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À l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, le 5 juin, au Sénat, la ministre déléguée à l’agriculture Agnès Pannier-Runacher a annoncé qu’un «groupe de travail associant les représentants agricoles sera très prochainement lancé pour adapter le dispositif d’indemnisation» à destination des élevages touchés par la tuberculose bovine et contraints d’abattre tout ou une partie de leur cheptel. Les conclusions de ce groupe de travail sont attendues «pour la fin de l’année», explique la ministre. «Nous en tirerons immédiatement des actions pour améliorer ces indemnisations», assure-t-elle. Agnès Pannier-Runacher répondait à une question de la sénatrice de la Gironde Nathalie Delattre. Cette dernière évoquait le cas d’une éleveuse girondine contrainte d’abattre l’ensemble de son cheptel pour une vache atteinte de la maladie. Afin de toucher la totalité des indemnisations, un éleveur doit reconstituer son troupeau «sous un délai d’un an et à l’identique», poursuit la sénatrice. Or, cela est impossible pour cette éleveuse car ses 200 animaux «d’une race rare n’existent pas sur le marché», affirme-t-elle. L’élue dénonce «un cahier des charges strict et d’une complexité abyssale». La ministre déléguée convient qu’il est nécessaire d’adapter le dispositif d’indemnisation «aux évolutions, notamment au regain d’intérêt pour les races les plus rares». La rédaction

Le phénomène météorologique La Niña devrait arriver plus tard cette année et apporter des températures plus fraîches, après les records de chaleurs attisés par El Niño et battus mois après mois depuis un an. D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il y a 60% de chances que La Niña apparaisse sur la période juillet-septembre, et elles augmentent à 70% en août-novembre. Pour autant, «la fin d’El Niño ne signifie pas une pause dans le changement climatique à long terme, car notre planète continuera à se réchauffer en raison des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur. Les températures exceptionnellement élevées à la surface de la mer continueront de jouer un rôle important au cours des prochains mois», a déclaré la secrétaire générale adjointe, Ko Barrett, dans un communiqué. Dans l’Atlantique, la saison des ouragans s’ouvre début juin. L’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) prévoit une saison «extraordinaire», avec quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus. La rédaction

Dans un avis publié le 24 mai, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) propose d’«anticiper la mise en place d’une surveillance active des élevages bovins et caprins à proximité des élevages d’oiseaux contaminés» par l’influenza aviaire. Le rapport de cette instance, placée auprès du gouvernement, porte sur l’épizootie en cours aux États-Unis, marquée pour la première fois par des contaminations de vaches laitières, ainsi que trois cas humains. La «surveillance active» (prélèvements de routine) prônée par le Covars consisterait en un «suivi sérologique» des animaux, complété si possible par une «surveillance des lisiers/fumiers des élevages en plein air». Car, rappelle le Comité, «l’hypothèse la plus probable» expliquant les contaminations aux États-Unis est celle d’une «consommation par les vaches laitières de litière souillée par des déjections d’oiseaux infectés». Le Covars préconise aussi «une vigilance particulière» sur «la consommation de produits laitiers, en particulier de fromages crus», étant donné que, chez les bovins infectés, «le virus est excrété dans le lait à des niveaux élevés». Après avoir connu dix foyers durant l’hiver 2023-2024, la France est aujourd’hui indemne d’influenza aviaire. La rédaction

Les agriculteurs espagnols et français qui bloquaient, depuis le 3 juin, huit points de passage transfrontaliers le long des Pyrénées, entre le Pays basque et la Catalogne (notamment l’A9 Montpellier-Barcelone et l’A63 Bordeaux-Bilbao), ont peu à peu levé leurs barrages le 4 juin dans la matinée. Du côté des manifestants, on se félicite de la mobilisation à laquelle n’ont pas participé les principaux syndicats agricoles. «La manifestation a été un succès parce que nous nous sommes joints aux Français et [à des agriculteurs du] reste de l’Espagne, et cela a été un succès en termes d’organisation», a estimé Martí Planas, agriculteur espagnol, auprès de l’AFP. Les manifestants ont assuré avoir eu une conversation téléphonique avec Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture. La rédaction

La fédération européenne de l’agriculture biologique (Ifoam organics Europe) a obtenu le «retrait» de la marque «Eco-score», déposée par l’Ademe, pour le secteur alimentaire. Ce retrait résulte d’une «médiation» à la suite d’une action en justice introduite par l’Ifoam devant le tribunal judiciaire de Paris, en janvier 2023, contre l’indicateur environnemental de l’agence rattachée au ministère de la Transition écologique. L’Ifoam contestait l’utilisation du terme «Eco» qui, selon elle, doit être réservé aux produits de l’agriculture biologique. Selon la fédération, ce terme pouvait donc créer de la confusion chez les consommateurs, vu que la marque utilisée par les applications Yuka, Etiquettable (Eco2 Initiative) et OpenFoodFacts concerne aussi les produits issus de l’agriculture conventionnelle. Les opérateurs de ces applications devront cesser d’utiliser le terme et les visuels Eco-score «au plus tard le 31 décembre». L’Ademe a confirmé s’orienter vers «un autre nom» pour le dispositif d’affichage environnemental dont les derniers arbitrages tardent à être rendus publics, alors qu’ils étaient annoncés pour le printemps. «Ce nom devrait être annoncé d’ici l’été par le ministère [de la Transition écologique]», a précisé l’Ademe.

La rédaction

Après avoir constaté un déploiement «problématique» du conseil stratégique phytosanitaire (CSP) sur le terrain, le CGAAER (ministère de l’agriculture) recommande, dans un rapport publié le 30 mai, d’en améliorer les modalités afin d’assurer sa mise en œuvre. Pour ce faire, il préconise notamment une «réintroduction maîtrisée» des acteurs économiques au sein du dispositif. L’idée étant de «reconnaître leur implication dans la réduction des produits phytosanitaires», souligne le CGAAER. En effet, les auteurs estiment que les technico-commerciaux des coopératives et des structures de négoce sont «les mieux placés pour faire de la stratégie». Soulignant le lien «étroit» du volet produits phytosanitaires avec le changement plus large des pratiques agricoles, la mission préconise par ailleurs de mobiliser ou de mettre en place des mécanismes incitatifs, notamment financiers, d’aide à la transition agroécologique. «L’élément clef pour réduire les produits phytosanitaires est la certification environnementale dans le cadre d’une démarche de contractualisation entre l’agriculteur et son client», estime notamment la mission. À l’occasion d’une audition dédiée à Ecophyto 2030 à l’Assemblée le 29 mai, la ministre déléguée à l’agriculture Agnès Pannier-Runacher avait indiqué que le «nouveau conseil stratégique» devra être «facultatif» et s’appuyer «sur une approche plus globale de la transition agroécologique». La rédaction

Les projections mondiales de rendements de céréales sont pires que prévu pour la fin du siècle en raison du changement climatique, selon une étude publiée dans la revue Nature food par le chercheur à Columbia University Jonas Jägermeyr. La productivité du maïs baisse de 24% (contre +1% dans les projections initiales) dans le scénario de très hautes émissions du Giec, d’après les données du réseau scientifique international AgMIP (Agricultural Model Intercomparison and Improvement Project). Celle du soja baisse de 2%, et celle du riz n’augmente que de 2% (contre +23% dans les projections initiales). À l’inverse, le rendement mondial moyen de blé augmente de 18%. Ces changements arrivent plus ou moins vite selon les régions du globe, parfois avant 2040. Publiée en avril, une étude complémentaire du chercheur à la Nasa Alex Ruane révèle que 18% de la production actuelle de soja sont situés dans des zones particulièrement à risque de «mal-adaptation». C’est aussi le cas du maïs dans le nord du Midwest américain ou au nord-est de l’Europe. La rédaction

À moins d’une semaine du scrutin européen qui doit se dérouler entre le 6 et 9 juin, les agriculteurs espagnols et français ont bloqué, le 3 juin, les points de passage transfrontaliers le long des Pyrénées, entre le Pays basque et la Catalogne (notamment l’A9 Montpellier-Barcelone et l’A63 Bordeaux-Bilbao). Au cœur de leurs revendications : la mise en place effective des clauses miroir sur les produits importés de pays tiers et l’accès à une énergie moins chère. «Aujourd’hui, c’est un blocage historique qui ne s’est jamais fait en Europe», a indiqué à l’AFP Sébastien Barboteu, porte-parole des agriculteurs français mobilisés. Et d’ajouter : «Avant, on s’affrontait, maintenant on s’allie, on a les mêmes problématiques». La rédaction

Dans un avis publié au Journal officiel de l’UE le 23 mai, la Commission européenne annonce l’ouverture d’une procédure antidumping concernant les importations de lysine, acide aminé utilisé comme complément alimentaire dans la nutrition animale, originaire de Chine. Bruxelles justifie l’ouverture de cette enquête en raison de l’existence de distorsions significatives affectant les prix, les coûts et des éléments provenant de l’industrie européenne mettant en évidence des pratiques anticoncurrentielles par des producteurs chinois. L’enquête portera sur la période comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, et sera menée dans un délai d’un an ou au plus tard quatorze mois après la publication de l’avis. L’ouverture de cette procédure fait suite à une plainte déposée le 8 avril par Metabolic Explorer (MetEx), entreprise française qui est la seule dans l’UE à produire de la lysine sur son site d’Amiens. Metex est par ailleurs à la recherche d’un repreneur en raison de difficultés économiques imputées par la société au dumping exercé par les producteurs chinois. La rédaction

Une étude publiée dans la revue scientifique Scientific reports le 8 avril évalue les risques agroclimatiques pour la culture du blé en France, en combinant des données climatiques de haute résolution avec un modèle s’intéressant aux étapes de développement du blé et à leur évolution spatio-temporelle. Résultat : la combinaison de déficit hydrique et de stress thermique, principalement pendant les phases reproductives du cycle, menace la production céréalière dans la moitié sud de la France, tandis que le déficit hydrique devrait affecter la moitié nord du pays (excepté la côte océanique). Pour augmenter la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique, l’étude recommande d’orienter la production de blé vers des solutions visant la régularité plutôt que la productivité maximale. En outre, elle invite à développer des variétés de blé résistantes aux stress abiotiques plus fréquents et plus intenses, et ce en fonction de chaque zone climatique. Aujourd’hui, les approches de modélisation décrivent principalement les effets des tendances climatiques – tels l’augmentation moyenne de la température au cours d’une saison de croissance -, sans considérer l’évolution des étapes de développement des plantes sous des conditions climatiques extrêmes. «Néanmoins, ces événements extrêmes devraient devenir plus fréquents et intenses, et leur omission dans les modèles peut conduire à une sous-estimation des pertes de rendement», avertit l’étude. La rédaction