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Dans le cadre de l’examen du projet de loi d’orientation agricole (LOA), les députés ont adopté le 23 mai une mesure de soutien au portage du foncier en écartant les investisseurs privés. Des amendements LFI, écologistes et RN ont fait retirer une référence aux «investisseurs privés», alors que l’exécutif souhaitait leur donner dans le texte une place de partenaires de l’État, au même titre que les collectivités, pour concourir aux transmissions de terres agricoles. «Nous devons réguler le foncier et empêcher la spéculation sur les terres agricoles», a argué l’écologiste Marie Pochon. «J’ai basculé dans une faille spatio-temporelle ? Les exploitations françaises, elles appartiennent à des fonds privés», a vivement rétorqué Marc Fesneau. Le ministre a affirmé qu’il «va falloir des fonds privés» en complément des financements publics comme les 400 M€ du fonds Entrepreneurs du vivant. «Le mur du foncier est devant nous, ce n’est pas quelques centaines de millions, c’est des milliards», a abondé le rapporteur général Éric Girardin (Renaissance). Pour sa part, Dominique Potier (PS) a reconnu un potentiel «malentendu» sur l’objectif, et que les investissements privés pouvaient être vertueux quand ils sont encadrés pour «l’intérêt général». Mais l’amendement «n’empêche rien du tout», car «l’article [fixant les objectifs] est purement déclaratoire», a-t-il avancé. La rédaction

Dans un communiqué publié le 23 mai, six associations de défense de l’environnement* affirment que la «dernière estimation du nombre de loups présents en France» est de 1003 individus pour l’année 2023, soit une baisse de 9% par rapport à 2022 (1096 loups). Confirmé par la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), ce chiffre définitif a été calculé à partir des indices relevés par le Réseau loup de l’OFB entre mars 2023 et mars 2024, avec prise en compte des analyses génétiques, précise Jean-David Abel, de FNE, à Agra Presse. Ce repli intervient après plusieurs années de hausse rapide. Les associations appellent le gouvernement à «baisser immédiatement le plafond de destructions autorisables pour 2024 en tenant compte de cette nouvelle estimation». Pour cette année, via une note technique de la préfète coordinatrice, l’exécutif a «reconduit automatiquement le plafond annuel» à 209 loups, en se basant sur une estimation provisoire de 1104 individus communiquée en septembre dernier. Avec le chiffre actualisé à 1003 loups, le plafond devrait passer à 190 individus (19% de l’effectif), font valoir les ONG. Contacté par Agra Presse, le ministère de la transition écologique n’a pas encore confirmé le chiffre de la population lupine 2023-2024, qui doit être communiqué au Groupe national loup vendredi 24 mai. D’après les ONG, cette estimation «est connue depuis des semaines par les responsables gouvernementaux, qui se sont gardés de la rendre publique». *FNE, Ferus, LPO, WWF, Aspas, Humanité et biodiversité La rédaction

«Pour certaines petites filières, comme le banon (fromage de chèvre du sud-est, ndlr) ou le chevrotin (fromage de chèvre de Savoie, ndlr), il est très difficile de traduire le coût de la certification dans le prix de vente des produits», explique le président du Cnaol (appellations laitières) Hubert Dubien, qui plaide pour une reprise des discussions engagées avec l’administration. Il ajoute que le coût de la certification a «explosé» ces dernières années. «Nous avons réfléchi à une mutualisation, mais cette solution à ses limites», poursuit-il. Le Cnaol demande d’abord «une aide financière pour les appellations concernées». «La certification représente les deux-tiers du budget de certaines AOP», précise Hubert Dubien. En outre, le Cnaol défend une «dématérialisation partielle des contrôles» pour toutes les AOP laitières, en permettant l’accès, par exemple, aux déclarations PAC ou aux inventaires des exploitations. «Ce sont les déplacements des agents qui coûtent le plus cher», explique le président du Cnaol. Plus largement, il propose une «simplification» des procédures pour éviter que les agents aient à se rendre plusieurs fois sur une même exploitation. «Ces changements permettraient in fine de multiplier les contrôles», affirme Hubert Dubien. La rédaction

La situation des nappes phréatiques françaises s’est encore améliorée en avril et est «globalement très satisfaisante» à l’approche de l’été sous l’effet des pluies importantes des dernières semaines, à l’exception notable des Pyrénées-Orientales qui restent dans le rouge, a annoncé le 22 mai le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Au 1er mai, 65% des nappes métropolitaines se situent au-dessus des normales, avec 21% dont les niveaux sont même très hauts. A l’inverse, 22% sont sous les normales, dont 4% à des niveaux très bas, dans le Roussillon mais aussi dans certaines parties de la Corse, précise le BRGM dans son bulletin mensuel. Il y a une «légère amélioration par rapport au mois dernier malgré la reprise de la végétation» qui absorbe une partie des précipitations. Au 1er avril, 58% des nappes étaient au-dessus des normales et 27% étaient en dessous. C’est aussi beaucoup mieux que l’an dernier à la même époque, où la situation était «très inquiétante» avec 68% des nappes sous les normales. En mai, il a continué à pleuvoir sur certaines parties de la France, permettant de poursuivre les tendances plutôt favorables de l’hiver. Les prévisions pour l’été sont donc «plutôt optimistes» si l’on considère l’ensemble de l’Hexagone. La rédaction

L’Assemblée nationale a approuvé le 22 mai la création d’un nouveau diplôme national Bac+3 de formation aux métiers agricoles. Pour tenter d’attirer davantage de jeunes, le projet de loi d’orientation agricole prévoit la création de ce diplôme national de premier cycle en «sciences et techniques de l’agronomie», accessible après trois ans d’études post-baccalauréat et associé à un niveau licence. Il pourrait être proposé conjointement par des établissements publics d’enseignement supérieur et des établissements d’enseignement technique agricole «publics ou privés». La gauche a critiqué la mesure, surtout LFI qui y voit un dispositif favorable au secteur privé pour faire «concurrence à l’enseignement public agricole», alors que «les licences professionnelles ont besoin de visibilité». Le RN a déploré une mesure de «communication» qui risque de «faire de l’ombre au brevet de technicien supérieur agricole», le BTSA, un Bac+2. Marc Fesneau a assuré que le nouveau diplôme répondait à des «besoins», alors que «les effectifs en BTSA diminuent du fait d’un manque d’attractivité du diplôme». La rédaction

Le marché du foncier agricole a connu une «hausse maîtrisée» des prix en 2023, a commenté le président de la FNSafer, Emmanuel Hyest, à l’occasion de la présentation annuelle de son observatoire le 22 mai. Les prix des terres et prés libres ont augmenté de 1,5% (à 6200 €/ha), tout comme les prix des terres et prés loués (+1,4%, à 5120 €/ha). L’année est marquée par des trajectoires très différentes selon les productions ou les bassins. Par exemple, en zones de grandes cultures, les prix des terres et prés libres augmentent de 4,8%, alors qu’ils baissent en zones d’élevage bovins – la dynamique est inverse pour les prés loués. De même, en vigne, la progression des prix moyens des vignes AOP (+1,5%) masque de fortes disparités. Elles sont d’abord géographiques avec la poursuite d’un décrochage du grand quart Sud-ouest, amorcé en 2022 (-4,3% en Bordeaux-Aquitaine, -3,1% en Languedoc-Roussillon), et une dynamique dans certaines régions septentrionales (+8% en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura, +4,1% en Alsace-Est). Dans les terres les plus chères, les vignes à eaux-de-vie AOP (cognac, armagnac) reculent pour la première fois depuis 2001 (-6,4%). En champagne, le prix se redresse pour la deuxième année (+2,3%). La FNSafer souligne aussi que ces prix moyens sont portés par quelques ventes exceptionnelles de domaines prestigieux. La rédaction

La filière du veau Label rouge a obtenu un programme opérationnel de la PAC, ouvrant accès à 13,5 millions d’euros (M€) d’aides pour la période 2024-2027, a annoncé la fédération Fil rouge (Labels rouges en viandes de bœuf, veau et agneau). Et l’association de préciser que l’objectif est «d’aider les éleveurs à mieux valoriser leurs veaux et ainsi améliorer leur revenu pour maintenir cette production de qualité». Le programme prendra en charge deux types de surcoûts liés au Label rouge. Le premier porte sur l’achat d’animaux reproducteurs «de race pure issus d’un programme de sélection approuvé», à hauteur de 46% du coût HT pour les mâles et de 32% pour les femelles. La deuxième mesure financera le surcoût lié à la certification, sur le principe d’un forfait selon le nombre d’animaux : 2125 € entre 5 et 18 veaux labellisables, 4413 € entre 19 et 37 veaux, et 8560 € entre 38 et 171 veaux. Le programme s’adresse aux éleveurs adhérents de 24 organisations de producteurs (OP) «réparties dans les principaux bassins de production (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Bretagne)», selon Fil rouge. La décision de validation de FranceAgriMer est parue le 9 mai au Bulletin officiel du ministère de l’agriculture, «permettant ainsi l’ouverture du téléservice d’inscription». La rédaction

Un peu moins d’une centaine d’agriculteurs bio de la Fnab ont manifesté ce 21 mai à Limoges devant le siège de l’Agence des services et paiements (ASP), pour obtenir un versement «sous quinze jours» de l’ensemble des aides PAC, en particulier les aides à l’agriculture biologique (Cab et Mab) et les aides agro-environnementales (MAEC). À l’instar des aides directes découplées et des aides couplées animales (versées en hiver avec avance en octobre), les MAEC, aides bio, dotations pour jeunes agriculteurs (DJA) et aides au maraîchage (versées au printemps) sont sujettes à d’importants retards de versement pour cette première année de la programmation Pac 2024-2027. Dans un communiqué paru le 21 mai, la Fnab rappelle par ailleurs sa demande, pour les prochaines années, de voir verser les aides bio «au même moment que les autres et non plusieurs mois plus tard…» En février, Gabriel Attal avait annoncé le versement de toutes les aides PAC «d’ici au 15 mars». Le ministère de l’agriculture ne précisera qu’un mois plus tard que cette annonce ne concernait que les «aides qui avaient fait l’objet d’une avance en octobre». Lors du démarrage de la précédente programmation, les aides bio avaient été versées avec un retard allant jusqu’à trois ans – l’État avait été condamné à verser 20 000 € d’indemnité à un agriculteur bio. La rédaction

La feuille de route «pour la structuration des filières laines françaises» a été présentée le 16 mai en présence de Marc Fesneau. Alors que ce coproduit des élevages ovins est aujourd’hui mal rémunéré, ce plan élaboré par les pouvoirs publics et le collectif Tricolor vise à valoriser «100% des toisons» d’ici 2040, pour un «revenu global potentiel» de 8,3 M€. Une étude réalisée pour l’occasion par le Ceti (centre de recherche privé) a estimé le potentiel des principaux débouchés : construction (isolation, 1500 t), ameublement (literie notamment, 1500 t), agriculture (paillage, 1000 t), habillement (750 t) et emballage (500 t). Le gisement, lui, se chiffre à quelque 10 000 t de toisons vendues par an (soit 5000 t de laine lavée). La feuille de route lainière comporte sept «grands chantiers structurants» : optimisation de la connaissance ; amélioration de la qualité des toisons ; utilisation des toisons brutes ; structuration de l’offre ; exploration des «enjeux du lavage» ; développement des marchés ; gouvernance (création d’une interprofession). La rédaction

La FNSEA a appelé «tous les distributeurs à retirer de leurs rayons les miels chinois et asiatiques» lundi 20 mai, journée mondiale de l’abeille selon l’ONU, dans un communiqué le 17 mai. Le syndicat majoritaire dénonce la «fraude massive» des miels asiatiques -dû à l’ajout de sirops de sucre notamment- qui «déstabilisent le marché» vu leur «très bas coût», car vendu «quatre fois moins cher, en moyenne, que les miels européens».  Il appelle la grande distribution à prendre «des engagements clairs» contre les «miels frauduleux en provenance de l’autre bout du monde». Quelque 46% des miels importés dans l’UE ne seraient pas conformes aux exigences communautaires dû notamment à des ajouts illégaux de sirops de sucre, dont 74% du miel en provenant de Chine, selon des travaux de la Commission européenne. Or, affirme le syndicat majoritaire, «la Chine est le premier fournisseur du marché européen, totalisant 37% des importations de miel dans l’Union européenne, en progression de 39% depuis 2020». La rédaction