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Lors de la présentation de la feuille de route gouvernementale et de l’agenda législatif le 26 avril, la première ministre Élisabeth Borne a, entre autres, précisé le calendrier de la planification écologique et du projet de loi d’orientation agricole (LOA). Côté planification écologique, elle a annoncé que le gouvernement présentera en juin «une vision d’ensemble» qui comprendra trois projets de documents : la stratégie nationale bas carbone, la stratégie nationale biodiversité et la programmation pluriannuelle de l’énergie. Suivra une phase de concertation et d’«échanges avec nos territoires et les filières économiques», à l’issue de laquelle l’exécutif présentera son projet de loi de «programmation énergie-climat» à l’automne. Concernant la loi d’orientation agricole, le gouvernement a confirmé, dans un dossier de presse, son objectif de présenter sa copie «à la rentrée». Comme annoncé, la LOA sera accompagnée d’un «pacte d’avenir» (volet réglementaire), qui sera dévoilé «à l’été». Ce dernier a vocation à «soutenir les nouvelles générations d’agriculteurs dans leur installation et leur permettre de développer une agriculture plus durable et résiliente au changement climatique».

La rédaction

Alors que l’Espagne prendra la présidence du Conseil de l’UE et le Brésil celle du Mercosur lors du second semestre 2023, Madrid et Brasilia ont fait savoir le 26 avril qu’ils voulaient faire aboutir l’accord de libre-échange UE/Mercosur d’ici la fin de l’année. Celui-ci est actuellement bloqué depuis la conclusion des négociations en 2019. «Cette coïncidence représente une opportunité extraordinaire pour essayer de concrétiser notre rapprochement», en rappelant que l’Espagne souhaitait «fermement la ratification de cet accord», a déclaré le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, lors d’un point presse à Madrid avec le président brésilien Lula. «Si c’était facile, ça aurait déjà été fait», mais «quelqu’un doit conclure» les négociations, a poursuivi le chef d’État brésilien. Toutefois, plusieurs États membres de l’UE (Autriche, France, Pays-Bas…) ont récemment réitéré leur opposition à la ratification de l’accord UE/Mercosur en raison de considérations environnementales liées notamment à la déforestation en Amazonie, et au respect de l’accord de Paris sur le climat. Face à ces doutes, M. Sanchez a assuré vouloir «travailler pour vaincre ces réticences», en estimant que les arguments en défaveur de l’accord pesaient peu face à son «potentiel» économique. À cette fin, Bruxelles négocie toujours avec le bloc Mercosur pour trouver un accord sur le protocole additionnel visant à intégrer des garanties solides en matière de développement durable, en particulier sur l’aspect environnemental.

La rédaction

Quatre mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 25 avril à Luxembourg, ont fait un premier bilan de la réforme de la Pac. Et le constat est sans appel: c’est «malheureusement une occasion ratée en matière de simplification», a résumé la France. L’Allemagne a déploré un dispositif «extrêmement complexe» à mettre en œuvre pour les administrations et les agriculteurs. Et la Finlande a fait état «des très nombreux soucis» liés au nouveau système de contrôle (avec le passage au dispositif de performance) ou aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Certains États membres (Danemark, Lettonie…) ont aussi noté le faible intérêt de leurs agriculteurs pour les éco-régimes. Tous appellent donc la Commission européenne à faire preuve d’un maximum de flexibilité face aux demandes d’amendement des plans qui lui seront adressées dans les prochains mois. Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a assuré que, lorsqu’il s’agirait de simplifier les règles, il serait toujours ouvert, mais a aussi prévenu que Bruxelles se montrerait vigilante face aux demandes s’apparentant à du «greenwashing».

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Lors d’un rendez-vous le 25 avril entre la Première ministre Élisabeth Borne et le nouveau président de la FNSEA Arnaud Rousseau, la chef du gouvernement a précisé les modalités d’élaboration du plan sur la recherche d’alternatives aux pesticides. Annoncé au Salon de l’agriculture, ce plan consiste à identifier, parmi les 200 substances devant être réexaminées d’ici cinq à six ans, celles qui nécessitent un effort supplémentaire de recherche d’alternatives. Côté calendrier, une première réunion est prévue le 10 mai avec les interprofessions et les instituts techniques, puis une deuxième afin d’aboutir à un plan pour l’été. Le président de la FNSEA a aussi fait part à Mme Borne de son «incompréhension» sur le dossier du S-métolachlore. L’Anses a confirmé l’interdiction en France de plusieurs herbicides contenant cette molécule. Visant un «alignement des calendriers» de Paris et Bruxelles, le ministre de l’Agriculture a annoncé son intention de demander une interdiction à l’échelle européenne. «Tout porte à croire que, dans le meilleur des cas, il y aura un an d’utilisation supplémentaire dans d’autres pays de l’UE», a déploré M. Rousseau. Selon lui, cette substance était «le dernier sujet dans les cartons, il n’y en aura plus de nouveau».

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Outre les quelque 200 M€ déjà dépensés au titre de la réserve agricole (sur une enveloppe initiale de 450 M€ en 2023), plusieurs États membres ont appelé la Commission européenne à l’activer une nouvelle fois pour soutenir d’autres secteurs, lors du Conseil Agriculture le 25 avril. La Lettonie et la Lituanie ont notamment réitéré leur demande pour soutenir les producteurs laitiers affectés à la fois par une baisse des prix et une hausse des coûts de production. Le ministre tchèque de l’Agriculture, Zdenek Nekula, a également demandé un soutien financier lors d’une rencontre bilatérale avec le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski. L’Espagne qui subit actuellement un épisode de sécheresse inédit (lire plus bas), a aussi exhorté l’UE à activer la réserve agricole pour compenser les pertes de récoltes de céréales et d’oléagineux. De son côté, le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau a rappelé qu’«il y avait d’autres marchés un peu plus loin des frontières ukrainiennes sur lesquels il faut également documenter les choses et voir les besoins». En raison de l’impact de l’afflux de céréales ukrainiennes dans les pays de l’Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie et Bulgarie), Bruxelles a proposé de leur allouer un second paquet de 100 M€ issus de la réserve agricole.

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Interrogé par des lecteurs du quotidien Le Parisien, le président de la République Emmanuel Macron affirme que la situation sera difficile «jusqu’à la fin de l’été» sur les prix alimentaires, dans une interview publiée le 23 avril sur le site internet du journal (article payant). «Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu’à la fin de l’été», prévient le chef de l’État. À propos des marges des distributeurs, il défend que sa majorité «a durci les négociations commerciales avec la grande distribution, ce qui permet aux agriculteurs de voir leur revenu protégé». «Et on peut rouvrir ces négociations à certaines périodes», ajoute-t-il. Alors que l’inflation des produits alimentaires a atteint 15,9% en mars, l’exécutif appelle les parties prenantes à rouvrir leurs contrats pour tenir compte de «la baisse des prix» sur les marchés de gros. En 2022, des renégociations commerciales avaient été orchestrées par le gouvernement afin de répercuter les fortes inflations subies par l’amont agricole et l’industrie après le déclenchement de la guerre en Ukraine, avec plusieurs mois de décalage. La déclaration de M.Macron concorde avec les prévisions de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), qui entrevoit un premier reflux de l’inflation au second semestre.

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L’Espagne s’apprête à connaître dans les prochains jours «des températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année», avec des pointes à 40°C attendues en Andalousie, a prévenu l’agence météorologique espagnole (Aemet) dans un communiqué de presse. Selon l’Aemet, les températures seront cette semaine supérieures de 6 à 10°C en moyenne aux normales de saison. Mais dans certains endroits, elles dépasseront même de «15 à 20°C» les valeurs normales pour la fin du mois d’avril, a précisé le porte-parole de l’agence Ruben del Campo sur Twitter. Cette vague de chaleur survient alors que le pays traverse un printemps anormalement chaud et sec, notamment en Catalogne, où les autorités ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour réduire l’usage de l’eau, rapporte l’AFP. «Nous allons devoir sacrifier 9000 hectares de luzerne et (…) nous ne pourrons pas semer les 7000 hectares de maïs prévus», précise ainsi Amadeu Ros Farrén le président de la Communauté d’irrigants du canal d’Urgell au quotidien Le Monde. La semaine dernière, le ministre espagnol de l’Agriculture Luis Planas a reconnu que le pays traverse «un moment difficile sur le plan hydrologique», d’autant que les nappes phréatiques et les réservoirs espagnols ont été mis à mal ces dernières années par un manque chronique de précipitations.

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Le retrait des autorisations des produits à base de S-métolachlore confirmé par l’Anses le 20 avril «crée des impasses techniques réelles, prive les agriculteurs d’un outil de production essentiel, et met en péril la capacité de l’agriculture française à produire une alimentation sûre», dénonce la FNSEA dans un communiqué de presse. Alors que l’interdiction n’a pas encore été prononcée au niveau européen, la décision française «crée inévitablement des distorsions de concurrence avec les autres pays européens qui sont, eux, toujours autorisés à utiliser cette molécule». La Première ministre Élisabeth Borne, rappelle le syndicat, a promis «un changement de méthode» sur les pesticides au Salon de l’agriculture, avec une analyse du calendrier des interdictions à venir, et de leurs conséquences. Des engagements que la FNSEA estime «urgent de mettre en œuvre». Et le syndicat majoritaire de conclure en attendant de la puissance publique «qu’elle réaffirme sa volonté de porter une vision stratégique dans les décisions [affectant] notre souveraineté alimentaire».

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La région Île-de-France, le département de Seine-et-Marne et la Chambre d’agriculture régionale ont inauguré, le 21 avril à Provins, le chantier d’une future plateforme d’approvisionnement pour la restauration scolaire destinée à assurer la collecte, la transformation et le conditionnement de produits locaux achetés dans des exploitations de la région. Le projet Approv’Halles vise à approvisionner les 129 collèges de Seine-et-Marne et les 170 lycées de l’académie de Créteil, soit plus de 15 millions de repas par an, à partir de la rentrée scolaire 2024. Différents types de produits agricoles ont été ciblés : la viande de volaille (principalement le poulet), des fruits et légumes (pommes, poires, pommes de terre, carottes, oignons…) et des produits laitiers (yaourts, fromages blancs, faisselles). L’approvisionnement sera assuré via une société publique locale (SPL) constituée entre le Conseil départemental et la Région. L’activité du site pourrait croître les années suivantes. «L’outil a été dimensionné pour pouvoir assurer au maximum la transformation de denrées destinées à la conception de 20 millions de repas», précise un communiqué du département. Le projet représente un investissement global de 48 M€. La plateforme emploierait près de 80 personnes.

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L’association France Brebis Laitière (FBL) demande aux pouvoirs publics de débloquer une «aide exceptionnelle» à destination des éleveurs de la filière, en difficulté face à la baisse de leurs revenus, a appris Agra Presse auprès de l’organisation qui réunit les producteurs, les coopératives et les industriels privés. L’association à vocation interprofessionnelle avait adressé une demande d’aide au ministère de l’agriculture en octobre, pour le moment restée sans réponse. À l’occasion de son assemblée générale organisée le 20 avril, elle réitère son appel. Dans les principaux bassins laitiers, l’Occitanie et les Pyrénées-Atlantiques, le revenu des exploitants a diminué de 27%, selon l’Idele. «L’enjeu est de maintenir les exploitations et d’assurer le renouvellement des générations», insiste l’animateur de FBL, Sébastien Bouyssière. Les prix du lait et des agneaux ont augmenté (2,3% et 8,3%), moins que les charges (17,7% pour l’indice Ipampa sur la campagne 2021/2022). «On peut s’attendre à ce que les coûts de production augmentent encore en 2023», explique Sébastien Bouyssière. Des hausses d’environ 10% du prix du lait ont été négociées pour la campagne 2022/2023. Positionnée sur des produits «plaisir», la filière a fortement souffert des arbitrages de consommation (-7% en volume pour les fromages).

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