Dans une note parue le 28 novembre, France Stratégie – institution rattachée à Matignon – constate que l’artificialisation réalisée sur les vingt dernières années s’est concentrée à 80% sur des sols agricoles, alors qu’ils ne représentent que 49% de l’ensemble des espaces naturels, agricoles et forestiers. France Stratégie avance trois explications: des villes historiquement construites à proximité des bonnes terres agricoles; des espaces naturels davantage protégés, limitant la constructibilité; et enfin la «faible rentabilité de l’agriculture et le faible coût du foncier agricole». France Stratégie estime qu’en moyenne, le prix d’un terrain agricole devenu constructible est «multiplié par près de 65». L’artificialisation est «intensément nourrie par l’habitat», rappelle France Stratégie. Entre 2011 et 2021 «63% du flux est lié à la construction de logements» en France métropolitaine. Au total, ce sont 231 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui ont été consommés. Les bourgs ruraux et les communes rurales à habitat dispersé y ont participé pour «près de 60%» des surfaces, alors qu’elles n’ont accueilli que 38% de la croissance des ménages.
Didier Bouville