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Lors d’un déplacement le 6 août dans l’Aude, en proie à un incendie historique depuis la veille, François Bayrou a annoncé « un plan de sauvegarde et d’avenir » aux contours vagues. Ce « grand plan dont les Corbières pourraient être un laboratoire » sera élaboré « avec les élus locaux, les responsables professionnels, le gouvernement », a précisé le Premier ministre. Parmi les sujets cités, le locataire de Matignon a notamment évoqué les futures plantations de vignes et l’utilisation « d’essences [forestières] différentes », résistant davantage aux incendies. M. Bayrou a insisté sur l’apport des cultures dans la lutte contre les feux de forêt : « Partout où il y avait des vignes, pour l’essentiel le feu a été arrêté ». Le massif des Corbières « a deux orientations économiques », a-t-il relevé : « la vigne d’un côté et le tourisme de l’autre. Les deux sont atteintes. » Cet incendie est « un évènement qui est lié au réchauffement climatique et à la sécheresse », a rappelé François Bayrou. Pour rappel, le gouvernement a lancé en 2024 un plan « Agriculture climat Méditerranée » afin d’accompagner les producteurs dans cette zone « en première ligne des impacts du dérèglement climatique ».

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Alors que l’incendie historique qui ravage le massif des Corbières a été « fixé » (stabilisé) jeudi 7 août vers 20h, le préfet de l’Aude Christian Pouget a indiqué lors d’un point presse que « 800 à 900 hectares de vignes [sont] dans le périmètre du feu ». L’incendie a parcouru en tout 17 000 ha, surtout de la forêt. À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, commune la plus touchée, « nous avons 600 hectares de vignes qui ne feront pas de vin », a indiqué le maire Xavier de Volontat lors de la visite de François Bayrou le 6 août. Interrogé par l’AFP, le directeur de la cave coopérative Le cellier des demoiselles, Anael Payrou, estime que « 80 % des vignes sont totalement ou partiellement brûlées » dans les trois principales communes qui alimentent la cave (Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Tournissan et Coustouge). Selon la Draaf, l’Aude, deuxième département viticole d’Occitanie, compte plus de 62 000 ha de vignes en production, dont 8 300 ha pour l’AOP corbières (chiffres 2023). Sur la radio publique Ici (ex-France bleu) le 7 août, le président des JA d’Occitanie Pierre Hylari estime que « le meilleur des Canadair, c’était la vigne », alors que les surfaces viticoles sont en recul structurel, en particulier dans le sud.

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Dans la soirée du 6 août, le massif des Corbières (Aude) était toujours en proie à ce qui constitue déjà le plus important incendie de l’été. D’après l’AFP, le feu a parcouru 16 000 ha de garrigue et de résineux sur 15 communes, détruit ou endommagé 25 habitations, ainsi que 35 véhicules, selon un bilan provisoire. « La situation est toujours défavorable » en raison de la sécheresse, de la chaleur et du vent fort, a indiqué la secrétaire générale de la préfecture de l’Aude, Lucie Roesch, à l’AFP. Le vent a changé de direction dans l’après-midi du 6 août et « l’incendie va vers des zones boisées assez inaccessibles ». La préfecture a comptabilisé 13 blessés (dont un grave), une personne morte et une autre disparue. D’après le ministère de la Transition écologique, cet incendie est le « deuxième feu le plus important de ces 50 dernières années » : « Il représente à lui seul l’équivalent de l’intégralité des hectares qui ont brûlé respectivement en 2019, 2020, 2021 et 2024 ». Dans un communiqué, la FNSEA a fait part de « son profond soutien aux sapeurs-pompiers, aux forces de sécurité, à tous les intervenants mobilisés, ainsi qu’aux élus et aux habitants », tout en exprimant « sa solidarité aux agriculteurs et viticulteurs durement touchés ». Après le Premier ministre le 6 août, la ministre de l’Agriculture « se rendra sur place dans les prochains jours afin d’échanger directement avec les viticulteurs touchés », a annoncé son cabinet à la presse.

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La Chine va prolonger son enquête lancée fin 2024 visant à déterminer si les importations de viande de bœuf menacent son industrie nationale, a annoncé le ministère du Commerce le 6 août, selon l’AFP. Le prix de la viande de bœuf a eu tendance à baisser ces dernières années dans le pays, en raison d’une surproduction et d’une consommation en berne, d’après les analystes. Les importations ont dans le même temps augmenté de manière significative, notamment depuis le Brésil, l’Argentine et l’Australie. À la demande des représentants du secteur en difficulté, les autorités chinoises avaient annoncé en décembre 2024 l’ouverture d’une enquête sur les importations de bœuf, préalable à la mise en place éventuelle de mesures de sauvegarde. L’enquête devait durer huit mois mais pouvait être prolongée. « En raison de la complexité de cette affaire, le ministère du Commerce a décidé de prolonger la période d’enquête jusqu’au 26 novembre 2025 », a-t-il indiqué mercredi 6 août. L’affaire a « suscité une large attention » de la part des pays exportateurs, des éleveurs et des associations professionnelles, a ajouté le ministère. Les pays exportateurs comme le Brésil, l’Argentine et l’Australie avaient réagi de manière prudente au lancement de l’enquête chinoise, le Brésil affirmant alors qu’il démontrera que sa viande ne nuit pas à l’industrie chinoise.

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La récolte de miel en 2024 s’élevait à 21 585 t, soit une baisse de 28 % par rapport à 2023, selon l’observatoire 2025 de production de FranceAgriMer-Agrex consulting publié fin juillet. La campagne a été compliquée par « le printemps très pluvieux, froid et venteux », comme décrit par l’Unaf en octobre, même si le syndicat apicole annonçait une récolte bien moindre. Le tournesol (10,9 % des volumes) détrône le colza en tant que première miellée mono-florale, talonné par la lavande (10,3 %). Les miellées « toutes fleurs d’été » pèsent 25 % des volumes et devancent les « très mauvaises » miellées « toutes fleurs de printemps », qui ne représentent que 9,6 % de la production. Le rendement moyen par ruche est de 15,2 kg, contre 22,5 kg en 2023. C’est « l’un des plus bas constaté sur les dix dernières années, seule la campagne 2021 avait été moins bonne (14 kg/ruche) », souligne l’observatoire. Il est toutefois plus élevé pour les exploitations de plus de 400 ruches (18,2 kg). Les stocks étaient de 13 222 t en fin de campagne, après un record à 15 900 t fin 2023. Enfin, le nombre d’apiculteurs déclarés, en progression de 8 %, reflète une régularisation des déclarations plutôt qu’une hausse réelle du nombre d’apiculteurs.

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Alors qu’un nouvel épisode de chaleur a débuté dans le sud, des arrêtés de restriction d’usage de l’eau sont déjà en vigueur dans 73 départements, selon le site gouvernemental VigiEau, actualisé le 5 août. Le niveau de « crise » a été atteint dans certaines parties de 32 départements, notamment dans le sud-ouest (Aude, Pyrénées-Orientales), dans le centre (Allier, Cher, Creuse, Indre, Puy-de-Dôme), ou encore dans le Loiret, l’Yonne et les Ardennes. Des restrictions sont aussi appliquées dans les 27 départements en « alerte » et dans les 14 en « alerte renforcée ». Par ailleurs, un épisode de chaleur s’est installé à partir du 4 août sur le sud-ouest de la France et la vallée du Rhône, selon un prévisionniste de Météo-France interrogé par l’AFP. À moyen terme (tendance jusqu’en septembre), l’organisme public s’attend à un temps plus chaud que la normale (60 % de chances), mais aussi plus sec (50 %), selon une note. De son côté, dans un communiqué du 4 août, la Fnab (agriculteurs bio) estime que les restrictions d’usage de l’eau « excluent trop souvent encore les fermes en agriculture bio ». « Les bios doivent être priorisés » dans l’accès à l’eau d’irrigation, revendique le syndicat, tout en demandant que les représentants des producteurs bio soient associés aux « décisions concernant la gestion de l’eau estivale au sein des comités sécheresse ».

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La filière française des vins et spiritueux espère encore échapper aux 15 % de droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits européens, qui doivent entrer en vigueur jeudi 7 août, a déclaré le président de la FEVS (exportateurs) le 5 août. « On est encore à 48 h d’une décision et on n’a pas perdu espoir que les vins et les spiritueux puissent être exemptés », a déclaré Gabriel Picard dans une interview à France Inter. « Les discussions continuent, à l’heure qu’il est, entre la Commission européenne et les États-Unis », a-t-il précisé. Le 31 juillet, Donald Trump a signé le décret fixant le montant des droits de douane à 15 % pour l’Union européenne. Ces nouvelles taxes prendront effet le 7 août, afin de permettre aux douanes de s’organiser pour leur collecte. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a affirmé lors d’une interview diffusée le 3 août, que ces nouveaux droits de douane sont « quasiment définitifs » et ne devraient pas faire l’objet de négociations dans l’immédiat. Gabriel Picard, cependant, se veut optimisme : « Ce que l’on sait, c’est que les discussions continuent, que la Commission européenne continue de discuter âprement avec ses homologues américains. Et effectivement, même si on a peu de signaux aujourd’hui, on en a quelques-uns. »

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Pour la première fois en 25 ans, l’Agence bio n’aura pas son propre stand au salon de l’Agriculture, apprend-t-on le 5 août. « Oui, pour la première fois, nous n’aurons pas notre stand », confirme Philippe Henry, vice-président de l’agence en tant que représentant de la Fnab (producteurs bio). L’Agence bio n’a pas encore voté son budget 2026, dans un contexte où l’incertitude plane sur son devenir. « Si on nous dit qu’il faut faire des économies, ce n’est pas là qu’on va mettre les quelques sous qui nous restent, d’autant plus qu’on n’a aucune assurance d’exister demain », explique-t-il. En mai, la ministre de l’Agriculture avait annoncé des coupures budgétaires dont une entaille de 10 millions d’euros dans la dotation du Fonds Avenir bio visant à structurer les filières (qui passe de 18 à 8 M€). Annie Genevard avait aussi annoncé l’annulation du budget communication (5 M€) pour l’année 2025. Une décision sur laquelle son ministère serait prêt à revenir en partie pour financer la deuxième vague de la campagne de communication grand public « C’est bio la France », prévue à l’automne. « On ne sait pas le montant, ni l’ordre de grandeur, mais oui, le ministère s’interroge sur le fait de remettre un peu d’argent sur la campagne de communication », confirme Philippe Henry.

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Face plus de 2000 foyers de FCO recensés en un mois, le ministère de l’Agriculture et la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) ont appelé le 1er août les éleveurs à vacciner d’urgence. Entre le 1er juin et le 31 juillet, 1.117 cas de la FCO3 ont été recensés dont plus de 1.100 juste en juillet, surtout en Bretagne. Ce sérotype, apparu en France le 5 août 2024, avait entraîné la contamination de 712 foyers en un mois à partir de son apparition, alors que le vaccin contre ce sérotype est largement disponible auprès des vétérinaires. Pour la FCO8, endémique depuis plusieurs années en France, 1.060 cas ont été recensés entre le 1er juin et le 31 juillet. Ils ont particulièrement explosé ces dernières semaines dans le Morbihan qui compte 367 foyers. Le ministère a commandé pour cette saison sept millions de doses de vaccins contre le sérotype 8 «permettant de vacciner l’ensemble des élevages ovins», indique-t-il dans un communiqué publié le 1er août, un mois après le lancement de la campagne de vaccination. «Il est crucial de protéger dès à présent les élevages de ruminants(…) J’appelle tous les éleveurs à vacciner leurs troupeaux», a déclaré la ministre Annie Genevard, citée dans le texte. «Le ministère a fait le job, nous avons des vaccins, même s’ils sont arrivés un peu tard, ils sont gratuits pour la FCO8, nous avons obtenu 15 millions d’euros d’aides européennes supplémentaires grâce au reliquat du bio pour la filière ovine, qui a beaucoup souffert l’année dernière», affirme Mme Boudoin, désemparée face aux éleveurs qui ne vaccinent pas.

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Comme attendu, les droits de douane inscrits dans le décret américain du 31 juillet n’aménagent pas d’exemption pour les alcools européens. En vigueur à partir du 7 août dans le cadre de l’accord UE/Etats-Unis, ces taxes de 15 % sur les produits expédiés outre-Atlantique pourraient se traduire par 1 Md€ de perte cumulée avec l’effet devise, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). « L’impact de ce droit sera d’autant plus brutal qu’il va de pair avec le recul du dollar américain depuis le début de l’année », déplore le président Gabriel Picard, cité dans un communiqué le 1er août. Et d’estimer que cet effet combiné « pourrait aboutir à une réduction d’un quart de nos ventes aux Etats-Unis, soit une perte de 1 Md€ ». Une baisse des exportations aurait par ailleurs « des effets sur les 600 000 emplois directs et indirects de la filière des vins et spiritueux » en France, d’après le communiqué. La FEVS appelle la France et l’Union européenne à « la poursuite des négociations ». Pour son président, « la situation ne peut rester en l’état. Il est vital que la France et l’Union européenne s’engagent activement à nos côtés pour soutenir très concrètement notre filière. »

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