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Le gouvernement va publier «très prochainement» deux nouveaux décrets instaurant l’obligation d’afficher l’origine des viandes ovines, porcines et de volailles servies en restauration hors domicile (RHD), a indiqué Odile Cluzel, de la DGCCRF (Fraudes), le 30 mai. «Cette obligation est suspendue depuis le 29 février, mais va être rétablie très prochainement», a déclaré la sous-directrice des produits et marchés agroalimentaires lors d’une audition de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté alimentaire de la France. Après les viandes bovines en 2002, l’Hexagone avait mis en place, en janvier 2022, l’obligation d’afficher l’origine des autres viandes. Comme le rappelle la fonctionnaire, à l’époque, «la Commission européenne s’apprêtait à réviser le règlement Inco (information des consommateurs sur les denrées alimentaires) et avait demandé que cette obligation soit prévue pour une durée limitée». Deux ans après, «la Commission n’a pas encore lancé les travaux de révision», note-t-elle, poussant Paris à notifier deux nouveaux projets de décret (l’un sur les restaurants, l’autre sur les «dark kitchen»). La période de «statu quo» ouverte par cette notification s’est achevée le 29 mai. Très attendus par les professionnels, ces textes vont donc pouvoir être publiés afin de «maintenir de manière durable cette obligation d’information des consommateurs», selon Mme Cluzel. La rédaction

Promesse d’Emmanuel Macron aux Terres de Jim en 2022, le fonds de 400 M€ pour le portage de foncier sera opérationnel «début juillet», a annoncé le 29 mai Marc Fesneau. «Nous avons désormais signé la convention avec la Banque des territoires pour mettre en œuvre le fonds» Entrepreneurs du vivant, a déclaré le ministre, auditionné par la commission des Affaires économiques du Sénat. «Au début du mois de juillet, il y aura un premier appel à candidatures pour qu’un certain nombre de structures (les Safer, les établissements publics fonciers) puissent émarger sur ce fonds». L’objectif est à la fois de «soutenir le portage du foncier et [de] favoriser les projets d’installation en lien avec les transitions», avait indiqué le ministère de l’agriculture en présentant le Pacte lié à la LOA (loi d’orientation agricole). Selon le rapporteur du projet de loi Pascal Lecamp, «le fonds Entrepreneurs du vivant est doté de 400 M€, dont 100 M€ pour le portage du foncier», a-t-il dit à l’Assemblée le 23 mai. Sur ces 100 M€, la Caisse des dépôts s’est engagée à mettre 1 € pour 1 €. C’est le point de départ, mais la mobilisation des fonds publics s’accroîtra progressivement». La rédaction

À l’occasion du Sommet mondial du lait, qui se tiendra du 15 au 18 octobre à Paris, les représentants des filières laitières des 39 pays adhérents à la Fédération internationale du lait (Fil) et les pouvoirs publics (gouvernements, ONU) se réuniront pour établir une «feuille de route» commune sur la durabilité, a indiqué la Fil en conférence de presse le 30 mai. «C’est un Davos des produits laitiers», illustre Laurent Damiens, le directeur général adjoint du Cniel (interprofession française), en référence au Forum économique mondial réunissant chaque année les décideurs politiques et économiques. Cette feuille de route s’inscrira dans le prolongement de la déclaration de Rotterdam sur la durabilité des systèmes laitiers (2016). «Nous devons faire face à de nombreux défis. Il faut produire plus pour répondre à la demande mondiale en constante augmentation et il faut aussi produire mieux pour répondre aux attentes sociétales et aux enjeux climatiques, sans oublier le nécessaire renouvellement des générations», explique le président de Fil France, Ludovic Blin. Plus de 1500 personnes (experts, producteurs, industriels, officiels, journalistes, etc.) et 53 délégations nationales sont attendues au Sommet mondial du lait (conférences, tables rondes, visites techniques, etc). La rédaction

Le groupe Bigard fait partie des entreprises faisant l’objet d’une procédure pour infraction sur les lois Egalim évoquée par le Premier ministre en pleine crise agricole, a indiqué le 30 mai le patron du géant français de la viande lors d’une audition parlementaire. Gabriel Attal avait accusé fin janvier «trois entreprises», sans donner leur nom, d’enfreindre les lois Egalim, qui visent à protéger les revenus des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés, et promis de les «sanctionner très lourdement». Une source gouvernementale avait quelques jours plus tard précisé que ces entreprises n’étaient visées à ce stade que par des «pré-injonctions». Interrogé le 30 mai lors d’une commission d’enquête parlementaire, Jean-Paul Bigard a confirmé que «deux filiales du groupe Bigard» étaient «concernées». Une semaine environ après les propos de Gabriel Attal, le groupe a reçu une lettre expliquant que, suite à un contrôle réalisé au printemps 2023, «il y avait des anomalies», et lui demandant des explications. «Nous avons répondu à toutes les demandes», a-t-il assuré. «Je cherche toujours à avoir une notification sur les fautes que nous aurions commises», a-t-il indiqué. La rédaction

«On est convaincus – et on le démontre par les travaux de planification écologique – qu’il existe une façon de bien mettre en œuvre le Pacte vert, c’est à dire de mieux protéger et réduire les impacts, sans baisser la production agricole», a indiqué le secrétaire général à la planification écologique (SGPE), Antoine Pellion, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 30 mai. Le haut fonctionnaire a renvoyé dos à dos les deux études d’impact du Pacte vert sur l’agriculture, l’une commandée par l’administration américaine et l’autre par le Copa-Cogeca : «Il n’y a pas d’étude d’impact fine et totalement neutre, estime-t-il. Je l’explique beaucoup par le fait que la réalité de l’impact dépend beaucoup des États-membres». Et de citer l’objectif de 10% de la surface agricole en infrastructures agroécologiques à 2030, «qui conduit selon certains à réduire de 10% la surface agricole utile de l’UE» : «Il n’est pas, à notre sens, demandé par ce texte de réduire de 10% la SAU ; on peut tout à fait valoriser d’autres éléments qui sont non productifs et ne pas avoir cet impact négatif». La rédaction

Dans un communiqué paru le 29 mai, le distributeur spécialisé Biocoop annonce qu’il versera une «aide de près de 3 millions d’euros à 3 000 paysans». «La décision prise est historique et montre notre niveau d’engagement», explique Henri Godron, Président de Biocoop, cité dans le communiqué. «Ce n’est pas une goutte d’eau eu égard à notre taille ! Biocoop démontre ainsi son lien avec le monde amont en faveur d’une agriculture biologique plus équitable et coopérative». La gouvernance de Biocoop inclut un collège de producteurs – 19 groupements de producteurs bio y sont représentés. Malgré la crise du secteur bio, Biocoop avait indiqué, le 7 mars en conférence de presse, avoir réalisé 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en légère hausse de 2,3%. Le premier réseau de magasins spécialisés dans la vente de produits bio assure être rentable, «que ce soit au niveau de la coopérative ou sur l’ensemble des magasins», sans souhaiter préciser à quel niveau. selon Les Echos, Biocoop a gagné deux points de part de marché chez les spécialistes (à 45 %). Les magasins indépendants ont «souffert», Biocoop aussi. En 2023, 39 magasins de l’enseigne ont fermé leurs portes, pour 13 ouvertures. La rédaction

Dans un courrier adressé au président du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo), Tony Estanguet, l’interprofession bétail et viande (Interbev) regrette son choix d’une offre exclusivement végétarienne sur le site de la Concorde. «Une véritable offense» pour «la filière élevage et viande française», réagit l’interprofession, qui regrette plus largement que les organisateurs aient choisi de «communiquer massivement dans les médias sur cette seule offre». Et d’insister : «L’approvisionnement en viande bovine française et locale que vous avez exigé de vos fournisseurs pour l’ensemble de la restauration des JOP 2024 est pourtant un engagement fort de votre ambition vertueuse et responsable : faites-le savoir !». Globalement, le Cojo veut atteindre une empreinte carbone moyenne de 1 kg d’équivalent Co2 par repas. À cette fin, l’approvisionnement des JO sera pour moitié végétarien, il devra inclure 80% de produits français (100% pour les viandes et les produits laitiers), un quart de denrées produites à moins de 250 kilomètres, 30% de bio ou en conversion, et 100% des viandes issues de filières «durables». La rédaction

FranceAgriMer a présenté, dans un communiqué le 28 mai, un calendrier de déploiement pour onze dispositifs d’aide l’investissement en agroéquipements, pour un total de 291 millions d’euros. Le 30 mai, FranceAgriMer ouvrira un guichet d’aide à l’investissement dans du «matériel d’irrigation», et un appel à projet «rénovation des vergers». Le 3 juin, s’ouvre un guichet «phyto» (baisse des usages). Le lendemain, l’établissement ouvre un guichet «maturation» d’aide à «l’ingénierie des projets territoriaux», dans le cadre des «fonds en faveur de la souveraineté et des transitions», du Fonds Avenir Bio», ou d’aides «faveur des légumineuses». Le 10 juin, autour du guichet «élevage» d’aide à l’achat d’agroéquipements (fuite d’azote dans l’air, engrais organiques). Le 12 juin, c’est un appel à projets territoriaux qui va être ouvert en faveur des filières légumineuses, puis le 17 juin, un guichet «décarbonation des serres». Le 19 juin, FranceAgriMer ouvre un appel à projets territoriaux de développement des filières des produits agricoles, aquacoles, agroalimentaires (hors légumineuses et bio). Le 24 juin, il s’agira d’un guichet «protéines» végétales. Enfin le 1er juillet, FranceAgriMer ouvrira le guichet «agro-équipement pour les fruits et légumes», et le 8 juillet le guichet «agro-équipement pour les vergers» d’aide à l’achat d’agroéquipements pour les vergers. Un guichet dédié à l’outre-mer sera annoncé ultérieurement. La rédaction

Forts du «grand succès» du Sia’Pro lancé en 2024, les organisateurs ont annoncé le 29 mai sa transformation, dès l’an prochain, en «Salon international des équipements et des solutions agricoles», réservé aux professionnels de l’ensemble de la filière. L’évènement, délocalisé au parc des expositions de Paris Le Bourget Bourget (Seine-Saint-Denis) du 23 au 25 février 2025, comprendra «une offre complète allant du machinisme, aux équipements, composants, services, nouvelles technologies et énergies», selon le communiqué du Ceneca et de Comexposium. Cette annonce intervient après l’annulation du Sima 2024. Axema, co-organisateur avec Comexposium, l’avait justifiée le 2 février par «le contexte actuel de baisse de marché et de crise agricole». Le grand rendez-vous du secteur est aussi victime du «désistement d’acteurs majeurs du machinisme agricole», d’après le syndicat des industriels de l’agroéquipement. De son côté, Sia’Pro se veut une «vitrine de solutions efficientes et méthodes innovantes pour améliorer l’efficacité, la durabilité et la rentabilité des exploitations agricoles». Le salon organisera un concours récompensant «les meilleures évolutions technologiques». La rédaction

A l’Assemblée, la commission d’évaluation des politiques publiques relative à la mission agriculture s’intéressera, le 29 mai, à la refonte du système assurantiel agricole, un an après sa mise en œuvre. Le député de la Vienne Pascal Lecamp (Modem), rapporteur spécial du budget du ministère de l’agriculture, dresse un premier constat plutôt positif: «Des diverses auditions, il ressort qu’aucune partie prenante -syndicats, assureurs- ne veut revenir en arrière, explique-t-il. Ce qui montre que le choix d’un système à trois étages (aléas courants, significatifs,exceptionnels) s’est avéré juste». 4,8 millions d’hectares, soit une progression de 36%, ont été assurés en 2023. Pascal Lecamp souligne particulièrement le «succès concernant la prairie», le taux d’assurance étant passé de 0,5% à 9% des surfaces. Si le dispositif est «sur la bonne voie», des améliorations pourraient y être apportées concernant la moyenne olympique, l’indice «Airbus» pour les prairies, et l’allégement de la gestion. Par ailleurs, le député indique que le pool de co-réassurance pourrait voir le jour à la fin de l’année – on parlait jusqu’ici plutôt de 2025: «Certains points de crispation, principalement autour de la gouvernance du pool, semble avoir été levés. Il faudra aussi recevoir le quitus de la part des services de la concurrence».

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