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«Plus il y a de membres de Cuma sur un territoire, moins il y a de consommation de pesticides», selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Rennes et de l’Institut Agro Rennes-Angers, publiée dans la revue scientifique Ecological Economics. Parmi les hypothèses d’explication émises: «L’interaction sociale entre les membres des Cuma faciliterait l’adoption de pratiques pour réduire l’usage des pesticides», et «l’utilisation intensive et partagée d’équipements agroécologiques permettrait des gains techniques et environnementaux significatifs». Selon l’étude, «chaque membre supplémentaire d’une Cuma entraîne une diminution de 0,07% de l’utilisation locale des pesticides. De même, une augmentation de 1% de la proportion de membres de Cuma parmi les agriculteurs d’une zone réduit l’utilisation des pesticides de 0,08%.» Des effets positifs qui se vérifient aussi dans les régions voisines des Cuma actives. Ainsi, «passer d’une zone sans membre de Cuma à une zone ayant 104 membres (moyenne nationale) se traduit par une réduction de 7,28 % de l’utilisation des pesticides.» L’étude a porté sur 5793 Cuma, soit 64% des structures répertoriées à l’échelle nationale. (Anne Gilet)

La rédaction

«Le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio», a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard à l’AFP le 27 janvier, alors que cette agence est menacée de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel elle ne s’était pas opposée. «Le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio, dont je veux rappeler qu’elle agit pour le compte de l’État. Et le gouvernement n’a pas donné un avis favorable à la proposition de suppression votée par le Sénat lors de l’examen du budget», a souligné la ministre. Lors de l’examen du PLF le 17 janvier, elle s’en était remise à la «sagesse» du Sénat. «En revanche, ce qui doit être interrogé, c’est la multiplication des organismes qui s’occupent du bio, qui pour la plupart reçoivent des financements de l’État et qui remplissent parfois des missions identiques. J’en ai dénombré plusieurs dizaines», a-t-elle poursuivi, évoquant notamment les chambres d’agriculture, les syndicats ou les interprofessions. «Est-ce un gage d’efficacité à un moment où le secteur en difficulté a besoin de synergies efficaces?», a demandé Mme Genevard, jugeant «légitime de se poser la question». «Sur ce sujet, je réunirai les différents acteurs de la filière pour partager constats et propositions (…) lors d’une table ronde», a-t-elle annoncé, sans préciser d’échéance.

La rédaction

À l’occasion de l’examen de la proposition de loi sur les Entraves en séance publique au Sénat le 27 janvier, le gouvernement s’est prononcé en faveur de la suppression de la séparation de la vente et du conseil des pesticides, ne proposant que quelques modifications à la marge du texte des sénateurs Duplomb et Menonville. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a admis que le dispositif n’a «pas eu l’efficacité escomptée», et qu’il s’avère «beaucoup trop complexe». Dans le détail, un amendement proposé par le gouvernement, et qui a été adopté par le Sénat, prévoit de rétablir la possibilité pour un distributeur/vendeur de produits phytopharmaceutiques (une coopérative, un négoce) d’offrir un service de conseil, tout en préservant l’interdiction aux fabricants (p.ex. BASF, Bayer). Des précisions doivent toutefois être apportées par décret pour prévenir des cas de «conflit d’intérêts» que la ministre n’a pas précisés. Pour rappel, lors de sa visite au dernier Salon de l’agriculture, le président de la République Emmanuel Macron avait indiqué son souhait de maintenir le dispositif : «Ce n’est pas celui qui vend les produits phytosanitaires qui peut faire le conseil», avait-il déclaré à son auditoire. Le précédent gouvernement s’était tenu à cette ligne, proposant d’assouplir le dispositif, et non de le supprimer, au grand dam de la Coopération agricole.

La rédaction

Sous l’effet cumulé de la décapitalisation et des maladies vectorielles, la production française de viande bovine devrait chuter de 1,8% en 2025 (à 1,29 Mtéc), selon les prévisions de l’Institut de l’élevage (Idele). La maladie hémorragique épizootique (MHE) et la fièvre catarrhale ovine (FCO) provoquent «une surmortalité et des problèmes de fertilité», analyse l’institut technique dans un communiqué le 22 janvier. Des difficultés de reproduction qui ont incité les éleveurs à faire abattre plus de vaches. Le contrecoup? Une reprise de la décapitalisation à l’automne 2024, suivie en 2025 de moindres réformes et donc d’une baisse attendue de la production de femelles (-3,6%). La production de broutards, elle, devrait chuter lourdement (-8,2%, à 862 000 têtes), cumulant déficit de naissances et réorientation des jeunes animaux vers l’engraissement. «Les engraisseurs français sont parvenus à stabiliser leurs achats en 2024», note l’Idele, avec une production de taureaux et taurillons stable en 2025 (après +2,1% en 2024). Quant à la production de veaux de boucherie, après deux années de forte chute aggravée par la flambée de l’énergie, elle voit sa «baisse structurelle» ralentir en 2024 (-4,3%) et probablement en 2025 (-2%).

La rédaction

Pratiquant des expériences sur l’espèce modèle Drosophila melanogaster (mouche du vinaigre), des chercheurs sont parvenus à créer des individus mâles génétiquement modifiés produisant du liquide séminal toxique pour les femelles. Ces dernières sont généralement les plus nuisibles pour la santé végétale ou humaine. D’après une étude parue dans la revue scientifique Nature Communications du 7 janvier, la longévité des dites femelles est drastiquement réduite suite à l’accouplement avec les mâles « toxiques ». En tuant directement les femelles accouplées, l’intérêt de cette nouvelle technique est de les empêcher de s’attaquer aux cultures (ou aux humains) immédiatement. Il s’agit du principal avantage par rapport à la stratégie de lutte biologique via le lâchage d’insectes stériles ; avec cette technique, testée en culture de cerise contre la drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii), les œufs résultant des croisements entre mâles stérilisés et femelles sauvages ne se développent pas, mais ces femelles peuvent tout de même engendrer des dégâts. Cette découverte pourrait potentiellement s’appliquer pour lutter contre «la légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda)», un ravageur majeur du maïs, du sorgho, du coton etc., ou justement «contre Drosophila suzukii, qui s’attaque aux petits fruits (cerise, framboise, fraise, myrtille…)», complète Nicolas Rode, chercheur à Inrae.

La rédaction

L’Agence européenne des médicaments (EMA) «a recommandé l’approbation des vaccins Bluevac-3 et Syvazul BTV 3» contre la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3), a-t-elle annoncé dans un communiqué le 17 janvier. Le premier peut être utilisé sur les bovins et ovins, quand le second sera réservé aux ovins. Ces deux vaccins vivants inactivés sont recommandés «sous des circonstances exceptionnelles», précise l’EMA, car les vaccins contre la FCO déjà autorisés dans l’UE «montrent peu de protection» contre le sérotype 3, apparu à l’automne 2023 aux Pays-Bas, puis en août 2024 en France. Chaque vaccin a été évalué par deux études. En France, ces autorisations ne devraient pas changer la situation sur le terrain – en tout cas à court terme. À l’été 2024, le Bluevac-3 avait déjà décroché une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) dans l’Hexagone, et il est déjà utilisé dans le cadre de la campagne de vaccination publique. Quant au Syvazul BTV 3, à l’heure actuelle, «il n’est pas mis sur le marché», indique GDS France (groupements de défense sanitaire) à Agra Presse. Pour ces deux vaccins, le feu vert de l’EMA constitue toutefois «la première étape pour l’obtention de l’AMM» (autorisation de mise sur le marché), rappellent les GDS.

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Le syndicat Fransylva (forestiers privés) appelle, dans un communiqué du 23 janvier, à des «mesures urgentes» de l’État face aux «pillages» des forêts françaises qui alimentent le trafic de bois à l’étranger. Selon le syndicat, les forêts des départements des Vosges, de la Haute-Marne et de l’Aube ont été le théâtre de nouveaux vols de bois, après une série d’opérations criminelles découvertes en Occitanie, en Ile-de-France, en Moselle et en Meuse ces derniers mois. «Les particuliers propriétaires de forêts représentent 75% de la surface forestière française et doivent faire face à des réseaux mafieux avec des professionnels du pillage, des informateurs sur place et des ramifications vers l’étranger», alerte Antoine d’Amécourt, président de Fransylva. Concrètement, le syndicat demande la création d’une cellule dédiée sur tout le territoire mobilisant le renseignement, les forces de l’ordre et les douanes. En outre, il demande une accélération des procédures, via leur instruction par le Garde des Sceaux, mais également un alourdissement des sanction pénales contre ces actes. Enfin, il souhaite la création d’un fonds de dédommagement pour les particuliers propriétaires de forêt, soulignant qu’ils ne sont pas assurés contre de tels vols.

La rédaction

Selon l’Observatoire structurel des entreprises horticoles et des pépinières ornementales 2024 de FranceAgriMer et Valhor (interprofession), réalisé par le cabinet AND, les surfaces de production horticole en France ont reculé singulièrement de 10,7%, passant de 18 000 ha à 16 199 ha entre 2021 et 2023. Elles reviennent plus ou moins à leur niveau de 2017 (16 152 ha). Le mouvement de baisse est très marqué pour la pleine terre (11 923 ha, -16,4%) et le tunnel (478 ha, -11,4%), alors que les surfaces en serres restent globalement stables (1118 ha, -0,8%). Il faut cependant noter la forte progression des surfaces de production en conteneurs qui, avec 2600 ha en 2023, gagnent plus de 21%. Dans l’enquête, les répondants indiquent que 46% de leurs surfaces couvertes sont chauffées; elles étaient 59% en 2021. «Par extrapolation sur l’ensemble des surfaces couvertes, on estime à environ 730 ha la surface des serres chauffées», notre le cabinet AND. Soit un recul de 20% en deux ans.

La rédaction

Pays les plus boisés d’Europe, la Suède et le Finlande ne protègent pas suffisamment leurs forêts primaires et anciennes en y autorisant l’abattage, au point de ne pas respecter leurs engagements européens, estime le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un rapport publié le 23 janvier. «Des milliers d’hectares de forêts présentant une grande valeur de conservation sont abattus chaque année, malgré leur importance pour la stabilité du climat, la biodiversité et la santé écologique à long terme», précise l’association dans un communiqué. Selon elle, les deux pays nordiques «exploitent des failles juridiques» pour permettre l’abattage d’arbres dans des forêts qui devraient être protégées selon la réglementation européenne. Alors que l’association demande à la Suède de protéger une part plus importante de ses forêts, en imposant un moratoire sur la sylviculture dans certaines zones, les propriétaires de forêts disent se conformer à la législation actuelle et plaident pour ce type d’abattages, qu’ils jugent raisonnés. Selon la législation européenne sur la restauration de la nature entrée en vigueur en août 2024, 20% des espaces naturels doivent être revenus d’ici 2030 à l’état dans lequel ils étaient dans les années 1950. Toutes les forêts, qu’elles soient naturelles ou cultivées pour la sylviculture, sont concernées.

La rédaction

LA SNFM (fermiers et métayers, FNSEA) organise son congrès, les 4 et 5 février à Aurillac (Cantal), sur le thème «Facilitons la mise à bail!». «On doit faciliter la mise à bail pour que les agriculteurs puissent investir dans leur outil de production», a déclaré le président Sébastien Delafosse, lors d’une conférence de presse le 22 janvier. Les nouveaux propriétaires seraient aujourd’hui moins enclins à louer leurs terres, d’après lui. Cela rend l’installation plus «compliquée», quand l’achat de foncier mobilise d’importants capitaux. «Il faut trouver des solutions pour donner aux propriétaires l’envie de louer», affirme Sébastien Delafosse. Tel est l’objectif de quatre groupes de travail, prévus au congrès lors de la première journée à huit clos. Au programme: «Comment faciliter la mise à bail, l’installation et la promotion du fermage?»; «Comment aider à la conclusion de baux: incitations fiscales et sécurité juridique?». «C’est souvent par méconnaissance du statut du fermage que les propriétaires sont réticents à louer», estime le secrétaire général Denis Labri. Pour nourrir ses travaux, la SNFM compte notamment explorer un rapport des inspections générales CGAAER (ministère de l’Agriculture) et IGF (Économie) sur les freins au renouvellement des générations. Une garantie des fermages impayés y est notamment proposée.  

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