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Alors que les importations de viande bovine sont majoritairement destinées à la restauration, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) dénonce le 20 avril «des « ballons d’essai » de l’ensemble de la grande distribution sur un approvisionnement à l’import». Dans son communiqué, l’association spécialisée cite notamment Carrefour. Le président de la FNB Patrick Bénézit appelle les distributeurs à «donner impérativement un signal positif aux producteurs». Et de menacer : «Nous saurons leur faire entendre [le message des éleveurs] en direct à brève échéance». Pour le syndicat, «toute baisse de prix au producteur» serait «totalement artificielle et injustifiable au regard de la conjoncture». Comme le rappelle la FNB, la production française a reculé en 2022, tandis que la consommation est restée stable, ce qui a soutenu les prix à la production (et profité aux importations). En hausse constante ces derniers mois, le PMP (prix moyen pondéré national entrée abattoir) relevé par FranceAgriMer s’est récemment dégradé. Cet indicateur a perdu 7 ct€ en deux semaines pour s’établir à 5,33 €/kg en semaine 15 (du 10 avril). Un recul que la revue des Marchés attribue à un déficit de demande (inflation, vacances scolaires, météo défavorable aux barbecues).

La rédaction

Les hausses de charges liées aux matières premières «plombent les revenus [à hauteur de] -15 à -45%» en ovins lait et viande, alerte la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) dans un communiqué du 20 avril. Les cours de l’agneau et du lait ont bien progressé de 8,3% et de 2,3% sur un an, souligne le syndicat. Mais les charges ont dans le même temps augmenté de 18,5% en ovins viande et de 17,7 % en brebis laitières, selon les indices Ipampa. La situation, craint la FNO, risque même de ne pas s’améliorer en 2023, avec une sécheresse qui a «affecté les stocks de fourrages dans de nombreuses régions», ainsi qu’une «situation économique morose qui pourrait [affecter] la consommation». Les producteurs, alertent les représentants syndicaux, rappellent «l’importance de l’application de la loi Egalim 2». Parallèlement, «un soutien couplé et fort dans le cadre de la Pac reste indispensable pour assurer la pérennité de cette production aux aménités [avérées] pour l’environnement et la biodiversité», insiste le communiqué. Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, 34 000 exploitations posséderaient des ovins en France. La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie concentrent à elles deux plus de la moitié du cheptel.

La rédaction

Nommé pour deux ans depuis le 1er avril, le nouveau coordinateur national interministériel du plan de lutte contre le mal-être en agriculture, Olivier Damaisin, a évoqué ses priorités d’action pour les mois à venir, lors de la 2e édition de la journée mal-être qui s’est tenue à la CCMSA le 20 avril. L’ancien député a indiqué sa volonté «d’aller sur le terrain, à la rencontre des gens». Il veut «mettre en place avec tous les coordinateurs départementaux» le «système d’alerte» créé par son prédécesseur Daniel Lenoir, en tenant compte des «spécificités» des territoires. L’enjeu est de «réagir plus vite» quand il y a des «remontées d’urgence», a-t-il souligné. Une autre priorité pour «ce semestre» est d’avancer sur le chantier n°7 du plan, intitulé «Accompagnement des transitions agricoles (transmission, attractivité, métiers agricoles…)», a indiqué à Agra Presse l’adjointe au coordinateur national Anne-Marie Soubielle. «Il faut qu’on puisse mettre de la prévention aux risques psycho-sociaux dans les propositions qui sont faites dans le cadre du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricole», a-t-elle souligné. D’autre part, un chantier supplémentaire (n°6) a été ajouté «en octobre» au plan interministériel. Intitulé «Conciliation vie personnelle et familiale», il couvre des enjeux tels que «la parentalité», «les addictions», «les violences intra-familiales» ou encore «la lutte contre la précarité» notamment chez les salariés (problématique du logement saisonnier, des crèches..), a précisé Anne-Marie Soubielle.

La rédaction

Des «précisions juridiques» ont été ajoutées, ce 20 avril, dans les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits à base de phosphure d’aluminium utilisés pour la fumigation des céréales, indique l’Anses à Agra Presse. L’agence sanitaire y «rappelle l’existence de la possibilité de traitement pour l’exportation par la phosphine au contact direct des grains» dans le cadre du règlement européen de 2005 sur les limites de résidus de pesticides. «Il ne s’agit pas d’une modification des modalités d’utilisation évaluées et fixées dans l’AMM, insiste l’agence. Il s’agit d’une clarification qui permettra de sécuriser les utilisateurs dans leur relation avec les services de contrôle chargés de délivrer les certificats phytosanitaires pour l’exportation.» En octobre, le principal fabricant, l’indien UPL, avait déposé un dossier et obtenu un feu vert de l’Anses, mais pour un usage sans contact direct avec le grain (en sachet, ou à distance). Problème: les cahiers des charges de plusieurs clients africains, comme l’Algérie ou le Maroc requièrent des fumigations avec contact direct. Les exportateurs français craignaient de ne plus pouvoir exporter de céréales vers ces destinations à partir du 24 avril, échéance de la précédente AMM. Selon l’Anses, «la possibilité d’exportation n’a jamais été remise en cause».

La rédaction

En réponse à la décision de la Pologne, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Bulgarie d’interdire les importations de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de déstabiliser les marchés nationaux, la présidente de la Commission européenne, a indiqué le 19 avril dans une lettre adressée aux dirigeants de ces pays, que Bruxelles préparait un second paquet de soutien financier d’un montant de 100 M€ en leur faveur (un montant réhaussé par rapport aux 75 M€ qu’elle envisageait de mettre sur la table depuis une semaine). Ces pays situés en première ligne pourront compléter cette aide communautaire jusqu’à 200 % avec des fonds nationaux. En parallèle, Bruxelles activera également dans les prochains jours une mesure de sauvegarde d’urgence conformément au règlement sur les mesures commerciales autonomes qui consistera à autoriser dans ces pays, uniquement le transit de certaines importations de produits agricoles ukrainiens (blé, maïs, tournesol et colza) destinées aux autres États membres de l’UE et aux pays tiers (Afrique du Nord, Moyen Orient, Asie). «Étant donné son caractère exceptionnel, cette mesure ne sera pas soumise à l’approbation des États membres et sera appliquée jusqu’au 30 juin, le temps de réduire les stocks de céréales bloqués dans les silos», a expliqué un haut fonctionnaire de l’UE. Avant d’ajouter que «cette réponse européenne impose à la Pologne, à la Hongrie, à la Slovaquie et à la Bulgarie de retirer immédiatement leur interdiction prise unilatéralement, d’importer des produits agricoles ukrainiens».

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«Changer le statut du loup sera un processus long, sur lequel tous les États membres ne sont pas encore d’accord», a souligné le ministre de l’agriculture à l’occasion d’un échange avec la presse le 18 avril. En juillet 2022, alors que la profession agricole bloquait des ronds-points sur le trajet du tour de France dans les Pyrénées, le Président de la République se serait engagé à «faire évoluer le statut du loup au niveau européen», selon des propos rapportés par les syndicats agricoles. Estimant que la population de canidés était «hors de danger d’extinction», Marc Fesneau avait confirmé en août suivant au Sénat qu’il avait «entamé» un travail sur ce dossier avec ces collègues européens, et notamment le ministre autrichien. La Rue de Varenne miserait actuellement sur «le document d’orientation de la directive Habitats», qui traduit opérationnellement la protection des espèces. Figurant dans les annexes IV et II de la directive, le loup fait partie des espèces dont la mise à mort ou la «perturbation» intentionnelle sont strictement interdites, sauf dérogation permettant de «prévenir des dommages importants». «Faire évoluer le statut ne réglera pas tout, et risque de nous faire revenir sur la pente inverse. Or l’éradication n’est pas le bon combat. La question centrale est celle de la compatibilité et de l’acceptabilité du loup», prévient le ministre.

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Alors que le dernier cas d’influenza aviaire en élevage remonte au 14 mars, le ministère de l’agriculture a décidé «d’alléger certains des dispositifs de prévention et de surveillance renforcés», annonce-t-il dans un communiqué le 19 avril. Première mesure : dans les zones indemnes, les palmipèdes «pourront être autorisés à sortir en parcours extérieur réduit» en cas de fortes chaleurs. D’après une instruction technique parue le 18 avril, cette autorisation sera accordée au niveau départemental si deux conditions sont remplies : une température maximale supérieure à 22°C pendant trois jours consécutifs, et une «prévision sur sept jours présentant une moyenne des températures maximales journalières supérieure à 18°C». Deuxième mesure : dans les ZCT FS* des Pays de la Loire, de la Bretagne et des Deux-Sèvres, «la surveillance des palmipèdes est allégée» (prélèvements hebdomadaires au lieu de deux fois par semaine, fin des chiffonnettes d’environnement obligatoires). «La vigilance de tous les acteurs doit être maintenue», rappelle la Rue de Varenne: le niveau de risque influenza restant au stade «élevé», la mise à l’abri des volailles reste la règle sur l’ensemble du territoire métropolitain.

*Zones de contrôle temporaire liées à la faune sauvage

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Le Parlement européen a adopté le 18 avril cinq des textes du plan climat de l’UE, dont la réforme du marché carbone et le mécanisme d’ajustement aux frontières de l’UE. Des accords sur ces différents règlements avaient été trouvés fin 2022 entre les institutions européennes. Le mécanisme d’ajustement carbone, aussi appelé taxe carbone, s’appliquera au fer et à l’acier, à l’aluminium, au ciment, à l’électricité, à l’hydrogène et aux engrais. Une période-test commencera en octobre 2023, durant laquelle les entreprises importatrices devront seulement collecter des données. Puis, le dispositif montera en puissance entre 2026 et 2034 – au fur et à mesure que les quotas d’émission gratuits alloués aux industriels européens seront supprimés. Les importateurs devront alors déclarer les émissions liées au processus de production, et si celles-ci dépassent le standard européen, acquérir un certificat d’émission au prix du carbone dans l’UE. Les revenus attendus, qui pourraient dépasser 14 milliards d’euros annuels, alimenteront le budget général de l’UE.

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Les importations de viande de porc depuis l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark ont augmenté de 7% en un an sur les mois de janvier et février, alerte la FNP (producteurs de porcs, FNSEA) dans un communiqué le 13 avril. Durant ces deux mois, ces trois fournisseurs historiques ont envoyé plus de 29 000 t de viande en France (contre 27 000 t en 2022), selon des chiffres de FranceAgriMer cités par le syndicat. Principale explication, selon la FNP: la politique gouvernementale contre la hausse des prix (trimestre anti-inflation), qui soutient une demande tournée vers les prix bas. Pour satisfaire cette demande, «certains salaisonniers – dont beaucoup sont dans une situation extrêmement tendue – se tournent vers l’import à des prix défiant toute concurrence», constate le directeur de la FNP Éric Thébault auprès d’Agra Presse. Un mouvement appelé selon lui à se poursuivre. Dans un contexte de recul de la production en Europe, les prix à la production caracolent à un niveau record en France, au-delà de 2,52 €/kg payés en moyenne aux éleveurs, selon le Marché du porc breton. L’Espagne connaît un niveau de prix comparable, tandis que l’Allemagne (2,40 €/kg) et surtout le Danemark (un peu plus de 2 €/kg) se situent bien en dessous.

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A l’issue de plusieurs jours de négociations, la Pologne et l’Ukraine ont conclu le 18 avril un accord sur la reprise du transit des céréales ukrainiennes, suspendu depuis le 15 avril. Date à laquelle Varsovie avait décidé unilatéralement, sans consulter la Commission européenne ni Kiev, d’interdire jusqu’au 30 juin toute importation de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de tirer les prix vers le bas afin de protéger ses agriculteurs. «On a réussi à mettre en place des mécanismes faisant que pas une seule tonne de blé ne restera en Pologne», a déclaré le ministre polonais de l’Agriculture, Robert Telus. Avant de préciser que «la surveillance des céréales ukrainiennes se fera notamment par un système GPS». Solidaire avec les difficultés rencontrées par la Pologne, la ministre ukrainienne du Développement économique, IIoulia Svyrydenko a indiqué qu’il était important «de réagir rapidement et de manière constructive à cette situation de crise». Le transit des céréales ukrainiennes devrait donc pouvoir reprendre dans les prochains jours, selon les deux parties. Cet accord permettra ainsi de continuer l’export des céréales ukrainiennes à destination des pays tiers (Afrique, Moyen-Orient) où l’insécurité alimentaire ne fait que s’aggraver dans un contexte d’envolée des prix des denrées alimentaires de base. En revanche, la Slovaquie et la Hongrie qui avaient emboîté le pas de Varsovie en prenant une mesure similaire, avaient toujours en revanche maintenu le transit des céréales ukrainiennes via les «Voies de solidarité».

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