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Les eurodéputés des commissions de l’Agriculture et de l’Environnement ont largement adopté (par 97 voix contre 8 et 2 abstentions), le 4 novembre, leur rapport (et ses amendements de compromis) appelant « à un enregistrement et à une utilisation plus rapides des agents de lutte biologique ». Les corapporteurs Alexander Bernhuber (PPE) et Anna Strolenberg (Verts) recommandent en particulier une révision ciblée du règlement relatif à la mise sur le marché des produits phytosanitaires afin d’y introduire une définition juridique claire des agents de lutte biologique. Ils préconisent des procédures d’approbation et d’autorisation plus rapides et appellent les États membres à recourir à la procédure de reconnaissance mutuelle de ces produits pour réduire la duplication des évaluations nationales « tout en respectant le principe de précaution et les spécificités locales ». Selon eux, ces molécules devraient être éligibles à une autorisation prolongée (par rapport aux pesticides classiques), jusqu’à 25 ans pour la première autorisation. Les eurodéputés insistent également sur le besoin d’investissement dans les capacités d’évaluation pour soutenir des procédures prioritaires. Le vote en plénière sur ce projet de résolution est prévu lors de la session du 24 au 27 novembre à Strasbourg. La Commission européenne doit présenter dans les prochaines semaines un train de mesures omnibus sur la simplification en matière de sûreté des aliments qui devrait inclure la plupart de ces dispositions.

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Un foyer de nématode du pin, un ver microscopique dangereux pour les conifères, a été détecté pour la première fois en France, à Seignosse (Landes), a annoncé le ministère de l’Agriculture le 4 novembre. Ce ravageur, classé « organisme de quarantaine prioritaire » par la législation européenne, est susceptible d’avoir des effets particulièrement importants s’il venait à proliférer sur le territoire, souligne le ministère. Le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine va réunir les acteurs locaux concernés dans la journée et prendra des mesures afin d’éviter sa propagation, ajoute-t-il. « S’il constitue un sérieux danger pour les pins, ce nématode ne présente en revanche aucun risque pour la santé humaine ou animale », souligne le ministère. Ce foyer a été confirmé par le laboratoire de référence de l’Anses, dans le cadre de la surveillance officielle des organismes de quarantaine. Sa première détection dans l’Union européenne a eu lieu au Portugal en 1999 puis en Espagne en 2008. C’est « une menace sanitaire majeure pour les massifs résineux de la région », soulignait dans une note ce printemps la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Nouvelle-Aquitaine (Draaf).

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Le nombre de producteurs de lait bio qui devraient arrêter leur activité ou cesser de produire du lait selon le cahier des charges de l’agriculture biologique est prévu en forte hausse dans les 12 prochains mois, estime le Cniel dans sa dernière Conjoncture laitière bio publiée le 4 novembre. « La dernière enquête datée d’août 2025 prévoit une nouvelle accélération des cessations pour les 12 mois à venir ; près de 160 arrêts d’activité lait bio sont d’ores et déjà prévus d’ici juin 2026, soit trois fois plus que l’an dernier à la même époque », relève le Cniel. Ce sont surtout des exploitations de grande taille (350000 litres/an) qui seront concernées. L’arrêt de production est surtout le fait de déconversions et moins d’arrêt définitif d’activité laitière. Au cours des 12 derniers mois, le nombre de livreurs de lait bio n’a cessé de baisser, à -6% en août 2025, soit -15% depuis le pic atteint en 2023. La collecte est en baisse de 5% sur un an glissant, à 1,13 milliard de litres. « Au regard des cessations prévues, notre enquête prospective prévoit que la production laitière pourrait s’approcher de la barre du milliard de litre d’ici fin 2026 », prévoit le Cniel.

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Premier débouché français pour l’export de bovins vifs, « l’Italie a donné son accord pour recevoir des animaux vaccinés » contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a indiqué le ministère de l’Agriculture à la presse le 3 novembre. À ce stade, seuls les animaux de la première zone réglementée dans les Savoies, levée le 22 octobre, sont vaccinés et peuvent être exportés. Les bovins des quatre autres zones réglementées sont aussi soumis à vaccination, mais ils ne peuvent être exportés qu’après la levée de la zone réglementée. L’Italie a demandé des « conditions sanitaires assez contraignantes, mais atteignables », précise la Rue de Varenne. Parmi ces conditions « requises par la réglementation européenne » figurent notamment un délai de 28 jours minimum après vaccination, la vaccination de « tout le cheptel dont les animaux sont issus », ainsi que « des conditions d’immunité collective de toute la zone ». En 2024, la France a expédié vers l’Italie 778 000 bovins maigres (surtout des broutards). « Nous attendons encore à ce jour l’accord de l’Espagne », deuxième débouché avec 109 000 têtes, ajoute le ministère. Selon le dernier bilan au 3 novembre, la France comptait 96 foyers de DNC (dans 64 élevages) depuis l’apparition de la maladie, fin juin.

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La présidence danoise du Conseil de l’UE veut avancer au pas de charge sur l’adoption de la proposition législative concernant le renforcement des sauvegardes agricoles de l’accord UE/Mercosur. Elle devrait faire valider le texte sans l’amender dès le 6 novembre, a indiqué le président de la commission du Commerce international du Parlement européen, le socialiste allemand Bernd Lange. Dans l’hémicycle européen, justement, plusieurs parlementaires proches du secteur agricole ont exprimé quelques réserves sur le sujet lors de la réunion de la Cominta du 3 novembre. «Cette clause de sauvegarde est incohérente intellectuellement», a ainsi affirmé le centriste belge Benoît Cassart, appelant, comme d’autres, à la mise en place de clauses miroirs permettant de garantir que les normes de l’UE seront respectées pour accéder à son marché. En parallèle, un groupe de députés issus d’un large spectre politique a obtenu le nombre de signatures nécessaires afin de soumettre une résolution visant à obtenir un avis juridique de la Cour de justice de l’UE sur l’accord commercial UE/Mercosur ce qui pourrait bloquer le processus de ratification. Selon l’eurodéputé centriste irlandais Ciaran Mullooly, lui-même signataire, elle devrait être officiellement déposée le 14 novembre en vue d’un vote en plénière à Strasbourg entre le 24 et le 27 novembre.

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Dans un rapport publié le 3 novembre sur la baisse continue du cheptel laitier et ses conséquences, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) souligne, pour l’enrayer « la nécessité de maintenir un bon niveau d’aides dans la future programmation de la politique agricole commune. » Autres préconisations : recourir davantage au salariat pour soutenir les éleveurs, former les salariés, renforcer l’accompagnement financier des laiteries et « mieux valoriser auprès du public le métier de producteur de lait et les atouts de la filière ». Le CGAAER invite les conseils régionaux et les interprofessions à impulser « une réflexion stratégique territoriale des acteurs économiques sur la production de demain. » Il faut aussi analyser les soutiens publics aux projets d’abattoirs sous l’angle de la viabilité des outils sachant que la France est en surcapacité pour ces outils. Selon les auteurs du rapport, la décapitation est liée aux départs massifs d’éleveurs à la retraite et à la faible attractivité du métier à cause d’une rémunération modeste vu le travail demandé et le capital investi.

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Une centaine de manifestants ont tenté le 3 novembre de s’opposer à l’abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d’environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), avant d’être délogés par une cinquantaine de gendarmes, a constaté un photographe de l’AFP. «Je ne pouvais pas laisser faire un blocage parce que cela aurait eu pour conséquence de laisser se propager la maladie», a indiqué à l’AFP le préfet des Pyrénées-Orientales, Pierre Régnault de la Mothe, qui a assuré ne pas avoir procédé «de gaieté de coeur» à ce «nécessaire» chantier d’abattage. Les protestataires avaient tenté de bloquer un premier abattage tôt lundi matin dans la commune voisine de Fontpédrouse, mais, trop peu nombreux, n’avaient pu empêcher l’arrivée des services vétérinaires, selon un photographe de l’AFP.

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Le rapport 2025 sur les politiques agricoles, publié par l’OCDE le 30 octobre, constate dans sa version abrégée que la majeure partie du soutien aux producteurs est alloué sans exigences allant au-delà des réglementations existantes en matière d’environnement. Ce en quoi l’Union-Européenne fait figure de bonne élève, puisque près de la moitié des soutiens alloués aux producteurs au cours de la période 2022-2024 étaient soumis à des contraintes environnementales obligatoires et 17% à des contraintes volontaires. Dans un nouveau chapitre consacré à « l’interaction entre échanges agricoles et environnement », l’organisation internationale détermine que les meilleurs bienfaits potentiels résident dans des politiques qui conjuguent des investissements bénéfiques, des restrictions de production (ou d’intrants), l’éco-conditionnalité, des paiements fondés sur les réductions d’intrants ou des services favorables à l’environnement. Selon les premières estimations, la Chine et l’UE ont les soutiens aux producteurs (ESP) pour 2024 de loin les plus importants, respectivement 267,4 et 101,4 milliards de dollars (Mrd$) et devant les Etats-Unis (38,16 Mrd$), le Brésil (16,2 Mrd$) et les autres pays étudiés.

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Kiev a appelé le 31 octobre l’UE à augmenter ses droits de douane sur les importations de produits russes n’étant pas encore soumis à des sanctions prises par Bruxelles depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. « Si des produits ne sont pas visés par des sanctions (européennes), nous allons soulever la question de l’imposition de droits de douane », a déclaré Andriï Sybiga, chef de la diplomatique ukrainienne. Selon lui, une telle manœuvre pourrait permettre à l’UE de contourner l’opposition de la Hongrie et de la Slovaquie qui menacent de bloquer l’extension de sanctions contre Moscou. L’UE a déjà augmenté les droits de douane sur certaines marchandises russes, notamment les produits agricoles et les engrais, dans le cadre de ses paquets de sanctions contre Moscou après le début de l’invasion en 2022. Mais les sanctions nécessitent l’accord de tous les membres de l’UE, y compris Budapest et Bratislava. En revanche, l’imposition de droits de douane ne nécessite que « la majorité qualifiée » de l’UE (au moins 15 membres de l’UE représentant ensemble au moins 65 % de la population totale du Bloc, NDLR), a souligné M. Sybiga. Selon lui, l’augmentation des tarifs douaniers de l’UE sur certains produits russes serait donc « l’un des moyens de renforcer les sanctions » européennes en évitant de possibles blocages de membres des 27.

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La clause de sauvegarde renforcée proposée par Bruxelles pour protéger les secteurs agricoles dans le cadre de l’accord commercial entre l’UE et quatre pays du Mercosur, doit être «adoptée et reconnue par les pays» latino-américains «avant toute signature de l’accord», a souligné le 2 novembre le ministre français chargé de l’Europe. La Commission européenne avait annoncé début septembre des «mesures de sauvegarde», en espérant arracher un feu vert de la France. «Nous voulons que cette clause soit adoptée et reconnue par les pays du Mercosur avant toute signature de l’accord», a déclaré le ministre Benjamin Haddad dans un entretien avec le Journal du Dimanche (JDD), précisant que la France était en train «d’évaluer» si les garanties protègeraient «efficacement les filières agricoles des perturbations de marché». «Le deuxième point essentiel, et sur lequel nous voulons un résultat rapide, c’est la nécessité d’avoir une série de clauses miroirs pour que les mêmes normes soient appliquées aux produits européens et aux produits importés», a-t-il ajouté, rappelant que la seule boussole du gouvernement était la défense des agriculteurs « face à la concurrence déloyale ».

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