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Alors que quelques dizaines de tracteurs défilaient encore dans les rues de Bruxelles (à l’appel de l’EMB et de Via Campesina), les ministres de l’agriculture des Vingt-sept ont une nouvelle fois fait le point sur la réponse à apporter aux difficultés agricoles. Ils se sont en particulier penchés sur les outils de gestion des risques, convenant que le budget disponible était insuffisant, surtout avec la multiplication des aléas climatiques défavorable. «D’où pourraient venir les fonds manquants?», a résumé le ministre belge David Clarinval qui présidait la réunion. Certains plaident pour une réduction des aides directes, d’autres pour que de l’argent supplémentaire soit débloqué. Le ministre français Marc Fesneau a, lui, demandé une révision du système de la moyenne olympique (calculée sur les cinq dernières années, en excluant la valeur maximale et la valeur minimale) sur laquelle repose les contrats d’assurance climatique. «Après trois ou quatre épisodes climatiques défavorables, mécaniquement, l’indemnisation devient moins intéressante, ce qui rend le système moins puissant», a-t-il détaillé. Ces réflexions vont se poursuivre dans les prochains mois. «Nous devons nous concentrer sur la mise en œuvre» de ces dispositifs afin «de tirer des leçons au fur et à mesure pour la prochaine Pac», a conclu le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski.

La rédaction

Le logo d’Origin’Info, qui permettra de connaître l’origine des produits alimentaires transformés, a été révélé le 24 mai. Bleu ou noir, très neutre, il pourra être apposé directement sur les emballages, et mentionnera les trois principales matières agricoles du produit et leurs pays d’origine. Sur une photo d’illustration représentant un plat de pâtes à la bolognaise, on lit ainsi « Blé France », « Tomates Italie » et « Bœuf France ». Le logo pourra être complété par une mention du lieu de transformation du produit – à laquelle tiennent notamment les PME et ETI françaises de l’alimentation réunies dans Pact’Alim – , et par un graphique symbolisant la part de chaque pays dans la composition. Le dispositif ne se fera que sur la base du volontariat, pour rester dans le cadre du droit européen. Quatre-vingts entreprises ont déjà signé la charte Origin’Info, annonce Bercy le 25. Parmi elles, Fleury Michon, Bonduelle, D’Aucy, Lesieur, Panzani ou Saint-Mamet, et la plupart des grands distributeurs, Auchan ayant signé mais ne se lançant qu’en 2025. Entre l’été et la fin d’année, plus de 10.000 références pourraient être concernées, selon le ministère.

Eva DZ

La Ferme France est dans les clous, mais la France, dans son ensemble, manque de peu son budget carbone pour la période 2019-2023 en raison d’une absorption insuffisante de carbone par les forêts et les sols, malgré l’accélération de la baisse des rejets de gaz à effet de serre dans son économie, a annoncé le 23 mai l’organisme Citepa. En incluant les puits de carbone (forêts et sols) fragilisés par les effets du changement climatique, «le budget carbone 2019-2023 n’est pas respecté (moyenne observée de 380 Mt contre un objectif de 379 Mt, soit un dépassement de 1,4 Mt)», indique l’organisme chargé de l’inventaire des gaz à effet de serre français dans ses chiffres définitifs, en millions de tonnes (Mt) d’équivalent CO2. Les émissions de GES agricoles sont en recul de 1,6 % entre 2022 et 2023 en lien avec le recul des émissions de CH4 et N2O, chacun au même rythme, grâce à une baisse des apports d’engrais minéraux au sol et d’apports organiques, recul du cheptel bovin et dans une moindre mesure au recul du cheptel porcin. Les émissions agricoles de CO2 sont en baisse de 1,5%, «malgré une hausse des émissions de CO2 liées aux apports en urée», précise aussi le Citepa. Ainsi, conclut l’organisme, le budget carbone fixé pour l’agriculture dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone (SNBC-2) est respecté avec 76,1 Mt CO2e/an en moyenne pour la période 2019-2023.

Eva DZ

Lors de la réunion du Groupe national loup le 24 mai, la préfète coordinatrice a annoncé que le plafond de tirs resterait fixé à 209 individus en 2024, malgré la baisse confirmée du nombre de prédateurs, indique Claude Font, secrétaire général de la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) à Agra Presse. «Cette année est une année intermédiaire», explique-t-il : à partir de 2025, une seule estimation consolidée de la population lupine sera communiquée en fin d’année, servant de base pour le plafond de tirs de l’année suivante. Les pouvoirs publics ont confirmé l’estimation de la population de loups à 1003 individus (sur la base des indices récoltés entre mars 2023 et mars 2024), soit -9% en un an. En revanche, les attaques et les dégâts seraient en hausse début 2024, selon M. Font : +22% en nombre de constats et +40% en nombre de victimes, à fin avril. Le sujet de la simplification administrative était également à l’ordre du jour du Groupe national loup (paiements des aides aux moyens de protection notamment), ainsi que celui de l’indemnisation des pertes indirectes – pour lequel une réunion est prévue avant l’été.

Eva DZ

Pierrick Horel, secrétaire général de Jeunes agriculteurs, a officialisé le 23 mai sa candidature à la tête du syndicat, qui tient son congrès électif du 4 au 6 juin au Futuroscope, près de Poitiers (Vienne). «Je me porte candidat pour ce mandat à venir en tant que président de Jeunes agriculteurs», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Arnaud Gaillot (38 ans), à ce poste depuis 2022, a confirmé sa décision ne pas être candidat. Âgé de 34 ans, Pierrick Horel est éleveur bio de race Aubrac et polyculteur dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il est engagé chez JA depuis son installation en 2010. Son ambition est de faire entendre la voix du syndicat «avec comme prérequis les questions de revenus et plus largement les nouveaux profils d’agriculteurs : on a des jeunes qui ont envie d’avoir des interactions sociales un peu différentes». Parmi les autres «valeurs qui [lui] sont chères», figurent «l’exercice du métier, la dignité, ce qu’on disait dans nos mobilisations» ces derniers mois. JA présentera ses instances renouvelées (conseil d’administration et bureau) le 6 juin lors du congrès. Une intervention du nouveau président est prévue en clôture de l’événement.

Eva DZ

Après un début d’année marqué par une hausse de la collecte laitière, la production devrait être pour la première fois en recul au mois d’avril en raison des pluies, relève la publication Tendances de l’Institut de l’élevage (Idele). Selon les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, ce recul est estimé à 0,5% en avril par rapport à 2023. Cette baisse contraste avec la dynamique positive du début de l’année: la collecte a augmenté de 0,5% sur le premier trimestre. En mars, la hausse est de 1,1%. Cette tendance est liée à la «très bonne qualité des maïs ensilages récoltés en 2023», note l’Idele. Cependant, «cette embellie s’annonce de courte durée» à cause de la météo pluvieuse, souligne la publication. Les fortes pluies ont retardé la mise à l’herbe des animaux en raison de la faible portance des prairies. Et, une fois sorties, les vaches ont eu une faible appétence pour l’herbe «trop avancée». «La montée en lait par vache ne s’est souvent pas faite», souligne l’Idele, alors que le printemps marque généralement une hausse de la production. Autre conséquence des pluies : les ensilages risquent d’être de mauvaise qualité, ce qui pourrait avoir des effets négatifs sur la collecte cet été. La reprise de la maladie hémorragique épizootique pourrait également affecter la production.

Eva DZ

Dans le cadre de l’examen du projet de loi d’orientation agricole (LOA), les députés ont adopté le 23 mai une mesure de soutien au portage du foncier en écartant les investisseurs privés. Des amendements LFI, écologistes et RN ont fait retirer une référence aux «investisseurs privés», alors que l’exécutif souhaitait leur donner dans le texte une place de partenaires de l’État, au même titre que les collectivités, pour concourir aux transmissions de terres agricoles. «Nous devons réguler le foncier et empêcher la spéculation sur les terres agricoles», a argué l’écologiste Marie Pochon. «J’ai basculé dans une faille spatio-temporelle ? Les exploitations françaises, elles appartiennent à des fonds privés», a vivement rétorqué Marc Fesneau. Le ministre a affirmé qu’il «va falloir des fonds privés» en complément des financements publics comme les 400 M€ du fonds Entrepreneurs du vivant. «Le mur du foncier est devant nous, ce n’est pas quelques centaines de millions, c’est des milliards», a abondé le rapporteur général Éric Girardin (Renaissance). Pour sa part, Dominique Potier (PS) a reconnu un potentiel «malentendu» sur l’objectif, et que les investissements privés pouvaient être vertueux quand ils sont encadrés pour «l’intérêt général». Mais l’amendement «n’empêche rien du tout», car «l’article [fixant les objectifs] est purement déclaratoire», a-t-il avancé.

Eva DZ

Dans un communiqué publié le 23 mai, six associations de défense de l’environnement* affirment que la «dernière estimation du nombre de loups présents en France» est de 1003 individus pour l’année 2023, soit une baisse de 9% par rapport à 2022 (1096 loups). Confirmé par la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), ce chiffre définitif a été calculé à partir des indices relevés par le Réseau loup de l’OFB entre mars 2023 et mars 2024, avec prise en compte des analyses génétiques, précise Jean-David Abel, de FNE, à Agra Presse. Ce repli intervient après plusieurs années de hausse rapide. Les associations appellent le gouvernement à «baisser immédiatement le plafond de destructions autorisables pour 2024 en tenant compte de cette nouvelle estimation». Pour cette année, via une note technique de la préfète coordinatrice, l’exécutif a «reconduit automatiquement le plafond annuel» à 209 loups, en se basant sur une estimation provisoire de 1104 individus communiquée en septembre dernier. Avec le chiffre actualisé à 1003 loups, le plafond devrait passer à 190 individus (19% de l’effectif), font valoir les ONG. Contacté par Agra Presse, le ministère de la transition écologique n’a pas encore confirmé le chiffre de la population lupine 2023-2024, qui doit être communiqué au Groupe national loup vendredi 24 mai. D’après les ONG, cette estimation «est connue depuis des semaines par les responsables gouvernementaux, qui se sont gardés de la rendre publique». *FNE, Ferus, LPO, WWF, Aspas, Humanité et biodiversité

Eva DZ

«Pour certaines petites filières, comme le banon (fromage de chèvre du sud-est, ndlr) ou le chevrotin (fromage de chèvre de Savoie, ndlr), il est très difficile de traduire le coût de la certification dans le prix de vente des produits», explique le président du Cnaol (appellations laitières) Hubert Dubien, qui plaide pour une reprise des discussions engagées avec l’administration. Il ajoute que le coût de la certification a «explosé» ces dernières années. «Nous avons réfléchi à une mutualisation, mais cette solution à ses limites», poursuit-il. Le Cnaol demande d’abord «une aide financière pour les appellations concernées». «La certification représente les deux-tiers du budget de certaines AOP», précise Hubert Dubien. En outre, le Cnaol défend une «dématérialisation partielle des contrôles» pour toutes les AOP laitières, en permettant l’accès, par exemple, aux déclarations PAC ou aux inventaires des exploitations. «Ce sont les déplacements des agents qui coûtent le plus cher», explique le président du Cnaol. Plus largement, il propose une «simplification» des procédures pour éviter que les agents aient à se rendre plusieurs fois sur une même exploitation. «Ces changements permettraient in fine de multiplier les contrôles», affirme Hubert Dubien.

Eva DZ

La situation des nappes phréatiques françaises s’est encore améliorée en avril et est «globalement très satisfaisante» à l’approche de l’été sous l’effet des pluies importantes des dernières semaines, à l’exception notable des Pyrénées-Orientales qui restent dans le rouge, a annoncé le 22 mai le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Au 1er mai, 65% des nappes métropolitaines se situent au-dessus des normales, avec 21% dont les niveaux sont même très hauts. A l’inverse, 22% sont sous les normales, dont 4% à des niveaux très bas, dans le Roussillon mais aussi dans certaines parties de la Corse, précise le BRGM dans son bulletin mensuel. Il y a une «légère amélioration par rapport au mois dernier malgré la reprise de la végétation» qui absorbe une partie des précipitations. Au 1er avril, 58% des nappes étaient au-dessus des normales et 27% étaient en dessous. C’est aussi beaucoup mieux que l’an dernier à la même époque, où la situation était «très inquiétante» avec 68% des nappes sous les normales. En mai, il a continué à pleuvoir sur certaines parties de la France, permettant de poursuivre les tendances plutôt favorables de l’hiver. Les prévisions pour l’été sont donc «plutôt optimistes» si l’on considère l’ensemble de l’Hexagone.

Eva DZ

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