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Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé une rallonge de 40 millions d’euros (M€) au fonds d’urgence de 50M€ esquissé par le Premier ministre Gabriel Attal le 26 janvier. «Le Premier ministre avait posé la base d’un fond à 50M€, qu’on va rehausser à hauteur de 90M€ (…) Donc, 50 porté à 90M€ » a déclaré Marc Fesneau au salon de l’agriculture le 28 février. «Dans l’instruction technique, je pense qu’il faudra regarder les filières qui sont les plus à risques de déconversion. Je fais confiance aux filières, aux interprofessions pour dire il faut prioriser là, ou plutôt à cette filière-là. Il me semble qu’en bonne intelligence on pourra le faire», a exposé le ministre.  Le fonds «couvrira la période juin 2023 à juin 2024» et sera géré par FranceAgriMer. Pour en bénéficier, les exploitants doivent avoir la totalité de leur production certifiée bio ou en conversion, ou avoir plus de 85% de leur chiffre d’affaires issu de l’agriculture biologique, précise un communiqué du ministère.  Ils doivent avoir subi une perte d’EBE ou de chiffres d’affaires d’au moins 20% par rapport à la période 2018-2020.

La rédaction

Nous serons partie prenante du travail sur l’amélioration de la protection de la matière première agricole (MPA)», a déclaré Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA), le 27 février en conférence de presse. Le gouvernement prévoit de mettre en place des «prix plancher» sur les produits agricoles d’ici l’été. «Nous ne balayons pas du revers de la main les prix plancher, même si nous n’avons pas le même vocabulaire», poursuit Thierry Roquefeuil. Le syndicat préfère en rester aux «indicateurs». Surtout, la FNPL «ne veut pas d’un prix plancher politique», affirme son président. Ce dernier redoute également que «le prix plancher devienne un prix plafond, considéré comme suffisant». «Si des entreprises valorisent bien le lait, il faut tout le monde en profite», assure Thierry Roquefeuil. En revanche, dans le cadre d’une nouvelle loi Egalim, le syndicat souhaiterait l’instauration d’une date butoir pour les négociations entre une organisation de producteurs et un industriel avant l’envoi des conditions générales de vente à la grande distribution. Il demande aussi, à l’instar de la grande distribution et des coopératives, l’élargissement de la sanctuarisation du coût de la MPA au secteur de la restauration.

La rédaction

La présidente de la Région Occitanie Carole Delga a annoncé un abondement de 22 millions d’euros (M€) au «dispositif unique d’investissement» des exploitations agricoles et CUMA, alimenté par les crédits européens Feader pour l’investissement. «J’avais un budget de 28M€, je vais le porter à 50M€» a annoncé Carole Delga en conférence de presse au Salon de l’agriculture le 27 février. Elle a expliqué cette décision par un afflux de demandes avec «1200 dossiers, c’est-à-dire plus du double d’une année de début de programmation». «Quand on est en début de programmation de crédits européens, la première année est toujours importante. On avait pris comme équivalent [le budget de] la première année de programmation il y a 5 ans et on avait rajouté 25%, mais malgré cela ce n’est pas suffisant», a-t-elle justifié. Par ailleurs, le dispositif d’aides à l’investissement pour les jeunes agriculteurs baptisé « Pass Exploitation » est finalement plafonné à 100 000 euros de dépenses éligibles, au lieu de 20 000 euros comme prévu initialement, précise le dossier de presse.

La rédaction

La consommation foncière «masquée» prend de l’ampleur, a alerté le 27 février la FNSafer, y voyant une nouvelle forme d’artificialisation. Ce phénomène consiste en l’achat de terres agricoles pour d’autres utilisations, comme le loisir, la mise à distance du voisinage, le stockage de matériaux et autres détournements d’usage ou à titre spéculatif. Échappant jusqu’alors aux observatoires fonciers, il s’agit d’une consommation dite «masquée». Mais la FNSafer arrive aujourd’hui à en mesurer l’ampleur. 17 300 ha sont concernés en 2022. Un chiffre en hausse par rapport aux quelque 10 000 ha du début de la précédente décennie. «Les années Covid ont vu une accélération», nombre d’urbains ayant fait des acquisitions à la campagne, a indiqué Nicolas Agresti, directeur du service Etudes, veille et prospective. Selon lui, la consommation foncière masquée concerne «souvent des secteurs touchés par l’artificialisation», ainsi que «les deuxième et troisième couronnes des pôles urbains». Les zones touristiques des côtes Méditerranée et Atlantique, les bocages des régions Ouest sont particulièrement concernés. A l’inverse, les plaines céréalières du Nord, la Bretagne sont moins touchées.

La rédaction

Comme annoncé, le gouvernement a fait paraître au Journal officiel le 27 février un décret interdisant d’utiliser des dénominations animales pour des produits contenant des protéines végétales. Un texte conforme à la version notifiée à la Commission européenne en 2023. Il comprend une liste de 21 dénominations animales interdites aux protéines végétales (steak, filet, jambon, etc.). Il fixe aussi un taux maximal de protéines végétales pour pouvoir utiliser une centaine d’autres termes (saucisse, rôti, pâté, etc.). Par ailleurs, l’exécutif prévoit «un délai d’entrée en vigueur de trois mois après sa publication pour laisser aux opérateurs le temps d’adapter leur étiquetage», ainsi que la possibilité d’écouler les stocks pendant un an. Ces dispositions répondent à la demande du Conseil d’État, qui avait annulé le précédent décret en référé en juillet 2022, pour imprécision et insécurité juridique. Par ailleurs, le décret ne s’applique pas aux «produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l’Union européenne ou dans un pays tiers». Le dossier n’est toutefois pas entièrement clos : sur le fond, le Conseil d’État a renvoyé l’affaire en juillet 2023 devant la Cour de justice de l’UE, qui doit trancher si un État membre est fondé ou non à interdire d’utiliser des dénominations animales pour désigner des produits végétaux.

La rédaction

Dans le cadre du Plan de trésorerie d’urgence annoncé le 24 février par le Président de la République, le ministre de l’économie Bruno Le Maire et des représentants des banques françaises ont annoncé, le 27 février, deux dispositifs de refinancement dédiés aux agriculteurs en difficultés. Pour les prêts en cours, les banques pourront proposer des «différés de paiement d’un an, puis un rééchelonnement de trois ans de la dette», a annoncé Bruno Le Maire. Pour les besoins de nouveaux prêts, les exploitations en difficultés pourront bénéficier d’un «taux préférentiel [inférieur] à un taux maximum de 2,5%». Selon l’indicateur de référence Euribor 12 mois, les taux interbancaires ont atteint 3,7%. Pour en bénéficier, les agriculteurs doivent se signaler auprès d’un «conseiller départemental» dédié, situé dans chaque préfecture, placé sous l’autorité des directions des finances publiques – ce conseiller aura par ailleurs pour mission de «recenser les entreprises en difficultés». Ce dispositif, au cas par cas, «doit se regarder selon la rentabilité des exploitations», a précisé le ministre de l’agriculture Marc Fesneau. La rédaction

Le Président de la République a réuni, le 26 février, le Premier ministre et six ministres – dont ceux de l’agriculture, de l’économie et de la transition écologique – pour évoquer ses annonces lors du Salon de l’agriculture deux jours plus tôt. Emmanuel Macron «a demandé à Bercy de lancer un chantier sur les prix plancher avec l’ensemble des organisations professionnelles agricoles», avec l’objectif d’aboutir en vue du futur projet de loi que le Premier ministre Gabriel Attal a promis de présenter d’ici l’été sur le revenu des agriculteurs. Selon ses services, Emmanuel Macron a demandé le 24 février aux syndicats agricoles «d’aboutir à quatre ou cinq revendications assez fortes pour structurer les échanges». Il espère leur retour «dans les dix jours» afin de «travailler sur ces revendications» en vue du nouveau rendez-vous qu’il leur a donné dans trois semaines à l’Élysée. Derrière cette demande, il y a «la volonté de poser un cadre de référence commun», «d’avoir quelques mesures identifiées par l’ensemble des acteurs», a expliqué un conseiller. «Il faut maintenant clore la crise et se mettre d’accord sur les quelques mesures fondamentales pour faire la différence pour les agriculteurs et permettre aux agriculteurs de rentrer chez eux tranquillement et d’avoir été entendus», a ajouté une autre conseillère. La rédaction

«Il y a un peu moins de produits laitiers AOP dans les paniers des Français», constate Romain Le Texier, directeur des études du Cniel (interprofession laitière). Dans un contexte fortement inflationniste, les AOP laitières ont perdu des parts de marchés en 2023, de l’ordre de 0,5% en volume pour les fromages au rayon libre-service et de 0,2% à la coupe. «Les Français achètent moins souvent, mais ne sont pas moins nombreux à le faire», observe le Cnaol, qui réunit les 51 AOP laitières. Quelque 95% des foyers sont consommateurs de produits laitiers AOP, un chiffre constant sur les cinq dernières années. Le segment a notamment souffert de la baisse de fréquentation des rayons à la coupe (près de 40% des ventes en hyper et supermarchés). «Les animations ont été moins nombreuses. Certains distributeurs ont même fait le choix de fermer des rayons», note Romain Le Texier. Les ventes de fromages à la coupe (toutes qualités confondues) ont reculé de 15% entre 2021 et 2023. Un peu moins de 254 000 t de produits laitiers AOP sont commercialisées chaque année. Les ventes sont en progression de 12% sur les dix dernières années, mais ont marqué un recul de 2% entre 2021 et 2022. Selon un baromètre Kantar pour le Cnaol, 65% des Français connaissent le logo AOP, contre 19% en 2014. De plus, parmi ceux qui connaissent le label, 80% lui font confiance. La rédaction

Du 25 mai au 1er juin, la France accueillera les Ovinpiades mondiales (concours destiné aux étudiants de la filière), ont annoncé les responsables du programme français interprofessionnel Inn’Ovin le 26 février. L’événement se déroulera sous forme d’un «tour de France», afin de «montrer la diversité des élevages ovins français», avec des épreuves et des visites dans des lieux emblématiques du secteur : ferme expérimentale du Ciirpo (Haute-Vienne), filière Roquefort dans l’Aveyron, ferme de Fedatest (Haute-Loire), Charolles (Saône-et-Loire). Les Ovinpiades s’achèveront par la remise des prix le 31 mai à la Bergerie nationale de Rambouillet (Yvelines). Une trentaine de participants sont attendus, en provenance de 15 pays – tous les continents seront représentés. L’événement sera placé sous le thème du renouvellement des générations, qui sera notamment abordé lors d’une conférence/débat prévue le 31 mai. En France, les taux de remplacement des départs à la retraite dépassent les 90% en ovins lait et viande. Mais le président d’Interbev ovins (interprofession) Patrick Soury appelle à «ne pas baisser la garde»: si le nombre d’installations tend à se stabiliser, les cheptels et les volumes produits sont en recul. La rédaction

La FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) et le grossiste Metro France ont signé, le 26 février au Salon de l’agriculture, une nouvelle version de leur convention de partenariat «Éleveur & engagé». Elle établit des conditions de fixation de prix pour des animaux destinés au spécialiste de la restauration. Une signature à laquelle ont aussi participé les Jeunes agriculteurs, deux abatteurs (Puygrenier et EVA), ainsi que le réseau d’organisations de producteurs Elvéa Île-de-France. Lancée en 2019, la démarche devient compatible avec les dispositions de la loi Egalim 2. Le prix versé aux éleveurs dépend à 80% du coût de production (indicateur interprofessionnel révisé tous les six mois) et à 20% du prix de marché. S’y ajoutent des frais d’approche établis à 18 ct€/kg. La convention porte sur des bovins de race Charolais, avec des critères de qualité (âge, conformation, état d’engraissement). Charge ensuite aux acteurs locaux de passer des contrats basés sur ce cadre national. Par ailleurs, les partenaires ont annoncé que les dix «halles» (points de vente) franciliennes de Metro intègrent la démarche, avec un objectif de cinq bêtes par semaine en rythme de croisière. En 2023, 15 halles participaient déjà au niveau national, pour un total 163 bêtes vendues sous la marque «Éleveur & engagé». La rédaction