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Par plusieurs arrêtés paru au Journal officiel le 25 juin, le ministère de l’Agriculture a révisé à la hausse les montants de plusieurs aides directes découplées et couplées. Côté aides découplées, les droits à paiement de base (DPB) ne subiront pas la baisse de 1% prévue initialement, et les éco-régimes profitent de revalorisations: le montant unitaire de base passe de 46,31 à 49,69 €/ha, le montant supérieur de 63,72 à 67,30 €/ha, et l’éco-régime bio passe de 93,72 à 97,30 €/ha. De même, le montant de l’aide complémentaire JA passe de 4300 à 4469 €. Du côté des aides couplées, plusieurs revalorisations sont annoncées en productions animales et végétales. L’aide aux bovins de plus de 16 mois passe de 106 à 110 €/UGB, l’aide ovine de base passe de 21 à 22 €. Dans le végétal, l’aide à la cerise passe de 590 à 631 €, l’aide au houblon de de 442 à 447 €, et l’aide à la pomme de terre féculière de 84 à 92,40 €. Dans un communiqué paru le 16 juin, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’en raison d’une «souplesse nouvelle de la réglementation européenne», applicable pour cette nouvelle programmation 2023-2027», un «reliquat de paiements directs» sera versé aux agriculteurs français pour un montant de 140 millions d’euros «d’ici juin».

La rédaction

C’est une première mondiale : le gouvernement danois va instaurer, à partir de 2030, une taxe carbone sur son agriculture, indique le ministère de l’économie dans un communiqué le 24 juin. La taxation des émissions de gaz à effet de serre (GES) sera progressive. Dès 2030, chaque tonne d’équivalent CO2 émise coûtera 120 couronnes danoises (soit 16€) aux agriculteurs, avant de passer à 300 couronnes (soit 40€) à partir de 2035. Cette mesure va dans le sens de l’objectif du Danemark de réduire de 70% ses émissions de GES d’ici 2030, par rapport à 1990. Le ministère de l’économie indique que cet accord devrait réduire les émissions danoises «de 1,8 million de tonnes d’équivalent CO2 en 2030». Le groupe industriel agroalimentaire danois L&F, qui a participé aux négociations, se félicite de l’obtention d’un modèle fiscal permettant à tout agriculteur «qui utilise des solutions climatiques approuvées et économiquement durables» d’éviter la taxe. Dans l’accord, le gouvernement prévoit aussi de dédier 5,3 milliards d’euros au reboisement de 250.000 hectares de terres agricoles d’ici 2045, à la mise en réserve de 140.000 hectares de plaines d’ici 2030 et au rachat de certaines exploitations agricoles pour réduire les émissions d’azote.

La rédaction

Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent se réunir les 27 et 28 juin à Bruxelles pour dessiner les contours de la nouvelle mandature, un accord serait intervenu entre les groupes politiques (PPE, S&D, Renew), le 25 juin, pour la désignation des principaux postes à haut niveau des institutions européennes, selon plusieurs sources concordantes. Sous réserve de confirmation par le Conseil européen, l’Allemande Ursula von der Leyen (PPE, droite) devrait être désignée pour un second mandat à la tête de la Commission européenne. Pour respecter les équilibres politiques issus des élections européennes de début juin, l’ancien premier ministre socialiste portugais Antonio Costa prendrait la présidence du Conseil européen. Au poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, chef de la diplomatie européenne, s’installerait la première ministre estonienne Kaja Kallas des rangs des centristes de Renew. Pour poursuivre son travail de cheffe de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen devra obtenir l’aval d’une majorité d’eurodéputés lors d’un vote à bulletin secret qui devrait se dérouler à l’occasion de la première session plénière de la législature (potentiellement le 18 juillet).

La rédaction

Dans le cadre du projet de recherche européen BioValue, le cabinet Ecozept s’est penché sur l’avis des consommateurs européens sur le concept de «biodiversité cultivée» (plantes cultivées prenant en compte variété et génétique, transformées et commercialisées), prenant l’exemple de la tomate, à l’occasion d’une visioconférence le 20 juin. Il a travaillé sur deux possibilités d’indication sur les emballages : un logo «Biodiversité cultivée inclusive et participative», et un autre combinant le bio et la biodiversité. D’une manière générale, les répondants étaient intéressés par les deux labels. Cependant, la majorité d’entre eux (50%) s’est portée sur le logo «Bio et biodiversité», l’autre indication recueillant 37% de réponses. Dans le détail, 68% des répondants expriment de la confiance dans ce logo, qu’ils trouvent clair à 78% (contre 57% et 67% pour la première proposition). 66% reconnaissent qu’ils seraient intéressés par l’achat de tomates qui le porteraient. Les résultats laisseraient penser que la présence du mot «bio» serait un support de décision pour le consommateur. D’ailleurs, l’enquête souligne que 64% des interviewés justifient leur choix en indiquant que «tous les produits qui contribuent à la biodiversité cultivée [devraient] être biologiques». La rédaction

La Ligue de protection pour les oiseaux (LPO) et la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) ont signé, le 22 juin au congrès de la LPO à Lille, une convention de partenariat pour «promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la biodiversité», selon un communiqué commun. L’association de protection de la nature et le réseau de producteurs bio s’engagent à travailler sur quatre «axes stratégiques» : soutenir les agriculteurs dans «la transition» vers des pratiques favorables à la biodiversité ; mettre en place des «actions concrètes» pour «préserver et restaurer» les habitats naturels dans les exploitations ; sensibiliser aux «bienfaits» de l’agriculture biologique pour protéger la biodiversité ; et «stimuler la recherche et l’innovation» sur l’agriculture durable et la conservation des espèces. «Nous défendons la même vision d’une agriculture qui travaille avec le vivant et non pas contre, plus nous serons nombreux à défendre les pratiques de l’agriculture bio et plus nous ferons grossir les rangs des agriculteurs pour qui la biodiversité compte», déclare le président de la Fnab Philippe Camburet, cité dans le communiqué. La rédaction

La présidence belge du Conseil de l’UE n’a pas obtenu de consensus, le 24 juin à l’occasion de la réunion des ministres de l’agriculture des Vingt-sept à Luxembourg, sur son projet de conclusions concernant l’avenir de l’agriculture européenne. Résultat : elle doit se contenter de conclusions de la présidence, à la portée plus limitée. À la dernière minute, la Roumanie a en effet décidé de ne «pas soutenir le texte», n’a pu que regretter le ministre belge David Clarinval. Bucarest demandait un engagement sur la convergence externe des aides pour aller vers un niveau de soutien à l’hectare équivalent dans tous les États membres. Les conclusions ont toutefois été soutenues par 25 États membres. Elles fixent les grandes orientations qui devront être mises en haut de l’agenda de la Commission européenne lors de la prochaine mandature : souveraineté alimentaire, réduction de la charge administrative, renouvellement générationnel, compétitivité, place des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement… Via le dialogue stratégique qu’elle a lancé sur l’avenir de l’agriculture (réunissant les parties prenantes), la Commission européenne est aussi, de son côté, en train de mettre la dernière main à ses propres recommandations, attendues pour fin juillet. La rédaction

Fraîchement élu à la présidence de l’association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-François Loiseau (Intercéréales, Axéréal) a affirmé, dans un entretien au journal L’Opinion, vouloir «rassembler les industries agroalimentaires sur leurs sujets communs et faire entendre leur voix efficacement». L’organisation accuse les départs des laiteries (Fnil) et des brasseurs annoncés ces dernières semaines. «L’institution dysfonctionne», reconnaît Jean-François Loiseau, élu le 20 juin pour succéder à Jean-Philippe André (Haribo). «Les syndicats qui la composent s’épuisent, ne se font plus entendre», ajoute-t-il. Selon les informations du journal Les Echos, d’autres syndicats sectoriels pourraient quitter l’Ania. «Il y a un manque d’écoute des uns et des autres, des incompréhensions, et finalement, le sens de l’intérêt commun s’est perdu. Les sujets importants pour nous tous ne sont plus portés dans le débat public. Il y a un trou béant entre la production agricole et la distribution», déplore le nouveau président. Parmi ses priorités, il cite «redorer l’image des industries alimentaires», la «compétitivité de nos entreprises», les «relations commerciales», le «rayonnement international» et la «durabilité». La rédaction

Alors que la colère gronde dans les services instructeurs des aides PAC des préfectures, et que les aides bio et des MAEC accusent plusieurs mois de retard de versement, une réunion de la formation spécialisée (FS) du conseil social d’administration (CSA) du ministère de l’agriculture a été «écourtée», le 18 juin, sur décision des organisations syndicales, rapportent-elles dans un communiqué. «Face aux alertes répétées sur la situation dramatique des agents des services d’économie agricole (SEA), réitérées encore ce jour avec vigueur par l’ensemble des organisations syndicales, l’administration n’a apporté aucune mesure concrète, aucune proposition immédiate, pour améliorer le quotidien de ses agents, déplorent les neuf organisations syndicales. Elle s’y était pourtant engagée au CSA Forêt et Agriculture du 14 mai». L’Unsa a précisé le lendemain que les syndicats ont obtenu l’installation d’un groupe de travail «consacré à élaborer des actions en réponse au mal-être ambiant qui secoue les SEA, sur la base du plan d’action mis en œuvre en 2015». Le 13 mai, le SEA de la DDT d’Isère s’était mis en grève. Un mois plus tôt, une lettre signée de «cadres» des SEA avait été adressée au ministre de l’agriculture pour l’alerter sur «des conditions professionnelles extrêmement dégradées» depuis 2023, auxquelles s’ajoute «depuis janvier 2024 un contexte de crise et de tensions agricoles d’une ampleur exceptionnelle». La rédaction

Comme prévu, le Conseil de l’UE a formellement validé, le 21 juin à l’occasion d’une réunion des ministres de l’économie et de finances, le cadre de négociation en vue du lancement des discussions d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a immédiatement salué cette décision en indiquant que «l’Ukraine revient en Europe, où elle a sa place depuis des siècles, en tant que membre à part entière de la communauté européenne». La présidence belge du Conseil de l’UE a confirmé que la première réunion de la conférence intergouvernementale, qui doit démarrer formellement le processus, se déroulerait le 25 juin. Le lancement officiel des pourparlers était une priorité pour la Belgique alors qu’elle doit, à compter du 1er juillet, passer le flambeau de la présidence tournante du Conseil de l’UE à la Hongrie qui a exprimé des réticences à l’adhésion ukrainienne par le passé. Les questions agricoles promettent d’être l’un des principaux défis des pourparlers qui s’annoncent. En mars, Bruxelles a publié une communication dans laquelle elle précise notamment qu’une «évaluation approfondie de ses effets à long terme sur la viabilité et la durabilité des politiques agricoles dans une UE à 30+» est nécessaire et qu’il faudra «garantir des conditions de concurrence équitables pour le secteur agricole entre les États membres actuels et futurs». La rédaction

En septembre 2023, seules 18% des communes respectaient le seuil de 50% de produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits biologiques, fixé par la loi Egalim pour les repas servis dans les cantines scolaires, d’après une enquête réalisée par l’Association des maires de France (AMF) et révélée le 19 juin. Elles sont toutefois plus nombreuses (37%) à respecter l’objectif de produits biologiques. Parmi les raisons invoquées pour expliquer leur retard, 40% des répondants citent des difficultés plus fortes pour s’approvisionner, notamment en raison de la hausse des prix, de l’insuffisance de diversité ou de quantité dans l’offre, ainsi que des contraintes logistiques. «Parmi tous les produits classés IGP (indication géographique protégée, NDLR), AOP (appellation d’origine protégée, NDLR) ou Label rouge, le plus facile à atteindre c’est le bio qui est très diversifié», explique Gilles Pérole, co-président de la commission Alimentation et restauration scolaire de l’AMF. En trois ans, le coût moyen d’un repas à la charge des communes est passé de 7,63 € à 8,49 €. L’obligation de proposer un choix de menu végétarien (loi Climat) est, en revanche, mieux respectée : 90% des communes en proposent de manière quotidienne ou hebdomadaire. La rédaction