Le Sénat a adopté le 30 octobre la proposition de loi (PPL) de la sénatrice Vanina Paoli-Gagin (Aube, Les Indépendants) visant à «associer les épargnants à la transmission des exploitations agricoles». L’idée est de créer un véhicule de portage financier, le groupement foncier agricole d’investissement (GFAI), permettant de drainer l’épargne des Français vers l’acquisition de foncier agricole. Cette mesure apparaît dans le projet de loi d’orientation et d’avenir (LOA), dont Agra Presse a publié les grandes lignes cet été. Il s’agit de sortir des contraintes de la loi du 9 décembre 2016, qui empêche les GFA investisseurs d’offrir leurs parts sociales au public. Lors de la discussion générale au Sénat, la socialiste Isabelle Briquet s’est prononcée contre le texte, dénonçant «une approche de gestion capitalistique de l’agriculture» avec un nouvel outil qui «laisse de côté» la régulation foncière. L’écologiste Daniel Salmon a souligné «le risque de provoquer une augmentation des loyers», le GFAI étant lié à la conclusion de baux à long terme. Dans la PPL, un article permet aux Safer d’exercer leur droit de préemption sur un GFAI en cas de cession de l’ensemble des parts; il porte également à deux ans le délai imparti pour l’investissement des actifs en numéraire dans le foncier agricole.
La rédaction