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Après la Fnab (producteurs bio) la veille, la FNSEA et les JA estiment «incompréhensible» la décision des sénateurs d’adopter, le 17 janvier, la suppression de l’Agence bio avec avis de sagesse du gouvernement. Dans un communiqué le 21 janvier, les deux syndicats «déplorent que l’amendement adopté n’ait fait l’objet d’aucune consultation préalable des organisations professionnelles agricoles». Alors que la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a qualifié l’idée de «pertinente», la FNSEA et les JA estiment que c’est une erreur tant sur la «méthode» que «sur le fond» vu «les grandes difficultés économiques et structurelles» de l’agriculture biologique qui a «besoin de soutien, pas d’un affaiblissement supplémentaire». Sans surprise, l’Agence bio exprime sa stupéfaction à l’idée de «mettre fin au seul lieu d’expression et de concertation national de l’ensemble de la filière» bio, et ce pour des «économies de bouts de chandelle», dans son propre communiqué le même jour. Outrée, l’association Générations futures demande quant à elle «la démission de la ministre de l’Agriculture !».

La rédaction

La consommation en eau pourrait doubler d’ici 2050 en France si le réchauffement climatique s’intensifie et si les tendances d’usage actuelles se poursuivent, estime France Stratégie dans un rapport publié le 20 janvier. Commandé à l’automne 2023 par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne, ce travail présente l’évolution de la demande en eau en France selon trois scénarios: «tendanciel» qui prolonge les tendances passées; «politiques publiques» qui simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées; et «de rupture», qui se caractérise par un usage sobre de l’eau. Selon le rapport, l’agriculture est le secteur pour lequel l’évolution du climat jouera un rôle essentiel. Une diminution des précipitations engendrerait «une augmentation de la demande en eau d’irrigation si on veut maintenir les mêmes rendements», exacerbée par l’augmentation des surfaces irriguées, souligne Hélène Arambourou, co-autrice du rapport. Et les retenues de substitution n’auront qu’un «effet limité» pour contenir cette hausse, précise le rapport. En outre, la demande en eau en 2050 devrait également être davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas. Le service prévoit d’étudier dans un prochain rapport les tensions entre la ressource en eau potentiellement disponible en 2050 et la demande.

La rédaction

Les relations commerciales entre distributeurs, industriels de l’agroalimentaire et producteurs agricoles «restent marquées par un niveau de rigidités et de tensions non négligeables», notent les ministères de l’Agriculture et du Commerce dans un communiqué diffusé à l’issue d’un premier comité des relations commerciales le 20 janvier. La réunion, avec la ministre de l’Agriculture Annie Genevard et la ministre déléguée en charge du Commerce Véronique Louwagie, «a permis de constater que les acteurs s’approprient progressivement les dispositifs des différentes lois Egalim» (sanctuarisation de la «matière première agricole»). Selon les «témoignages recueillis» lors de cette réunion, «la loi semble engendrer une dynamique positive dans les négociations, en termes de transparence notamment» et dans la place accordée à «la préservation du revenu des agriculteurs dans les négociations commerciales». Mais les ministres «ont rappelé l’extrême vigilance de l’État quant à l’application de la loi», via des contrôles et des amendes si besoin. Dans «un contexte de hausses des coûts, tant agricoles qu’industriels», qui «explique des divergences d’analyse entre acteurs», il «résulte une forte tension» entre distributeurs, industriels et agriculteurs, relève le communiqué.

La rédaction

La Fnab dénonce «l’inconsistance du gouvernement» dans un communiqué le 20 janvier, à la suite de la proposition sénatoriale de supprimer l’Agence bio lors de la discussion du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, proposition qui a recueilli un avis de sagesse du gouvernement le 17 janvier. «On ne peut croire que cet avis de sagesse du gouvernement vendredi soir au Sénat soit issu d’un arbitrage interministériel», lâche la Fnab (producteurs bio), qui ne comprend pas pourquoi supprimer l’Agence bio, «pourtant au cœur» du programme Ambition bio 2027 présenté au Salon de l’agriculture 2024. «Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits, c’est pour le moins osé. Depuis trois ans, nous avions l’impression d’être rentrés dans un processus collaboratif de recherche de solutions qui vient d’être mis à terre», s’émeut le président de la Fnab Philippe Camburet, cité dans le communiqué. Le 20 janvier après-midi, le cabinet de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard réitérait vouloir au préalable «une concertation approfondie avec les parties prenantes concernées». Interrogé, Philippe Camburet, qui avait rencontré la ministre le matin-même, disait n’avoir «aucune information» supplémentaire. Les discussions parlementaires sur le PLF 2025 devraient aboutir en fin de semaine prochaine.

La rédaction

L’administration du nouveau président américain Donald Trump a annoncé le 20 janvier que les États-Unis se retireraient une deuxième fois de l’accord de Paris sur le climat, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique. «Le président Trump se retirera de l’accord de Paris sur le climat», a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué. Les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine et premier pollueur historique, avaient déjà quitté brièvement l’accord sous le premier mandat du républicain, avant que Joe Biden n’acte leur retour. Le nouveau retrait entrera en vigueur un an après l’annonce officielle. «Nous allons forer à tout-va», a aussi lancé le président américain lors de son discours d’investiture, réitérant sa promesse de campagne de doper la production de pétrole et de gaz des États-Unis, déjà premier producteur mondial, pour faire baisser les coûts de l’énergie. Pour ce faire, le républicain a annoncé qu’il décréterait un état d’«urgence énergétique» national et reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden pour favoriser la transition énergétique. Parmi celles-ci, les financements alloués aux énergies renouvelables ou à l’achat de véhicules électriques.

La rédaction

La Commission européenne a annoncé le 17 janvier la conclusion des négociations politiques visant à moderniser l’accord commercial entre l’UE et le Mexique. Les grandes lignes de cet accord avaient été convenues en 2020. Il va permettre l’accès en franchise de droits à de nombreuses exportations agroalimentaires de l’UE vers le Mexique en supprimant certains droits de douanes qui atteignent aujourd’hui 100%. Ainsi l’UE bénéficiera d’un accès privilégié pour le fromage et les produits laitiers avec, par exemple, un contingent tarifaire à droit nul de 20.000 t pour les fromages affinés, de 5.000 t pour les fromages frais, 50.000 t pour la poudre de lait écrémé, 13.000 t pour les préparations laitières et 2500 t pour le beurre. La viande de porc sera entièrement libéralisée à l’exception d’un contingent tarifaire de 10.000 t pour les longes. Même chose pour la volaille à l’exception d’un contingent de 20.000 t pour les cuisses de poulet. Un contingent de 30.000t est prévu pour le bœuf. Les exportations de pommes, pêches en conserve et œufs seront progressivement entièrement libéralisés. Selon l’accord convenu en 2020, la Mexique obtient de son côté obtient des contingents de 10.000t pour la viande bovine et 10.000 t pour les abats de bœuf avec un droit de 7,5%, une libéralisation complète pour le porc, à l’exception du jambon congelé avec un contingent de 10.000t et le miel. Des contingent de 25.000 tonnes d’éthanol et 30.000 t (à 49 €/t) de sucre brut destiné au raffinage uniquement seront introduits progressivement. Les textes détaillés de l’accord seront publiés dans les prochains jours, selon la Commission européenne. Ils devront ensuite être finalisés techniquement et traduit avant que la Commission européenne ne les soumette au Conseil et au Parlement européen.

La rédaction

L’ancien ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume, devenu en septembre ministre d’Etat de Monaco chargé de diriger le gouvernement de la principauté, est décédé le 17 janvier d’une «maladie fulgurante», a annoncé la Principauté. Le président Emmanuel Macron a salué la mémoire de cet «élu enraciné dans la Drôme, humaniste en République». «Son engagement pour les autres était comme lui, vibrant, chaleureux, entier. De Bourg-de-Péage à Monaco. Je pense à sa famille. Je perds un ami», a-t-il écrit sur X. Âgé de 65 ans, ce Drômois avait accumulé les mandats dans son département : maire de Bourg-de-Péage (1995-2004), président du Conseil général de la Drôme (2004-2015) puis sénateur (2008-2018). Spécialisé dans les questions agricoles, cet ancien fidèle de François Hollande puis de Manuel Valls avait finalement accédé à un portefeuille gouvernemental sous Emmanuel Macron, en étant chargé de l’Agriculture de 2018 à 2020. Auparavant, ce passionné de rugby avait été pressenti pour prendre la tête du comité d’organisation de la Coupe du monde 2023. Il y avait renoncé, la fonction étant essentiellement honorifique. Après son départ du gouvernement en juillet 2020, il était devenu membre de la Ligue nationale de rugby et conseiller du président sur les affaires publiques.

La rédaction

A l’occasion de l’examen des dépenses agricoles du projet de finances (PLF) pour 2025, les 17 et 18 janvier, les sénateurs ont adopté, avec avis de sagesse du gouvernement, un amendement du sénateur LR Laurent Duplomb visant à supprimer l’Agence bio et transférer ses missions au sein de FranceAgrimer ou au ministère de l’Agriculture. Il espère ainsi dégager 3 millions d’euros (les dépenses de l’agence étaient de 4 millions d’euros en 2022), sans préciser comment. La ministre a qualifié la proposition du sénateur de «tout à fait pertinente», lui indiquant toutefois son souhait d’en discuter au préalable avec les intéressés : «Si je peux approuver le principe de l’internalisation, il faut tout de même que l’on travaille avec les acteurs pour la rendre opérationnelle. Il y a besoin de préparer l’atterrissage, c’est une question de meilleure acceptation». La ministre a ainsi souhaité les «convaincre que leurs missions continueront d’être exercées dans de bonnes conditions». Interrogé par Ouest France, le président de l’Agence bio Jean Verdier a fait part de sa surprise : « Nous sommes surpris et abasourdis. Surtout quand on voit l’efficience de notre structure avec seulement une vingtaine de personnes.» À l’occasion de son discours de politique générale le 14 janvier, le nouveau Premier ministre François Bayrou s’était s’interrogé sur la place des «plus de 1000 agences, organes et opérateurs», qui agissent selon lui «sans contrôle démocratique» et «constituent un labyrinthe».

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A l’occasion de la reprise de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, le 17 et 18 janvier, les sénateurs ont adopté les crédits de la mission Agriculture et forêt et du Casdar (recherche), rejetant au passage un amendement du gouvernement prévoyant une baisse supplémentaire des crédits de 284 millions d’euros. Déposé en dernière minute, cet amendement visait, à l’instar de ce qui a été proposé pour d’autres ministères, à atteindre «une cible de déficit public de 5,4 % du PIB en 2025», a expliqué la ministre de l’Agriculture en séance. Dans le détail, les coupes concernent les missions «Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt» et «Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation». Après avoir augmenté d’un tiers sur l’année 2024, à 4,7 milliards d’euros (Md€), en loi de finances initiale, le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement Barnier – dont l’examen reprend actuellement au Sénat – intégrait déjà une baisse des crédits de la mission Agriculture et forêt, à 4,43 Md€ (-6%). En séance, la ministre a assuré le maintien des promesses faites sous le gouvernement Barnier: «maintien d’environ 100M€ pour le fonds Ecophyto, avec une sanctuarisation des fonds alloués à recherche alternatives (Parsada), maintien des fonds alloués aux plans fruits et légumes, et protéines. Deux amendements de sénateurs ont reçu avis de sagesse du gouvernement en séance: la baisse de 2,9 millions d’euros des crédits alloués à l’Agence bio et une hausse de 7 millions d’euros pour l’aide à l’installation et aux transmissions.

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Dans un «document de réflexion préliminaire et non-contraignant» publié le 16 janvier, le Copa-Cogeca propose les grands principes qui devraient orienter selon lui une future stratégie solaire européenne pour le secteur agricole. Pour les organisations et coopératives agricoles de l’UE, les équipements solaires photovoltaïques au sol devraient utiliser des terrains adaptés à cette fin, tels que les terrains contaminés et industriels et les terres de qualité agricole inférieure. De plus, des limites maximales de surface agricole non exploitable devraient être fixées pour que ces surfaces restent éligibles aux aides à la surface dans le cadre de la Pac «quel que soit le rapport entre le revenu généré par la production d’énergie et celui généré par la production agricole». Le Copa-Cogeca estime aussi qu’il faudra conditionner le rachat de l’électricité produite par l’agri-photovoltaïsme au maintien de l’activité agricole et à la garantie de démantèlement du projet dans le but de rétablir le terrain dans son état d’origine. Il est également suggéré que les pratiques agricoles réalisées en parallèle à la production d’énergies renouvelables soient éligibles à la certification pour les absorptions de carbone agricole.

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