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Les conclusions du Dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture qui doivent servir de base à la feuille de route de la nouvelle Commission européenne, ont été remises le 4 septembre à la présidente Ursula von der Leyen. Ce travail lancé au mois de janvier en réponse aux manifestations agricoles, a abouti à plus de 20 recommandations adoptées à l’unanimité par les parties prenantes (organisations agricoles, ONG, industriels, associations de consommateurs…). Il est notamment proposé de mieux cibler les aides de la PAC en s’écartant des soutiens à l’hectare et les orienter vers les exploitations qui en ont le plus besoin : petits producteurs, jeunes agriculteurs, nouveaux entrants dans le secteur, zones soumises à des contraintes naturelles, exploitations mixtes… Il est également suggéré de créer un fonds de restauration de la nature ainsi qu’un fonds de transition juste pour l’agroalimentaire, financés en dehors de la PAC, pour soutenir les investissements pendant une période limitée, mais suffisamment longue, afin de permettre la transition vers la durabilité. Lors d’une conférence de presse, Ursula von der Leyen a confirmé que ce rapport alimenterait la vision pour l’agriculture qui sera dévoilée durant les 100 premiers jours du mandat de la nouvelle Commission (probablement vers le mois de mars).

Eva DZ

A l’issue de réunions interministérielles courant juillet, la DGPE (ministère de l’Agriculture) a présenté le 18 juillet au monde agricole son projet de BCAE 2 consacrée aux zones humides, une nouvelle conditionnalité de la Pac dont la mise en oeuvre a été retardée d’un an, au 1er janvier 2025. Selon le document de la DGPE, la cartographie serait basée sur 2 définitions: les «zones humides effectives», croisant les inventaires du RPDZH (réseau partenarial des zones humides) et le zonage dit Ramsar (du nom de la convention internationale de protection) ; et «certaines tourbières correspondant aux habitats tourbeux identifiés dans les inventaires du RPDZH». De source professionnelle, ce zonage inclurait 0,75% de la surface agricole utile (SAU) de la France, contre 29% si le gouvernement avait choisi les zones humides potentielles, comme craint par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau en début d’année. Ces zonages devaient faire l’objet de concertations régionales sous l’égide des préfectures cet été. Le gouvernement prévoit d’assortir ces zonages de trois obligations: interdiction de nouveaux réseaux de drainage, avec possibilité d’entretien de l’existant ; interdiction de «remblais et de dépôts» (hors fumure et matière organique ou boues de curage) ; sur les tourbières, interdiction de prélèvement et de brulage, sauf dérogation dans le cadre d’un plan de gestion écologique. Le gouvernement souhaiterait envoyer sa notification à la Commission européenne au «début de l’automne», en vue d’une application au 1er janvier

La rédaction

Dans son rapport sur les «soutiens publics à la filière volaille de chair» publié le 3 septembre, la Cour des comptes réclame une «clarification de la position de l’État, des régions et des professionnels» sur leur stratégie pour l’avenir du secteur. Cette réflexion devra porter sur quatre enjeux, selon les magistrats: couverture du marché national; «adaptation de la production» aux «marchés les plus dynamiques», «adaptation des modes de production» (environnement et bien-être animal); risques sanitaires. Les Sages de la rue Cambon pointent le «caractère foisonnant» des démarches lancées ces dernières années : pacte Ambition 2025 d’Anvol (en 2020), réflexion sur «l’élevage avicole de demain» (fin 2022), ou encore chantier interministériel «Horizon Agro 2040» (fin 2023). Historiquement peu soutenus par la Pac, les élevages avicoles français n’ont eu qu’un «accès limité» aux aides à l’investissement du PCAE (5% du total entre 2015 et 2022), «en décalage avec les besoins de la filière». Autre recommandation phare : la Cour exhorte l’État à «porter auprès des autorités européennes» une obligation d’étiquetage de l’origine des viandes dans les produits transformés, ainsi que «la pérennisation de l’étiquetage de l’origine des viandes de volailles» en RHD.

La rédaction

Alors que des négociations étaient entamées depuis plusieurs semaines, RAGT Semences et le groupe Deleplanque annoncent, le 3 septembre 2024, avoir conclu un accord. Sous réserves des approbations réglementaires nécessaires, RAGT Semences devrait, d’ici à la fin de l’année, acquérir la totalité des actions du groupe Deleplanque/Strube. «Cette opération stratégique permettra d’élargir notre portefeuille de produits, explique Laurent Guerreiro, le président du directoire du groupe RAGT. Deleplanque/Strube possède une expertise reconnue dans le domaine des betteraves sucrières. En combinant les complémentarités des deux structures, aussi bien en sélection variétale qu’en production, l’objectif est de répondre de la meilleure façon possible aux attentes de nos clients.» Deleplanque, qui a acquis 100% de Strube en mai 2024, est reconnu pour son expertise dans la multiplication, la sélection et la distribution de semences de betteraves à sucre et de potagères. RAGT Semences développe quant à elle une activité multi-espèces dans près de 21 stations de recherche dans le monde. «Cette intégration par RAGT permettra à Deleplanque et ses entités Strube et van Waveren de développer de nouvelles perspectives, de consolider sa sélection et d’investir plus massivement dans la recherche», explique Éric Verjux, président du groupe Deleplanque. Les deux entreprises annoncent d’ores et déjà de futures synergies sur d’autres espèces comme les céréales ou le tournesol. (Anne Gilet)

La rédaction

Le groupe Ferrero (Nutella, Kinder, Tic Tac) a annoncé, dans un communiqué du 3 septembre, le lancement d’une version «certifiée vegan» de sa célèbre pâte à tartiner aux noisettes Nutella. Elle sera commercialisée dans plusieurs pays européens dont la France. Le lancement interviendra le 4 septembre en Italie, pays d’origine du groupe et de la marque, en France et en Belgique, ont précisé des porte-parole à l’AFP. Pour éviter tout ingrédient d’origine animale, l’entreprise «supprime le lait et ajoute des ingrédients végétaux tels que les pois chiches et le sirop de riz» dans sa recette, selon le communiqué. Ferrero assure n’avoir fait «aucun compromis sur le goût». Le groupe précise que «le produit n’est pas consommable par les personnes allergiques aux protéines de lait, car ce produit est fabriqué dans un établissement manipulant du lait». «Aujourd’hui, de plus en plus de consommateurs choisissent de réduire ou d’éviter les produits d’origine animale, que ce soit pour des raisons de régime alimentaire ou de mode de vie», souligne l’entreprise dans le communiqué. (Ferrero: 47000 salariés, 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2022/2023)

La rédaction

L’Anses confirme s’être auto-saisie récemment «sur la présence de nanoparticules dans des produits phytopharmaceutiques et des produits biocides». L’agence sanitaire précise que cette autosaisine «fait suite aux nombreuses déclarations dans la base R-nano de la présence de nanoparticules dans les produits phytopharmaceutiques». Dans son bilan 2022 des déclarations de substances (produites, importées ou distribuées) à l’état nanoparticulaire, le ministère de la Transition écologique classait les pesticides en tête des catégories de produits les plus souvent déclarées, devant les cosmétiques/produits de soin et les revêtements/peintures/solvants/diluants. Selon l’Anses, l’objectif de cette analyse sera «d’analyser les résultats d’une étude exploratoire dont l’objectif était de mesurer la présence de nanoparticules dans ces produits, afin de proposer, le cas échéant, des mesures de gestion». L’agence prévoit que l’expertise terminera ses travaux «pour le courant de l’année 2025». Interrogée en 2018, Phyteis (ex-UIPP) indiquait que les phytos pouvaient contenir plusieurs types de nanoparticules: silice, kaolin (argile blanche), pigment. Selon les industriels, leur intérêt tenait, alors, notamment à la texture ou à la coloration qu’elles apportent – Bayer assurait que les matières actives elles-mêmes n’étaient pas concernées.

La rédaction

La consommation des ménages a connu un léger rebond en juillet, en hausse de 0,3% en volume par rapport au mois de juin, portée par l’augmentation de la consommation d’énergie et de la consommation alimentaire, indique l’Insee le 30 août. Cette hausse de la consommation des ménages en juillet fait suite à une baisse de 0,6% lors du mois précédent, d’après les données révisées par l’Insee. La consommation en énergie des ménages, qui pèse pour un cinquième des dépenses en biens des ménages, suit la même dynamique (+0,9%), après une chute importante en juin (-1,7%), sous l’effet d’une hausse de la consommation de carburants, en particulier de super sans plomb, analyse l’Insee. Du côté de l’alimentaire – près de deux cinquièmes des dépenses en biens des ménages –, le rebond est plus modéré: +0,4%, après -1,1% en juin. Une hausse attribuée principalement au redémarrage des dépenses en produits agroalimentaires, notamment de la viande, quand la consommation de produits agricoles non transformés, est en baisse pour le quatrième mois consécutif. Malgré ce rebond, sur un an, la consommation des ménages reste en baisse de 0,6%.

La rédaction

Grâce aux «conditions climatiques favorables», la pousse d’herbe cumulée des prairies permanentes françaises au 20 août est «déjà supérieure de 2% à celle atteinte normalement sur une année entière» (moyenne 1989-2018), d’après le dernier bilan d’Agreste. «Normalement, seulement 80% de la production annuelle est réalisée à cette date», rappelle le service statistique du ministère de l’Agriculture dans sa note de conjoncture. La production cumulée est «excédentaire de 29% par rapport à la normale observée [au 20 août] sur la période 1989-2018». La pousse est «excédentaire presque partout» en France, constate Agreste, hormis la bande pyrénéenne de Toulouse à la Méditerranée, la seule à afficher des résultats négatifs par rapport à la normale. C’est dans le Grand Est que l’excédent est le plus important (+50%); dans la majorité de l’Hexagone, il est «souvent compris entre 20% et 40%». La Normandie et la Bretagne sont les régions les moins en avance, avec respectivement +14% et +16%. «Les pluies fréquentes et le maintien de températures supérieures aux normales de saison permettent une pousse continue et abondante», explique le ministère. Toutefois, «l’herbe n’a pas été entièrement valorisée au printemps», rappelle Agreste, «du fait des difficultés d’accès aux prairies».

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Plusieurs cas de fièvre charbonneuse, une maladie transmissible à l’homme, ont été détectés chez des bovins dans le Cantal, conduisant les services de l’État à prendre des mesures sanitaires, a indiqué la préfecture dans un communiqué le 30 août. De premiers cas ont été décelés en juillet sur une parcelle d’estive à Collandres. La vaccination et des mesures de biosécurité (isolement, désinfection…) avaient permis de protéger le cheptel, souligne la préfecture. Un nouveau foyer a toutefois été identifié le 13 août à proximité sur la commune de Trizac, où des animaux ont été retrouvés morts. Un troisième foyer, pour lequel des analyses sont en cours, est suspecté depuis le 27 août, toujours à Trizac. «Sans attendre la confirmation de la maladie par le laboratoire national de référence, l’élevage concerné est mis sous surveillance avec interdiction de sortie des animaux de l’exploitation et des pâturages où ils se trouvent», précise la préfecture. Selon la préfecture, «seules les personnes ayant manipulé les cadavres d’animaux morts de la maladie peuvent présenter un risque d’avoir été contaminées»; celles-ci ont «toutes été identifiées et orientées vers leur médecin traitant afin de pouvoir bénéficier si besoin d’un traitement antibiotique préventif».

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«On va se substituer à [la] commande privée» de vaccins contre la FCO-8 (fièvre catarrhale ovine de sérotype 8), qui «a été défaillante», a indiqué le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 30 août, lors d’un déplacement en Saône-et-Loire. Pour ce sérotype de la maladie, c’est aux éleveurs et organisations professionnelles de payer et commander les doses. En pleine flambée de FCO-8 dans le sud de la France, le vaccin Syvazul (pour ovins) est en rupture. «Force est de constater que les commandes n’ont pas été passées» par la filière, a estimé le ministre, alors que la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) accuse les pouvoirs publics d’avoir manqué d’anticipation. M. Fesneau propose donc de «solliciter» le laboratoire espagnol Syva, seul fabricant de ce vaccin, en «groupant les commandes afin de crédibiliser la démarche». Le financement restera à la charge des éleveurs, un principe «posé avec la filière il y a 15 ans», selon lui. «La règle générale en France, c’est que, quand une maladie est émergente, on prend en charge [la vaccination] pour inciter, a rappelé le ministre. Ensuite, c’est au tour de la filière de prendre en charge.» Et le locataire de la Rue de Varenne de tacler: «Je rappelle que, en 2021, nous avions proposé à la filière une vaccination obligatoire, prise en charge totalement par l’État. Ce n’est pas le choix qui a été retenu.»

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