Nous sommes extrêmement déçus», concède Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, interrogé par Agra. Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 9 juin, les coopératives se retrouvent «sans avancées concrètes» dans le dossier de la séparation de la vente et du conseil des pesticides, que le gouvernement s’apprêtait à réformer par la loi. «Nous n’avons pas le bilan de la concertation lancée le 18 avril par Agnès Pannier-Runacher et confiée au CGAAER, initialement prévue pour deux mois», constate Dominique Chargé, qui souhaite que «ces dossiers soient repris là où les discussions s’étaient arrêtées car certains assouplissements étaient déjà actés». Pour l’heure, «nous n’avons aucune information sur la suite qui sera donnée à ces différents échanges, constate l’éleveur de Loire-Atlantique. Comme tout le monde, nous attendons la nomination d’un nouveau gouvernement, en espérant que cela soit rapide. Car nous ne pouvons pas continuer à travailler dans un tel climat d’insécurité juridique». Autre point soulevé par Dominique Chargé, en vue des élections consulaires de janvier : le critère d’indépendance des élus de Chambre d’agriculture vis-à-vis des activités de vente de pesticides : «Nous ne savons pas si nous pouvons mettre des élus des coopératives agricoles : ce point faisant aussi l’objet de discussions dans le cadre de la séparation conseil/vente afin d’éviter tout conflit d’intérêt». La rédaction

Dans un message envoyé sur le réseau X (ex-Twitter) le 16 juillet, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a annoncé la validation d’un régime d’aide de 4 millions d’euros – auxquels doit s’ajouter un million d’euros de prises en charge de cotisations sociales – pour aider les apiculteurs touchés par la sécheresse en 2023. Pour en bénéficier, les apiculteurs doivent avoir subi, en 2023, une perte de chiffre d’affaires supérieure ou égale à 30% par rapport à la période de référence (moyenne olympique 2018-2022), précise FranceAgrimer. Les apiculteurs doivent détenir plus de 200 ruches en métropole, 125 ruches en Corse ou 100 ruches en outre-mer en 2023, et être affiliés à la MSA ou à la CGSS, en qualité de chef d’exploitation agricole ou non salarié agricole. Le taux de prise en charge de la perte de chiffre d’affaires est de 80%, avec un montant plancher d’aide de 1000 euros et un plafond de 80€ par ruche, dans la limite de 25 000 euros par entreprise (modulations pour GAEC, nouveaux installés, ou fortes variations du nombre de ruche). Le déploiement du téléservice pour le dépôt des demandes d’aides devrait intervenir «vers août/courant septembre», prévoit FranceAgrimer. La rédaction

Une laiterie australienne revendique être la première entreprise au monde à commercialiser du lait produit par des vaches alimentées avec des algues permettant de réduire les émissions de méthane entérique des ruminants, rapporte l’agence Reuters. La laiterie familiale Ashgrove, implantée en Tasmanie, nourrit environ 500 animaux avec une huile contenant un extrait d’algue. Le lait est vendu sous la marque «Eco-milk» dans les supermarchés de la région. Le copropriétaire d’Ashgrove Richard Bennett affirme auprès de Reuters obtenir «une réduction d’environ 25% du méthane». La bouteille de lait de deux litres est vendue 25 centimes plus cher que le lait standard. L’expérience de la laiterie australienne sera sans doute suivie de près par les industriels du monde entier, notamment l’évolution des ventes. De nombreuses laiteries s’intéressent aux additifs alimentaires pour réduire les émissions liées à la digestion des bovins. Depuis quelques mois, Bel encourage les éleveurs français à utiliser la solution de Bovaer (additif chimique) dans les rations de leurs vaches. Selon un récent rapport du CGAAER, l’adaptation de l’alimentation des animaux est l’une des pistes à privilégier pour réduire les émissions de l’élevage. La rédaction

Dans son rapport annuel publié le 19 juillet, l’Observatoire des prix et des marges (OFPM) constate que les deux années d’inflation 2022 et 2023 ont profité à la fois à la matière première agricole (MPA) et à la marge brute de l’aval. C’est la MPA qui représente «la part la plus importante de l’inflation» (10,7 points des 19,7% d’augmentation des prix au détail), devant la marge brute agrégée de l’aval (+9 points). Les moyennes masquent évidemment des disparités par filière. La MPA est orientée à la baisse dans une filière, le «panier de fruits», après l’année atypique de 2021 marquée par les aléas climatiques. Pour l’aval, quatre marges brutes sont en baisse dans les filières mareyage (saumon fumé et coquille Saint-Jacques ) et charcuterie (jambon et rôti de porc). Quid du partage de la valeur ? Dans 20 produits sur 30, la part du prix au détail rémunérant la MPA est à la hausse, parfois de plus de 10 points. La hausse de la part de la MPA est «surtout sensible sur les légumes (y.c. la pomme de terre), les produits laitiers conventionnels riches en matière grasse (beurre et fromages) et les produits issus des troupeaux bovins et porcins», constate l’OFPM. La rédaction

L’éleveuse finistérienne Sandrine Le Feur a été élue, le 20 juillet, présidente de la commission du développement durable et aménagement durable de l’Assemblée nationale. Élue pour la première fois en 2017 à 26 ans, la députée Renaissance fait partie de l’aile gauche du parti, favorable notamment à une Sécurité sociale de l’alimentation. Il y a quelques mois, elle avait été nommée rapporteure de la commission développement durable pour la loi d’orientation agricole (LOA). Interrogée durant sa campagne par Agra presse, l’éleveuse souhaitait trouver des leviers réglementaires pour limiter les recours contre les projets d’élevage de taille moyenne dans sa région. En charge des domaines de l’environnement, de l’énergie et du climat, des transports et du logement., la commission des Affaires économiques est le passage obligé des textes législatifs avant leur examen en séance plénière. Elle a également un rôle de contrôle de l’action du gouvernement par des missions d’information sur des sujets précis. Le président en organise les travaux et évalue la recevabilité des amendements. La rédaction

L’ancien co-président du groupe Pastoralisme à l’Assemblée, Antoine Armand, a été élu, le 20 juillet, président de la commission des affaires économiques. Député Renaissance de Haute-Savoie, il avait également piloté le volet «communication» du Plan de souveraineté pour l’élevage. Au printemps, peu après la présentation de la loi d’orientation agricole (LOA), il se disait favorable à «aller plus loin sur la sécurisation des projets» et limiter les recours. La commission des Affaires économiques intègre plusieurs nouveaux venus : la ministre déléguée de l’agriculture (du gouvernement démissionnaire) Agnès Pannier-Runacher, le haut-fonctionnaire Alexandre Allegret-Pillot (LR), l’agriculteur écologiste Benoit Biteau, et le leader LR Laurent Wauquiez. En charge du secteur agricole, la commission des Affaires économiques est le passage obligé des textes législatifs avant leur examen en séance plénière. Elle a également un rôle de contrôle de l’action du gouvernement par des missions d’information sur des sujets précis. Le président en organise les travaux et évalue la recevabilité des amendements. La rédaction

Le Parlement européen a défini, le 19 juillet, la composition des commissions parlementaires de la nouvelle mandature. Celle de l’environnement, qui compte 90 membres, sera notamment constituée de l’ancien commissaire lituanien à la Santé Vytenis Andriukaitis (social-démocrate) ou de la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola (droite). Chez les Français, on peut souligner la présence comme membres des centristes Grégory Allione et Pascal Canfin mais aussi du socialiste Christophe Clergeau. La droite sera représentée par Laurent Castillo alors que l’extrême-droite comptera sur Mathilde Androuët et Anne-Sophie Frigout (RN). Majdouline Sbai sera la représentante des Verts tandis qu’à gauche, on retrouve l’eurodéputée LFI, Emma Fourreau. Chez les suppléants, l’extrême droite sera représentée par les RN Marie-Luce Braisier Clain, Valérie Deloge (également en Comagri), Sarah Knafo (Europe des nations souveraines) et Laurence Trochu (Reconquête !). Marie Toussaint (Verts) ainsi que Pierre Jouvet, Thomas Pellerin-Carlin et Chloé Ridel (socialistes) complètent la liste. Par ailleurs, Céline Imart (LR) siègera en commission du Commerce international (en plus de la Comagri), comme Manon Aubry (LFI), Raphaël Glucksmann (PS) ou encore Marie-Pierre Vedrenne (Renaissance) et Majdouline Sbai, qui devrait aussi être coordinatrice des Verts. La rédaction