Déjà en progression ces dernières années, les importations de produits finis de charcuteries ont accéléré début 2023, alerte la Fict (charcutiers industriels). En janvier et février 2023, elles ont augmenté de 2,2% en un an (en volume), d’après des données présentées au conseil spécialisé de FranceAgriMer qu’Agra Presse a pu consulter. En particulier, les trois premiers fournisseurs européens de la France sont les plus dynamiques: +6,7% pour l’Espagne, +2,7% pour l’Allemagne et +12,9% pour l’Italie. En 2022, l’Hexagone a importé 193 000 t de produits finis de charcuteries, soit +44% en dix ans. Au contraire, les importations françaises de viandes – notamment désossées –, destinées à être transformées en France, reculent (à 286 000 t en 2022, soit -21% en dix ans). Comme l’explique la Fict, les salaisonniers «soutiennent le Porc français en renforçant leurs approvisionnements de pièces de découpe sur le marché français». «Combien de temps pourrons-nous encore arbitrer en faveur du porc français?», s’interroge son directeur Fabien Castanier. De nombreux transformateurs sont en difficulté financière en raison de la flambée de l’énergie et du prix du porc. Selon lui, les salaisonniers, qui absorbent 75% de la production française, ont ««besoin de retrouver un équilibre économique».
La rédaction