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Les implications négatives de l’accord UE/Mercosur, dont le processus de ratification a récemment été lancé par la Commission européenne, pour les revenus du secteur de l’élevage pourraient être limitées grâce aux contingents tarifaires. C’est l’une des conclusions d’un article scientifique rédigé conjointement par Alexandre Gohin (Inrae) et Alan Matthews (Trinity College de Dublin), publié le 26 septembre. Dans ce document, les auteurs ont utilisé deux scénarios afin de « quantifier les impacts probables » : un prenant en compte une libéralisation totale et un autre simulant des offres d’ouverture de marché plus limitées dans les secteurs sensibles. Si l’élevage européen devrait subir une perte de revenus en raison des importations supplémentaires, les auteurs constatent toutefois que les contingents tarifaires additionnels ont un effet protecteur. Ainsi l’impact, notamment pour les secteurs de la viande bovine et de la volaille, est « fortement atténué ». Par ailleurs, leur analyse par Etat membre montre que les secteurs de l’élevage en France, en Italie et en Irlande, figurant parmi les pays opposés à la ratification, seraient les moins touchés, en comparaison avec l’Allemagne et la Pologne, principalement en raison des préférences de consommation.

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Après avoir été stoppée par l’été chaud et sec, la pousse de l’herbe a connu un « redémarrage » en septembre grâce « au retour de température sans excès et surtout l’arrivée de pluies fréquentes », constate Agreste dans une note de conjoncture publiée le 26 septembre. C’est la première fois « depuis début mai » que la pousse est « excédentaire au niveau national », selon le service statistique du ministère de l’Agriculture. Bien que « plus tardive au nord de la Seine », l’amélioration « concerne tout le territoire ». Toutefois, en cumul depuis le début de la campagne, la pousse « reste déficitaire dans une majorité de régions » (environ les deux tiers). Au niveau national, les prairies affichent donc, au 20 septembre, un déficit de 18 % par rapport à la période 1989-2018, contre 23 % un mois plus tôt. Schématiquement, la France est coupée en deux par une ligne « reliant le Pays basque à l’Alsace ». Les régions fourragères situées au nord de celle-ci sont toujours en déficit, en particulier les Hauts-de France (58 % de la moyenne) et les Pays de la Loire (68 %). Celles du sud, au contraire, sont dans la normale ou en excédent : 91 % pour l’Occitanie, 89 % pour Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, ou encore 130 % pour la région Paca.

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La Banque européenne d’investissement (BEI), bras financier de l’UE, va doubler ses financements de projets d’adaptation au changement climatique sur les cinq prochaines années, a-t-elle annoncé le 30 septembre. La 2e phase de la feuille de route climatique de la BEI, qui a été adoptée par son conseil de direction, prévoit de porter ces aides à 30 Md€ sur la période 2026-2030, selon un communiqué. « Ce soutien accru va cibler l’agriculture, la gestion de l’eau, les entreprises, villes et régions, et les communautés les plus vulnérables » au changement climatique, explique la BEI. La BEI veut aussi placer les intérêts des consommateurs au cœur de ses investissements dans les énergies décarbonées, en mettant plus fortement l’accent sur les projets qui contribuent à « la compétitivité, la sécurité d’approvisionnement et à des prix plus bas ». Elle se met également au diapason d’un des mantras de la Commission européenne, la simplification des procédures. Dans ce domaine, elle espère réduire « radicalement » le fardeau administratif des entreprises qui sollicitent ses financements, par exemple en supprimant les obligations redondantes et en recourant à des autoévaluations.

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Malgré les dérégulations mises en œuvre depuis 2022, pour permettre de produire davantage dans le contexte de guerre en Ukraine, la surface française de jachères agronomiques est revenue à 511 000 hectares (ha) en 2025, soit le niveau plus haut de la décennie, d’après les notes de conjoncture du ministère de l’Agriculture (Agreste). « Faute de compétitivité et de rentabilité, les surfaces cultivées baissent et sont mises en jachère, c’est dire si la situation économique est critique », analyse-t-on chez les producteurs de blé de l’AGPB (FNSEA). Sur la décennie passée, les surfaces de jachères sont relativement stables, oscillant le plus souvent entre 450 et 500 000 ha, soit l’équivalent d’environ 5 % des surfaces françaises de céréales. Elles sont tombées autour de 370 000 ha en 2023, en raison de la flambée des prix des céréales, et de l’autorisation donnée de les mettre en culture en 2022 et 2023. Presque disparues dans les années 80 (à 200 000 ha), les jachères ont été réinstaurées réglementairement dans les années 90, durant lesquelles elles ont retrouvé le niveau qu’elles avaient dans les années 50, d’un peu plus de 1 Mha. Le plancher de surfaces en jachères a été supprimé en 2008. Restait une incitation indirecte par les BCAE de la Pac – qui n’a plus court depuis 2024.

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Le Cnaol (AOP laitières) a lancé un appel à la mise en place, dès l’automne, d’une concertation nationale sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de la Santé, pour bâtir un plan de sauvegarde du lait cru. Ce plan annoncé le 26 septembre à l’occasion de son assemblée générale vise à « renforcer la recherche scientifique et mieux penser les risques, accompagner économiquement et techniquement les filières, soutenir la formation et la communication auprès des consommateurs et anticiper et gérer collectivement les crises sanitaires. » Le Cnaol estime que la filière des fromages au lait cru subit une « pression sanitaire croissante » fragilisant la rentabilité des acteurs du secteur. « Si rien n’est fait, il (le lait cru, NDLR) risque de disparaître », alerte Hubert Dubien, son président. En 2024, la production de fromages AOP a atteint 202 503 tonnes (+1% vs 2023), dont 77,2% sont au lait cru, représentant un chiffre d’affaires de 2,43 Md€. La Fnil (industriels) tient un discours très différent sur le sujet. Son PDG François-Xavier Haurd est favorable à un débat sur le lait cru et le recours à la thermisation pour améliorer la sécurité sanitaire et la situation économique des fromageries.

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De Versailles jusqu’en Occitanie, des agriculteurs ont mené le 26 septembre des actions pour protester contre les importations ne répondant pas aux mêmes normes qu’en Europe, une deuxième journée de mobilisations «symboliques» à l’appel de l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs. En fin de journée, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a salué «la réussite» de la mobilisation, qui «porte ses premiers fruits» : «Le Premier ministre nous recevra mercredi prochain», a-t-il annoncé à ses troupes dans un message posté sur X. Vendredi dès l’aube, une quinzaine de tracteurs devant le château de Versailles ont donné le coup d’envoi de la journée, destinée à dénoncer en particulier l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays latino-américains du Mercosur. A l’entrée du parking d’un magasin Métro au Mans, une banderole proclamait «Mercosur de la merde à coup sûr», tandis qu’à Valenciennes, des agriculteurs ont mené une «opération de contrôle» des origines des produits dans un magasin de la même enseigne. Au sud de Perpignan, une cinquantaine d’agriculteurs ont mis le feu à des souches de vigne déposées sur un rond-point. Jeudi, dix actions «symboliques» avaient ainsi réuni environ 700 agriculteurs, selon la police. Vendredi à 18H30, les autorités avaient recensé 81 actions mobilisant 2.250 agriculteurs et 350 engins agricoles.

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A l’occasion du salon Tech&Bio, la filière laitière a fait un point sur la baisse de l’offre en bio. Corentin Puvilland, économiste au Cniel a indiqué que l’interprofession anticipe, en 2025-2026, un nombre record de cessations d’activité en agriculture biologique (arrêt de l’exploitation ou déconversion), qui pourrait aller jusqu’à 7 % par an. Toutefois, le lait conventionnel pourrait ne plus être aussi attractif, alors que les signaux sont plutôt baissiers, du fait d’une forte production mondiale. L’économiste a rappelé que la filière bio laitière avait atteint un record de 40 % de déclassements en 2021, en raison de la baisse de la consommation, et de la hausse du prix du lait conventionnel. Cela a poussé des éleveurs à se déconvertir sur les années qui ont suivi, « voire à cesser leur activité ». Après avoir atteint un record en 2022, le nombre d’éleveurs laitiers bio avait a chuté, passant de 4003 à 3688 aujourd’hui, soit une baisse de 15 %. La collecte s’en est ressentie, avec une baisse équivalente, passant de 1,3 MdL à 1,13 MdL. Corentin Puvilland ajoute que la crise du lait bio est une spécificité française, les autres pays européens rémunérant le bio via une prime indexée sur le conventionnel. « Mais la valorisation à l’export est insuffisante pour constituer un débouché pour les éleveurs laitiers français », conclut-il. (Elena Blum)

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Les premières doses ont déjà été livrées sur le terrain et le lancement de la compagne de vaccination pouvait démarrer dès ce 25 septembre dans la nouvelle zone réglementée autour du foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) confirmé le 18 septembre dans le Rhône, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. La Rue de Varenne précise que les modalités vaccinales sont «identiques» à celles appliquées dans la première zone réglementée: tous les bovins des zones de protection et de surveillance concernés prise en charge intégrale par l’Etat de la vaccination, une seule dose, protection complète 21 jours après injection. Ce sont 350 000 bovins qui devront être vaccinés. « Les doses de vaccins sont en stock suffisant en France pour démarrer la vaccination », avait indiqué le cabinet de la ministre de l’Agriculture le 22 juin. Au 19 septembre 2025, 79 foyers avaient été détectés en France, répartis dans quatre départements : Savoie (32 foyers), Haute-Savoie (44 foyers), Ain (2 foyers) et Rhône (1 foyer). Ces foyers concernent 47 élevages.

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La coopérative laitière Sodiaal va lancer à partir de janvier 2026 un « fonds de garantie pour encourager les investissements des éleveurs », selon un communiqué. Concrètement, un mécanisme de partage du risque entre la banque et le fonds de garantie de Sodiaal sera mis en place. La garantie ne portera pas sur la totalité de l’emprunt réalisé par l’éleveur mais pourra aller jusqu’à 60 % du montant du prêt. Le but est de « lever les freins à l’investissement et soutenir les grandes étapes de la vie des exploitations (installation, développement, transition vers des pratiques plus durables). » Ce dispositif devra permettre aux éleveurs d’accéder plus facilement à des financements et de « transiter vers un modèle plus durable sans devoir mobiliser d’autres garanties personnelles », selon Sodiaal. La transition environnementale des élevages sera également soutenue par la coopérative qui poursuit actuellement de déploiement de la plateforme Sodiaal Transitions. Celle-ci est destinée à cofinancer la décarbonation de la filière laitière à travers « des projets pour une transition bas carbone, tout en permettant aux clients et partenaires de soutenir une trajectoire carbone validée et de renforcer leur engagement RSE »

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Dans un manifeste dévoilé au Salon Tech et Bio le 25 septembre, la Coopération agricole (LCA) fait 10 propositions pour « amplifier la sortie de crise et pour renouer avec le développement » de l’agriculture biologique, selon l’édito du président de la commission bio, Jérôme Caillé. En ce qui concerne le maillon amont de la production agricole, LCA appelle à « agir pour limiter les déconversions », qui ont bénéficié de budgets publics « conséquents », et à se fixer des objectifs de croissance « en lien avec les marchés ». Elle souhaite renforcer « l’ancrage » dans les « dynamiques locales (PAT, circuits courts, RHD relocalisée) ». Concernant le maillon de la transformation, LCA appelle à « soutenir les investissements dans les outils industriels adaptés au bio » : vu les coupes budgétaires du fonds avenir bio, LCA estime qu’il « est nécessaire que les dossiers bio soient éligibles à tous les appels à projets en faveur des transitions. » Elle appelle aussi à « inciter à la contractualisation ». Enfin, sur le volet soutien par la consommation, LCA propose d’expérimenter « la TVA différentielle sur les produits vertueux », de « dynamiser l’export », et d’« encadrer » les allégations environnementales sur les emballages à niveau européen.

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