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Le président américain Donald Trump a annoncé, le 10 février, une nouvelle salve de droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium. «Aujourd’hui je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C’est 25%, sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays», a déclaré le locataire de la Maison Blanche. De son côté, la Commission européenne a immédiatement réagi. Dans une déclaration publiée le 11 février, la présidente von der Leyen affirme regretter «profondément la décision des États-Unis d’imposer des droits de douane sur les exportations européennes d’acier et d’aluminium». Et d’ajouter que l’UE ne restera pas sans réponse. «[Ces droits] déclencheront des contre-mesures fermes et proportionnées», affirme-t-elle. Une situation qui n’est pas sans rappeler le premier mandat de Donald Trump et ses taxes sur l’acier et l’aluminium de 2018. A cette époque, l’UE avait alors rapidement réagi en dressant une liste de rétorsions, qui incluaient des produits agroalimentaires comme le bourbon, le maïs doux ou le jus d’orange, pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Les ministres du Commerce doivent se réunir le 12 février pour aborder le sujet.

La rédaction

Victimes indirectes du gel, depuis suspendu, de tous les financements fédéraux voulu par Donald Trump, les agriculteurs américains étaient le 11 février au Congrès alors que les subventions vers leur secteur, politiquement influent, sont toujours sur pause. Pour l’instant, ils n’ont en effet touché aucun remboursement prévu théoriquement dans le cadre de deux programmes du département de l’Agriculture (USDA) créés pour soutenir leurs investissements dans la conservation des sols et la production d’énergie propre. Ces deux programmes ont été créés dans le cadre de l’Inflation Reduction Act (IRA), le grand plan vert de l’ancien président Joe Biden, qui a permis plusieurs milliards de dollars d’investissements dans des projets d’énergie renouvelable dans tout le pays. «L’USDA et les agences fédérales doivent honorer leurs engagements auprès des agriculteurs et des communautés rurales», a ainsi déclaré  le président du NFU, Rob Larew. «Il est habituel qu’un nouveau gouvernement examine les programmes et financements engagés, mais l’agriculture est déjà confrontée à un niveau important d’incertitude économique», a-t-il souligné.

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Lors de l’examen du projet de loi d’orientation agricole (LOA) le 11 février, les sénateurs ont rattaché les ETA (entreprises de travaux agricoles) aux activités réputées agricoles. Plusieurs amendements, issus des bancs républicains, macronistes et socialistes, ont été adoptés à cet effet, malgré les avis défavorables du gouvernement et de la commission. «Cette inclusion leur permettrait d’accéder plus facilement aux dispositifs d’aides, de financement et d’accompagnement actuellement réservés aux exploitants agricoles, tels que ceux proposés par la Draaf, la Dréal, le Casdar, le COREARM, le PNDAR, le Feader, l’Agence de l’eau et le programme Ecophyto, selon l’exposé. À ce jour, ces dispositifs sont soit totalement inaccessibles à ces entreprises, soit soumis à des conditions particulièrement contraignantes.» La FNEDT plaidait pour un tel rattachement, en particulier lors des dernières élections législatives. Les ETA sont une «composante essentielle» de la filière pourtant «méconnue, souvent négligée en raison de son rattachement au réseau des chambres de commerce (et non d’agriculture), la privant de fait des bénéfices accordés aux exploitants», affirmait le président Philippe Largeau dans un manifeste à destination des candidats.

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«Certains directeurs commerciaux [de la grande distribution] demandent à mes adhérents de revenir sur la sanctuarisation de la matière première agricole», a dénoncé le p.-d.g. de la Fnil (laiteries privées) François-Xavier Huard le 11 février. Des pratiques «totalement illégales et à l’inverse des discours promus sur les plateaux télé» par les dirigeants des enseignes, a-t-il martelé en conférence de presse. Ce «contournement manifeste de la loi Egalim», selon ses mots, est rendu possible par le recours aux centrales d’achat européennes, un sujet «qui n’est toujours pas réglé». Dans le cadre des négociations commerciales annuelles, qui se terminent le 1er mars, les acheteurs de la grande distribution demandent à leurs fournisseurs de produits laitiers «des baisses significatives de l’ordre de 5%, voire plus». Et le patron de la Fnil de pointer «des ententes assez convergentes», assurant que des industriels «ont reçu des demandes à -5% un lundi, puis à -4,9% le mardi de la part d’un autre distributeur». «La DGCCRF a écrit à la FCD» sur ce sujet, affirme-t-il. Les industriels, eux, «arrivent avec des demandes plutôt en hausse», vu l’augmentation de leurs coûts de production: +6% en 2024 pour le prix du lait (plus de la moitié du coût de revient), +30% pour le gaz, +1,2% pour les emballages cartons.

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Après une expérimentation accomplie en 2024, la choucroute sera le premier légume de France à avoir sa propre épreuve au Concours général agricole (CGA) du Salon de l’agriculture cette année. Onze choucroutes provenant de six choucroutiers d’Alsace (six crues et cinq cuites) sont inscrites au concours. La majorité d’entre elles bénéficie de l’GP (indication géographique protégée) «choucroute d’Alsace»; la filière IGP représentait environ 1250 tonnes en 2024. Depuis l’obtention de l’IGP en septembre 2018, la filière a multiplié par cinq ses volumes de vente sous ce signe de qualité, avec pour ambition d’atteindre 10% des volumes nationaux en IGP d’ici à 2030. L’Alsace concentre 70% de la production nationale ; 49 producteurs produisent ce légume sur 600 ha, pour neuf choucroutiers (entre 25 000 et 28 000 tonnes de produits).

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L’Itavi (institut technique avicole) annonce le lancement d’un projet de recherche sur l’élevage d’escargots visant à «acquérir de nouvelles connaissances pour réduire le taux de mortalité». En 2023, la filière a subi 40% de pertes, notamment en raison de la prédation, d’une «gestion génétique restreinte», d’une alimentation non adaptée ou encore des effets du dérèglement climatique. Baptisée Phacélie, cette démarche multi-partenariale explorera quatre axes d’amélioration: mutualisation des bonnes pratiques, suivi technico-économique, alimentation et aménagement agroforestier. Elle participera à la «progressive structuration de la filière hélicicole», selon le communiqué. L’Itavi est le chef de file de ce projet élaboré avec la FNHF (héliciculteurs). Prévu sur la période 2025-2027, ce projet est cofinancé par les régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. Concernant le volet opérationnel, il associe aussi la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, le Sysaaf (syndicat professionnel génétique), ainsi que les lycées agricoles de Savoie-Bugey et de Chateaufarine (Doubs).

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La Commission européenne propose de débloquer une nouvelle enveloppe d’urgence de 98,6 millions d’euros (M€) en faveur des secteurs agricoles touchés par des phénomènes climatiques défavorables en Espagne, en Croatie, à Chypre, en Lettonie et en Hongrie, dans un projet de règlement publié le 7 février qui sera soumis à un vote des experts des États membres le 19 février. La majeure partie de ces soutiens (68 M€) sont destinés à l’Espagne, où la région de Valence a connu fin octobre-début novembre des inondations sans précédent. Le reste est réparti de la manière suivante: 16,2 M€ pour la Hongrie (sécheresse), 6,7 M€ pour la Croatie (vague de chaleur), 4,2 M€ pour la Lettonie (gel et sécheresse) et 3,5 M€ pour Chypre (sécheresse). Ces aides de l’UE pourront être complétées à hauteur de 200% au moyen de fonds nationaux et devront être distribuées d’ici le 30 septembre. Au titre de la réserve agricole de 2024-2025, dotée au total de 450 M€, quatre autres enveloppes ont déjà été attribuées pour un montant de près de 300 M€ (auxquels viennent s’ajouter ces nouveaux 100 M€).

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Dans une note sur l’évolution des résistances aux fongicides sur céréales à paille parue le 6 février, Arvalis, Inrae et l’Anses dressent un état des lieux par maladie et par mode d’action. Face à une progression des souches résistantes, les instituts recommandent de «n’intervenir que si strictement nécessaire» et encouragent, en premier lieu, le recours «à la prophylaxie, aux variétés résistantes et aux outils d’aide à la décision». Pour minimiser la pression de sélection, la priorité est de diversifier les modes d’action au sein des programmes, sachant que, «sur blé comme sur orge, l’utilisation des SDHI doit être limitée à une seule application par saison». Sur blé, face à la progression des résistances multiples, il convient de «privilégier les fongicides multisites et les spécialités de biocontrôle». Sur orge, pour éviter de sélectionner davantage les souches présentant une résistance multiple, «le recours à l’utilisation d’un mélange trois voies QoI+SDHI+IDM doit être rigoureusement limité aux situations où l’helminthosporiose est très difficile à contrôler». Enfin, pour gérer les rouilles des céréales, le conseil est d’éviter de recourir aux SDHI, mais d’opter de préférence pour les traitements associant triazoles et Qol. (Anne Gilet)

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Réservés aux fruits et légumes depuis leur création en 1996, les programmes opérationnels (PO) de la Pac ont été ouverts à de nouvelles filières, comme permis par la programmation 2024-2027. Pour l’attribution des PO intitulés «Autres secteurs», les filières choisies sont les suivantes, indique FranceAgriMer : fourrages séchés ; plantes vivantes et produits de la floriculture ; veaux sous la mère Label rouge ; oléoprotéagineux et légumes secs ; et cuniculture. Et de préciser que le secteur du riz «a finalement renoncé au dispositif». Sur l’année 2024, trois secteurs ont déjà bénéficié d’une aide : fourrages séchés (quatre programmes) pour 3,6 M€ en 2024 et 4,7 M€ en 2025 ; plantes vivantes et produits de la floriculture (trois programmes) pour 4 M€ en 2024 et 3,9 M€ en 2025. Et enfin veaux sous la mère Label rouge (neuf programmes) pour 2,2 M€ en 2024 et 2,1 M€ en 2025. En 2024, trois programmes sont prévus pour les oléoprotéagineux et légumes secs, pour 0,6 M€ ; et sept programme en cuniculture, pour 0,5 M€. Deux nouveaux programmes vont démarrer dans la filière veaux sous la mère Label rouge en 2025, pour 0,1 M€. Une enveloppe d’environ 10 M€ avait été annoncée en 2022 pour ces «autres secteurs» par le ministère de l’Agriculture. Un budget qui attirait les convoitises, notamment des filières porc et lait, qui ne sont pas retenues jusqu’à présent.

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Le comité national LR/IGP/STG de l’Inao, réuni le 31 janvier, a approuvé le nouveau cahier des charges de l’IGP «veau de l’Aveyron et du Ségala», qui intègre «plusieurs dispositions agroenvironnementales», a annoncé l’Institut de l’origine et de la qualité le 4 février. Ces nouveaux critères visent à «préserver la biodiversité et renforcer la place de l’herbe», d’après un communiqué. Comme le précise l’Inao, les élevages devront présenter une autonomie alimentaire «d’au moins 70%», et leur surface fourragère principale (SFP) devra comporter au moins 70% d’herbe. Deux autres dispositions visent à préserver la biodiversité. D’une part, les exploitations devront afficher au moins 3% d’infrastructures agroécologiques dans leur SAU (ou au moins 80% de parcelles de moins de 6 ha et de prairie permanente). D’autre part, elles devront comporter au moins 70% de prairies permanentes dans leur SAU ou «au moins 10% de légumineuses». Une procédure d’opposition de deux mois va désormais s’ouvrir avant validation du nouveau cahier des charges. Le veau d’Aveyron et du Ségala (404 exploitations pour 14 000 veaux en 2023) est «un veau non sevré et allaité au pis, ayant à disposition une alimentation complémentaire (fourrages, céréales notamment)», rappelle l’Inao.

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