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La France accueille le 1er décembre près de 600 experts du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour entamer les travaux de son prochain rapport, dans un contexte d’éclatement du consensus international sur le changement climatique. Le rapport doit paraître en 2028 ou 2029. D’ici là, les travaux devraient être entravés par la position hostile des États-Unis. À la tribune de l’ONU, à New York en septembre, le président américain Donald Trump avait qualifié la lutte contre le changement climatique de « plus grande arnaque jamais menée contre le monde ». La France, à l’inverse, cherche à sauver les engagements pris par les États lors de l’Accord de Paris, en 2015, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Lors de l’ouverture de cette réunion de cinq jours, la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, s’est inquiétée, en plus de la hausse des températures, de « la montée de la désinformation liée au climat ». Le dernier rapport en date du Giec, paru en mars 2023, montrait que la planète était en route pour franchir au début des années 2030 la limite de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère dite pré-industrielle. Depuis, des scientifiques ont estimé que ce plafond risquait fort d’être enfoncé avant 2030.

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La population de loups en France en sortie d’hiver 2024-2025 est estimée à 1 082 individus, en hausse de 6,8 % par rapport à l’année précédente (1 013 animaux), a annoncé la préfète coordinatrice du Plan loup dans un communiqué le 25 novembre. Cette estimation est assortie d’un intervalle de confiance de 95 %, entre 989 et 1 187 individus. Pour la préfète, ce résultat « confirme la tendance à la stabilisation des effectifs constatée ces dernières années ». Le nombre maximum de loups pouvant être abattus (plafond de prélèvements) est habituellement fixé à 19 % de la population estimée ; il devrait donc être de 206 individus en 2026. Par ailleurs, la préfète coordinatrice a annoncé la tenue d’un Groupe national loup le 12 décembre, au cours duquel sera présentée cette estimation de la population lupine. Également à l’ordre du jour de la réunion : le nouveau cadre de gestion de la population de loups, résultat de l’abaissement de son statut de protection. Le futur arrêté – qui rend les tirs de défense possibles sur simple déclaration – vient d’être mis en consultation. Cette évolution a suscité la déception et la colère de la FNSEA, qui critique des dispositions « technocratiques ».

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Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé dans un élevage à Pouilley-Français (Doubs), a annoncé la préfecture dans un communiqué le 29 novembre. Il s’agit du premier cas dans ce département. Les autorités ont mis en place une zone réglementée dans un rayon de 50 km, qui recouvre partiellement quatre départements (Doubs, Jura, Haute-Saône, Côte-d’Or) et où les mouvements sortants d’animaux sont interdits. L’élevage infecté (Gaec de Pouilley-Français) compte 82 bovins, tous vaccinés, car l’exploitation se situe dans la zone réglementée liée à de précédents cas dans le Jura voisin. Les éleveurs refusent l’abattage total de leur cheptel prévu par la réglementation, qui doit être réalisé mardi 2 décembre. Selon L’Est républicain, la famille Lhomme à la tête de la ferme propose d’« utiliser leur exploitation comme ferme test ». « La famille souligne que leur élevage est isolé, que les bêtes sont vaccinées depuis plus de cinq semaines, et que la vache malade montre déjà une nette amélioration après une injection d’antibiotiques », indique le quotidien local.

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Le Cniel (interprofession) fera partie de délégation accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite d’Etat du 3 au 5 décembre en Chine. Elle comprendra notamment François-Xavier Huard, vice-président du Cniel et PDG de la Fnil (industriels). La filière est bien décidée à défendre ses intérêts et « compte sur l’engagement du président de la République pour parvenir dans les prochains jours à une issue favorable », selon un communiqué diffusé le 28 novembre. La filière est « confrontée à un risque réel de perte d’accès au marché chinois », ce qui se traduirait pour la France par un creusement de « l’écart de compétitivité avec des pays bénéficiant d’un accès à droit nul. » Les derniers chiffres attestent d’une dynamique négative, selon le Cniel : « sur les neuf premiers mois de l’année 2025, les exportations vers la Chine ont reculé de près de 11 %, et la part de marché française dans les importations chinoises est descendue sous les 5 %. La crème, principal débouché en volume et en valeur de la filière laitière française (44 000 tonnes sur 2021-2024 et 144 millions d’euros par an en moyenne sur la même période) enregistre, tout comme le beurre, une baisse marquée (-26% en volume). »

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En France, la pollution moyenne de microplastiques dans les sols agricoles est estimée à 244 kg par hectare dans la couche superficielle (20 cm), selon la première étude nationale du genre parue en 2024. Les microplastiques (taille de 1 μm à 5 mm) constituent un problème majeur pour la qualité des sols, sans solution curative. Ils perturbent le cycle des nutriments, la microbiologie du sol, et remontent dans les plantes jusque dans les fruits, les légumes et les animaux d’élevage. En Chine, une méta-analyse de 2019 conclut que les rendements en maïs, pomme de terre et coton « diminuent significativement » quand la quantité de résidus de films plastique (dont microplastiques) est supérieure à 240kg/ha. Dans ce pays, où les paillages plastique sont arrivés en 1978, certains sols sont saturés. « En Chine, certains sols aujourd’hui ne sont plus cultivables car des quantités énormes de plastiques agricoles ont été utilisées sur les champs, et ont laissé d’importantes quantités de fragments de plastiques dans les sols », affirme Marie-France Dignac, chercheuse en biologie des sols à l’Inrae.

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Lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2026 en séance publique le 30 novembre, le Sénat a voté en faveur de plusieurs amendements identiques dont un émanant du gouvernement, instaurant un crédit d’impôt au titre des dépenses de «mécanisation collective» engagées par les agriculteurs regroupés en Cuma. Ce crédit d’impôt de 7,5 % s’appliquerait aux dépenses facturées par les Cuma à leurs coopérateurs au titre des charges de mécanisation collective, dans la limite de 3 000 € par an et par exploitation, et sous réserve d’un seuil minimal de 500 €. Par contre, les sénateurs ont rejeté les amendements instaurant un crédit d’impôt d’accompagnement à la transmission d’exploitation. A l’Assemblée, un amendement DR avait été adopté malgré les avis défavorables du gouvernement et de la commission, qui fixait son montant à 5 000 €, reconductible sur cinq ans. Pour y avoir droit, le cédant devait être inscrit au répertoire à l’installation et être accompagné par des structures agréées en conseil et accompagnement à la transmission. Par ailleurs, les sénateurs ont adopté l’élargissement de 12 jours du crédit d’impôt «remplacement» pour les exploitants agricoles en activité exerçant les fonctions de maire d’une commune de moins de 1000 habitants.

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Le nombre d’accidents corporels ayant impliqué un tracteur agricole a augmenté en 2024, et suit une tendance haussière depuis 2010. Selon le bilan annuel de l’observatoire de la sécurité routière diffusé en septembre. En 2024, 267 accidents corporels ont impliqué un tracteur agricole, contre 249 en 2023, 243 en 2019 et 237 en 2010, soit une tendance légèrement à la hausse, alors même que le nombre de tracteurs est en érosion depuis les années 1990. Ces accidents ont induit la mort de 50 personnes (43 en 2010) dont 12 dans un tracteur. Parmi ces 50 tués, onze le sont dans un accident avec un tracteur seul, 35 dans un accident avec d’autres usagers (dont quatre piétons). Parmi les 49 conducteurs de tracteurs agricoles impliqués dans un accident mortel en 2024, 4 ont entre 14 et 17 ans et 4 ont plus de 64 ans ; 47 sont des hommes et 2 des femmes. Début novembre, la FRSEA Bretagne, plusieurs syndicats de salariés et acteurs sociaux ont présenté une campagne régionale inédite autour de la sécurité en tracteur. Elle vise à sensibiliser les employeurs et les jeunes en formation agricole aux bons réflexes pour prévenir les risques. L’évolution de la technologie, une certaine « insouciance » de la part des jeunes et un potentiel « défaut d’appréciation » de ces derniers par les exploitants seraient autant de vecteurs de risques, selon un élu.

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Dans un communiqué du 27 novembre, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) affirme que le gouvernement envisage de « réduire le taux de couverture [de l’assurance des prairies] pour les producteurs non-assurés ». Alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 est en cours d’examen au Parlement, le syndicat dénonce « de faux arguments budgétaires » à l’origine de cette décision. Une perspective d’autant plus inquiétante, aux yeux de la FNB, que « rien n’est réellement fait pour lancer une véritable amélioration de ce dispositif défaillant ». L’association spécialisée de la FNSEA estime que l’indice satellitaire utilisé dans le cadre de l’assurance des prairies n’a pas suffisamment pris en compte la sécheresse de l’été 2025. En revanche, l’indice aurait « surestimé » les pousses d’automne, très abondantes, mais « peu voire pas valorisables », selon la FNB. En conséquence, le système aurait dû « reconnaitre des pertes plus importantes et déclencher des indemnisations », ce qui « n’est majoritairement pas le cas ». Et le syndicat de conclure : « Il est essentiel que les recours soient activés dans les départements », alors que la loi Entraves, promulguée cet été, prévoit des procédures de recours pour les éleveurs.

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Le syndicat Jeunes Agriculteurs a signé le 26 novembre une convention de partenariat avec l’Ifocap (Institut de formation des cadres paysans) pour « renforcer la montée en compétences de son réseau », indiquent-ils dans un communiqué commun. « Ce partenariat va permettre de répondre toujours mieux aux besoins de formation de notre réseau et d’accompagner nos élus dans leur montée en compétences. Pour répondre aux futurs défis de l’agriculture, l’engagement et la formation sont indissociables », considère le président de JA Pierrick Horel. Le syndicat souligne l’importance qu’il donne au sujet, lui permettant d’être reconnu comme l’école de formation des futurs responsables professionnels agricoles. Au programme de la convention avec l’Ifocap : « développer les compétences en leadership, en gestion, communication et engagement citoyen des jeunes agriculteurs d’aujourd’hui et de demain », détaille Stéphane Aurousseau, président de l’institut.

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Les trufficulteurs sont inquiets des importations en provenance d’Espagne alors que commence la saison, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes le 22 novembre. « L’arrivée de truffes espagnoles casse les prix, souvent aux alentours de Noël », note Martine Voilque, présidente de la Fédération ardéchoise des trufficulteurs, avançant que des cas de francisation ont été observés sur les étals et les marchés de gros. En France, la production annuelle est d’environ 50 t, alors que la consommation atteint les 200 t ; trois truffes vendues sur quatre sont donc étrangères. « La concurrence représente une vraie menace, surtout en début d’année, parce qu’après les fêtes, en général les cours s’effondrent », précise Didier Roche, président de la Fédération Auvergne-Rhône-Alpes de la filière, à France 3. Face à cette situation, la fédération travaille depuis un an et demi avec la DGCCRF pour développer un outil permettant de déterminer l’origine d’une truffe par prélèvement. « Dans un an, on sera capable de définir l’origine d’une truffe sur un étal », promet Didier Roche, espérant la rigueur dans les contrôles officiels. Par ailleurs, en Ardèche, les trufficulteurs ont déposé une marque avec cahier des charges en 2024, suivie plus récemment par un lancement similaire en Drôme, visant à garantir l’origine « made in France ».

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