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Le plan d’actions national destiné à répondre au déclin de la production de châtaignes est «en cours de finalisation», a annoncé Christian Lannou, directeur de recherche dans un entretien accordé à l’Inrae le 8 octobre. Et de préciser: «nous avons bien avancé, mais il reste à obtenir l’aval du ministère et le déblocage des crédits». Pour rappel, le ministère de l’Agriculture a signé une convention avec le Syndicat national des producteurs de châtaignes en février 2024, alors que la filière castanéicole est fragilisée «par les effets du dérèglement climatiques» et les «enjeux phytosanitaires». Quatre grandes lignes ressortent du plan d’action qui en découle, avec d’abord la recherche de méthodes innovantes de protection face aux maladies et parasites du châtaigniers (chancre du châtaignier, encre du châtaignier, cynips…). Par ailleurs, il s’agit de produire des plants résistants et en bon état sanitaire, mais également d’améliorer les pratiques post-récolte pour éviter le pourrissement (tri, conditionnement…). Enfin, il s’agit de travailler à l’élaboration de nouvelles pratiques culturales, telles que des techniques d’élagage, de compostage, ou encore de paillage pour lutter contre la sécheresse. «Nous espérons que les premiers projets seront mis en œuvre en début d’année prochaine… Dès que le ministère aura validé», souligne M. Lannou.

La rédaction

L’Assemblée nationale a nettement rejeté le 12 novembre en première lecture le projet de loi de finances (PLF) 2025, seule la gauche votant pour un texte qu’elle a largement contribué à réécrire, et qui a été «dénaturé» selon la majorité. La partie «recettes» du texte a été approuvé par 192 députés, issus du Nouveau Front populaire, contre 362, membres des quatre groupes de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national et de ses alliés ciottistes. Ce rejet permet au gouvernement de soumettre au Sénat sa propre copie du PLF. «L’examen du texte au Sénat se verra alimentée par un certain nombre d’amendements du gouvernement qui seront issus d’adoptions d’amendements ici à l’Assemblée nationale», a déclaré le ministre du Budget Laurent Saint-Martin à l’issue du vote. Plus tôt dans la journée, les députés avaient rejeté sans surprise en commission la partie «dépenses» du PLF, très largement remaniée notamment par la gauche, qui a tenté de faire adopter le texte mais s’est heurtée à la coalition gouvernementale et au RN. Cet autre vote n’a que peu de conséquences sur la suite de l’examen parlementaire du texte dans l’hémicycle, car les députés repartiront de la version initiale du projet de loi.

La rédaction

Les experts des États membres du Comité spécial Agriculture ont approuvé, le 11 novembre, la proposition d’amendement de la Pac visant à octroyer une aide forfaitaire maximale de 42.000 € aux agriculteurs affectés par des aléas climatiques en 2024. Ce soutien sera financé par les fonds européens non utilisés de la période 2014-2020 du Fonds de développement rural. Le texte introduit également des simplifications administratives sur les modalités d’octroi de ce type d’aide d’urgence (définition de la notion de «force majeure»…). Les eurodéputés de la commission de l’Agriculture du Parlement européen, qui examinent le dossier selon une procédure d’urgence, devraient à leur tour valider ce règlement lors de leur réunion du 18 novembre.

La rédaction

Comme attendu par les professionnels, le ministère de l’Agriculture a publié, le 8 novembre au Journal officiel, un arrêté faisant passer au niveau de risque «élevé» pour l’influenza aviaire sur l’ensemble du territoire métropolitain. Le ministère avait expliqué plus tôt dans la semaine aux professionnels que la décision était fondée sur la dynamique forte et persistante de circulation du virus dans l’avifaune sauvage en Europe dans les couloirs de migration traversant la France, alors que les vols d’oiseaux s’intensifient au-dessus de l’Hexagone.

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Lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, les députés ont allégé, le 8 novembre en séance publique, la fiscalité sur la transmission du foncier. Ils ont voté, avec l’avis favorable de la commission mais défavorable du gouvernement, des amendements républicains (DR) et macronistes (EPR) visant à aligner les règles de fiscalité appliquées en cas de transmission des terres agricoles sur celles de l’exploitation. «En exonérant de droits de succession ou de donation à hauteur de 75 % de la valeur du foncier et sans aucun plafond, à condition que celui-ci reste la propriété de l’héritier pendant 15 ans, nous pourrons ainsi préserver le modèle économique agricole français composé majoritairement d’exploitations familiales», soutient Nicolas Ray (DR) dans un amendement adopté. Les députés ont par ailleurs voté, contre l’avis du gouvernement, un amendement du rapporteur Charles de Courson (Liot) qui vise à étendre l’exonération partielle de droits de mutation à titre gratuit lors de la transmission de biens ruraux donnés à bail à long terme. Cela en rendant le dispositif «applicable à toutes les transmissions et non seulement à celles effectuées pour les baux conclus avec un jeune agriculteur».

La rédaction

Le conseil d’administration de la banque européenne d’investissement a annoncé le 6 novembre, avoir adopté un programme de soutien à l’agriculture de 3 milliards d’euros (Md€). «C’est le plus important soutien jamais apporté par la BEI à l’agro-industrie et aux agriculteurs européens», ajoute l’institution financière basée à Luxembourg. Dans le détail, ce programme a pour objectif de «mobiliser des investissements dans des domaines clés qui favorisent l’innovation, les pratiques durables et la résilience face aux changements climatiques». Il doit permettre également «de rationaliser les financements destinés à soutenir l’agriculture durable, les outils agricoles numériques, les systèmes de gestion de l’eau et les fonds de roulement nécessaires à la résilience aux changements climatiques et à l’adaptation des cultures» et favoriser l’innovation. La BEI indique que ce programme sera avant tout destiné aux jeunes agriculteurs, aux nouveaux agriculteurs et aux «entreprises de l’agro-industrie cherchant à promouvoir la durabilité». Enfin, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’accroissement de la biodiversité et l’encouragement envers des pratiques relevant de l’économie circulaire seront des critères prioritaires dans l’obtention des financements.

La rédaction

La production viticole 2024 est attendue en recul de 23 % sur un an (contre -18% en septembre), du fait de «conditions météorologiques défavorables sur l’ensemble des régions», selon une nouvelle estimation publiée le 8 novembre par le ministère de l’Agriculture. Au 1er novembre, elle est estimée à 36,9 Mhl (contre 39,3 Mhl en septembre), un volume proche des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021, années également marquées par des aléas climatiques. Cela représente un recul de 17 % par rapport à la moyenne quinquennale. Tous les types de vins sont concernés, notamment en Bourgogne, Beaujolais et Champagne, ainsi que les vins destinés aux eaux-de-vie (en repli de 36 % après avoir bénéficié d’une récolte exceptionnelle en 2023). Ces projections ont encore été revues à la baisse, puisqu’en septembre le ministère prévoyait un repli de 18 % sur un an. L’année 2024 a été caractérisée par des précipitations depuis le printemps et jusqu’aux vendanges et des problèmes sanitaires qui ont réduit les volumes. Dans de nombreux vignobles, la floraison s’est déroulée dans des conditions fraîches et humides, entraînant la coulure (chute de fleurs et jeunes baies) ainsi que le millerandage (formation de baies trop petites), rappelle le ministère. A cela s’ajoutent des pertes dues au gel au printemps, au mildiou et à la grêle en été.

La rédaction

Alimentation trop transformée, trop pauvre en fruits, trop riche en sel… les mauvaises habitudes alimentaires ont un coût sanitaire caché de plus de 8.000 milliards de dollars par an, estime la FA0, qui appelle à «agir urgemment» pour transformer les systèmes agroalimentaires dans le monde. Ces 8.100 milliards sont liés aux pertes de productivité dues aux maladies provoquées par notre alimentation (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…), selon le rapport annuel de la FAO. Ce coût largement invisible vient s’ajouter aux coûts sanitaires déjà connus et bien identifiés, notamment les dépenses médicales. De quoi doubler la facture sanitaire réelle de notre alimentation. Cet impact sur la santé représente au niveau mondial 70% de tous les coûts cachés de la production alimentaire, qui a aussi des coûts environnementaux, sociaux etc. Responsables pour moitié de ce coût sanitaire: une alimentation pauvre en céréales complètes (au profit de produits raffinés, un phénomène généralisé sauf dans certains pays africains ou en Inde), des régimes pauvres en fruits (ce qui concerne tout le globe), et des régimes riches en sel. Viennent ensuite les régimes riches en viande transformée (saucisses, charcuteries etc), en viande rouge, pauvres en légumes… Selon les pays, cette charge cachée représente jusqu’à 10% du PIB. Le calcul n’inclut pas les phénomènes de sous-nutrition, eux aussi coûteux, souligne la FAO.

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La ministre française de l’Agriculture s’est dite le 10 novembre convaincue que l’accord de libre-échange négocié entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, auquel s’oppose Paris, ne serait «pas signé» à Rio de Janeiro où se tiendra le G20 les 18 et 19 novembre. La présidente de la Commission européenne « Ursula von der Leyen connaît parfaitement la position de la France sur le Mercosur, de même que d’autres pays, et c’est la raison pour laquelle cet accord ne sera pas signé à Rio dans quelques jours», a déclaré Annie Genevard sur la chaîne de télévision française France 3. La ministre a rappelé l’opposition de la France à la signature de cet accord en l’état: «La France dit non et la France n’est pas seule dans ce refus du Mercosur. Ce qu’il faut obtenir, c’est de quoi exercer notre veto au niveau européen» en ralliant «un maximum de pays» de l’UE, a-t-elle expliqué. «C’est un mauvais accord» qui «va faire déferler sur notre pays une quantité de productions qui vont venir concurrencer directement nos producteurs: 99.000 tonnes de boeuf, 180.000 tonnes de sucre, autant de (viande de) volailles. En plus, cela se fait au prix de la déforestation et de normes environnementales», a-t-elle dit.

La rédaction

Après l’examen inachevé du budget de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée nationale, le gouvernement a choisi de conserver plusieurs amendements dans la version qu’il s’apprête à transmettre au Sénat, dont celui accélérant la réforme du calcul des retraites agricoles sur les 25 meilleures années à 2026, et celui visant à exclure le TO-DE (saisonniers) des effets de la baisse de deux points du plafond des cotisations sociales des employeurs. Sur les retraites agricoles, une mise en œuvre complète pour 2028 et une application rétroactive avaient été validées par le précédent gouvernement. Travaillé avec la droite et la FNSEA, l’amendement du nouveau gouvernement n’avait pas pu être examiné par l’Assemblée faute de temps. De même, l’amendement portant sur le TO-DE était une demande de la FNSEA. Si elle s’était appliquée au TO-DE, la mesure aurait couté 39,5 millions d’euros aux employeurs agricoles, selon l’exposé des motifs. Dans un communiqué, la FNSEA avait dénoncé «un jeu de dupes», la mesure annulant une partie des bénéfices des mesures incluses dans le texte en faveur du TO-DE ; dans sa version initiale présentée début octobre, le PLFSS incluait déjà la pérennisation prévue du TO-DE et la hausse du plafond de 1,20 à 1,25 Smic pour bénéficier de l’exonération maximale de cotisations sociales des employeurs.

Eva DZ