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Les ministres Annie Genevard (agriculture) et Philippe Baptiste (recherche) ont annoncé le 24 décembre «l’intensification de l’accompagnement par l’État» de la recherche sur la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), sans toutefois chiffrer d’enveloppe. Quatre axes «peuvent être approfondis rapidement», selon un communiqué, et ont été évoqués lors d’une réunion le 22 décembre avec des chercheurs d’organismes publics (Cirad, Inrae, Anses, ENVT). Le premier porte la surveillance et la vaccination : l’exécutif compte renforcer les recherches en cours au Cirad et dans des «laboratoires privés» pour «aboutir au développement de nouveaux vaccins permettant de mieux tracer le développement de l’immunité dans le sang de l’animal». Les chercheurs sont aussi appelés à «fiabiliser des tests de détection de la maladie dans le sang des animaux», alors que les analyses sanguines actuelles ne détectent pas toujours la DNC. Le deuxième axe vise à «renforcer les activités de diagnostic du laboratoire national de référence» (LNR), rôle joué par le Cirad pour cette maladie. Les deux derniers axes de recherche portent sur les vecteurs de la DNC (taons et stomoxes) et sur la modélisation, sachant que «aucun modèle épidémio-économique n’existe pour la DNC dans le contexte d’Europe de l’Ouest». Source Agra

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Emmanuel Macron a reçu mardi 23 décembre à l’Élysée les syndicats agricoles pour parler de l’accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, avec en toile de fond l’inquiétude autour de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) illustrée par des blocages routiers qui persistent sur le terrain. Selon l’AFP, les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l’État «l’extrême tension» et la «colère» du monde agricole et que des réponses étaient attendues «dès les premiers jours de janvier» sur le Mercosur, mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la DNC et l’influenza aviaire. «Sur le traité du Mercosur, la position de la France est ferme», a affirmé de son côté le Premier ministre Sébastien Lecornu, après le rendez-vous des syndicats agricoles à l’Élysée. «Aucun accord ne sera accepté s’il fragilise nos filières ou impose une concurrence déloyale. Le texte a évolué, mais le compte n’y est toujours pas», a ajouté M. Lecornu, qui doit à nouveau rencontrer les syndicats agricoles le 5 janvier. Source Agra

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Après l’échec de la CMP sur le projet de loi de finances pour 2026 (PLF), le Parlement a adopté le 23 décembre la loi spéciale qui permet la continuité de l’action de l’État dans l’attente de l’adoption d’un budget pour 2026. Sébastien Lecornu a fixé l’objectif de doter la France d’un budget en janvier et d’un déficit public «réduit à moins de 5 % du PIB». Le Premier ministre a indiqué vouloir «tenter de faire converger – y compris pendant les fêtes – tous les groupes politiques» autour de cinq thèmes. Parmi eux se trouve, «en premier lieu, évidemment, l’agriculture», a-t-il souligné, car «l’ensemble des dispositifs d’aide aux secteurs agricole et viticole sont dans le budget». Les autres thèmes : le financement des collectivités locales, le logement, l’Outre-Mer et la jeunesse (investissements dans la recherche et la formation). Le locataire de Matignon a enfin esquissé le programme législatif du gouvernement pour 2026. Aucun texte spécifiquement agricole porté par le gouvernement n’est en vue. Le secteur n’est concerné, à la marge, que par deux chantiers : «l’adoption d’une stratégie énergétique claire et souveraine» (programmation pluriannuelle de l’énergie) et la création d’une «allocation sociale unique». Source Agra

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Moins d’un tiers des consommateurs (30 %) estiment qu’il est très important qu’un produit laitier porte un label (Siqo, bio, marques collectives, etc.), une mention ou un score lors d’un achat, selon l’étude Worldpanel de Numerator présentée par le Cniel (interprofession laitière) le 18 décembre. De même, ils restent peu enclins à payer davantage pour un produit alimentaire portant un label, une mention ou un score : en 2025, ils sont 35 % à être opposés à payer plus un produit porteur d’un label qu’ils connaissent, contre 36 % en 2023 et 26 % en 2020. Tous produits confondus, le label bio jouit d’une très forte notoriété, mais il est distancié en termes d’image en se classant 15e parmi 28 logos testés auprès des sondés. Pour les produits laitiers, les consommateurs sont bien plus partants pour des produits fabriqués en France ou porteurs du Nutri-Score, que pour ceux porteurs du logo AB (bio). Alors que près d’un consommateur français sur deux « ne croit pas au bio », la multiplication des logos, labels, marques collectives ou scores semble nuire à la lisibilité de l’offre en magasins. Une mention comme « zéro résidus de pesticides » est plus incitative à l’achat que le logo AB.

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Dans un contexte de «déclin mondial du cheptel ovin», le prix moyen pondéré (PMP, toutes catégories confondues) des laines françaises exportées a progressé de 7 % sur un an entre janvier et septembre 2025, observe l’Institut de l’élevage. Le rebond est plus marqué pour les origines britannique (+15 %) et irlandaise (+16 %), tandis que le prix recule de 3 % pour l’Australie, premier exportateur mondial. En valeur absolue, les prix restent largement supérieurs pour l’origine australienne, tournée vers la qualité textile, à 4,88 €/kg (PMP), quand les cotations plafonnent à 1,12 €/kg en France, 0,95 €/kg en Irlande et 2,74 €/kg au Royaume-Uni. Ce raffermissement du marché mondial trouve sa source dans la raréfaction de l’offre et l’engouement des consommateurs pour la laine. Une tendance qui ne modifie pas les fondamentaux dans l’Hexagone : dans les élevages, «le prix de la laine récoltée ne permet pas de couvrir les coûts de la tonte, estimés autour de 2 € par brebis pour près de 2 kg de laine récoltés», constate l’Idele. Faute de débouché industriel local et de qualité suffisamment rémunératrice, les laines françaises sont majoritairement exportées dans des marchés de dégagement peu valorisants, comme les rembourrages de matelas. Source Agra

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Dans le cadre du plan d’arrachage des vignes mis en place pour lutter contre la crise viticole, la région Nouvelle-Aquitaine a « accompagné 45 projets de réorientation » (pour 1,4 M€ d’aides), annonce-t-elle dans un communiqué du 22 décembre. La «grande majorité» de ces projets porte sur les productions végétales, avec 14 projets d’implantation d’oliviers, dix en asperges, ainsi que 15 projets de production de fruits (kiwis, noisettes, fraises, agrumes, prunes) et de luzerne. Six projets portent sur les productions animales (bovins viande, poules pondeuses). A travers ce guichet ouvert jusqu’au 31 décembre, l’exécutif régional finance les «investissements d’implantation de cultures pérennes», plusieurs types de matériel (abris froids, récupération d’eau, bâtiments d’élevage, etc.), ainsi que les «investissements liés à la transformation et commercialisation». Pour rappel, ce dispositif intervient en complément de l’État et du CIVB (interprofession), qui «ont financé l’arrachage de 18 000 ha de vignes dans le bordelais à des fins de renaturation ou de diversification». Au niveau national, près de 27 000 ha ont déjà été arrachés et un second plan a été annoncé le 24 novembre, pour 130 M€ (dont 70 M€ en 2026). Source Agra

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Dans son bulletin hebdomadaire du 23 décembre, la plateforme française ESA confirme un tassement des cas d’influenza aviaire sur le «front nord» de l’épizootie en Europe. En Allemagne, pays qui recense le plus d’élevages touchés cette année, huit nouveaux foyers ont été détectés entre le 15 et le 21 décembre, contre plus de 30 au plus fort de l’épizootie, à la mi-novembre. Pour autant, les détections y demeurent élevées en faune sauvage (227, majoritairement des palmipèdes et autres espèces aquatiques telles que les grues, hérons, etc.). La France connaît aussi un tassement de l’apparition de nouveaux foyers depuis début-décembre. D’après le ministère de l’agriculture, au 22 décembre, l’Hexagone compte 102 foyers en élevage et 12 dans des basse-cours. Les détections se poursuivent en Zone à risque de diffusion (ZRD) dans l’Ouest, autour de la Vendée, et de premiers foyers sont apparus au cours de la quinzaine dans le Finistère, le Loir-et-Cher, la Somme, les Landes et le Calvados. Dans la faune sauvage, sept nouveaux cas ont été déclarés dans la semaine, répartis dans la moitié nord, dans l’Ain, la région Grand Est (bernaches du Canada, étourneau sansonnet et merle noir), le Pas-de-Calais (cygne tuberculé) et le Maine-et-Loire (cygne tuberculé). Source Agra

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Au 23 décembre, plus d’un tiers (33,9 %) des 750 000 bovins de la zone de vaccination élargie du Sud-Ouest ont été vaccinés contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), indique le ministère de l’agriculture sur son site, mis à jour quotidiennement. En particulier, la campagne est achevée dans les Pyrénées-Orientales, en zone réglementée depuis octobre. Elle est aussi bien avancée en Ariège (66 %, sur un total de 72 000 bovins à vacciner), où elle a démarré plus tôt que dans les huit autres départements restants de la zone ; l’ensemble des animaux ariégeois doivent être vaccinés avant le 31 décembre, a promis le gouvernement. La vaccination est aussi bien entamée dans deux autres départements en zones réglementées (comptant un foyer) : 54 % dans les Hautes-Pyrénées et 31 % en Haute-Garonne. L’Aude, dernier département à avoir déclaré un foyer, affiche un taux de de vaccination de 8,5 %. Dans les Pyrénées-Atlantiques (plus gros cheptel bovin de la zone avec presque 203 000 têtes), plus d’un quart des animaux sont vaccinés. Second département avec 121 000 têtes, le Tarn, inclus dans un deuxième temps, est à moins de 8 % d’animaux vaccinés. La campagne a commencé le 15 décembre, et le gouvernement compte l’achever en un mois. Sur le plan sanitaire, la situation est inchangée et la France compte 114 foyers.

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Après deux réunions, la cellule de dialogue scientifique sur le protocole sanitaire contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a rendu ses conclusions, indique le ministère de l’agriculture dans un communiqué le 23 décembre. Verdict : «Concernant la stratégie de dépeuplement, les scientifiques considèrent qu’en l’état des connaissances et de la situation, le protocole ne peut être revu». Cette cellule a rassemblé des scientifiques et des représentants des éleveurs pour évaluer les propositions d’évolution formulées par la profession en Occitanie. Et ce alors que le principe d’abattage total des lots d’animaux infectés suscite une forte opposition de certains éleveurs et des syndicats minoritaires, à l’origine d’un mouvement de colère à l’échelle nationale. «Comme le recommande la cellule », la ministre de l’agriculture a demandé des recherches complémentaires au Cirad : il s’agit d’une «analyse de risques complémentaire sur le cas particulier d’une zone ayant atteint l’immunité vaccinale». Le centre de recherche est appelé à constituer, «avec un consortium d’experts scientifiques d’institutions reconnues en matière de santé animale, une méthodologie et un calendrier de travail». Une recherche qui semble donc s’inscrire dans le moyen ou le long terme. Source Agra

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La Chine a décidé d’appliquer à partir du 23 décembre des droits de douane provisoires sur certains produits laitiers européens, qui s’échelonneront de 21,9 % à 42,7 %. Ces droits ont été décidés dans le cadre d’une enquête antisubventions de Pékin qui doit se terminer le 21 février, date à laquelle cette mesure pourrait devenir définitive. Ils concernent toute une série de produits, notamment les fromages frais et transformés, les fromages bleus, ainsi que certains laits et crèmes, qui bénéficieraient selon Pékin de subventions faisant subir un préjudice substantiel aux concurrents chinois. L’UE rejette les conclusions de cette enquête. « Notre analyse est que cette enquête est basée sur des allégations contestables et des preuves insuffisantes, et que les mesures sont par conséquent injustifiées et infondées », a déclaré à la presse Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne. L’annonce de ces droits, faite le 22 décembre par le ministère du Commerce chinois, est une demi-surprise. Elle était redoutée par François-Xavier Huard, p.-d.g. de la Fnil (industriels) et vice-président du Cniel (interprofession), qui avait participé au voyage d’État du président Macron début décembre. L’interprofession laitière française a réagi dès l’annonce de droits de douane chinois sur les produits laitiers européens. « Nous renouvelons notre confiance dans l’action des autorités françaises et européennes afin de parvenir à infléchir la position chinoise et ainsi à préserver des relations commerciales équilibrées », indique le Cniel, ne perdant pas espoir de voir les Chinois revenir sur leur position. Les droits de douanes de 21,9 % à 42,7 % à partir du 23 décembre sont provisoires, s’appliquant jusqu’au 21 février, date de la fin de l’enquête anti-subventions. Mais ils pourraient devenir définitifs après cette date. Ces nouveaux droits de douane viennent s’ajouter aux 15 % déjà appliqués par Pékin pour les produits laitiers européens. « Cette décision risque d’affecter l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la transformation, fragilisant durablement l’équilibre économique du secteur », souligne le Cniel. Pour rappel, 50 000 t de crème française sont exportées vers la Chine chaque année, sans doute réduites à néant après l’application de droits prohibitifs. L’annonce se fait dans un climat compliqué pour la filière qui voit plusieurs destinations d’exportation se restreindre, à l’image des États-Unis ou de l’Algérie.

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