Fil info

A l’occasion du salon Tech&Bio, la filière laitière a fait un point sur la baisse de l’offre en bio. Corentin Puvilland, économiste au Cniel a indiqué que l’interprofession anticipe, en 2025-2026, un nombre record de cessations d’activité en agriculture biologique (arrêt de l’exploitation ou déconversion), qui pourrait aller jusqu’à 7 % par an. Toutefois, le lait conventionnel pourrait ne plus être aussi attractif, alors que les signaux sont plutôt baissiers, du fait d’une forte production mondiale. L’économiste a rappelé que la filière bio laitière avait atteint un record de 40 % de déclassements en 2021, en raison de la baisse de la consommation, et de la hausse du prix du lait conventionnel. Cela a poussé des éleveurs à se déconvertir sur les années qui ont suivi, « voire à cesser leur activité ». Après avoir atteint un record en 2022, le nombre d’éleveurs laitiers bio avait a chuté, passant de 4003 à 3688 aujourd’hui, soit une baisse de 15 %. La collecte s’en est ressentie, avec une baisse équivalente, passant de 1,3 MdL à 1,13 MdL. Corentin Puvilland ajoute que la crise du lait bio est une spécificité française, les autres pays européens rémunérant le bio via une prime indexée sur le conventionnel. « Mais la valorisation à l’export est insuffisante pour constituer un débouché pour les éleveurs laitiers français », conclut-il. (Elena Blum)

Agra

Les premières doses ont déjà été livrées sur le terrain et le lancement de la compagne de vaccination pouvait démarrer dès ce 25 septembre dans la nouvelle zone réglementée autour du foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) confirmé le 18 septembre dans le Rhône, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. La Rue de Varenne précise que les modalités vaccinales sont «identiques» à celles appliquées dans la première zone réglementée: tous les bovins des zones de protection et de surveillance concernés prise en charge intégrale par l’Etat de la vaccination, une seule dose, protection complète 21 jours après injection. Ce sont 350 000 bovins qui devront être vaccinés. « Les doses de vaccins sont en stock suffisant en France pour démarrer la vaccination », avait indiqué le cabinet de la ministre de l’Agriculture le 22 juin. Au 19 septembre 2025, 79 foyers avaient été détectés en France, répartis dans quatre départements : Savoie (32 foyers), Haute-Savoie (44 foyers), Ain (2 foyers) et Rhône (1 foyer). Ces foyers concernent 47 élevages.

Agra

La coopérative laitière Sodiaal va lancer à partir de janvier 2026 un « fonds de garantie pour encourager les investissements des éleveurs », selon un communiqué. Concrètement, un mécanisme de partage du risque entre la banque et le fonds de garantie de Sodiaal sera mis en place. La garantie ne portera pas sur la totalité de l’emprunt réalisé par l’éleveur mais pourra aller jusqu’à 60 % du montant du prêt. Le but est de « lever les freins à l’investissement et soutenir les grandes étapes de la vie des exploitations (installation, développement, transition vers des pratiques plus durables). » Ce dispositif devra permettre aux éleveurs d’accéder plus facilement à des financements et de « transiter vers un modèle plus durable sans devoir mobiliser d’autres garanties personnelles », selon Sodiaal. La transition environnementale des élevages sera également soutenue par la coopérative qui poursuit actuellement de déploiement de la plateforme Sodiaal Transitions. Celle-ci est destinée à cofinancer la décarbonation de la filière laitière à travers « des projets pour une transition bas carbone, tout en permettant aux clients et partenaires de soutenir une trajectoire carbone validée et de renforcer leur engagement RSE »

Agra

Dans un manifeste dévoilé au Salon Tech et Bio le 25 septembre, la Coopération agricole (LCA) fait 10 propositions pour « amplifier la sortie de crise et pour renouer avec le développement » de l’agriculture biologique, selon l’édito du président de la commission bio, Jérôme Caillé. En ce qui concerne le maillon amont de la production agricole, LCA appelle à « agir pour limiter les déconversions », qui ont bénéficié de budgets publics « conséquents », et à se fixer des objectifs de croissance « en lien avec les marchés ». Elle souhaite renforcer « l’ancrage » dans les « dynamiques locales (PAT, circuits courts, RHD relocalisée) ». Concernant le maillon de la transformation, LCA appelle à « soutenir les investissements dans les outils industriels adaptés au bio » : vu les coupes budgétaires du fonds avenir bio, LCA estime qu’il « est nécessaire que les dossiers bio soient éligibles à tous les appels à projets en faveur des transitions. » Elle appelle aussi à « inciter à la contractualisation ». Enfin, sur le volet soutien par la consommation, LCA propose d’expérimenter « la TVA différentielle sur les produits vertueux », de « dynamiser l’export », et d’« encadrer » les allégations environnementales sur les emballages à niveau européen.

Agra

Interrogé par Agra Presse à l’issue du Groupe national loup le 23 septembre, Claude Font, élu en charge de la prédation à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), confirme que les pouvoirs publics envisagent de permettre aux éleveurs de recourir aux tirs de défense sur simple déclaration, au lieu de l’autorisation préfectorale actuellement en vigueur. « C’est une avancée, car cela permettra aux éleveurs de bénéficier au plus tôt des tirs de défense », se félicite-t-il, ajoutant dans la foulée plusieurs « bémols ». L’éleveur de Haute-Loire demande « d’aller au-delà du plafond de prélèvement de 19 % ». Pour cela, la FNO propose que ce plafond ne soit plus uniquement basé sur la seule estimation de la population lupine, mais qu’il prenne en compte un critère de pression de prédation. Pour 2025, un maximum de 192 loups peuvent être prélevés, contre 209 en 2024. Or, « les constats d’attaques sont en hausse de 26 % cette année », appuie Claude Font, qui pointe « l’incohérence entre l’estimation de la population et le niveau de prédation observé sur le terrain ». Par ailleurs, l’élu de la FNO dit avoir demandé au Groupe national loup de « réfléchir à l’éventualité de valider de nouvelles mesures de protection » et de surveillance (drones, colliers GPS pour ovins, etc.).

Agra

Alors que la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a provoqué un foyer dans le Rhône le 18 septembre, cinq concours de bovins laitiers prévus au Sommet de l’élevage ont été annulés, selon nos confrères de Réussir Lait. Il s’agit des races simmental, jersiaise, montbéliarde, brune et prim’holstein. Par ailleurs, le concours national salers, qui devait se tenir à Issoire (Puy-de-Dôme) du 26 au 28 septembre, est également annulé, ont annoncé ses organisateurs sur Facebook. Toutefois, le concours de l’emblématique race auvergnate au Sommet de l’élevage est maintenu, a indiqué le président du salon Jacques Chazalet à Agra Presse le 23 septembre. C’est également le cas, assure-t-il, pour les 11 autres concours allaitants prévus au Sommet – qui se tiendra à Cournon-d’Auvergne du 7 au 10 octobre. Aucun animal issu des zones réglementées au titre de la DNC ne sera présent au salon, en raison des interdictions de mouvements. Par ailleurs, M. Chazalet rappelle que l’évènement a mis en place « des protocoles sanitaires relativement stricts » contre la MHE et la FCO (sérotypes 3, 8 et 1). « Il n’y a pas que les concours animaux au Sommet, et le salon, en tout état de cause, se tiendra », martèle-t-il, mettant en garde contre « certains comportements irrationnels » observés en période d’épizooties.

Agra

Comme prévu, Bruxelles et Jakarta ont annoncé, le 23 septembre à Bali, la conclusion de l’accord de partenariat économique global entre l’UE et l’Indonésie. Le texte prévoit une libéralisation de 98 % des lignes tarifaires après une période transitoire, avec 80 % dès l’entrée en vigueur. Au niveau agricole, les droits de douane indonésiens de certains produits comme les viandes, les produits laitiers ou les fruits et légumes vont être libéralisés en grande partie dès l’application. L’UE obtient également des contingents tarifaires limités pour ses vins (1.985 tonnes) et spiritueux (400 t) dans le plus grand pays musulman au monde. Au niveau des importations dans l’UE, le sucre, le riz, les œufs, les bananes fraîches, l’éthanol sont exclus de la libéralisation alors que des quotas limités sont accordés pour l’ail (150 t), les champignons (150 t), le maïs doux (400 t), la fécule de manioc (2.000 t) et les produits à forte teneur en sucre (8.000 t). A cela s’ajoute la protection de 221 indications géographiques de l’UE et 72 indonésiennes. Par ailleurs, le texte contient un protocole spécifique pour l’huile de palme, sujet récurrent de tensions entre les parties ayant entraîné des contentieux à l’OMC. Celui-ci permettra l’établissement d’une plateforme de dialogue sur les évolutions réglementaires pertinentes et aura pour objectif d’établir « un cadre pour une collaboration plus étroite » et de « faciliter le commerce des produits dérivés du palmier ». À présent, le texte va suivre la procédure classique de conclusion des accords commerciaux et ne nécessitera pas la ratification des parlements nationaux.

Agra

Le conseil de surveillance du groupe RAGT a désigné Claude Tabel comme son nouveau président. Il succède à Daniel Segonds, arrivé au terme de son dernier mandat en juin, après avoir occupé ce poste durant douze ans. De juillet 2013 à décembre 2021, Claude Tabel a occupé la présidence du Directoire du groupe. Ce poste est depuis piloté par Laurent Guerreiro. Pour rappel, le conseil de surveillance exerce un contrôle de la gestion et des orientations données par le directoire. Claude Tabel a par ailleurs assuré la présidence de l’UFS, l’Union française des semenciers, de 2019 à 2022. (Anne Gilet)

Agra

Le marché des produits laitiers ultra-frais en grandes surfaces confirme sa reprise depuis le début de l’année en France, selon Syndifrais (industriels des produits laitiers), qui cite les données de Circana. Les ventes de ces produits sont en hausse de 1,7 % en volume entre janvier et août 2025, hors crème fraîche, qui à l’inverse voit reculer ses volumes vendus de 1,3 %. « Les fortes chaleurs du début d’été semblent en avoir freiné la consommation », note Syndifrais. Selon le syndicat, le marché des produits laitiers frais en grande distribution représentait en 2024 un chiffre d’affaires de 6,05 Md€ (1,77 Mt). Les industriels déplorent les pénuries de fruits utilisés pour leurs recettes en raison de récoltes affectées par les aléas climatiques, en particulier les fraises de Pologne, les framboises de Serbie, les abricots d’Espagne, d’Italie, de Grèce et de Turquie, les griottes d’Europe de l’est et les cerises noires de Grèce, de Turquie et de Bulgarie. Ces pénuries ont pour conséquences « des prix en forte hausse pour la plupart des fruits majeurs utilisés dans les produits laitiers frais », ainsi qu’un « risque de rupture pour certains ingrédients, notamment les cerises ». Les industriels mettent aussi l’accent sur le prix du cacao, qui « se maintient à des niveaux très élevés, ce qui pèse sur les coûts de nombreux desserts lactés ».

Agra

Pour leur premier débat officiel sur les propositions de la Commission européenne pour la future Pac post-2027, le 22 septembre à Bruxelles, les ministres de l’Agriculture de l’UE se sont montrés très critiques. Leurs principales attaques portent, à ce stade, sur le manque de budget (en baisse d’environ 20 %), la disparition du second pilier, le risque de renationalisation ou encore l’éparpillement des dispositions de la Pac dans différents règlements (Pac, cadre financier pluriannuel, cadre de performance). Pour l’Italie, « on met à la poubelle 60 ans de Pac ». La Lituanie qualifie la proposition de « catastrophe ». Quant à la France, elle exprime son « incompréhension ». Le Portugal dénonce, lui, une politique « sans vision commune qui ouvre la voie vers la renationalisation ». Les ministres se préparent donc à de longues négociations. Et leur premier combat va être de tenter de récupérer la main sur le dossier. Beaucoup de délégations ont en effet demandé que l’ensemble des dispositions concernant la Pac qui sont réparties dans au moins trois règlements soient réunis dans un même texte. À défaut, ils souhaitent que les articles concernés soient traités par le Conseil Agriculture. Le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, a pour le moment proposé aux délégations de travailler de façon bilatérale avec leurs experts pour apporter des détails sur les chiffres du budget.

Agra