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Le chancelier allemand Olaf Scholz et le nouveau président argentin Javier Milei souhaitent une conclusion rapide des négociations commerciales entre l’UE et le Mercosur. C’est le principal constat fait par le gouvernement allemand dans un communiqué publié le 9 janvier, à l’issue d’un entretien téléphonique entre les deux dirigeants. L’opinion de Berlin en faveur de ce traité de libre-échange n’est pas un mystère. En décembre, alors que les discussions techniques sur un protocole additionnel s’accéléraient et qu’une finalisation des pourparlers était envisagée, le chancelier allemand rencontrait le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, alors à la tête du Mercosur, afin de faciliter le processus et que l’accord «franchisse la ligne d’arrivée». A contrario, la position du nouveau chef de l’État argentin, en place depuis le 10 décembre et sur lequel repose désormais une partie de l’avenir des discussions, n’était pas encore clairement établie. Cette évolution devrait ouvrir la voie à une reprise prochaine des négociations entre les parties.

La rédaction

Dans une étude publiée le 10 janvier par le Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’agriculture, deux chercheuses de l’Inrae et du CNRS estiment que la plus-value environnementale apportée par les dispositifs de compensation écologique est «faible» sur les parcelles agricoles. Les chercheurs ont étudié une vingtaine de projets conduits dans six régions, et interrogé 95 acteurs «à compétences foncières, écologiques et agricoles». Elles relèvent notamment que ces dispositifs, souvent mis en place dans le cadre de projets d’infrastructures routières ou d’habitations, prennent mal en compte certains «effets de bord». Et de prendre l’exemple suivant : «Le retournement d’une prairie peut venir contrebalancer la perte de rendement découlant d’une fauche tardive». Elles constatent plus généralement que «l’engagement dans la compensation se présente très rarement comme un renouvellement du système global de l’exploitation» et concluent que «la compensation ne peut pas être vue comme un levier de transition agroécologique efficace». Elles notent d’ailleurs que les milieux agricoles «ne sont pas les plus spontanément recherchés pour compenser les impacts d’un projet».

La rédaction

À l’occasion de sa conférence de presse de rentrée le 10 janvier, la FNSEA a reproché aux pouvoirs publics un manque de concertation locale et une définition géographique trop large dans le cadre de l’élaboration de la BCAE n°2 relative à la protection des zones humides (conditionnalité de la PAC). Prévue initialement pour le 1er janvier 2024, l’entrée en vigueur de cette nouvelle mesure a été retardée d’un an, en vertu d’un récent arrêté du ministère de l’agriculture. Selon la FNSEA, de premiers zonages régionaux ont été présentés par des Dreal qui porteraient jusqu’à 29% de la surface agricole utile les zones classées. «La clé de lecture est différente selon Bruxelles et le ministère de la transition écologique», estime le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, qui refuse de son côté d’inclure les zones humides dites probables. «C’est un sujet très chaud, épidermique chez nos producteurs», assure-t-il.

La FNSEA plaide également pour une concertation régionale avec les services préfectoraux. Selon le ministère de l’agriculture, cette concertation est d’ores et déjà prévue de la fin janvier à la mi-mars. Des concertations s’ensuivront au niveau national avec les organisations agricoles. Les mesures à engager dans ces zones n’ont pas encore été mises sur la table par les pouvoirs publics. La FNSEA craint notamment des restrictions relatives au drainage.

La rédaction

Les cours du soja américain sont tombés le 8 janvier à leur plus bas niveau depuis début décembre 2021, desservis par l’amélioration des conditions météorologiques au Brésil et le ralentissement des achats chinois. Le prix du contrat rapproché avec échéance en janvier est descendu à 12,3325 dollars le boisseau (environ 27 kg). Après des mois de précipitations insuffisantes, les grandes régions de production de l’oléagineux au Brésil reçoivent de la pluie en quantité. C’est notamment le cas dans l’État du Mato Grosso, qui pèse 26% des récoltes brésiliennes, selon le ministère américain de l’Agriculture (USDA). Par ailleurs, les volumes hebdomadaires américains inspectés avant exportation, indicateur très suivi par le marché, ont baissé de 30% par rapport à la semaine précédente, et ont été divisés par plus de deux par rapport à la même période en 2023. Aux yeux de Dax Wedemeyer, analyste pour l’entreprise de négoce Us Commodities, c’est la décélération des commandes chinoises qui préoccupe particulièrement le marché. Traditionnellement, les premières semaines de l’année correspondent à la fin de la fenêtre dont bénéficient les agriculteurs américains avant que la récolte brésilienne ne vienne inonder le marché. Désormais premier producteur et exportateur mondial de soja, le Brésil attend une récolte monstre, estimée à 161 Mt par l’USDA.

La rédaction

Le spécialiste de la robotique agricole Meropy est en cessation d’activité, a annoncé le 9 décembre son cofondateur William Guitton. «Nous avons buté sur notre seconde levée de fonds», explique-t-il sur le réseau social LinkedIn. Meropy cherchait l’an dernier 1 million d’euros pour déployer son robot à plus grande échelle. Son échec illustre, d’après le CEO, la difficulté pour une start-up de hardware agricole à gérer «des financements arrivant au compte-goutte, avec un développement au temps long sur des cultures à cycle annuel». L’entreprise iséroise commercialisait depuis un an le Sentiv, robot autonome pour la détection des adventices et ravageurs en grandes cultures. Il servira désormais pour un tout autre usage. L’activité de Meropy est effectivement reprise par Cardem (Vinci construction), spécialiste entre autres de la dépollution. En France, comme ailleurs dans le monde, le nombre de robots en cultures végétales reste encore largement en retrait (600 unités vendues en France en 2023) en comparaison de l’élevage (18 000), selon la dernière édition de l’Observatoire de l’usage des robots en agriculture. Et dans le secteur des grandes cultures, seulement 15 robots ont été commercialisés jusqu’à présent, pour le désherbage, la collecte d’information et le binage.

La rédaction

Les premières immatriculations de tracteurs agricoles (y compris chargeurs télescopiques) ont augmenté de 2,1% en 2023, s’établissant à 41 554 unités, a indiqué le 9 janvier Axema (constructeurs). Il s’agit du «troisième plus fort total depuis 2010», après les années 2013 (47 656) et 2012 (42 883), selon un communiqué. Les tracteurs standards et les chargeurs télescopiques voient leurs immatriculations progresser (respectivement +4,2 % et +3,7 % sur un an). A l’inverse, les tracteurs vignes et vergers reculent fortement (-10,6 %) pour la deuxième année consécutive, tombant au plus bas sur les dix dernières années. Les premières immatriculations de tracteurs standards connaissent une troisième hausse de suite, à 26 200 unités. «La puissance moyenne des tracteurs standards continue d’augmenter pour atteindre 163,5 chevaux en 2023 (contre 161 chevaux en 2022), souligne Axema. A noter: la forte croissance des tracteurs de plus de 300 chevaux (+17,6%).»

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Les agriculteurs allemands ont entamé le 8 janvier une semaine de protestation contre la politique agricole du gouvernement d’Olaf Scholz en envoyant notamment des convois de tracteurs bloquer plusieurs entrées d’autoroutes dans tout le pays. La mobilisation à l’appel de l’Union des agriculteurs allemands (DBV) est généralisée: les autorités ont signalé de fortes perturbations du trafic routier en début de matinée dans presque toutes les régions allemandes, du Bade-Wurtemberg et la Bavière au sud, en passant par le land le plus peuplé d’Allemagne, la Rhénanie du nord Westphalie jusqu’au nord du pays. Les premiers convois de tracteurs sont entrés dans les métropoles de Hambourg et Brème, au nord, paralysant en partie le trafic. À Berlin, les tracteurs ont pris position au cœur de la capitale, près de la porte de Brandebourg. La colère des agriculteurs s’était enflammée à la suite de la décision du gouvernement de réduire des subventions au secteur en raison d’un rappel à l’ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l’Allemagne. Face aux protestations, le gouvernement a adouci ses projets le 4 janvier: l’avantage fiscal accordé sur les quantités de gazole consommées sera ainsi supprimé progressivement jusqu’en 2026 et non d’un coup, comme prévu initialement. De plus, l’avantage en matière de taxe sur les véhicules pour la sylviculture et l’agriculture sera maintenu.

La rédaction

Dans une publication du 29 décembre, la DGCCRF (répression des fraudes) révèle que 29,5% des établissements (fabricants, laiteries, élevages, commerces) contrôlés dans le cadre d’une enquête sur la filière beurre en 2019 présentaient des «anomalies». Les plus courantes concernent «le processus de fabrication, la composition et l’étiquetage des beurres et matières grasses laitières». Les résultats de l’enquête de la DGCCRF montrent que la teneur en eau est trop élevée par rapport aux normes européennes dans près de 15% des cas, ce qui «altère la qualité des produits». En outre, des opérateurs contreviennent aux règles portant sur certaines allégations telles que les appellations d’origine contrôlée ou les beurres «fermiers». La DGCCRF donne l’exemple d’un producteur de lait «revendiquant le caractère fermier de certains de ses beurres alors que seulement 26% de la crème» utilisée vient de l’exploitation. D’autres pratiques sont épinglées comme la réutilisation de beurre fondu dans la fabrication de beurres extra-fins et l’utilisation de matière grasse issue de lactosérum à la place de la crème. Au final, l’enquête a donné lieu à 30 avertissements, sept injonctions de remise en conformité et un procès-verbal d’infraction pénale pour «destruction de scellé».

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Une centaine d’agriculteurs ont manifesté le 8 janvier dans le Pas-de-Calais pour réclamer un curage des fleuves, qui permettrait selon eux de prévenir de nouvelles inondations catastrophiques pour leurs cultures, rapporte l’AFP. Les manifestants se sont rassemblés dans la matinée à Outreau sur les berges de la Liane afin de dénoncer l’immobilisme des pouvoirs publics, selon eux, face aux inondations qui frappent le département depuis novembre. «On demande que les cours d’eau soient entretenus et la même chose pour la Canche et l’Aa», a expliqué Jean-Pierre Clipet, secrétaire général de la FDSEA. Le syndicat et les Jeunes agriculteurs (JA) ont également lancé cette journée d’action pour réclamer «une réévaluation» du fonds d’urgence de 80 M€ promis par le gouvernement après la tempête Ciaran. Cette aide qui ira «jusqu’à 5 000 euros [par exploitation] ne nous satisfait pas. On a des maraîchers qui sont beaucoup délaissés, ils ont des craintes pour les légumes d’hiver», et «on ne sait pas comment [cette aide] sera attribuée», s’inquiète M. Clipet. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé le 4 janvier dans le Pas-de-Calais un changement de réglementation pour «faciliter le curage», dont les possibles conséquences restent cependant débattues entre experts et défenseurs de l’environnement.

La rédaction

La déforestation dans l’Amazonie brésilienne a diminué de moitié l’an passé, selon des chiffres officiels publiés le 5 janvier, un succès pour le président Lula qui avait promis de lutter résolument contre le phénomène. Cependant, c’est tout l’inverse qui se produit dans la savane du Cerrado, au sud de la forêt amazonienne : la destruction y a atteint un nouveau record annuel, avec une augmentation de 43% comparé à 2022, selon le programme gouvernemental de surveillance de la déforestation. Au total, 5 152 km2 de forêt ont été détruits dans l’Amazonie brésilienne l’an passé, en baisse de 50% par rapport à 2022. La plus grande forêt tropicale du monde joue un rôle vital contre le réchauffement climatique, via l’absorption des émissions de carbone. Dans le même temps, le Cerrado, un écosystème riche d’une biodiversité immense et étroitement lié à l’Amazonie, a perdu plus de 7 800 km2 de végétation l’an passé, le chiffre le plus élevé depuis le début des mesures en 2018. Des organisations de défense de l’environnement ont accusé le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva de fermer les yeux sur la destruction du Cerrado, nettement moins célèbre mondialement que l’Amazonie, pour satisfaire le puissant secteur de l’agro-négoce brésilien.

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