La profession agricole a profité de la venue du Président de la République pour l’interpeler sur les sujets majeurs qui touchent les agriculteurs aveyronnais. Extrait des réponses apportées par Emmanuel Macron.

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Sur le renouvellement des générations : «la ministre de l’agriculture s’est beaucoup engagée et vos parlementaires ont fourni un très gros travail qui a permis à la LOA d’être votée, d’être appliquée. Il faut faciliter les transferts sur le foncier, avoir des politiques de prêt et d’accompagnement des plus jeunes. Reste la problématique du prix de vente en raison du faible niveau de la retraite des anciens».
PAC : «Il y a des filières, des territoires qui ont besoin de plus de soutiens»
Sur la future PAC : «La PAC au niveau français et au niveau européen doit être consolidée. Dans les six prochains mois, il faut que la France présente sa copie et fasse une PAC d’anticipation avant d’aller négocier en Europe. Notre position doit être claire. Il faut assumer qu’il y ait des filières qui ont besoin de plus de soutiens. L’ICHN fait aussi partie des choses qu’on veut préserver pour compenser les handicaps naturels.
Cette politique avec un EGAlim européen qu’on a réussi à pousser, va donner quelque chose de plus complet.
Sur la régionalisation de la PAC : «Il y avait consensus suite au grand débat avec les régions en 2018 et même une volonté de mettre toute la PAC au niveau des régions. J’avais résisté à ça parce que vos syndicats étaient hostiles. On va lancer une inspection pour chiffrer les choses et les concerter au niveau national pour savoir s’il faut recentraliser ou pas».
Sur l’élevage : «On s’est battu pour qu’il garde un maximum d’instruments alors que les négociations en 2019 n’allaient pas du tout dans ce sens. Le problème de l’élevage n’est pas lié aux marchés lointains mais bien au sein même de l’Europe. On a clairement un problème d’organisation de la filière : la chaîne aval ne doit pas tout miser sur la viande hachée».
«Ne pas dissocier l’accord MERCOSUR»
Sur les accords commerciaux : «Ils ne sont pas mauvais en soi… J’ai défendu le CETA parce qu’on a mis des clauses miroir, des clauses de sauvegarde. On l’a amélioré sous pression française. L’agriculture française est gagnante sur cet accord.
Sur le Mercosur, aujourd’hui, on n’a pas ces clauses. C’est pour ça que je suis contre la dissociation de l’accord et le débat juridique est ouvert et nous allons le mener. Si l’accord reste en l’état, on doit construire une minorité de blocage mais en parallèle essayer aussi de l’améliorer parce qu’il y a beaucoup de filières même dans l’agroalimentaire qui disent que cet accord est bon. Nous avons besoin d’un protocole additionnel que l’on bâtira en transparence avec vous».
Loup : «Il va falloir le prélever davantage»
Sur la prédation : «J’avais pris un engagement à Terres de Jim pour revoir les règles de classement du loup, on a réussi ! Je suis favorable à ce que dans tous les territoires où il y a du pastoralisme, on ne laisse pas le loup se réintroduire, parce que ce n’est pas compatible. On va se débrouiller pour que le loup ne gagne pas ces terres et donc il va falloir le prélever davantage et plus tôt. Il est vraisemblable qu’il faille une loi mais je pense qu’il y a suffisamment de parlementaires de bon sens pour bâtir ça».
La rédaction