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«Le 18?août 2023, Bigard a communiqué par courrier son intention de quitter le Marché du porc breton (MPB)», indique le Paysan breton sur son site web le 8 septembre. Comme le précisent nos confrères, c’est précisément l’abattoir Abera (racheté en 2022 par le n°1 de la viande) qui cessera de s’y fournir dans un délai de 12 semaines, après «une baisse progressive des achats». Parmi les raisons expliquant ce départ, l’hebdomadaire cite «l’augmentation de l’offre au marché du cadran alors qu’il y a une baisse de production, l’absence d’une cotation spécifique mâle entier et une qualité du porc en baisse». Autant d’arguments contestés par les éleveurs. Dans un communiqué du 7 septembre, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) affirme «son soutien à la transparence du prix de base et aux outils de la convention de marché du MPB». Pour la FNP, la décision de Bigard est un «sabotage» qui porte un «risque d’explosion des acquis collectifs». Dans son propre communiqué, la FRSEA de Normandie appelle les éleveurs à «présenter au maximum leurs produits à la vente» au MPB. Et le syndicat d’exhorter les organisations de producteurs à «adopter une attitude responsable» en «faisant le maximum pour inscrire des porcs au marché et rendre au marché sa crédibilité et son rôle de référence».

La rédaction

Interrogé sur la fin de la défiscalisation du gazole non routier (GNR), le 7 septembre en marge de sa visite au salon Innov-Agri, le ministre de l’Agriculture a annoncé une première réduction de «60 à 70 millions d’euros» (M€) en 2024, d’après un message envoyé par son cabinet à la presse. «C’est 5% de l’avantage fiscal [d’un total] de 1,3 Md€», précise Marc Fesneau. La veille, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a confirmé la volonté du gouvernement de supprimer totalement cette niche fiscale d’ici 2030 (avec peut-être une prolongation pour l’agriculture). «On ne peut pas continuer à financer les énergies fossiles, dire que cela ne changera pas, c’est mentir aux agriculteurs», a justifié Marc Fesneau. Le locataire de la Rue de Varenne dit avoir «obtenu que cela (les sommes économisées par la fin du tarif réduit, NDLR) revienne au monde agricole». Dans le détail, son collègue de Bercy a évoqué un «fonds de soutien à la transition» qui pourrait être inclus dans la LOA. Interrogé par Agra Presse, la FNSEA réaffirme sa volonté d’une «compensation à l’euro près, dans des modalités faisables», sans cacher son scepticisme sur la proposition de Bruno Le Maire «d’investir dans des matériels dans des matériels qui n’existent pas encore».

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A l’occasion de sa visite sur le salon Terres de Jim le 10 septembre à Cambrai, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a précisé les moyens dont son ministère disposera pour «assurer les transitions» dans les prochaines années. D’abord, une enveloppe «d’un milliard d’euros» supplémentaire sera proposée au budget 2024 du ministère de l’Agriculture dans le cadre du projet de loi de finances (PLF). Pas de recyclage, a assuré le ministre. Dans le détail, les alternatives aux pesticides bénéficieront notamment de 250 millions d’euros de rallonge, qui s’ajouteront à 250 millions d’euros issus du plan France 2030. La stratégie protéines sera dotée de 100 millions d’euros supplémentaires, et les diagnostics carbone et installation-transmission de 32 millions d’euros. Enfin le Casdar bénéficiera de 15 millions d’euros de plus en 2024, et son «fonctionnement» fera l’objet d’une «évolution» pour «permette, à terme, de mieux accompagner les prises de risques et les transitions à l’échelle de l’exploitation». Sur les trois prochains exercices, Marc Fesneau prévoit 2,6 à 2,7 milliards d’euros d’engagements supplémentaires.

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Le Secrétaire général à la Planification écologique, Antoine Pellion, a participé, ce 7 septembre, au conseil d’administration de Chambres d’agriculture France, au cours duquel le réseau consulaire a pu livrer les résultats de son étude de la faisabilité des objectifs visés par la Planification écologique, dans le cas particulier de la filière laitière. En activant les leviers proposés par le gouvernement (ex. haies, méthanisation, autonomie protéique…) sur des fermes du réseau de références technico-économiques des chambres (Inosys), «notre analyse est convergente avec la leur, les objectifs sont réalistes, atteignables sans baisser notre souveraineté et en maintenant les équilibres économiques», rapporte Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France. L’analyse du réseau a notamment permis d’affiner les scénarios selon les types de ferme: «dans les Hauts-de-France, on ne va pas abandonner la pomme de terre pour la luzerne, mais on peut activer le levier colza, ou les intercultures car elles posent moins de problèmes d’eau qu’ailleurs. En montagne, le recours aux intercultures sera plus difficile». Toutefois précise-t-il: «Nous avons un sujet d’accompagnement, qu’il soit humain pour accompagner les changements de systèmes, ou législatif, par exemple dans le cas des haies.»

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La détaxe sur le gazole non routier (GNR) dont bénéficient certaines professions sera, à terme, supprimée pour les agriculteurs et les entreprises de travaux publics, a confirmé le 7 septembre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur France Info. L’information était déjà parue dans Agrafil en juin. Des discussions avec les représentants des agriculteurs sont en cours afin de «trouver un accord», a-t-il poursuivi, précisant qu’il y aurait «compensation pour accompagner la transformation» – le véhicule pourrait être en être un «fonds de soutien à la transition» inscrit dans l’avant projet de Loi d’orientation agricole du gouvernement. «Il ne faut pas procéder par brutalité», a ajouté le ministre. Fait nouveau: interrogé par l’AFP, le ministère de l’Économie et des Finances a indiqué que la fin de la défiscalisation du GNR s’appliquerait progressivement à partir de 2024 et jusqu’à 2030 pour le BTP, voire un peu au-delà pour les agriculteurs. Le président de la FNSEA sera à Bercy la semaine prochaine, a-t-on ajouté de même source. Son président Arnaud Rousseau a encore déclaré, ce 7 septembre sur RMC, qu’il n’était «pas question que ce soit supprimé» de «manière abrupte».

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A l’occasion d’un conseil d’administration de la FNSEA le 6 septembre, le contenu attendu du Pacte et de la loi d’orientation agricole (PLOA) a été présenté aux élus, tel que le syndicat majoritaire a pu en avoir eu connaissance au 4 septembre. Dans le document projeté, qu’Agra presse a pu consulter, deux mesures législatives s’ajoutent à celles déjà connues depuis fin août: l’instauration d’un crédit d’impôt pour «inciter les futurs cédants à intégrer un parcours de transmission» et la création d’un «diagnostic installation-transmission». Par ailleurs plusieurs mesures d’ordre réglementaire sont attendues: comme demandé par la Fnab, le Contrôle des structures favoriserait les installations bio sur les fermes déjà en bio ; par ailleurs il favoriserait les exploitations «déployant des pratiques agroécologiques» dans les zones humides ou de captage d’eau potable. Comme attendu, le gouvernement modifierait le statut et la gouvernance du réseau national des Projets alimentaires territoriaux (PAT). Dernière mesure réglementaire pressentie: la publication de «lignes directrices» visant à préciser «le contrôle des investissements étrangers et industriels aux prises de participation dans le foncier».

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Le géant de la distribution Carrefour s’est allié à sept industriels, dont Danone et Bonduelle, pour augmenter les ventes de produits à base de protéines végétales, alternatives à la viande et aux produits laitiers, moins contributrices au réchauffement climatique, ont annoncé les groupes le 6 septembre. «Aujourd’hui, nos clients ne veulent plus seulement du bio, ils veulent du local, ils veulent de l’ultra frais et du végétal», a exposé le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, lors de la présentation à la presse de cette «coalition internationale pour accroître les ventes d’alternatives végétales». Concrètement, le distributeur veut que ces produits, qui comprennent les laits et fromages végétaux, burgers et plats vegans, mais aussi les légumineuses, soient «mieux identifiés et appréciés», avec une signalétique en magasin et de la pédagogie auprès des consommateurs. Aux côtés du distributeur, les groupes Danone, Unilever, Bel (Kiri, Boursin…), Andros, Bonduelle, Nutrition & Santé (Gerblé, Céréal…) et Savencia (Tartare, St-Moret…) visent ensemble un chiffre d’affaires total de 3 milliards d’euros sur ces produits d’ici 2026.

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Lors d’un conseil d’administration le 6 septembre, Philippe Bizien a été élu président d’Inaporc, indique un communiqué le même jour. À l’issue d’une campagne musclée, l’éleveur finistérien était finalement «le seul candidat à la présidence à la suite du retrait de François Valy». Philippe Bizien est président d’Evel’Up, deuxième groupement en France, en négociation avec Agrial en vue d’un rapprochement. Il préside aussi la section porcine de la Coopération agricole. Comme le précise l’interprofession, «après un début de carrière mené dans le secteur de la banque et des assurances, Philippe Bizien a repris l’élevage familial». Une exploitation qui fait l’objet d’une enquête du parquet de Brest visant l’extension de 9000 à 12 000 porcs. Dans un contexte de baisse de la production et de prix du porc record, M. Bizien «s’attachera à maintenir la cohésion de la filière», tout en poursuivant la «démarche de responsabilité sociétale à horizon 2035 pour définir une stratégie collective de sortie de crise». De son côté, François Valy «a préféré se désister pour l’intérêt de la filière», indique le communiqué d’Inaporc. Éleveur dans le Morbihan, M. Valy a été reconduit à la présidence de la FNP (producteurs de porcs, FNSEA) le 5 septembre.

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Réunis autour du ministre de l’Agriculture, le 6 septembre, les acteurs impliqués dans l’aide alimentaire (associations caritatives, représentants des filières agricoles, industriels, distributeurs) ont échangé sur les besoins «à moyen et long terme» pour faciliter le don, a expliqué Marc Fesneau à la presse. Trois priorités sont ressorties des discussions. En premier lieu, la simplification des procédures de dons. «Les procédures sont beaucoup trop lourdes. C’est un sujet de découragement aussi bien pour celui qui donne que pour celui qui récupère le produit», constate le ministre. Marc Fesneau entend également que les procédures pour les marchés publics, auxquels recourent certaines associations, sont «trop complexes». Enfin, la «capacité logistique à collecter les dons» apparaît comme «le sujet principal», relève le ministre. Cette question donnera lieu à «un travail de plus long terme», explique-t-il. Dans l’immédiat, les acteurs de l’aide alimentaire sont confrontés à des difficultés liées à l’afflux de nouveaux bénéficiaires dans un contexte de forte hausse des prix alimentaires. Les besoins se situent principalement sur les produits frais (fruits et légumes, lait et viande). Les Banques alimentaires sont «en rupture» sur le lait, alerte la directrice de la fédération nationale Laurence Champier. Elle chiffre les besoins des associations à l’équivalent de 3M€ de lait d’ici juin 2024.

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À l’occasion d’un déplacement au siège des Restos du cœur, le 5 septembre, la ministre des solidarités Aurore Bergé a annoncé de nouveaux versements pour les associations d’aide alimentaire, en plus de l’enveloppe de 15 M€ allouée aux «Restos» qui assurent 35% de l’aide alimentaire. Les Banques alimentaires, dont le modèle repose essentiellement sur les dons en nature, recevront 11 M€, le Secours populaire 6 M€, la Croix rouge 3,8 M€ et les épiceries sociales (Andes) 2,5 M€. Ces montants sont attribués, de façon accélérée, dans le cadre du volet national (40 M€) du programme «Mieux manger pour tous», précise le cabinet d’Aurore Bergé, contacté par Agra Presse. Au total, le soutien de l’État pour l’aide alimentaire s’élèvera à 156 M€ en 2023 «soit plus qu’un doublement en trois ans», souligne la ministre dans un communiqué. Une réunion entre les représentants des filières agricoles, alimentaires et les associations de dons alimentaires s’est tenue le 6 septembre autour du ministre de l’agriculture «afin d’identifier des leviers et des mesures de soutien», informe la Rue de Varenne. Après les distributeurs, les acteurs de l’agroalimentaire prennent la parole sur le sujet. Dans un communiqué, l’Ania (entreprises alimentaires) «appelle à la générosité de tout son réseau» pour soutenir les associations qui viennent en aide aux personnes précaires.

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