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Après Lactalis, c’est au tour de Biolait d’annoncer, dans un communiqué le 7 février, un prix stable pour ses adhérents sur l’année 2024. «Je suis fier d’annoncer ce prix du lait aux producteurs. Un prix stable, salutaire dans le contexte de la bio que nous connaissons», déclare le président Philippe Marquet, cité dans le communiqué. Le collecteur annonce un prix du lait payé en 2024 à 483 €/1000 litres (contre 482 €/1 000 l l’an passé), auprès des 2100 éleveurs (stable), dont la production 2024 a été de 245 millions de litres de lait bio (270 millions de litres en 2023). De son côté, Lactalis avait aussi annoncé il y a quelques semaines avoir maintenu le prix du lait à 508 €/1000 l (contre 504 €/1000 l en 2023). Une semaine après que le groupe Lactalis a annoncé son intention de réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d’ici 2030, Biolait s’était engagée «à étudier toute demande de nouvelle adhésion» de la part de producteurs laitiers laissés sans contrat, à condition «de nouvelles dispositions» qui seraient prises par l’Etat. L’OP demandait la mise en place de programmes opérationnels (PO) dont bénéficient d’autres filières au titre de la politique agricole commune (Pac), ainsi que «le financement direct de la logistique sur les zones peu denses».

La rédaction

Un arrêté publié le 8 février au Journal officiel précise les conditions dans lesquelles les éleveurs de bovins peuvent demander des tirs dérogatoires contre les loups, dont la présence s’est étendue en France. Selon les précisions du ministère de la Transition écologique à l’AFP, les éleveurs de troupeaux bovins et/ou équins pourront bénéficier de dérogations préfectorales de tir du loup sous conditions, si leur troupeau a subi au moins une prédation par le loup dans les 12 derniers mois. Le texte précise que l’octroi de ces dérogations se fait «sous réserve de démarches engagées (par les éleveurs, NDLR) en matière de réduction de vulnérabilité attestées par le préfet», comme l’installation de clôture par exemple. L’arrêté «clarifie la manière dont les éleveurs bovins et équins peuvent accéder à des tirs dérogatoires lorsqu’ils sont victimes d’une attaque du fait de l’augmentation de la population de loups et de leur plus grande présence sur le territoire», a-t-on expliqué. «En raison des difficultés de protection des troupeaux bovins et équins, l’accès à des autorisations de tir pour ces éleveurs est fortement limité et a donné lieu à de nombreux contentieux témoignant de la fragilité du cadre juridique» qui prévalait jusqu’alors, a expliqué le ministère.

La rédaction

La France demande à nouveau son statut de pays indemne d’influenza aviaire auprès de l’Omsa (Organisation mondiale de la santé animale) a-t-on appris lors d’un bref point presse en ligne des autorités sanitaires (ministères de l’agriculture et de la santé) le 6 février. Pour autant, un haut niveau de vigilance est maintenu, pour les animaux comme pour les hommes. Le statut indemne résulte de l’absence de nouveau foyer depuis un mois. L’Hexagone avait brièvement recouvré ce statut à la mi-décembre, avant que deux nouveaux cas ne se déclarent pas en élevage à la fin de l’année 2024. Maud Faipoux, directrice générale de la DGAL (ministère de l’agriculture), a souligné que le risque pour l’élevage demeurait «élevé» dans l’Hexagone, soit le niveau maximum, du fait de la circulation active du virus dans la faune sauvage. Elle invite les professionnels de l’élevage au respect des règles de biosécurité en élevage et à se faire vacciner contre la grippe saisonnière. À l’attention de la population, elle invite à se garder de toucher un animal sauvage trouvé mort. Les autorités sanitaires veillent en effet à limiter au maximum les risques possibles de recombinaison des virus grippaux entre espèces, pouvant potentiellement engendrer l’émergence d’un virus transmissible entre humains.

Eva DZ

Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueillera en mai les dirigeants de l’UE pour un sommet, un nouveau pas dans sa volonté de rapprochement avec l’Union européenne qui reste prudent tant le sujet est miné du point de vue politique et diplomatique. Le dirigeant travailliste accueillera le 19 mai le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour ce qui se veut le premier d’une série de «sommets annuels», a indiqué le 4 février le porte-parole de Keir Starmer. «Ce sera l’occasion de progresser dans des domaines qui apporteront des avantages tangibles aux citoyens du Royaume-Uni et de l’Union européenne, et qui renforceront les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne», a-t-il dit, l’agriculture et la reconnaissance des diplômes faisant notamment partie de ses priorités. Cette annonce intervient au lendemain du déplacement de Keir Starmer à Bruxelles pour des discussions sur la défense avec l’UE. Il s’agissait de la première participation d’un chef de gouvernement britannique à une réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernements des 27 depuis le Brexit il y a cinq ans.

La rédaction

L’état des masses d’eau de l’UE ne s’améliore pas, voire empire, déplore dans un rapport publié le 4 février, la Commission européenne. En effet, en 2021, seulement 39,5% des eaux de surface en Europe étaient en bon état écologique (contre 39,1% dans le précédent rapport portant sur 2015) et seulement 26,8% en bon état chimique (contre 33,5% en 2015). L’agriculture est citée comme l’une des principales sources de pression sur la ressource hydrique que ce soit pour les eaux de surfaces ou (plus encore) les eaux souterraines. Ces données alimenteront les réflexions que mène Bruxelles en vue de la présentation d’une stratégie sur la résilience en eau (traitant à la fois des aspects qualitatif et quantitatif) attendue avant l’été. La Commission a lancé, le même jour, un appel à éléments de preuves et elle organisera une rencontre avec l’ensemble des parties prenantes le 6 mars. Le Parlement européen aussi avance sur le dossier. Son rapporteur, le social-démocrate maltais Thomas Bajada, souligne dans un projet de résolution qui vient d’être publié l’importance de fixer des «objectifs sectoriels contraignants en matière d’efficacité et de captage de l’eau» pour l’agriculture notamment mais aussi l’industrie et l’usage domestique, «adaptés aux évaluations à l’échelle du bassin».

La rédaction

À l’occasion d’une conférence de presse le 6 février, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a indiqué qu’il «acte un recul» des listes que son syndicat forme avec les Jeunes agriculteurs, pour les élections aux Chambres d’agriculture 2025. La centrale syndicale revendique 80% des 87 chambres dont les résultats étaient connus au moment où ils s’exprimaient. Au moment où ces lignes sont écrites, dans la soirée du 6 février, la FNSEA a perdu au moins 17 Chambres d’agriculture, principalement au profit de la CR (14 chambres) et de la Confédération paysanne (Ardèche). Interrogé sur le score national attendu, le président des JA a convenu qu’il était probable que le duo passe sous la barre des 50% de voix exprimées à l’échelle nationale. Ce que confirme la Coordination rurale, en communiquant un score de 48% pour la FNSEA et de 33% pour elle. «Une colère s’est exprimée» qui s’est développée «sur les promesses non tenues du gouvernement depuis un an», explique Arnaud Rousseau, qui pointe des «territoires où les difficultés s’accumulent». Le leader syndicat promet de tirer les «conclusions» de ce recul, sans pour autant «changer d’ADN». Par ailleurs, selon les premières estimations de la FNSEA et des JA, la participation se serait maintenue à un niveau proche du précédent scrutin, après plusieurs années de recul. Le taux d’abstention consolidé au niveau national n’était toutefois pas connu au soir du 6 février.

Elisa Llop

Selon les résultats provisoires disponibles dans quelque 80 départements dans la soirée du 6 février, la Coordination rurale a gagné 14 Chambres d’agriculture, dont 11 nouvelles. Le syndicat a accumulé les victoires dans le Sud-Ouest, arrivant en tête dans la moitié des départements de la Nouvelle-Aquitaine. Il étend même son implantation jusque dans les zones intermédiaires du centre de la France, en raflant l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Cher. Plusieurs résultats sont particulièrement serrés, et donc potentiellement sujets à recours : Charente-Maritime (trois voix), Gironde (six voix) et Lozère (12 voix) notamment. Ce n’est pas le cas du Gers : la CR a remporté largement (plus de 50%) ce département qui l’a vu naître. Plus surprenantes sont les victoires en Lozère et dans les Ardennes. Interrogée par Agra Presse, Véronique Le Floc’h – qui n’a pas réussir à prendre la chambre du Finistère – revendique un score national de «plus de 30%».

Elisa Llop

Selon les résultats officiels publiés par la préfecture le 6 février, la Chambre d’agriculture de l’Ardèche a été remportée par la Confédération paysanne, qui a attiré 40,54% des suffrages du collège 1 (chefs d’exploitation). La Conf’ l’emporte avec 31 voix d’avance sur le tandem FNSEA-JA (38,96%) et presque le double du score de la CR (20,5%). L’Ardèche est la seule Chambre présidée par la Confédération paysanne en métropole pour ce scrutin. En 2019, elle avait remporté une unique chambre, celle de Mayotte (le scrutin y est reporté en raison du cyclone Chido). En revanche, la Conf’ échoue à conquérir la Réunion, la Loire-Atlantique, ainsi que l’Ariège, où elle était bien placée en raison des divisions au sein de la FDSEA. Au niveau national, «on est satisfaits de nos résultats, dans un contexte vraiment difficile politiquement et syndicalement», estime la porte-parole Laurence Marandola.

Elisa Llop

Après l’Assemblée nationale le 22 janvier, le Sénat a donné son accord le 6 février à la prolongation d’une dérogation permettant à des administrateurs de coopératives de siéger aux bureaux des chambres d’agriculture, en passe d’être recomposées. La proposition de loi (PPL) de la députée macroniste Nicole Le Peih vise à maintenir une dérogation à la loi Egalim de 2018, qui avait organisé la séparation du conseil et de la vente en matière de pesticides, dans le but de prévenir les conflits d’intérêts. Le texte prévoit un «déport» pour les élus coopérateurs lorsque les travaux des chambres concernent le conseil. Alors que les premiers résultats des élections des chambres d’agriculture ont été proclamés le 6 février, la PPL «répond à un impératif électoral», a insisté la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, «afin de ne pas empêcher l’élection de nombreux candidats légitimes». Le Sénat a très légèrement modifié le texte de l’Assemblée nationale, ce qui obligera les parlementaires des deux chambres à se réunir en commission mixte paritaire lundi 10 février à 14h30, pour aboutir à un compromis qui ne fait aucun doute. Le texte pourra ainsi être promulgué avant le 5 mars, date limite de la constitution des instances des chambres départementales.

Elisa Llop

Le Sénat a inscrit le 5 février dans le projet de loi d’orientation agricole (LOA) un principe selon lequel les pesticides ne pourraient être interdits sans «solutions» alternatives «économiquement viables». L’idée est dénoncée par la gauche, mais le gouvernement ne s’y est pas opposé. Malgré de gros doutes sur la portée juridique de cette notion, le Sénat l’a introduite dans l’article premier de la LOA, qui fixe les grands principes de la politique de la France en matière de souveraineté alimentaire. «On ne peut pas imaginer que les agriculteurs français soient sans solution, alors que des agriculteurs qui sont de l’autre côté de la frontière en ont», s’est justifié le sénateur LR Daniel Gremillet. Dans le détail, l’amendement issu d’une alliance droite-centristes appelle à viser «un haut niveau de protection des cultures, notamment dans le cadre du principe refusant des interdictions de produits phytopharmaceutiques sans solutions économiquement viables et techniquement efficaces». Cette mesure a été jugée «séduisante» par Annie Genevard, qui a rendu un «avis de sagesse». La ministre a néanmoins craint que cette disposition «ne résiste pas à la réalité des faits», rappelant que les autorisations de phytos relèvent de l’Anses.

Elisa Llop