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Le Cniel (interprofession) fera partie de délégation accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite d’Etat du 3 au 5 décembre en Chine. Elle comprendra notamment François-Xavier Huard, vice-président du Cniel et PDG de la Fnil (industriels). La filière est bien décidée à défendre ses intérêts et « compte sur l’engagement du président de la République pour parvenir dans les prochains jours à une issue favorable », selon un communiqué diffusé le 28 novembre. La filière est « confrontée à un risque réel de perte d’accès au marché chinois », ce qui se traduirait pour la France par un creusement de « l’écart de compétitivité avec des pays bénéficiant d’un accès à droit nul. » Les derniers chiffres attestent d’une dynamique négative, selon le Cniel : « sur les neuf premiers mois de l’année 2025, les exportations vers la Chine ont reculé de près de 11 %, et la part de marché française dans les importations chinoises est descendue sous les 5 %. La crème, principal débouché en volume et en valeur de la filière laitière française (44 000 tonnes sur 2021-2024 et 144 millions d’euros par an en moyenne sur la même période) enregistre, tout comme le beurre, une baisse marquée (-26% en volume). »

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En France, la pollution moyenne de microplastiques dans les sols agricoles est estimée à 244 kg par hectare dans la couche superficielle (20 cm), selon la première étude nationale du genre parue en 2024. Les microplastiques (taille de 1 μm à 5 mm) constituent un problème majeur pour la qualité des sols, sans solution curative. Ils perturbent le cycle des nutriments, la microbiologie du sol, et remontent dans les plantes jusque dans les fruits, les légumes et les animaux d’élevage. En Chine, une méta-analyse de 2019 conclut que les rendements en maïs, pomme de terre et coton « diminuent significativement » quand la quantité de résidus de films plastique (dont microplastiques) est supérieure à 240kg/ha. Dans ce pays, où les paillages plastique sont arrivés en 1978, certains sols sont saturés. « En Chine, certains sols aujourd’hui ne sont plus cultivables car des quantités énormes de plastiques agricoles ont été utilisées sur les champs, et ont laissé d’importantes quantités de fragments de plastiques dans les sols », affirme Marie-France Dignac, chercheuse en biologie des sols à l’Inrae.

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Lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2026 en séance publique le 30 novembre, le Sénat a voté en faveur de plusieurs amendements identiques dont un émanant du gouvernement, instaurant un crédit d’impôt au titre des dépenses de «mécanisation collective» engagées par les agriculteurs regroupés en Cuma. Ce crédit d’impôt de 7,5 % s’appliquerait aux dépenses facturées par les Cuma à leurs coopérateurs au titre des charges de mécanisation collective, dans la limite de 3 000 € par an et par exploitation, et sous réserve d’un seuil minimal de 500 €. Par contre, les sénateurs ont rejeté les amendements instaurant un crédit d’impôt d’accompagnement à la transmission d’exploitation. A l’Assemblée, un amendement DR avait été adopté malgré les avis défavorables du gouvernement et de la commission, qui fixait son montant à 5 000 €, reconductible sur cinq ans. Pour y avoir droit, le cédant devait être inscrit au répertoire à l’installation et être accompagné par des structures agréées en conseil et accompagnement à la transmission. Par ailleurs, les sénateurs ont adopté l’élargissement de 12 jours du crédit d’impôt «remplacement» pour les exploitants agricoles en activité exerçant les fonctions de maire d’une commune de moins de 1000 habitants.

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Le nombre d’accidents corporels ayant impliqué un tracteur agricole a augmenté en 2024, et suit une tendance haussière depuis 2010. Selon le bilan annuel de l’observatoire de la sécurité routière diffusé en septembre. En 2024, 267 accidents corporels ont impliqué un tracteur agricole, contre 249 en 2023, 243 en 2019 et 237 en 2010, soit une tendance légèrement à la hausse, alors même que le nombre de tracteurs est en érosion depuis les années 1990. Ces accidents ont induit la mort de 50 personnes (43 en 2010) dont 12 dans un tracteur. Parmi ces 50 tués, onze le sont dans un accident avec un tracteur seul, 35 dans un accident avec d’autres usagers (dont quatre piétons). Parmi les 49 conducteurs de tracteurs agricoles impliqués dans un accident mortel en 2024, 4 ont entre 14 et 17 ans et 4 ont plus de 64 ans ; 47 sont des hommes et 2 des femmes. Début novembre, la FRSEA Bretagne, plusieurs syndicats de salariés et acteurs sociaux ont présenté une campagne régionale inédite autour de la sécurité en tracteur. Elle vise à sensibiliser les employeurs et les jeunes en formation agricole aux bons réflexes pour prévenir les risques. L’évolution de la technologie, une certaine « insouciance » de la part des jeunes et un potentiel « défaut d’appréciation » de ces derniers par les exploitants seraient autant de vecteurs de risques, selon un élu.

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Dans un communiqué du 27 novembre, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) affirme que le gouvernement envisage de « réduire le taux de couverture [de l’assurance des prairies] pour les producteurs non-assurés ». Alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 est en cours d’examen au Parlement, le syndicat dénonce « de faux arguments budgétaires » à l’origine de cette décision. Une perspective d’autant plus inquiétante, aux yeux de la FNB, que « rien n’est réellement fait pour lancer une véritable amélioration de ce dispositif défaillant ». L’association spécialisée de la FNSEA estime que l’indice satellitaire utilisé dans le cadre de l’assurance des prairies n’a pas suffisamment pris en compte la sécheresse de l’été 2025. En revanche, l’indice aurait « surestimé » les pousses d’automne, très abondantes, mais « peu voire pas valorisables », selon la FNB. En conséquence, le système aurait dû « reconnaitre des pertes plus importantes et déclencher des indemnisations », ce qui « n’est majoritairement pas le cas ». Et le syndicat de conclure : « Il est essentiel que les recours soient activés dans les départements », alors que la loi Entraves, promulguée cet été, prévoit des procédures de recours pour les éleveurs.

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Le syndicat Jeunes Agriculteurs a signé le 26 novembre une convention de partenariat avec l’Ifocap (Institut de formation des cadres paysans) pour « renforcer la montée en compétences de son réseau », indiquent-ils dans un communiqué commun. « Ce partenariat va permettre de répondre toujours mieux aux besoins de formation de notre réseau et d’accompagner nos élus dans leur montée en compétences. Pour répondre aux futurs défis de l’agriculture, l’engagement et la formation sont indissociables », considère le président de JA Pierrick Horel. Le syndicat souligne l’importance qu’il donne au sujet, lui permettant d’être reconnu comme l’école de formation des futurs responsables professionnels agricoles. Au programme de la convention avec l’Ifocap : « développer les compétences en leadership, en gestion, communication et engagement citoyen des jeunes agriculteurs d’aujourd’hui et de demain », détaille Stéphane Aurousseau, président de l’institut.

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Les trufficulteurs sont inquiets des importations en provenance d’Espagne alors que commence la saison, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes le 22 novembre. « L’arrivée de truffes espagnoles casse les prix, souvent aux alentours de Noël », note Martine Voilque, présidente de la Fédération ardéchoise des trufficulteurs, avançant que des cas de francisation ont été observés sur les étals et les marchés de gros. En France, la production annuelle est d’environ 50 t, alors que la consommation atteint les 200 t ; trois truffes vendues sur quatre sont donc étrangères. « La concurrence représente une vraie menace, surtout en début d’année, parce qu’après les fêtes, en général les cours s’effondrent », précise Didier Roche, président de la Fédération Auvergne-Rhône-Alpes de la filière, à France 3. Face à cette situation, la fédération travaille depuis un an et demi avec la DGCCRF pour développer un outil permettant de déterminer l’origine d’une truffe par prélèvement. « Dans un an, on sera capable de définir l’origine d’une truffe sur un étal », promet Didier Roche, espérant la rigueur dans les contrôles officiels. Par ailleurs, en Ardèche, les trufficulteurs ont déposé une marque avec cahier des charges en 2024, suivie plus récemment par un lancement similaire en Drôme, visant à garantir l’origine « made in France ».

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Les négociations consacrées à l’agriculture lors de la Cop30, qui s’est achevée le 22 novembre à Belém au Brésil, n’ont pas abouti à un accord, a indiqué Marie Cosquer, analyste plaidoyer « systèmes alimentaires et crise climatique » chez Action contre la faim (ACF), à Agra Presse le 26 novembre. Les discussions se sont interrompues dès la première semaine, sans qu’un texte de compromis ne puisse être finalisé. Conformément aux procédures de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les parties poursuivront leurs travaux à partir du cadre en vigueur, l’initiative commune de Charm el-Cheikh sur la mise en œuvre d’une action climatique pour l’agriculture et la sécurité alimentaire. Adopté en novembre 2022, le dispositif devrait être examiné lors de la prochaine session des organes subsidiaires de mise en œuvre, prévue en juin 2026. Selon l’association humanitaire, le document de travail actuel comporte des décisions « problématiques », notamment une place « trop importante » accordée aux nouvelles technologies agricoles, peu accessibles aux pays en voie de développement. Parallèlement, ACF regrette que la déclaration finale de la Cop30 ne mentionne pas la transition des systèmes alimentaires, alors qu’ils représentent environ « un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre » et demeurent « un facteur majeur de déforestation ».

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À l’issue d’une réunion du Conseil national de la restauration collective (CNRC) le 26 novembre, la ministre de l’Agriculture a dévoilé les résultats de la campagne 2025 de télédéclaration des achats des restaurants collectifs, qui semblent indiquer une stagnation dans l’atteinte des objectifs d’approvisionnement de la loi Egalim. Les données d’achats 2024 montrent une légère baisse de la part des produits bio (11,8 %, contre 14 % l’an passé) et une progression des «produits durables et de qualité » (29,5 %, contre 25,3 % l’an passé). Le ministère note une progression du nombre de participants (40 % des sites de restauration collective, contre 20 % en 2024), ce qui ne lève toutefois pas les doutes sur la fiabilité de ces chiffres, la télédéclaration étant volontaire, et donc possiblement sujette à d’importants biais de sélection de l’échantillon. Le ministère note par exemple que les cantines télédéclarant depuis trois ans sont en avance sur les autres, leurs parts atteignant plus de 15 % en bio et plus de 32 % en « produits durables et de qualité ». Le ministère précise enfin que le bilan statistique complet, en cours de transmission au Parlement, sera prochainement publié dans la rubrique Documentation de la plateforme numérique « ma cantine ».

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Les éleveurs de canards doivent renoncer à l’idée de pouvoir simplifier la vaccination des canards à compter de janvier 2026, l’Anses ayant informé cette semaine qu’elle ne donnerait pas les résultats de son expérimentation du « protocole mixte » avant janvier. Ce protocole consiste en une première injection au couvoir avec le vaccin le plus adapté à ce stade et un rappel en élevage avec l’autre vaccin. Ils attendent de cette simplification une meilleure protection et d’être dispensés de pratiquer une troisième injection sur des canards âgés, une opération fastidieuse pratiquée en général par des prestataires spécialisés. En revanche, indique le président du Cicar (canard de chair) Bruno Mousset, les abatteurs ont décidé le 21 novembre de prendre en charge dans leur prix d’achat le coût de la troisième vaccination, le jour où le ministère l’a imposée en Vendée et dans trois départements voisins. Cette troisième dose, fortement recommandée dans les départements où des élevages de canards ont été contaminés, concerne plus particulièrement les élevages de canards à foie gras, mais aussi certains élevages de canard de chair. Le soutien des abatteurs, prévu dans un premier temps jusqu’à la fin de l’année, vise surtout à protéger les volailles pour la saison festive.

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