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Barrages filtrants, «feux de la colère», manifestations devant les préfectures, dépôts de panneaux de signalisation : c’est une journée de mobilisation multiforme que les militants FNSEA/JA ont menée lundi 18 novembre. Au micro de RMC, le président de JA Pierrick Horel recensait «85 points de manifestation» dans l’Hexagone. Les syndicalistes protestent notamment contre l’accord UE/Mercosur, tout en pressant le gouvernement de mettre en œuvre les promesses obtenues lors des précédentes mobilisations de l’hiver 2023-2024.  Dès dimanche soir, des manifestants ont partiellement bloqué la RN 118 à Villacoublay (Yvelines), non loin de l’aéroport militaire d’où décolle fréquemment le Président de la République pour ses déplacements à l’étranger ; de son côté, Emmanuel Macron est arrivé à Rio de Janeiro (Brésil) le 18 novembre pour participer au G20. «Nous allons continuer de nous opposer» à l’accord UE/Mercosur, a-t-il déclaré la veille depuis l’Argentine. Autres actions notables : le blocage du pont de l’Europe à Strasbourg, cinq convois de tracteurs convergeant vers Périgueux, ou encore le blocage d’un pont à Avignon. La rédaction

Dans un communiqué du 15 novembre, le ministère de l’agriculture précise les modalités des deux dispositifs d’aides à la trésorerie annoncés quelques jours plus tôt. Le premier est destiné aux agriculteurs qui «traversent des difficultés conjoncturelles, du fait d’aléas climatiques ou sanitaires». Il consistera en des prêts bonifiés à moyen terme (deux à trois ans) plafonnés à 50 000 € par exploitation : «grâce à un effort partagé entre la banque prêteuse et l’État», leur taux d’intérêt sera au maximum de 1,75% pour 24 mois et de 2,35% pour 36 mois. «Une bonification supplémentaire sera octroyée aux jeunes installés depuis moins de cinq ans», précise le ministère (1,5% maximum sur 24 mois, 2,15% sur 36 mois). Quant au second dispositif, il viendra «soutenir les agriculteurs qui traversent des difficultés plus structurelles, du fait, par exemple, de l’impact du changement climatique». Ces «prêts de consolidation à long terme» (12 ans maximum) seront «adossés à une garantie publique» de la BPI France «à travers un dispositif nouvellement créé dédié aux agriculteurs», dont le coût sera remboursé par l’État. Les pouvoirs publics couvriront «70% du montant du prêt», qui sera plafonné à 200 000 €. Le dispositif sera «opérationnel début 2025». La rédaction

Emmanuel Macron est arrivé samedi soir en Argentine pour rencontrer le président ultralibéral Javier Milei, admirateur de Donald Trump, dans l’espoir de le «raccrocher» au «consensus international» notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique, à la veille du G20 au Brésil. Le chef de l’Etat français, accompagné de son épouse Brigitte, devait dîner samedi soir, avec son homologue argentin et sa sœur Karina Milei, secrétaire générale de la présidence, avant un autre entretien dimanche. «On ne pense pas toujours la même chose sur beaucoup de sujets. Mais c’est très utile d’échanger» en amont du G20, a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo depuis son avion publiée sur TikTok. «On va parler de nos intérêts commerciaux, de nos échanges, de la défense de notre agriculture et de nos agriculteurs», a-t-il ajouté. Lors de sa tournée en Amérique latine qui le mènera aussi au Chili, il doit notamment expliquer aux pays du Mercosur, qui inclut l’Argentine et le Brésil, pourquoi il s’oppose à la signature d’un accord de libre-échange entre ce bloc régional et l’Union européenne. La rédaction

À l’issue d’une négociation, Lactalis et sa principale association d’organisations de producteurs Unell ont convenu d’une revalorisation de 10 euros/1000 litres du prix de revient agricole (PRA) dans leur formule de prix et d’une prime de RSE de 4€/1000l pour l’année 2025, annonce un communiqué commun du 15 novembre. Les deux parties avaient trouvé un accord sur la formule de prix lors d’une médiation en avril. La revalorisation de la matière première agricole (+10€/1000l) dans la composante PGC (produits de grande consommation) France de la formule de prix intervient «en amont des prochaines négociations commerciales avec la grande distribution», précise le communiqué. Le PRA a été défini à 477€/1000l par l’Unell et Lactalis, en dessous de l’indicateur publié par le Cniel en septembre (485€/1000l). À noter que celui-ci porte sur l’année 2023. Le communiqué rappelle qu’une hausse de 20,4€/1000l sur la MPA avait déjà été appliquée en 2024 par rapport à 2023. Pour la première fois, une prime RSE de 4€/1000l «vise à encourager les progrès réalisés en matière de bien-être animal et de réduction de leur empreinte environnementale» sur la base de leur résultat au diagnostic Cap’2ER. «Cet accord permettra à Lactalis France d’entrer au plus tôt en négociations commerciales au niveau national avec la grande distribution», explique le communiqué. La rédaction

Auditionnée le 12 novembre au Sénat, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a présenté un budget en hausse l’an prochain dans l’enseignement technique. Cette augmentation des crédits de paiements résiste au «coup de rabot» lié à l’effort de redressement des finances publiques, d’après les chiffres présentés devant la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoyait quelque 35 M€ d’enveloppe supplémentaire pour l’enseignement technique agricole, à 1,7 milliard d’euros (+2%). Une somme à laquelle s’applique un «coup de rabot» de 18 M€, réduisant ainsi de moitié la hausse des crédits. Annie Genevard a néanmoins confirmé l’objectif d’augmentation de 30% du nombre d’apprenants d’ici à 2030. Concernant l’enseignement supérieur agricole, le PLF 2025 prévoyait 431 M€ de crédits de paiements (contre 440 M€ dans le PLF 2024). Le «coup de rabot» s’applique également, à hauteur de 8 M€. Annie Genevard a toutefois rappelé l’objectif de former 75% de vétérinaires en plus d’ici à 2030. «Je tiens à cette trajectoire essentielle pour notre élevage, a dit la ministre. Il nous faut mailler le territoire avec des vétérinaires.» La rédaction

Les coopératives Sodiaal (lait) et U (distribution) alertent sur «la menace que les importations massives d’emmental font peser sur toute la filière laitière française» et lancent un «collectif emmental français», explique un communiqué du 13 novembre. Selon les chiffres de l’Atla (transformateurs), donnés dans le communiqué, un quart de l’emmental consommé en France est fabriqué à l’étranger. De plus, les importations ont grimpé de 11% sur les huit premiers mois de l’année, d’après l’Institut de l’élevage. Or, l’emmental est «le fromage le plus consommé dans notre pays», rappelle le communiqué, avec 3,2 kg par an et par personne, selon l’interprofession (Cniel). Les concurrents des fromages français proviennent principalement d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas. Ils sont présents dans les restaurants, les cantines scolaires, les maisons de retraite et «quelques gammes premiers prix de certaines enseignes», indique le communiqué. «Une aberration quand nous savons qu’en France, nous avons les volumes nécessaires pour répondre à la demande», estime le président de Sodiaal (Entremont), Jean-Michel Javelle. De son côté, la coopérative U s’engage à «privilégier l’origine France» pour ses produits de marque de distributeur. L’industriel et le distributeur ont lancé une campagne de publicité dans la presse et adresseront un courrier et un manifeste aux pouvoirs publics. La rédaction

«Dès le 18 novembre, FranceAgriMer ouvrira le premier guichet d’avance sur les indemnisations liées aux pertes directes liées à la FCO-3» (fièvre catarrhale ovine de sérotype 3), annonce le ministère de l’agriculture dans un communiqué le 14 novembre. Et de compléter : «Le guichet servant à régler le solde des indemnisations liées à la FCO-3 et celles liées à la FCO-8 sera ouvert tout début 2025.» Ce fonds d’urgence de 75 M€ pour indemniser les pertes directes dues à la fièvre catarrhale ovine (FCO) avait été annoncé début octobre par le Premier ministre. Initialement réservé au sérotype 3 (exotique) de la maladie, il a finalement été élargi au sérotype 8 (endémique). Son enveloppe est inchangée, mais «en lien avec les professionnels, il a été décidé qu’un stabilisateur serait mis en place en cas de dépassement», précise la Rue de Varenne. Pour le sérotype 8, seuls les éleveurs d’ovins verront leurs pertes couvertes par ce fonds; les éleveurs de bovins pourront, eux, émarger à un «programme d’indemnisation des pertes directes» dont le ministère annonce le lancement dans le même communiqué. Enfin, l’exécutif annonce que les bovins pourront désormais être vaccinés gratuitement contre la FCO-3 dans toute la France; c’était le cas jusque-là pour les seuls ovins. La rédaction

Une mission d’information sur le «Zéro artificialisation nette des sols» (Zan) a été créée le 12 novembre à l’Assemblée, dans un contexte où cette politique visant à lutter contre la bétonisation des terres est remise en question par une partie de la majorité, a appris l’AFP de source parlementaire. La présidente de la commission du développement durable, Sandrine Le Feur (Ensemble pour la République), devrait être candidate pour être co-rapporteur de la mission, avec un député du groupe centriste Liot, selon son entourage. Auprès de l’AFP, la députée du Finistère se dit «très inquiète des positions de Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, très inquiète des positions des Républicains et du Sénat sur ce sujet». «J’entends la difficulté des élus locaux mais en aucun cas je ne souhaite revenir sur les objectifs de la Zéro artificialisation nette», a-t-elle dit. Un rapport du Sénat rendu début octobre plaide pour l’abandon de l’objectif intermédiaire fixé à 2031, jugé «peu atteignable». Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier s’était dit favorable à une nouvelle évolution de la réglementation. Le président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, est un adversaire déclaré du Zan, qu’il juge «ruralicide». La rédaction

La France n’acceptera pas l’accord de libre-échange UE-Mercosur «dans les conditions actuelles», a martelé le 13 novembre le Premier ministre français Michel Barnier à l’issue d’une rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. «J’ai dit à la présidente que, dans les conditions actuelles, cet accord n’est pas acceptable par la France et il ne le sera pas», a-t-il déclaré à des journalistes à Bruxelles. «Je recommande qu’on ne passe pas outre la position d’un pays comme la France», a-t-il mis en garde. Dénonçant «l’impact désastreux que cet accord aurait sur des filières entières notamment de l’agriculture et de l’élevage, M. Barnier a assuré qu’il y avait «les mêmes craintes dans beaucoup de pays européens». Interrogé sur les aménagements qui pourraient rendre le texte acceptable pour la France, il n’est pas rentré dans les détails. «Il ne s’agit pas de mettre des rustines ou de compenser, a-t-il simplement lancé. La rédaction

Les successions d’intempéries qui se sont succédé depuis l’automne 2023 pèsent également sur les comptes des entreprises de travaux agricoles (ETA), dont la fédération FNEDT demande, dans un communiqué paru le 13 novembre, des mesures «d’urgence» au ministère de l’agriculture. Le syndicat rappelle que les intempéries «augmentent l’usure des équipements, les casses matérielles et la consommation de carburant, parfois jusqu’à 300 % dans les régions les plus touchées, notamment sur la façade atlantique». De plus, les ETA font face à des risques d’impayés croissants, face à des clients agriculteurs dont les semis d’hiver 2023 ont été en partie annulés, retardés, ou renchéris, et les récoltes mauvaises. Dans le détail, la FNEDT demande la mise en place d’un «fonds de soutien d’urgence» pour les ETA, un «accès prioritaire et accéléré au régime de prise en charge des allocations de chômage partiel et d’allocations de longue durée pour maintenir l’emploi salarié», une «révision des dispositifs de gestion des aléas climatiques», une meilleure adaptation des calendriers réglementaires de travaux ; un échéancier pour le paiement des charges sociales ; et un «accompagnement» pour les gestion des encours de clients (report des échéances de prêts sans pénalité et aménagement des taux par les établissements bancaires). La rédaction