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En dix ans, le cheptel allaitant a reculé de 21% en Bretagne (-3,6% en 2022 par rapport à 2021), a indiqué la chambre régionale d’agriculture à l’occasion d’une conférence de presse le 2 mai. En présentant les chiffres 2022 des filières bretonnes, son vice-président Laurent Kerlir a souligné le caractère «structurel» de ce déclin qui concerne aussi les cheptels laitiers. La région a perdu plus de 17 000 vaches laitières en 2022 (-2,4%/2021). Dans le même temps, la collecte laitière a reculé de 1,3%. «Ce n’est plus une inquiétude, c’est structurel. Malgré les prix, on n’arrive pas à redonner du moral aux troupes. Il y a des départs anticipés qui ne sont pas remplacés», s’inquiète-t-il. L’éleveur du Morbihan témoigne du «ras le bol des producteurs» malgré des prix «globalement au rendez-vous» en 2022, notamment pour les producteurs laitiers et les éleveurs de porcs. La filière porcine bretonne enregistre également une baisse de production en 2022: les abattages sont au plus bas depuis 2014 (-3%/2021 en tonnage). «On va se retrouver dans une situation où, en Bretagne, on aura un abattoir de trop, puis un deuxième…», prédit Laurent Kerlir. Autre conséquence: la baisse de production d’aliments pour animaux et des difficultés pour les fabricants, contraints de trouver de nouveaux équilibres.

La rédaction

Les appels à projets pour des expérimentations locales de chèque alimentaire seront lancés «début mai», indique le cabinet du ministre des Solidarités à Agra Presse. Les initiatives lauréates seront sélectionnées d’ici le début de l’été pour un déploiement à partir de la rentrée, mais «certains projets déjà mûrs seront lancés un peu plus rapidement». «Tous les appels à projets seront lancés en même temps et avec le même cahier des charges, mais chaque région aura la main sur le choix des lauréats», précise l’entourage du ministre Jean-Christophe Combe. Le département du Gers et la ville de Rennes devraient se porter candidats pour obtenir des financements dans le cadre d’expérimentations locales, de chèque alimentaire dans le Gers et de «carte alimentation durable» à Rennes. Le ministère des Solidarités est doté d’un fonds de 60 M€ dans le cadre du programme «Mieux manger pour tous». Une partie (20 M€) sera consacrée à soutenir des initiatives locales, comme des chèques alimentaires. Le reste sera attribué aux banques alimentaires pour «garantir des approvisionnements plus écologiques et plus sains»: fruits, légumes, légumineuses et produits bruts sous label de qualité. Des conventions avec les grandes associations seront signées «dès le printemps», indique le ministère des Solidarités.

La rédaction

Le «chantier de planification écologique sur les produits phytopharmaceutiques» a été lancé le 2 mai en présence de quatre ministres: Marc Fesneau (Agriculture), Sylvie Retailleau (Recherche), Christophe Béchu (Transition écologique) et Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale et professions de santé). Annoncé par la Première ministre au Salon de l’agriculture, ce travail vise à «anticiper le retrait des substances actives les plus préoccupantes» et à «renforcer la mobilisation» autour des alternatives «chimiques et non chimiques», rappelle un communiqué de la Rue de Varenne. Il sera articulé autour de huit groupes de travail, qui seront «pilotés par la DGAL» (ministère de l’Agriculture) avec «l’appui» du CGAAER. Comme attendu, y participeront les instituts techniques, les interprofessions, ainsi que l’Anses, l’Inrae et les pouvoirs publics. Ce chantier «est la première composante du plan Ecophyto 2030», précise la Rue de Varenne, qui «devrait être finalisé pour la rentrée 2023». Par ailleurs, dans son communiqué, le ministère de l’Agriculture annonce le lancement d’un appel à projets de 6,25 M€ dans le cadre d’Ecophyto 2+ visant les «alternatives non chimiques à l’utilisation d’herbicides». Un dispositif porté par l’OFB, indique Marc Fesneau sur Twitter.

* Grandes cultures; fruits et légumes; plantes à parfum aromatiques et médicinales; vigne; horticulture; semences; cultures ultra-marines; bio

La rédaction

Les Français ont réduit leurs achats de produits de grande consommation de 1,5% en moyenne sur les trois premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2022, conclut une étude de NielsenIQ publiée le 27 avril. Les classes moyennes supérieures sont la catégorie dont la consommation flanche le plus lourdement sur le début de l’année, avec 4,5% de baisse des achats. «Un constat qui illustre bien que cette « déconsommation » ne se limite plus uniquement aux foyers les plus modestes de France», analyse le panéliste. Viennent ensuite les habitants des villes de taille moyenne (-2,5%) et les foyers de quatre personnes et plus (-3,6%). Selon les dernières estimations de l’Insee, le taux d’inflation atteindrait 5,9% sur un an en avril. Sur les prix alimentaires, la hausse semble ralentir (14,9% contre 15,9% en mars), notamment sur les prix des produits frais. Les ménages ont dépensé en moyenne 81 € de plus sur les trois premiers mois de l’année pour faire leurs courses. Concernant l’alimentaire, ce sont les produits surgelés salés et les produits frais traditionnels (boucherie, poissonnerie, primeur, etc.) qui sont les plus baissiers, avec -8% et -6% d’achats. Les produits d’épicerie sucrée, les produits frais laitiers et l’alcool sont ceux qui résistent le mieux, avec un recul de 2% pour chacun.

La rédaction

Face à l’inflation des prix alimentaires, les industriels de l’agroalimentaire «feront leur part», a assuré à l’AFP le président de l’Ania Jean-Philippe André le 27 avril. Le porte-parole de la principale organisation d’industriels «privés» exclut toutefois une renégociation «généralisée». Plus tôt dans la journée, la Première ministre Élisabeth Borne avait appelé les industriels à «répercuter» la baisse de leurs coûts de production dans les prix de vente de leurs produits. La chef du gouvernement vise des «baisses concrètes, tangibles» sur les tickets de caisse d’ici à la fin juin. «Il ne peut pas y avoir des renégociations sur tous les produits», explique Jean-Philippe André. Le président de l’Ania indique que, pour certains produits, les cours des matières premières nécessaires à leur fabrication n’ayant pas baissé sur les marchés mondiaux, une renégociation des prix de vente à la baisse n’était pas envisageable. Il souligne également que certains contrats sur les achats de blé ou de gaz souscrits par les industriels courent sur plusieurs mois, voire une année, avec des tarifs fixés à la signature. «Tant que l’on n’arrive pas à l’échéance, on ne peut pas répercuter la baisse», fait-il ainsi valoir.

La rédaction

Face à une sécheresse exceptionnelle, de nouvelles restrictions d’eau entreront en vigueur le 10 mai dans les Pyrénées-Orientales, a annoncé le préfet du département Rodrigue Furcy le 28 avril. Ce «niveau d’alerte de crise» – dont la teneur sera précisée le 9 mai par un arrêté –, concernera «les territoires de la Têt et de l’Agly», deux fleuves traversant une partie de ce département frontalier de l’Espagne, a-t-il précisé à l’AFP. «Je ne veux pas être dans une posture qui affecte l’outil de production, qui porte atteinte aux arbres», a néanmoins souligné le préfet à propos de l’agriculture, sans indiquer si des dérogations à l’interdiction d’irriguer étaient prévues. La veille de cette annonce, le président de la FDSEA des Pyrénées-Orientales avait chiffré à 200 M€ les dommages pour les agriculteurs en raison des restrictions actuelles, ajoutant que «dans la pire des situations, cela va être 400 M€». Le 24 avril, la présidente du conseil départemental, Hermeline Malherbe (socialiste), avait alerté le président Emmanuel Macron sur un risque de «catastrophe humaine», demandant «la mise en place d’un fonds de solidarité» pour les secteurs agricole et touristique. Le lendemain, la présidente de la région Occitanie Carole Delga (socialiste) soutenait cette demande, annonçant «un dispositif exceptionnel d’un million d’euros» du conseil régional.

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«Nous ne sommes pas dans une perspective de clôture» du projet de règlement européen sur l’utilisation durable des pesticides (Sur), a indiqué le ministre espagnol de l’Agriculture Luis Planas le 27 avril, alors que son pays prendra pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’UE au 1er juillet. «Nous attendons l’étude d’impact supplémentaire de la Commission», a-t-il rappelé lors d’une conférence de presse avec son homologue français Marc Fesneau, ajoutant qu’il sera «très difficile de conclure des dossiers législatifs» vu la proximité des élections européennes (mai 2024). Pour lui, le projet de règlement Sur est un texte «très complexe, du point de vue technique comme des conséquences pour la production agricole». «Un dossier si complexe que celui-là va être difficile à boucler [sous présidence espagnole] au Conseil comme au Parlement européen». Le ministre espagnol souhaite toutefois «avancer» sur plusieurs points du règlement, comme «la délimitation des zones sensibles» ou les pulvérisations par drone (aujourd’hui assimilés à des traitements aériens). Inclus dans le Pacte vert, «l’objectif européen de -50% [de pesticides] est très ambitieux», a estimé M. Planas. «L’approche d’une grande majorité de ministres [de l’Agriculture] et de parlementaires est qu’il faut garder un équilibre entre les avancées du Pacte vert et la production agricole et agroalimentaire».

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Dans un rapport publié le 25 avril (document en anglais), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que la viande, les œufs et les produits laitiers sont des «sources essentielles de nutriments» pour la population mondiale. Ces derniers «fournissent des protéines de qualité supérieure, un certain nombre d’acides gras essentiels, du fer, du calcium, du zinc, du sélénium, de la vitamine B12 (…), qui assurent des fonctions essentielles pour la santé et le développement», selon la FAO. «C’est particulièrement vrai à certaines périodes clés de la vie, telles que la grossesse, l’allaitement, l’enfance, l’adolescence et le grand âge». Face à l’ampleur de la malnutrition – jusqu’à 828 millions de personnes souffraient de la faim en 2021, selon l’ONU –, la FAO encourage les gouvernements à «promouvoir les bienfaits des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres». Toutefois, le secteur de l’élevage devra «relever un certain nombre de défis», en premier lieu environnementaux, soulignent Maria Helena Semedo, numéro deux de la FAO, et Maximo Torero Cullen, économiste en chef. L’organisation rappelle aussi qu’une «consommation, même faible, de viande rouge transformée peut augmenter le risque de mortalité et de maladies chroniques, notamment de maladies cardiovasculaires et de cancer colorectal».

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En raison des «problèmes techniques de la plateforme de déclaration», la FNSEA a demandé le 26 avril au ministre de l’Agriculture «un report de la date limite au 31 mai» pour le dépôt des demandes d’aides Pac, au lieu du 15 mai comme prévu. Une requête formulée lors de la première rencontre entre Marc Fesneau et les nouveaux dirigeants du syndicat, Arnaud Rousseau (président) et Hervé Lapie (secrétaire général). «Nous avons alerté sur les difficultés de déclaration et le risque très élevé de ne pas pouvoir tenir les délais», précise le syndicat majoritaire dans un communiqué. Malgré cette demande de délai supplémentaire, Arnaud Rousseau a insisté sur «la nécessité que les agriculteurs soient payés le 15 octobre comme habituellement, et pas au-delà», lors d’un échange avec quelques journalistes le 25 avril. Lors de son rendez-vous avec M. Fesneau, le nouveau patron de la FNSEA a aussi alerté le ministre au sujet de la définition de l’agriculteur actif, qui risque d’exclure certaines catégories d’agriculteurs du bénéfice des aides Pac. Enfin, le ministre et le président de la FNSEA ont abordé la crise de la bio – pour laquelle le syndicat demande un «plan d’aide ambitieux» de 50 à 100 M€ –, ainsi que la gestion de l’eau et les alternatives aux phytos.

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Face à la sécheresse qui frappe une grande partie du pays, 19 départements français ont pris des arrêtés d’arrêt ou de réduction des prélèvements d’eau, rapporte la plateforme Propluvia (gérée par le ministère de la Transition écologique) le 26 avril. En «crise», une partie des départements des Bouches-du-Rhône et du Gard est concernée par des arrêts des prélèvements non prioritaires, y compris ceux à des fins agricoles. «Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)», précise le site Propluvia. Six départements – l’Aude, l’Ain, le Gard, l’Oise, les Pyrénées-Orientales, les Yvelines –, sont en alerte renforcée sur la totalité ou une partie de leur territoire. Un tel arrêté implique notamment «une réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50%» ou «une interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine». Enfin, quatorze départements* sont «en alerte», avec tout ou partie de leur territoire visé par des «réductions de prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50%» ou «une interdiction jusqu’à 3 jours par semaine».

* Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Ardèche, Bouches-du-Rhône, Deux-Sèvres, Drôme, Haute-Saône, Hérault, Isère, Oise, Seine-et-Marne, Var, Vaucluse, Vienne

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