Fil info

Dans une proposition de loi déposée le 17 avril, le député Julien Brugerolles (GDR, Puy-de-Dôme) propose plusieurs mesures afin de revaloriser les pensions de retraites agricoles. La PPL entend reprendre certains dispositifs proposés dans les textes initiaux des lois Chassaigne 1 (qui avait vu la revalorisation à 85 % du Smic net agricole) et Chassaigne 2 qui n’avaient pas été retenus dans leur navette parlementaire. La première mesure vise à supprimer la mesure d’écrêtement des pensions par la prise en compte de l’ensemble des avantages vieillesse auxquels l’assuré peut prétendre auprès de l’ensemble des régimes de retraite obligatoires ; l’écrêtement « introduit une distinction entre les monopensionnés et les polypensionnés », selon l’exposé des motifs. Le texte propose aussi d’exclure des montants complémentaires de pension de l’assiette de calcul des prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CASA). Il prône de revaloriser le régime complémentaire obligatoire (RCO) pour atteindre une pension minimum à hauteur de 85 % du Smic à l’ensemble des retraités actuels relevant du régime des non‑salariés agricoles. Par ailleurs, le texte entend exclure la pension de réversion et de la bonification pour enfants de l’assiette du calcul du seuil d’écrêtement pour la pension majorée de référence. Pour financer ces mesures, la PPL propose d’inscrire dans la loi la création d’une taxe additionnelle de 0,1 % à la taxe sur les transactions financières, qui serait affectée à la CCMSA.

Agra

Une étude consacrée à la rémunération du travail des agriculteurs en agroécologie dans le sud de la France a été publiée dans le numéro de mai du Journal of Rural Studies, montrant que, dans ces exploitations, la quantité de travail (en jours investis) est « beaucoup plus importante » et « beaucoup moins rémunérée » que dans les exploitations conventionnelles. Leur conclusion : « Les prix agricoles et l’attribution des subventions européennes doivent être repensés ». Sur son blog de veille, le Centre d’études et de prospective (CEP, ministère de l’Agriculture) cite des exemples tirés de cette étude. Il y apparaît que, en céréales et oléagineux, l’agroécologie demande 20 fois plus de travail pour une valeur ajoutée (VA) multipliée seulement par 5. Idem en melon (18 plus de travail, VA multipliée par 7). Le différentiel semble moins important en élevage : quatre fois plus de travail en caprins pour deux fois plus de valeur ajoutée ; trois fois plus de travail en volaille bio (comparée aux poulets Label rouge) pour une VA doublée. « Seule la viticulture récompense l’effort supplémentaire », résume le CEP : « Pour une charge en travail trois fois supérieure, la valeur ajoutée est multipliée par huit ».

Agra

La pomme de terre primeur conserve une bonne notoriété : en 2024 : 94 % des Français interrogés la connaissaient (un niveau stable depuis 2016), souligne une étude OpinionWay pour FranceAgriMer et le CNIPT (interprofession). Mais «les consommateurs connaissent de moins en moins ses caractéristiques – peau lisse et fine, petite taille, texture fondante – ainsi que la période à laquelle elle est présente sur les étals », précise-t-elle. Néanmoins, les achats sont orientés à la hausse sur une décennie (46 % en 2024, contre 41 % en 2014), avec une mixité dans les lieux d’achats : 53 % sont réalisés en GMS, 41 % au marché et 27 % en magasin spécialisé. Le prix des pommes de terre de primeur demeure le premier critère de choix (66 % en 2024, contre 57 % en 2021), suivi de l’origine du produit, en recul. « Quand l’origine est un critère d’achat, c’est l’origine française qui prime pour les acheteurs interrogés. Ils semblent moins regardants de la provenance régionale », souligne l’étude. La perception du rapport qualité/prix s’améliore par rapport à 2021 (34 % en 2024, 28 % en 2021), tout comme de son délai de conservation (34 % en 2024 au lieu de 26 % en 2021). Quant à l’aspect saisonnier, il constitue un motif d’achat pour 45 % des répondants, derrière le goût (64 %).

Agra

« Il y aura un accord commercial, à 100 %. » C’est ce qu’a déclaré Donald Trump le 17 avril, à l’issue de sa rencontre avec la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, sans pour autant donner de précisions sur le calendrier à ce stade. Très attendue en raison de sa proximité idéologique avec le locataire de la Maison Blanche, la dirigeante italienne n’a donc pas obtenu d’engagement concret de la part de Washington et a seulement évoqué l’hypothèse d’organiser une rencontre en Italie entre les dirigeants des deux côtés de l’Atlantique. Par ailleurs, le président américain précise aussi sa volonté de conclure « un accord juste » de son point de vue. Il faut dire que l’administration Trump ne cesse de remettre en cause « la fausse science » et « les affirmations non fondées » qui seraient utilisées par l’UE, notamment pour bloquer les importations agroalimentaires américaines vers le Vieux continent. En parallèle, la Commission européenne, qui dispose de la compétence exclusive pour négocier un accord commercial au nom des Vingt-sept, souhaite utiliser les 90 jours de trêve pour avancer dans les négociations. Pour l’heure, le cadrage semble encore flou, même si les normes sanitaires sont « une ligne rouge » pour Bruxelles.

Agra

Dans sa volonté de développer la production, la société Plantin, leader français de la truffe fraîche (deuxième en Europe), se tourne vers le monde viticole pour « recruter » de nouveaux producteurs : « Face à la baisse du prix des vignobles, marquée dans les Côtes du Rhône, il est essentiel d’explorer des alternatives durables et porteuses d’avenir », explique-t-elle. Elle entend les accompagner dans toutes les étapes du développement, depuis la plantation jusqu’à l’optimisation de la production : formation, aide à la sélection des plants truffiers, analyses de sol, etc., pour un engagement minimum de trois hectares. L’investissement initial porterait sur 20 000 €/ha, avec des étapes de ré-ensemencement en année 9 (2 400 €) et 10 (3 050 €). Le seuil de rentabilité interviendrait entre ces deux années, selon Plantin. De plus, la société s’engage à acheter les truffes tout au long de la saison, « en garantissant des achats au prix du marché, selon les qualités ». Elle avance ainsi un revenu annuel moyen à partir de la sixième année pendant 15 ans de l’ordre de 9 100 € dans un scenario de production faible (26 kg) et de 14 800 € dans un scénario de production moyenne (37 kg). source: AGRA

Agra

Les producteurs de fruits et légumes alertent les distributeurs « sur leur vigilance à privilégier l’origine France pour leurs approvisionnements », d’après un communiqué commun de Légumes de France et de la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA) diffusé le 17 avril. Les deux syndicats annoncent de prochaines « visites de courtoisie » dans les magasins afin de constater la provenance des fruits et légumes en rayon, en espérant y trouver l’origine France. Ils n’excluent pas de durcir le ton et leur action si ce n’était pas le cas. Les producteurs s’inquiètent que, en ce début de campagne de production française, de « trop nombreux produits d’importation présents en rayons, dans les supermarchés et autres magasins spécialisés ». « La guerre des prix alimente les importations et met en péril nos producteurs », martèlent les syndicats. Légumes de France et la FNPF rappellent par ailleurs que plusieurs productions sont actuellement « dans le rouge », comme les endives, les tomates cerises qui doivent faire face aux importations marocaines, ou encore la pomme. Et d’interpeller directement les distributeurs : « Il est temps d’honorer vos beaux discours de soutien à l’agriculture française ». source: AGRA

Agra

Les présidents du Copa (organisations agricoles de l’UE) et de la Cogeca (coopératives), Massimiliano Giansanti et Lennart Nilsson, s’alarment, le 17 avril dans une lettre ouverte à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (avec qui ils sollicitent un entretien), « des récentes discussions sur la réaffectation des fonds de l’UE dans un Fonds unique qui éliminerait le Feaga et le Feader », les deux piliers de la Pac. Selon eux, une « telle démarche modifierait fondamentalement la gouvernance du prochain cadre financier pluriannuel (CFP) et porterait sévèrement atteinte à la Pac, qui demeure la pierre angulaire de la compétitivité et de la souveraineté alimentaire de l’Europe ». La Commission européenne doit présenter le prochain CFP 2028-2034 en juillet 2025. Le Copa-Cogeca craint qu’une programmation nationale unique dans chaque État membre ne contribue « à éroder la dimension communautaire des politiques européennes » et à « affaiblir le marché unique » avec des conséquences « sur la sécurité et la production alimentaires, ainsi que sur la préservation de zones rurales ». Le lobby agricole plaide également pour que la Commission européenne prévoie « un mécanisme de réponse automatique, flexible et rapide dans le prochain CFP afin de pouvoir ajuster les dotations financières en temps réel aux taux d’inflation effectivement observés et non à des prévisions ». source: AGRA

Agra

Dans un communiqué du 17 avril, FranceAgriMer annonce l’ouverture du guichet, sur son site web, pour demander la prise en charge par l’État du coût de la garantie des prêts de consolidation visant à « répondre aux difficultés structurelles des agriculteurs ». Ces emprunts doivent faciliter l’accès des agriculteurs à « des solutions de refinancement et de financement » et permettre « le réaménagement des dettes et le renforcement de la trésorerie ». D’une durée de 5 à 12 ans et d’un montant maximal de 200 000 €, ils sont « garantis à hauteur de 70 % par l’État ». Le ministère de l’Agriculture finance 100 % du coût de cette « nouvelle garantie de l’État dédiée à l’agriculture et mise en œuvre par BPI France ». Pour prétendre à l’aide, les demandeurs doivent justifier « d’un taux d’endettement global supérieur à 50 % ou [d’un] rapport EBE / chiffre d’affaires inférieur à 25 % ». Les agriculteurs peuvent demander cette prise en charge jusqu’au 27 février 2026 ; elle s’applique à « tout prêt garanti décaissé à compter du 20 février 2025 et avant le 31 décembre 2025 ». Le premier de ces prêts de consolidation a été signé au Salon de l’agriculture fin février. Annoncé début 2024, ce dispositif vient en complément de prêts bonifiés à moyen terme, déjà en place. source: AGRA

Agra

L’Inrae a dévoilé les cinq premiers projets de recherche retenus dans son programme EXPLOR’AE dans un dossier de presse paru le 16 avril. Objectif de ce dispositif financé par France 2030 (20 M€ pour la première phase) : soutenir des recherches « sortant des sentiers battus » en agriculture, alimentation et environnement, « fondées sur des hypothèses audacieuses », potentiellement disruptives mais associées à « de réelles incertitudes et la possibilité assumée d’échec ». Parmi ces projets : Invoria (1,8 M€) pour orienter le comportement des insectes grâce à l’IA, en créant des modèles des récepteurs olfactifs pour prédire leur réponse aux odeurs. Les chercheurs ont en ligne de mire la protection des cultures (insectes ravageurs) et des animaux (insectes vecteurs de maladies), ou encore l’amélioration de la pollinisation. Autre exemple : Yeti (2 M€) pour « élucider les secrets des trichomes, l’armure naturelle des plantes », décrit un résumé du projet. Comme « notre peau qui produit du sébum », les plantes « fabriquent des substances répulsives grâce à de microscopiques  » poils défenseurs  » ». Mais, avec la « domestication et la sélection variétale, de nombreuses cultures (tomates, pommes de terre, etc.) ont perdu leurs poils et donc cette aptitude ». Le but est de comprendre comment réactiver cette défense « pour réduire l’usage des pesticides ».   source: AGRA

Agra

Assouplissement des obligations de la conditionnalité concernant les tourbières et le maintien des prairies permanentes, allègement des contrôles sur place, suppression de l’obligation d’adapter les plans stratégiques nationaux (PSN) à la législation climatique et environnementale. Telles sont les principales mesures envisagées par la Commission européenne dans son paquet de simplification de la Pac attendu le 14 mai, selon un document de travail dévoilé par Euractiv. Pour les prairies permanentes (BCAE 1), les États membres auraient le choix entre porter le seuil de baisse des surfaces de 5 % à 7 % ou modifier la durée pour qu’une prairie soit considérée comme permanente de sept à cinq ans. Pour les tourbières et zones humides (BCAE 2), il s’agirait de permettre aux États membres de proposer une rémunération supplémentaire aux agriculteurs qui se conforment à des règles nationales en la matière. Les agriculteurs bio seraient, eux, considérés comme « verts par défaut » et donc exemptés des BCAE 1, 3 (brûlage), 4 (bandes tampons), 5 (labour) et 6 (couverture des sols). Il est également envisagé un dispositif pour s’assurer de limiter les contrôles sur place à un par an au maximum. Cette proposition pourrait toutefois conduire à moins bien contrôler les grandes exploitations, tandis que les petites exploitations risqueraient, elles, d’être contrôlées plus fréquemment, prévient la Direction générale de l’Agriculture. Enfin, celle-ci souligne également que la décision de supprimer les obligations climatiques et environnementales des PSN doit être prise avec « prudence » compte tenu de l’image négative qui pourrait être renvoyée et qu’il s’agit d’un « choix politique ». source: AGRA

Agra