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À l’occasion d’une conférence de presse le 8 octobre, le président de l’institut national de la qualité et de l’origine (Inao), Philippe Brisebarre, a annoncé le lancement d’une campagne de communication au bénéfice de l’ensemble des signes de qualité, à partir de novembre. L’objectif est de relancer la consommation de ces produits généralement haut de gamme et dont la consommation a été entamée par l’inflation, en moyenne de 5% selon Philippe Brisebarre. Intitulée «Il y a des signes qui ne trompent pas», la campagne visera les «jeunes», au travers de plusieurs canaux (réseaux sociaux, influenceurs, télévisions, animations en magasins…). Elle sera dotée de 650 000 euros, sur les «réserves» de l’institut, précise Philippe Brisebarre à Agra Presse, soit un budget «modeste» pour une campagne d’envergure nationale. L’institut compte toutefois sur les relais des fédérations et des organismes de défense et de gestion (ODG). Par ailleurs, le président fait état d’une situation financière compliquée au sein de l’Inao, en raison notamment de l’inflation, répercutée dans les salaires des fonctionnaires de l’institution, mais pas, pour l’instant, dans les lignes budgétaires. L’Inao a sollicité une entrevue avec la nouvelle ministre de l’agriculture Annie Genevard pour aborder notamment ce dossier.

Eva DZ

Un mois après le précédent cycle de pourparlers, les négociateurs en chef de l’UE et du Mercosur se retrouvent à Brasilia (Brésil) du 7 au 9 octobre. «La Commission croit fermement qu’un accord entre l’Union européenne et les quatre pays du Mercosur est d’une importance capitale, tant sur le plan politique qu’économique», a indiqué, à Agrapresse, Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne en charge du commerce. Et d’ajouter : «L’objectif de l’UE reste de s’assurer que l’accord réponde aux objectifs de durabilité de l’UE, tout en respectant les sensibilités de l’UE dans le secteur agricole». Cela ne devrait pas pour autant rassurer l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev) qui, dans un message posté sur le réseau social X le 7 octobre, regrette toujours l’absence de «mesures de réciprocité» destinées à sauvegarder «la compétitivité et la durabilité des filières agricoles européennes». Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz et le président brésilien Lula da Silva poussent pour une conclusion rapide de l’accord, la France y reste opposée «en l’état», comme l’a rappelé le 6 octobre le ministre des Affaires européennes Benjamin Haddad.

Eva DZ

La FDSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) de Meurthe-et-Moselle appellent à manifester mercredi 9 octobre à Nancy devant la DDT (préfecture), selon un communiqué diffusé la veille. Les syndicats réclament un «changement de cap urgent» sur les normes et leur application, dénonçant des «réglementations incohérentes et vides de bon sens». Parmi les sujets cités : les contrôles administratifs, la directive nitrates, les phytos ou encore le drainage. Le 3 octobre, à la veille de sa visite au Sommet de l’élevage, le Premier ministre avait indiqué  vouloir «faire une pause sur les normes» pour «encourager» les agriculteurs touchés par les crises. «Michel Barnier n’a pas compris la gravité de la situation», estiment la FDSEA et les JA de Meurthe-et-Moselle.

Eva DZ

Le Sommet de l’élevage a accueilli «plus de 120 000 visiteurs» à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) du 1er au 4 octobre, selon un communiqué publié le dernier jour de l’évènement. Une croissance qui a aussi concerné les visiteurs internationaux (6000, soit +20% par rapport à 2023) et, dans une moindre mesure, les exposants (1750, +4%). Le Sommet a atteint l’objectif de fréquentation qu’il s’était fixé l’année dernière. Outre la nouvelle ministre de l’agriculture Annie Genevard, le salon auvergnat a accueilli le Premier ministre Michel Barnier. Le signe d’une «très belle reconnaissance pour notre évènement», s’est félicité Jacques Chazalet, président du Sommet. En pleine épizootie de FCO et de MHE, cette 33e édition a été marquée par des «conditions sanitaires difficiles», rappellent les organisateurs, qui soulignent avoir reçu l’aide de la préfecture et du GDS (groupement de défense sanitaire) du Puy-de-Dôme. La prochaine édition se tiendra du 7 au 10 octobre 2025, avec le concours national Charolais.

Eva DZ

L’autorité portuaire de New York-New Jersey, le plus important port de la côte Est des États-Unis et le deuxième du pays en nombre de conteneurs réceptionnés chaque année, s’attend à un retour à la normale en quelques jours après la fin de la grève des dockers, a indiqué le 4 octobre sa directrice. Les trente-six ports gérés par l’USMX (Alliance maritime des États-Unis) étaient bloqués depuis le 1er octobre, tout juste passé minuit, à cause du débrayage de leurs 45 000 salariés adhérents à l’ILA (syndicat des dockers), faute d’accord sur leur nouveau contrat-cadre. Les deux parties ont annoncé le 3 octobre au soir que «dès maintenant, toutes les actions en cours cesseront et tous les postes couverts par le contrat-cadre reprendront». Il faudra simplement «quelques jours» pour un retour à la normale, a-t-elle assuré, en soulignant que les fermetures du port pendant plusieurs jours n’étaient pas inhabituelles (tempêtes hivernales, ouragan Sandy en 2012, attentats du 11-Septembre). Le port gère 400 000 conteneurs par mois, et environ un milliard de dollars en valeur de marchandises par jour. Mme Rooney a par ailleurs indiqué qu’un millier de conteneurs réfrigérés attendaient sur les quais au moment où la grève avait commencé, renfermant des produits alimentaires, des équipements médicaux et photographiques, ou encore des fleurs, du vin et des spiritueux. «Ils sont tous restés branchés. (…) Je ne m’attends pas à une détérioration de ces produits», a signalé Mme Rooney.

Eva DZ

À l’occasion de son entrevue avec la nouvelle ministre de l’agriculture Annie Genevard, le 7 octobre, le président de la Coopération agricole (LCA), Dominique Chargé, lui a demandé de travailler, dans la foulée de l’examen de la loi d’orientation agricole (LOA) – qui devrait reprendre au Sénat en janvier – à une loi dédiée à «la compétitivité et aux transitions». Ce texte aborderait notamment les questions de la séparation de la vente et du conseil sur les pesticides, mais aussi «le renforcement économique de la production», notamment par une incitation à la contractualisation, explique Dominique Chargé. Une proposition qui fait écho à celle du sénateur Les Républicains, Laurent Duplomb, qui plaide pour une loi sur les «entraves», incluant la suppression de la séparation de la vente et du conseil, mais aussi la réautorisation de l’acétamipride – il souhaite toutefois qu’elle soit adoptée avant la LOA, et aura l’occasion d’en faire part à la ministre lors d’un débat ce 8 octobre au Sénat sur la «crise agricole». Charge au personnel politique de se mettre d’accord, indique le président de LCA, qui répète son objectif du moment : faire en sorte que la Ferme France produise ce que les Français mangent, notamment les produits bon marché. Il décrit une ministre souhaitant «engranger rapidement les avancées de la LOA, et passer à d’autres sujets». Le vice-président de Terrena a par ailleurs souligné les difficultés rencontrées par les coopératives à la suite des problèmes sanitaires en cours, à la mauvaise moisson et à la crise viticole.

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Le décret français interdisant l’utilisation de dénominations telles que «steak» ou «saucisse» à des produits végétaux «méconnaît» la réglementation européenne, conclut la Cour de justice de l’UE (CJUE) dans un arrêt du 4 octobre. «Un État membre ne peut interdire l’utilisation de termes traditionnellement associés aux produits d’origine animale pour désigner un produit contenant des protéines végétales», estime-t-elle, sauf si une dénomination légale a été adoptée. La CJUE donne donc raison aux plaignants – l’association Protéines France, l’Union végétarienne européenne (EVU), l’Association végétarienne de France (AVF) et la société Beyond Meat – qui contestent le décret adopté par la France. Selon la CJUE, un État membre ne saurait empêcher, par une interdiction générale et abstraite, les producteurs de denrées alimentaires à base de protéines végétales l’utilisation de noms usuels ou de noms descriptifs. La CJUE n’ayant pas le droit de trancher le litige national, il appartient désormais au Conseil d’État de résoudre l’affaire conformément à la décision.

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Le 3 octobre, la ministre de l’agriculture a dit «vouloir prendre le temps de réfléchir» à une réforme de l’assurance des prairies, n’excluant pas d’abandonner l’estimation des pertes par satellite pour «revenir à des analyses physiques». Une réponse à Patrick Bénézit, le président de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA), qui estimait quelques minutes auparavant que «le satellite ne voit ni les sécheresses, ni les inondations, ni la grêle». Depuis la réforme globale de la gestion des risques en agriculture en 2023, les pertes des prairies sont évaluées par un indice satellitaire. Un outil très critiqué par la FNB, qui milite pour un retour aux expertises de terrain, comme dans les autres productions. Par ailleurs, Annie Genevard a annoncé avoir «pris la décision de publier un nouvel appel d’offres, comme s’y était engagé mon prédécesseur», afin d’étendre le réseau de fermes de référence pour la mesure de la pousse de l’herbe. Enfin, la ministre a répondu à une autre demande la FNB : «Vous pouvez compter sur ma vigilance pour que les assureurs, en cours de campagne, transmettent aux éleveurs les données fournies par les analyses» satellitaires, a-t-elle déclaré.

Eva DZ

En visite au Sommet de l’élevage le 4 octobre, Michel Barnier a annoncé «une enveloppe de 75 millions d’euros» (M€) pour indemniser les pertes directes des éleveurs dues à la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3), rapporte l’AFP. Il s’agira d’aides directes de l’État, car ce sérotype arrivé en France début août est «émergent et pas pris en compte» dans les systèmes d’indemnisation existants, a rappelé le Premier ministre. Pour sa visite, le locataire de Matignon était accompagné du ministre de l’économie Antoine Armand et de sa collègue de l’agriculture Annie Genevard, qui a annoncé la veille le principe de ce fonds d’urgence, sans en dévoiler le montant. Le secrétaire général de la FNSEA Hervé Lapie a salué «une première avancée», mais qui «ne sera certainement pas suffisante, car les taux de pertes sont assez significatifs, à hauteur de 10%, 40%, voire 50% dans les exploitations». Selon cet éleveur de la Marne, la FNSEA estime les besoins «plutôt autour de 200 M€». Le fonds annoncé par M. Barnier ne concerne que le sérotype 3 de la FCO. Les pertes dues au sérotype 8 (endémique) et à la maladie hémorragique épizootique (MHE) sont, elles, prises en charge par le FMSE (fonds professionnel), avec cofinancement de l’État.

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A l’occasion de son discours au Sommet de l’élevage, le 3 octobre, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a tenté de tracer de premiers éléments de feuille de route sur d’autres sujets que le sanitaire. Évoquant les réflexions sur Egalim, Mme Genevard a salué les «nombreuses pistes prometteuses» contenues dans le rapport des ex-députés Anne-Laure Babault Alexis et Izard, qui «ne doivent pas rester lettre morte». Ce rapport contient une trentaine de propositions, dont la fixation d’une date butoir dans les négociations entre les organisations de producteurs et les laiteries, ou l’obligation pour les industriels de donner une visibilité sur la part de matière première française contenue dans ses produits à son acheteur. «Nous relancerons dans les semaines à venir les réflexions sur l’évolution du cadre législatif», a-t-elle lancé. Enfin, la nouvelle ministre a plaidé pour la poursuite de l’examen de la LOA sans modifier son contenu. À ses yeux, le texte actuel contient «des avancées importantes qu’il faut engranger car elles sont attendues» : le classement de l’agriculture comme activité «d’intérêt général majeur» (article 1), les mesures sur l’enseignement agricole, l’installation et la transmission, ainsi que la «dépénalisation des attaques non intentionnelles et non irréversibles sur l’environnement». «Je veux sécuriser rapidement ces acquis au Sénat pour ne pas risquer de les détricoter avec la tentation d’un nouveau texte», a indiqué Mme Genevard, sachant que «les équilibres [à l’Assemblée] ont changé entre la première lecture et ce qui sera une deuxième lecture».

Eva DZ