Eva DZ
Fil info
Dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale, qu’elle présentera en assemblée générale le 12 juin, l’interprofession porcine Inaporc s’est fixé l’objectif que «100% des élevages transmissibles» soient «repris» d’ici 2035. Dans ce but, elle créera en 2025 un «diagnostic de transmissibilité des élevages porcins», et identifiera les «leviers financiers potentiels à la transmission» des exploitations. «Une exploitation transmissible, c’est une exploitation qui permet à son repreneur de vivre correctement de son métier», a expliqué David Riou, coprésident du groupe RSO à Inaporc, lors d’une conférence de presse le 11 juin. «Beaucoup d’éleveurs n’ont pas investi ces dernières années, rappelle cet éleveur finistérien. Certains élevages ne pourront pas être repris si les bâtiments sont trop vieillissants».
Interrogée sur les formes d’installation à privilégier – individuel, sociétaire, reprise à l‘identique – , la directrice d’Inaporc Anne Richard ne met «aucun frein à aucune forme de reprise». De son côté, David Riou, estime que «l’élevage de demain, ce sera trois personnes, pour un bon équilibre entre travail et vie personnelle ». Un tiers des éleveurs porcins français ont plus de 55 ans, et ils détiennent environ 40% du cheptel.
Comme elle s’y était engagée, la Commission européenne a publié le 11 juin une proposition visant à simplifier les règles applicables aux photos géolocalisées que les agriculteurs doivent joindre à leurs déclarations PAC. Cette nouvelle obligation de la PAC avait fait l’objet de nombreuses critiques lors des manifestations agricoles du printemps. Bruxelles propose donc d’accorder aux États membres «une plus grande souplesse» dans l’inclusion de ces photos qui doivent compléter les données satellitaires de Copernicus dans le système de suivi des surfaces. Il ne sera plus obligatoire de donner la priorité à ces photos «par rapport à d’autres données ayant une valeur au moins équivalente» pour évaluer les conditions d’éligibilité des parcelles agricoles aux aides européennes durant la période de programmation des plans stratégiques. Une consultation publique sur ce projet de règlement, auquel les États membres doivent encore donner leur feu vert, est ouverte jusqu’au 9 juillet.
Eva DZ
Dans un rapport au périmètre très vaste – les «systèmes alimentaires durables» – paru le 11 juin, deux hauts fonctionnaires du CGAAER (ministère de l’agriculture) font plusieurs propositions déjà connues, telles que le soutien à l’alimentation durable chez les plus démunis (citant les tests de chèques alimentaires ou de sécurité sociale de l’alimentation), la fiscalité sur les «produits défavorables à la santé» ou l’encadrement de la publicité. Ils proposent d’«engager la grande distribution à garantir une durabilité plancher de toute son offre, premiers prix comme les autres, et quelle que soit l’origine des produits». Ils ne précisent pas les politiques publiques à mettre en œuvre.
Dans leur exposé, ils relèvent toutefois que les pratiques RSE des entreprises agroalimentaires «ne sont pratiquement jamais prises en considération dans les négociations commerciales». La conduite d’une enquête annuelle dédiée à ce sujet depuis cinq ans a même été abandonnée, relèvent-ils. Par ailleurs, les deux auteurs estiment que «la distribution doit prendre conscience de son rôle important dans la construction du répertoire alimentaire personnel et inciter ses clients, par tous les moyens à sa disposition y compris la promotion, à élargir leur répertoire alimentaire, notamment en exploitant les cartes de fidélité pour cibler les remises et bons d’achat sur les produits sains et durables».
Eva DZ
À l’occasion de son assemblée générale le 6 juin, le Marché du porc breton (MPB) est devenu le Marché du porc français (MPF). «Quoi de plus normal, me direz-vous, quand on sait que le prix affiché en fin de séances de vente sert de référence à toute la filière française ?», a lancé son président François Pot dans son discours. Basé à Plérin (Côtes-d’Armor), le MPB tient deux séances par semaine (lundi et jeudi), au cours desquelles la cotation est fixée par des enchères dégressives. Son élargissement fait suite à l’arrivée des trois premiers abattoirs hors Bretagne : Vallégrain (Sarthe) et Tradival (Loiret) à l’automne dernier, puis Holvia (Mayenne).
L’année 2023 a également été marquée par le départ des deux premiers acteurs français du porc, Bigard et la Cooperl. «J’invite les éleveurs des autres régions de France à présenter leurs porcs sur le catalogue», a exhorté François Pot, tout en promettant que, par la suite, «les lignes [du marché] bougeront encore pour s’adapter». Selon son rapport annuel, l’activité du MPB a été fortement influencée par la décapitalisation porcine en 2023, avec un offre réduite de 1,5% par rapport à 2022 (à 1,34 million de porcs charcutiers) et un prix de base moyen de 2,115 €/kg (+22,6%), un plus haut historique.
Eva DZ
Conséquence de la dissolution de l’Assemblée nationale, les travaux des députés de la majorité Alexis Izard et Anne-Laure Babault sur les relations commerciales se sont arrêtés net, et leur reprise est suspendue à leur éventuelle réélection. Attendu «entre le 17 et le 19 juin», leur rapport était presque terminé, et d’ultimes réunions d’arbitrage étaient prévues cette semaine. Faute de pouvoir être remis officiellement au gouvernement, il «fera l’objet d’une note» et d’un «point d’étape», a indiqué la ministre déléguée à l’agriculture Agnès Pannier-Runacher sur BFM le 10 juin. «Il restait à évaluer la question de l’origine d’un point de vue technique, et à arbitrer plus politiquement la question des dates butoirs», aussi bien en amont (entre agriculteur et premier acheteur) qu’en aval (entre transformateur et distributeur), indique-t-on dans l’entourage du député Alexis Izard (Renaissance). Sur le premier point, un rendez-vous était programmé avec la Commission européenne ; sur le second, une réunion était calée avec le ministère de l’agriculture. Si l’un des députés est réélu, le rapport pourra être transmis, mais à une date ultérieure, ce qui pourrait retarder l’entrée en application du texte (Egalim 4) qui devait en découler, alors que le syndicalisme majoritaire demandait sa mise en œuvre pour les prochaines négociations commerciales. S’ils n’était pas réélus, le député Izard «donnera son brouillon» aux suivants, indique son équipe.
Eva DZ
La FNSEA et les JA ont fait part ce 10 juin de leur craintes de voir «remis en question» par la dissolution de l’Assemblée les travaux engagés sur le projet de loi d’orientation agricole ou sur un renforcement du dispositif Egalim. «Egalim, simplification, loi d’orientation… Autant de chantiers obtenus par le travail de notre réseau et dont l’aboutissement est remis en question, car il est suspendu aux décisions du gouvernement en place après les élections» législatives, affirment dans un communiqué les Jeunes agriculteurs (JA). «Les décisions politiques vis-à-vis de l’agriculture française risquent de ne pas être tenues», s’inquiète de son côté la FNSEA dans un communiqué séparé. Et d’appeler «tous les partis politiques à mettre dans la feuille de route de leurs candidats aux élections législatives les propositions qu’elle a portées : dignité, revenu et simplification».
Eva DZ
Si les noms des eurodéputés français qui pourraient siéger au sein de la future commission de l’agriculture (Comagri) vont changer, ce n’est pas forcément le cas pour tous les pays de l’UE. En Allemagne, les résultats assurent un siège à l’actuel président de la Comagri Norbert Lins (PPE). De même, en Italie, Herbert Dorfmann, coordinateur du groupe PPE sur les questions agricoles, valide sa place. D’autres élus du groupe devraient faire un nouveau mandat et postuleront à la Comagri : le Roumain Daniel Buda et l’agriculteur autrichien Alexander Bernhuber. L’Espagnole Esther Herranz Garcia, qui n’avait pas été réélue en 2019, va faire son retour au Parlement européen. Elle avait notamment été rapporteure sur le volet Plans stratégiques de la réforme de la PAC.
Du côté des socialistes, le paysage est plus flou. L’Allemande Maria Noichl devrait faire un nouveau mandat, mais des remplaçants vont devoir être trouvés à l’Italien Paolo De Castro, à l’Espagnole Clara Aguilera et à la Portugaise Isabel Carvalhais, qui ne se représentaient pas. Au centre, le Tchèque Martin Hlaváček est réélu. Ce n’est pas le cas de l’ancien commissaire européen à l’agriculture, le roumain Dacian Cioloș, dont la liste n’a pas obtenu suffisamment de voix. L’agricultrice allemande Christine Singer, nouvellement élue, devrait rejoindre la Comagri. Du côté des Verts, l’Allemand et chef de file de son groupe Martin Häusling à la Comagri rempile, de même que l’Autrichien Thomas Waitz. D’ici à la première plénière du Parlement européen qui se tiendra du 15 au 19 juillet, des négociations vont permettre de préciser le périmètre de la Comagri, qui pourrait évoluer, et de désigner celui ou celle qui en assurera la présidence.
Eva DZ
Pour la première fois depuis plus d’un an, un foyer de peste porcine africaine (PPA) a été confirmé dans un élevage allemand, à l’est du pays, a annoncé l’Institut Friedrich-Loeffler (laboratoire national de référence) dans un communiqué le 6 juin. D’après le site Pig Progress, l’élevage est situé à Pasewalk, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Pologne. Les 3500 animaux de ce site d’engraissement doivent tous être abattus. La maladie a été détectée sur des animaux présentant des signes cliniques le 5 juin. «La cause exacte de l’introduction n’est pas encore claire», indique l’Institut Friedrich-Loeffler, notant l’absence d’«épidémie active chez les sangliers dans cette région». Il s’agit du neuvième foyer en élevage en Allemagne depuis l’arrivée de la maladie en juillet 2021 ; le dernier cas remontait à février 2023. Mais la maladie est restée très présente dans la faune sauvage, avec 248 cas recensés depuis le 1er juillet 2023. «Tous se concentrent dans une zone située à la frontière germano-polonaise du Brandebourg et de la Saxe», note la plateforme française Épidémiosurveillance en santé animale. Et de préciser que «la pression se maintient à un niveau élevé au nord en Pologne à la frontière avec le Mecklembourg-Poméranie».
Eva DZ
En vue de l’examen du projet de loi d’orientation agricole (LOA) en commission des Affaires économiques du Sénat le 12 juin, les rapporteurs LR Laurent Duplomb et centriste Franck Menonville proposent d’abroger la séparation de la vente et du conseil en phytos «en raison de ses effets jugés contreproductifs». Cette proposition ne devrait pas être pour plaire au gouvernement, qui a annoncé un projet – ou une proposition – de loi dédié à ce sujet dans les prochains mois, dans le but «d’adapter» et non pas de supprimer la séparation capitalistique, au grand dam de la Coopération agricole. Cette proposition d’abrogation des sénateurs LR n’est pas une surprise ; elle était déjà inscrite dans deux propositions de loi (PPL), l’une «pour un choc de compétitivité», adoptée au Sénat en mai 2023, l’autre pour «répondre à la crise agricole», déposée en janvier 2024 par Laurent Duplomb. Le sujet alimentera sûrement les négociations en commission mixte paritaire (CMP), dont l’issue conditionnera le calendrier d’examen du texte.
Leur amendement rend par ailleurs le CSP (conseil stratégique phytosanitaire) facultatif, suivant le vœu de la ministre déléguée à l’agriculture Agnès Pannier-Runacher lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 29 mai dédiée à Ecophyto 2030. Et de souligner, dans l’exposé, que «seul un très faible nombre d’exploitants a pu s’y conformer à ce jour».
Eva DZ
Dans un communiqué paru le 7 juin, la FNSEA et les JA annonce qu’ils «appelleront leurs réseaux à la mobilisation» à partir du 17 juin s’ils n’observent pas une «régularisation totale et définitive» des versements des MAEC et des aides à l’agriculture biologique d’ici le 15 juin – elles sont habituellement versées au 15 mars. «Il en va de la crédibilité de la parole publique», estiment les syndicats, qui affirment que «lors des mobilisations du début d’année, le gouvernement a alors pris l’engagement d’un versement avant le 15 juin». Interrogé par Agra presse sur un éventuel engagement du gouvernement à verser les aides bio et les MAEC avant le 15 juin, le cabinet du ministre de l’agriculture Marc Fesneau indique n’avoir «jamais communiqué sur cette date». Les communications gouvernementales connues portaient sur un versement des aides autour du mois de juin.
Cet ultimatum intervient alors que la colère gronde au sein des services instructeurs de la PAC. Les conditions de travail des services d’économie agricole (SEA) des DDT et Daaf (préfectures) étaient au centre du Conseil social d’administration (CSA) Forêt Agriculture du 14 mai. La veille, le SEA de la DDT d’Isère s’était mis en grève, et les équipes d’autres départements l’envisageraient également, selon la CFDT.
Eva DZ
À la une
PetitesAnnonces
Aliments
V paille triticale BR 125×120 à prendre au champ Vezins de Lévézou 100€/T Tél 06 33 96 73 80
Immobilier
V 35 hectares d’un seul tenant sur le Lévézou Tél 06 31 85 81 73